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jeudi 29 avril 2010

Saoul-FifreEve-ligne

Mais où est Evelyne ?

Dès qu'elle s'éloigne un peu de lui, il répète cette question "Mais où est passée Evelyne ?". C'est un évelino-dépendant. Quand elle se rapproche, il est rassuré. Elle a une importance énorme dans sa vie. Il s'approprie son travail. Il a besoin de son écoute. Que ferait-il sans aide, sans elle, sans cette femme qu'il veut là, à son côté, disponible, heureuse même, au besoin ?

C'est un nombril énorme, bourré de neurones très intelligents et de compétences raffinées. Mais c'est un enfant, perdu sans sa présence féminine. Sa colonne vertébrale, c'est elle. Sa stature debout, c'est grâce à elle. S'en désincarcerait-elle qu'il se répandrait, liquide, sur le sol.

C'est une responsabilité.

Elle se tracasse du bruit que produirait son envol. Elle a peur d'être désignée comme seule coupable par l'enfant commun. Elle est peut-être émue, aussi, par toute cette fragilité ? Ou solidaire, consœur d'inquiétude ?

Mais qui est Evelyne, hors de ce rôle qu'on lui a tendu ?

Elle est Elle, pleine d'espérance et de génialogies qui n'appartiennent qu'à Elle. Elle est celle, en tout cas, qui a su aligner sur du papier les beaux vers libres qui suivent :

Je remplirai ma vie mon amour étoilé
De cieux qui n'auront pas la couleur de tes yeux
Et de gestes parfaits où tu n'entreras point

J'inventerai pour moi des pays inconnus
Des hommes à me donner de nouvelles images
Des hommes à me rêver un monde sans mémoire

Je ferai de ma vie une belle moisson
Et je partirai seule dans le blé et les fleurs
Et je partirai seule et sans t'imaginer

Les gares porteront d'autres noms que le tien
Les rues ignoreront le bruit même de tes pas
La fontaine jamais n'aura vu ton visage

Je ferai de ma vie un grand jardin sonore
Les oiseaux oublieront ta voix dans leur chanson
Les roses brûleront sans connaître ton rire

L'herbe sera douce sans caresser tes mains
Et l'eau murmurera sans savoir tes paroles
Les allées partiront en voyage loin de toi

Une aurore de mai où le ciel sera vert
Je chanterai pour moi un refrain d'étrangère
Je me reconnaîtrai au miroir des regards

Et j'oublierai ton nom en voyant le soleil

mardi 30 mars 2010

Tant-BourrinConsultez les pages blanches !

Voilà.

Il faut bien que ça arrive de temps en temps. Trop de boulot la semaine, trop de flemme le week-end, pas d'inspiration. Résultat : queud. Nada. Pas le moindre début de commencement d'ébauche d'esquisse de billet.

Me volilà donc contraint de vous annoncer une page blanche.

Mais comme chez Blogbo nous sommes des pros, je ne vais pas vous l'annoncer tout platement et sans fioriture, non, je vais vous l'annoncer de moultes façons, genre les "exercices de styles" de Queneau.


La méthode faux-cul

Hein ? Quoi ? Pardon ? Un... billet ? Ah boooon ? Je devais faire un billet aujourd'hui ? Vous êtes sûr ? C'était pas le tour de Saoul-Fifre ? Ah bon ? C'est ballot, ça m'est complètement sorti de l'esprit ! Bon, bin, tant pis, hein ! Quand le tour est passé, il est passé ! Je ferai plus attention pour mon prochain billet !


La méthode agressive

Non, y'a pas de billet ! Et alors ? Ça te défrise, lecteur de mes deux ? Déjà que je supporte que tes yeux de bovin décérébré viennent salir ce blog en posant leur regard torve dessus, manquerait plus que tu viennes chialer en réclamant plus de billets ! Non mais ! Des chieurs comme toi, j'en bouffe dix au petit déjeûner ! D'ailleurs, j'ai les adresses IP de ceusses qui se croient tout permis dans les commentaires : s'ils continuent, je pense que je vais aller leur rendre une petite visite musclée, histoire de leur remettre les idées en place ! Capito ?


La méthode opportuniste

Cliquez ici !


La méthode marseillaise

Oh fatche ! Je vous avais concocté un billet de trois milliards de kilomètres de long, une vraie saga genre les "Rougeauds macache", mais y'a une météorite qui est tombée sur la maison, qui a traversé le toit et s'est écrasée pile sur mon ordi. Tu parles d'une tuile ! Bon, bin, tant pis, vous attendrez le prochain billet !


La méthode statistique

L'analyse exhaustive de l'échantillon de billets signés par Tant-Bourrin révèlait jusqu'à hier la présence de trois billets de type "page blanche" sur 440 billets au total, soit une probabilité d'occurrence de 0,682% pour ce type de billet défectueux. Ce quatrième rebut fait bondir cette probabilité à 4 sur sur 441, soit 0,907%, révélant par là-même une certaine usure chez le rédacteur susnommé.


La méthode versifiée

Hélas, point de billet, chers lecteurs et lectrices
L'encre de mon stylo ne voulait plus couler
Ma muse a mis les bouts, j'ai le cerveau qui crisse
J'ai failli, honte à moi, je suis un vrai boulet


La méthode publicitaire

Déjà mise en pratique ici


La méthode amnésique

Un billet ?... Qu'est-ce que vous appelez un billet ? Un truc écrit sur un... quoi ? Un blog ? C'est quoi, un blog ? Et qui est ce Tant-Bourrin dont vous me parlez ?... Et d'abord, qui êtes-vous ?


La méthode franche

Bin ouais, je n'ai pas fait de billet aujourd'hui. Bin, non, je n'ai pas honte. Bin, non, j'avais pas envie, c'est tout ! Bin, oui, je me fous des lecteurs, pourquoi ?


La méthode non discriminatoire

Déjà mise en pratique ici


La méthode Zen

Afin de lutter contre le fléau du stress et d'ouvrir votre esprit à la plénitude, j'ai décidé de vous initier au Zen. Première leçon : faites une méditation introspective d'une heure en contemplant la page blanche ci-dessous.


La méthode musicale

Déjà mise en pratique ici


La méthode fait divers

BOURRINVILLE - 30 mars 2010 - Un billet de grande valeur dérobé sur un blog.
Un billet de grande valeur, mis en ligne sur Blogborygmes, un des blogs les plus prestigieux du monde, a été dérobé dans la nuit du 29 au 30 mars 2010. Alors que son rédacteur, Tant-Bourrin, avait programmé sa mise en ligne automatique à 0h11. En fin d'après-midi, le billet a mystérieusement disparu peu avant que celle-ci soit effective. Les malfaiteurs ont tout emporté du billet, n'en laissant pas le moindre mot. Ce matin, Blogborygmes arborait une page blanche à l'emplacement où aurait dû figurer le précieux billet. Les policiers, rendus sur place, n'ont pour l'heure pas recueilli d'élément susceptible d'orienter l'enquête.


La méthode promotionnelle

Cliquez ici !


La méthode greenwashing

La consommation énergétique d'Internet explose, à la fois du fait des équipements informatiques des internautes mais également en raison de la croissance vertigineuse du nombre de data centers, de plus en plus énormes et énergivores. Ce billet, qui pourrait sembler de prime abord n'être qu'une vulgaire page blanche, relève en fait d'une démarche éco-citoyenne : en incitant le lecteur à passer moins de temps devant l'écran, en sollicitant moins les serveurs distants, c'est de l'énergie et du CO2 que nous économisons. Pour vous, pour nous, pour la planète !


La méthode viticole

La méthode préférée de notre ami Saoul-Fifre ! Cliquez ici !

mercredi 24 mars 2010

Saoul-FifreVéhicules auto et musculomobiles

Avec mes trois sœurs comme ainées directes, autant dire que j'étais seul au monde, dans notre ferme isolée. Bon, nous faisions des choses ensemble, c'est vrai, j'ai raconté ailleurs comment nous tricotions de concert, faisions du tricotin, et j'ai même appris la sténo avec elles.

Mais ça allait un moment, les filles. Sans parler de nos différences d'âge, nos centres d'intérêts n'étaient pas les mêmes, il faut se remettre dans le contexte de l'époque, les activités étaient très sexuées. Non, Françoise , je n'ai pas dit "sexuelles". Donc je filochais aussi souvent et aussi loin d'elles que je pouvais. À pied d'abord, puis en vélo, quand j'en eus un, ce qui ne tarda pas, car m'en offrir un pour mon anniversaire permit à mes parents de ne plus avoir à me mener à l'école primaire, à 6 kilomètres.

N'empêche que ça devait coûter bonbon, une bicyclette, car je me souviens d'une effervescence inaccoutumée, ce jour là, l'importance était palpable, la passion présente. Je peux aujourd'hui confirmer n'avoir pas déçu les attentes familiales. Le vélo a effectivement eu une importance envahissante dans ma vie. Le premier n'avait qu'une seule vitesse et pourtant, miladiou, que mon Périgo est vallonné !

Toujours est-il que le plaisir que je prenais quotidiennement à appuyer sur mes pédales me fit prendre en grippe les moteurs à explosions, ces machines dangereuses, bruyantes, coûteuses et malodorantes. Un jour mon oncle, qui devait démonter un moteur de tracteur, me proposa de le faire avec moi. À une offre qui aurait dû faire sauter de joie au plafond n'importe quel ado, je répondis "Niet" et je repense encore avec remords à son air triste et déçu, lui qui pensait me voir saisir cette occasion unique.

J'ai pris depuis, bien obligé, des cours de mécanique, mais je n'ai jamais ressenti bruler en moi cette étincelle que je voyais briller dans les yeux de mes camarades garçons quand on parlait voiture. J'ai continué à pédalouiller à mon rythme ou bien à prendre le train , ou bien à faire du stop . Puis j'ai rejoint la cohorte des pauvres mais travailleurs, tenaillé par la faim. J'allais au boulot en vélo, ou bien on faisait du co-voiturage. Quand je suis devenu monteur en téléphone, il fallait bien un véhicule de fonction, mais bon, on travaillait toujours à deux, alors il suffisait que mon collègue ait le permis, et ça roulait comme ça.

Mais un jour, le patron en eut marre. Ce n'était pas pratique. Si le collègue était malade, je bloquais tout, et puis il y avait des chantiers qui ne nécessitaient qu'un ouvrier... Ya pas d'bon dieu, faut qu'tu passes ton permis ou qu'tu prennes la porte !

Et merde. Je me suis inscrit aux cours, ça n'a pas trop mal marché et j'ai eu mon permis tout neuf à l'âge de 22 ans. Pour obéir aux statistiques des assurances (qui se méfient des jeunes conducteurs), j'ai eu mes deux seuls accidents la première année, un à cause de la neige, l'autre à cause du whisky, ou à cause des glaçons, je me souviens plus. Mais je l'jure, dès que j'ai su à peu près le mode d'emploi de ces jerricanes sur roues, j'ai toujours été sage au volant : le pied toujours au plancher, on oublie jusqu'à l'existence des freins et on terrorise tellement la voiture de devant qu'elle ralentit pour vous laisser passer. Y en a même qui s'arrêtent.

Non je déconne. Mais c'est vrai que je me suis un peu laissé embobiner par la voiture. Je suis passé de la position d'adversaire résolu à celle de compagnon de route complice. Par contre, les tendances de l'industrie automobile actuelle me dépassent complètement. Tous les gadgets, les trucs électroniques, ça me bloque. La clef qui refuse de démarrer le moteur car tu as tapé le code une fois de trop, je supporterais pas.

J'ai toujours conduit de vraies voitures. Des voitures mythiques, que l'on reconnait à 500 mètres sans lunettes. Avant, les voitures avaient des formes et chacune sa personnalité. Aujourd'hui, soi-disant pour des raisons d'aérodynamisme et de consommation, elles se ressemblent toutes. L'argument de la consommation est d'une hypocrisie rare puisqu'elles sont trop puissantes au vu des limitations de vitesse, de toute façon. Sans parler des mégalomanes complexés par leur petit zizi, accros aux 4 X 4.

Une des premières voitures que j'ai apprécié, c'était la R 12 break de mon frère. Sympa. Bon petit moteur qui nous a tracté une caravane dans des routes de montagne sans broncher. Élégante, simple, bien équilibrée, rien à dire. Ensuite, j'ai eu une 4 L, c'est solide, carré, volume intérieur optimisé, les PTT roulaient en 4 L, c'est vous dire le sérieux. Et puis j'ai conduit une deux-chevaux. Là c'est le top du fun : à 110 km/h grâce à une légère descente, on prend les virages à la corde, à deux doigts du tonneau. Si vous avez un équipier, enfin, un passager, vous le faites se pencher à l'extérieur en rappel, comme sur un dériveur au près. Waw, on est passé en frôlant la bouée ! Citroën était vraiment le roi des amortisseurs, mécaniques ou hydrauliques, avec les DS, ID, etc... .

Margotte aussi, fait dans les modèles à succès, vendus à beaucoup d'exemplaires. Hé, garantie de qualité ? Quand je l'ai rencontrée, son garagiste lui avait bricolé une Coccinelle bleu, jaune et orange, à partir de 3 carcasses. Ça roulait bien mais ce n'était pas destiné à passer inaperçus. Elle avait aussi une Traction Avant, une belle Onze légère noire de 1957, dans laquelle nous nous sommes mariés, snobs comme nous sommes.

Comme à la campagne, il faut des utilitaires, nous avons opté pour des Fiorinos de chez Fiat. Ouais Andiamo, crie avec moi : "Forza Italia !". Sincèrement, j'ai entendu des critiques, mais je ne les abonde pas : no souçaille, tellement que nous avons repiqué au même modèle quand elle fut trop vieille. Pas une option, tout mécanique, ça nous va impec. Puis le hasard nous a mis en présence d'un magnifique Volvo 240 break. Là aussi, comme avec la Coxx, on a vraiment l'impression d'être à l'abri dans ce genre de voiture. Que c'est celui qui va vous rentrer dedans qui va avoir mal. C'est sécurisant. Quand je vois les pare-chocs en fibre de verre des voitures modernes, je prends peur. Le 240, c'est un propulsion arrière, c'est la voiture préférée des norvégiens ou des suédois pour aller faire du gymkhana et des dérapages contrôlés sur les canaux ou les rivières gelées. Moi je contrôle rien. Sur une autoroute suisse enneigée, je me suis retrouvé coup sur coup à faire deux tête-à-queues avec réception dans les congères, depuis je fais gaffe.

Une chose me parait ici, certaine et évidente, c'est que sur l'échelle de la mort la plus nulle, celle dans un accident de la route tient le haut du pavé.

jeudi 31 décembre 2009

Saoul-FifreLa trêve des confiseurs

Pas la grève, imbécile : la trêve des confiseurs ! T'imagine des confiseurs faire grève à la période de Noël ? Faudrait quand même être con !

Fiseur.

Elle a pris la suite de la trêve de Noël, habitude qui vient aux militaires vers la fin décembre, de se montrer moins belliqueux. Lors de la grande guerre, en Noël 1914, des allemands, des anglais et des français sont sortis de leurs tranchées pour chanter des chants religieux ensemble, jouer au foot etc. Cette anecdote authentique est racontée par le film Joyeux Noël de Christian Carion. Une idée de cadeau originale à glisser à l'oreille du père Noël.

Mais il doit être à l'agonie, à l'heure qu'il est. Avec son gros ventre, ses problèmes de triglycérides dus aux sucreries, aux 'tits remontants qui réchauffent, ses poumons encrassés par la suie des cheminées, il a fait un arrêt cardiaque chez des amis à nous, sur les coups de 5 heures du matin, ce 25 décembre. Là, il est entre les mains de 4 bouchers dont un chevalin. Quadruple pontage. Ses artères partent en charpie à peine ils y touchent. Moi si j'étais vous, je compterais plus sur lui pour l'année prochaine. Ni pour le service après-vente.

Mais je voulais parler de paix.

L'homme en habit rouge, ça ne le concernait pas, lui. Il embrigadait les gosses dès le berceau avec ses GI Joes, ses armes automatiques, ses panoplies de flics et autres tueurs d'indiens. Il voulait "faire le bonheur des enfants". Mais pas de tous, visiblement. Ho, en une seule nuit, bien sûr qu'il n'a pas le temps d'aller partout. Ya des petits malins qui proposent d'alterner, dans ce cas. Fais tourner le ouetj' qu'ils disent. Ils ont jamais conduit un traineau, ceux-là. Va faire descendre des rennes dans les pays chauds ? Ça va renauder, ruer un max et tu te payes un beau plongeon dans la méditerranée et jamais un gosse te commande une bouée pour Noël alors ne compte pas en trouver une dans la hotte. Sans moi, l'Afrique.

Saint Louis, lui, il avait instauré la trêve de dieu. On ne pouvoit guerroyer sans cesse ni repos. Ah oui, une vraie grasse matinée sans risquer d'entendre le tocsin ? La paix, nom de dieu !! Tout le monde en rêve, mais il faut bien vivre, alors on travaille chez EADS, on engraisse un marchand d'armes en achetant son journal, on vote pour le plus belliciste, ça fait plus sérieux, sans doute, on prend sa carte, on choisit son camp, on dit "nous", on serre les rangs pour avoir moins froid, moins peur.

Le germe de la guerre est dans notre cœur.

Dès que l'on porte son appartenance en bandoulière. À un groupe, à une couleur, à un dieu, à un trust, à une classe sociale, à un pays, à un sexe, au lieu d'être tout simplement citoyen du monde.

Dès qu'il y a sentiment de supériorité, dès qu'il y a mépris, il y a une guerre en germe.

On vient de m'offrir Le grand mémento encyclopédique Larousse en deux volumes reliés de rouge, publiés en 1936. Ces deux lourds volumes, richement illustrés, se voulaient la quintessence des connaissances de l'époque. Époque coloniale, je le rappelle. Voici un extrait de la table des matières, concernant les religions :

Allez je vous recopie car je ne suis pas sûr que ce soit lisible :

Les religions des non-civilisés, par V. Larock
La religion Juive, par le rabbin M. Liber
La religion catholique, par le chanoine Gustave Bardy
Religion des Eglises protestantes, par le pasteur Ch. Bost
La religion orthodoxe, par l'archiprêtre S. Boulgakov

Jusque là, on est dans la bonne logique des familles : on s'est adressé à un membre éminent de chaque confession pour le faire parler de l'Eglise à laquelle il appartient.

Mais quand il s'agit des niaqwés, des nègres et autres basanés, ce n'est plus le même son de cloche :

La religion musulmane, par Gaston Wiet
Les religions de l'Inde, par L. de La Vallée Poussin
La religion et la pensée chinoise, par Nicole Vandier
Les religions du Japon, par Jean Ray

Bien sûr, on ne parlera pas des "religions de la France", ni de la "pensée française", et surtout, on ne proposera pas à un membre de ces religions bizarres et primitives de nous les présenter.

D'abord, ils ne sauraient pas, et puis ils ne seraient pas assez clairs, et ils n'ont sûrement pas le recul nécessaire à une bonne analyse, engoncés dans leurs croyances totemiques.

Gandhi nous aurait pourtant écrit une superbe synthèse de la religion Hindouiste, j'en suis persuadé.

Oui mais vous imaginez la Maison Larousse signer un chèque en roupies à un fakir aux 3/4 à poils ?

mardi 22 décembre 2009

Saoul-FifreTu veux notre photo ?

Cherche, cherche.... Combien de fois avons-nous prononcé ces mots, et notre Pouny grattait de tout son cœur, de toutes ses griffes, malgré les cailloux tranchants et la terre dure, tassée, compacte, pour nous ramener au soleil la truffe que son flair phénoménal avait décelée. Pourquoi creusait-elle si vigoureusement, avec tant de concentration et de professionnalisme ? Par amour, par habitude, par obéissance, par respect ? Je n'en sais rien mais elle accordait de l'importance à cette recherche, et bien sûr à la résolution de sa recherche, ce diamant noir caché dans les profondeurs du sol, incognito, qu'un labour hasardeux n'a strictement aucune chance de découvrir.

C'est cet espoir de trouver quelque chose, de ramener de l'inconnu à la lumière, qui est fascinant dans ces recherches sur Google, le moteur le plus utilisé. Mais pas que. Certains arrivent chez nous avec Ask ou avec orange ou par bing et sans doute par bien d'autres médias. Nos requêtes-stars sont un peu toujours les mêmes :

Julie la grosse cochonne a toujours beaucoup de succès. Essayez, vous verrez qu'on arrive systématiquement dans les quatre premiers liens. Autant dire que notre réputation n'est pas fameuse parmi les déçus de l'érotisme qui tombent sur le billet d'un éleveur de porcs, sans même une petite photo prise de loin. Que du texte. Et comme les auteurs de ce style de requêtes savent à peine lire et sont plutôt du genre "visuels"... je te dis pas les boules qu'ils ont. Chez Blogbo, vous débandez aussitôt !

foie gras poele vinaigre balsamique marche très fort également. Là aussi, Manou ne les rate pas, ils se prennent un revers qui les renvoie d'autorité replonger sous les jupons de Ginette Mattiot ou de la tante Marie, la queue (de la casserole) basse et entre les jambes.

Oui-Oui et Cindy et son petit ami requin plaisent toujours beaucoup et ne se démodent pas d'un poil. Mais les malades sont après nous, on les récupère par cars entiers, dès qu'ils demandent des trucs zarbis, fous, des machins d'obsédés, de morbides, de demeurés congénitaux, le sieur Google les envoie derechef à notre adresse. On les attire.

C'est proprement incompréhensible, avec nos billets doux, nos dentelles de littérature, notre élégance innée, nos morceaux choisis, notre romantisme à la Chateaubriand. Je n'y comprends rien. Ya de la triche dans l'air.

En tout cas, moi, je n'emploie jamais de mots aussi scabreux. C'est sans doute Tant-Bourrin, quand il a bu un coup de trop ? Faut dire qu'il part en biberine assez rapidement. Enfin voici ce que des humains souffrants tapent dans une petite fenêtre numérique, ce qui les fait débarquer dans notre univers rigoureux et moraliste. C'est fascinant.

elle mange la bite de son beau-frere

j'ai couché avec ma tante du bled

j'ai mie mon zizu dans le petit cul a mon frere

je voudrais baiser avec le parrain de mon fils Bof, tant que ça reste en famille...

ma machine a laver fait un bruit de foreuse C'est normal, à 1200 t/mn !!

bo j'ai vomi dans mes cornflakes Ça t'apprendra à manger ricain.

ail dans le cul Remède souverain contre la grippe A.

soufflerie sous jupes Les filles pètent aussi.

qu'esperer d'une rencontre avec son ex 20 ans apres Au moins, il ne mettra pas une heure à trouver ton clitoris ?

ennemie de fantasio marque de colle C'est Secotine. Merci qui ? Merci Blogbo !

chelon cirrhose Rhoooooo ?

gainsbourg troue le cul Ça lui arrivait...

recherche tænia a vendre J'en ai plein le cul ... de votre insistance.

le prince charmant est pas pres d'arriver il etait saoul et s'est perdu son cheval est mort Merci de nous prévenir, je transmets à Mlle Keskadie.

come l'arbre tu es un gland Et toi, comme le gland, tu as un pète au casque.

voici un gentil toutou qui saute sa cochonne de maitresse Ça paye juste le chauffage et la gamelle.

dessine moi une tondeuse Le Petit Prince a grandi. Il est endetté pour trente ans grâce à son pavillon.

quadrisomique 21 Ils sont très attachants, très affectifs. Yen a même qui ont des skyblogs.

radieuse petite pipe Avec le plaisir en sus...

calmer erection mari Poche de glaçons autour, injection de bromure, photo de la belle-mère... Bon courage et de tout cœur avec vous.

mon chaud lapin viens me fourrer On est bientôt Noêl, ça c'est Abs qui vient réviser les paroles pour faire sa maligne au Réveillon.

bonne mine malgre l'alcool Je ne vois pas ce qu'il y a là d'extraordinaire.

la chatte de ma voisine veuve Ah oui : la mère Michel ?

grosse caille qui se touche Qu'elle se fasse tailler une plume...

prehension boudins Tiens, on est Mardi !

se galocher ou pas au premier rancart Jamais de la vie, sauf si elle accepte la sodomie.

baisser avec une tante Mon oncle, oui, vers la fin...

seins qui sortent oups video J'ai un chausse-pied, si tu veux, pour les faire re-rentrer ?

cramouille qui déborde Bon alors j'arrête de verser l'huile d'olives ?

broute-moi le gazon Tant-Bourrin ? Ya une dame qui te demande !

vieux cherche pisse et caca Pour soutenir et aider nos anciens, je propose que nous unissions nos efforts pour organiser un grand scatothon.

Bien entendu, et il est juste et bon de le rappeler : tout est authentique. Ce sont bien nos contemporains qui ont tapé ces recherches avec leurs petits doigts ! Une fille a fait un blog spécialisé, vos folles requêtes , mais je ne lui envoie rien, non mais ? Les nôtres sont trop mimis.

On se les garde.

jeudi 8 octobre 2009

Saoul-FifreRahantanplan

Ha les héros ! Le mal qu'ils peuvent faire ! C'est un peu comme la pub, comme les images d'humains parfaits, hommes et femmes, dont nous inondent les magazines consuméristes et menteurs sans vergogne. Ben oui, de gros menteurs, même, car ça se saurait, si en achetant la montre on avait en prime la nana de la photo ?

Et si en s'abonnant à Rahan-gadget on devenait beaux, musclés, inventifs, adroits, respectueux des droits de l'homme et de la femme, courageux ? C'est l'arnaque absolue, moi je vous le dis. L'emballage ne correspond pas au produit à l'intérieur. Yen a qui voient dans Rahan le militant communiste parfait dans une société idéale. Comme Rahan "ne tue jamais ceux-qui-marchent-debout", j'émets déjà un gros doute à la base. À l'époque de Pif et de la russie soviétique, c'étaient plutôt les soumis, ceux qui "marchaient-à-quatre-pattes", que l'on laissait tranquilles. Et même à l'heure d'aujourd'hui, ce sont les grandes gueules au verbe libre, genre Anna Politkovskaïa, que l'on assassine.

Tel que vous ne me voyez pas, j'ai acheté les premiers numéros et j'ai eu le "coutelas" de Rahan et son collier de griffes. Du beau plastoc respectant comme il faut les normes de protection de l'enfance. Au bout d'une demie-heure d'efforts infructueux à essayer de couper les pattes d'une mouche capturée pour l'occasion, j'abandonnai.

Mon copain Rahan m'a beaucoup déçu ce jour là. Si il voulait me faire croire que c'était avec ce couteau de pic-nique qu'il éventrait les longues-crinières, c'était raté. Non, j'ai cassé ma tirelire et j'ai acheté un vrai couteau de lancer, inox et polymère, comme celui de Rahan ; mais ma sœur n'a jamais voulu se coucher le long d'un tronc d'arbre, qu'on fasse comme si je la sauvais du peau-de-bois, d'un coup précis dans son œil féroce. Dans l'œil du peau-de-bois, hein ? oui ma sœur aussi avait l'œil féroce, mais c'était pas écrit dans le jeu, enfin je me comprends. Elle avait pas l'esprit Rahan, ma sœur, c'est pas elle qui aurait sauvé les belles Tanaou ou Inoo par altruisme pur, et pas du tout pour les sauter dès que le chef aurait le dos tourné, comme j'en connais qui croient.

On met pas tout en commun, dans le communisme ! Seulement les nouvelles connaissances.

Ah il m'en aura fait faire des conneries, le Rahan, mais ça marchait jamais comme dans le livre, la liane cassait, le radeau coulait, le veau ne se laissait pas dresser et je me laissais enrôler par le sorcier/curé pour tenir un stand à la kermesse.

Mais par delà ces quelques imprécisions dans le suivi de la doctrine rahanesque, je suis fier de pouvoir affirmer haut et fort qu'en temps que digne fils de Crado je suis toujours resté fidèle aux valeurs représentées par chacune des griffes de son collier :

le bavardage, la débauche, la gourmandise, l'ivrognerie et la paresse !

dimanche 20 septembre 2009

Saoul-FifreJeune témoin du christ

Je sais pas d'où sortait ce truc chelou qui sonne un peu comme "témoin de jéhova", je ne me souviens pas de qui m'avait recruté, ni de pourquoi j'avais dit oui, toujours est-il qu'une fois par semaine, entre midi et deux, je me rendais derrière la rue judaïque, dans un monastère bordelais, pour m'occuper un tant soit peu de mon âme.

Le rapprochement parait zarbi, mais cela se passait à une époque parallèle à mon dernier billet

Renseignements pris , il semble que ce soient les fuckings jésuites qui lancèrent ce mouvement, ce qui ressemble assez au souvenir que j'en garde. Nulle sensation d'embrigadement, d'apprendre par cœur un catéchisme étriqué. Les jésuites sont bien plus fins, ils insistaient énormément sur ce que l'individu peut apporter au groupe, sur les idées personnelles, les actes forts qui seuls, peuvent nourrir le grand œuvre. Nous travaillions sur des thèmes, en se demandant comment les faire vivre, les incarner. J'aimais bien la bonne sœur qui nous drivait.

Dans un des liens, résultat de la recherche google que j'ai lancée pour pouvoir écrire ce billet, on parle des JTC comme d'un lieu privilégié d'éclosion de vocations sacerdotales et religieuses . Disons que je l'ai échappé belle et n'en parlons plus. Je m'en suis d'ailleurs échappé assez vite, pour pouvoir aller à la rencontre des autres barges, surtout ne pas afficher de préférences, ne pas faire montre d'injustice. Les mormons, les missionnaires, les charismatiques, les militants de tous bords et autres parleurs en langues, tous ceux qui sont persuadés dur comme fer de détenir la vérité et se trouvent bien altruistes de prendre sur leurs loisirs pour passer le message aux voisins.

Les imbéciles heureux qui croient en quelque chose.

Reste que je me demande encore ce que j'allais fiche dans de pareils coinstots car indubitablement, c'était moi, et c'étaient eux ! Il est probable que toute tentation d'explicative me ramène encore et toujours à mes premières années, c'est à dire à la guerre, à la violence, mais aussi à l'amour, à la passion de la découverte, en vertu du classique "tout se passe avant...".

J'éprouve un sentiment de fascination / répulsion pour l'être humain ; et si je me laisse aller sans me débattre, avec délectation, même, à la première tendance, je refuse catégoriquement la seconde.

Il y a sûrement une solution. L'homme est-il mauvais, définitivement imbuvable, même avec une sauce morilles-échalottes ? Cette idée de condamnation divine à rester vautrés dans la fange séculaire, me choque, me révolte. La perfection réservée à un hypothétique espace post-mortem me fait ricaner ; et s'il suffisait de vider cul sec un ciboire de sang du christ avec des morceaux de la vraie foi dedans, pour être absaoul, cela se saurait et les églises ne seraient pas désertes.

Pourquoi les vrais croyants, les exégètes en Code Céleste, ceux qui ont l'oreille, le portable perso de la divinité, sont-ils largement aussi et même pire ? Abus sexuels sur mineurs par personne ayant autorité, proxénétisme, viols, attentats terroristes sur civils innocents, justifications de la guerre "juste"...

Le péché originel, comme ils disent, et la malédiction du dieu vengeur qui s'ensuivit, est là, et bien là !

Mais de tous temps, connus, inconnus, femmes, hommes, laïques ou religieux, des gens se sont levés pour refuser le mal comme normal, comme inéluctable.

Pour moi, le premier de ceux-ci est le christ. Son message est clair, fondamentalement non-violent, et en totale rupture avec l'ancien testament, la torah des juifs, remplie de conflits, d'assassinats, de destructions et de conquêtes. Message de paix complètement incompris par les catholiques, repreneurs officiels de la marque "jésus", au point de terroriser plusieurs siècles avec leur Inquisition, d'exterminer toute tendance chrétienne ayant une lecture des évangiles légèrement différente et d'ailleurs d'en interdire carrément la lecture libre, sans parler de leur frénésie, courante à l'époque il est vrai, d'aller croiser le fer avec des hérétismes éloignés.

Dans son sillage humaniste, on peut relever l'ultramoderne De la servitude volontaire, d'Etienne de la Boëtie, puis Léon Tolstoï, La désobéissance civile, de Henri-David Thoreau, Joseph Proudhon, Gandhi, bien entendu, celui qui a eu le plus l'occasion de mettre la non-violence en pratique en mettant à genoux, à la seule force de son rouet, Churchill lui-même, et tout son commonwealth, avec le minimum de casse. Lanza del Vasto, à sa suite, avec son efficace Technique de la non-violence, qui a fait merveille pour obtenir un statut aux objecteurs de conscience et pour libérer le Larzac de ses militaires, sans oublier l'immense Martin Luther King.

Toutes lectures que je vous recommande chaudement, et que je vous recommande de recommander autour de vous, si vous n'avez pas perdu tout espoir de paix dans le monde.

Ah tiens, je me souviens de comment j'ai quitté les "Jeunes témoins du christ" !

Une de mes coreligionnaires, une fille, donc, car c'était mixte, voui-voui, se lança au cours d'une de nos réunions dans un panégyrique enthousiaste et passionné de son personnage historique préféré : Napoléon !

Mon sang ne fit pas 3 tours ni même 2, il ne fit qu'un seul tour, c'est mon dernier prix, j'te jure j'y perds, et je ne crois pas m'être mis en colère aussi fort depuis. Je lui ai sorti de tout, que si pour elle, c'était chrétien d'envoyer de la chair à canon mourir par millions pour assouvir son égo complexé de nain, ben elle avait pas tout compris au message du christ, que son nabotléon n'était qu'un voleur de terres aux peuples souverains, qu'un voleur de fils à leurs mères, qu'un assassin, qu'un lâche, qu'un démago mégalo, qu'un impuissant qui se vengeait comme il pouvait de ses lacunes, qu'un cynique égoïste qui avait fait de la france un hochet dans les griffes de nos voisins pour de longues années...

La bonne sœur m'écoutait hurler d'un air effaré, avec cependant dans l'œil me semblait-il, un rien de connivence.

Ce qui ne m'empêcha pas de partir en claquant la porte pour ne plus jamais y revenir.

La non-violence s'accommode fort bien, de temps à autres, d'une touche d'agressivité verbale.

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