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jeudi 2 mai 2013

Tant-BourrinMes disques de légende [2] : David McNeil - "David McNeil"

1972. J'ai dix ans. Attention, là, c'est du sérieux, on attaque les souvenirs musicaux d'enfance, ceux d'un temps où la plasticité des oreilles, du cerveau, du cœur, rend les émotions indélébiles quand le four des années en fait durcir l'argile.

Un jour, un de mes frères aînés rentra à la maison avec un nouveau 33 tours qu'il venait d'acheter. Je n'y prêtai pas trop attention sur le coup : la musique était alors le cadet de mes soucis. Est-ce dès la première écoute que j'ai soudain été captivé ? Je dois avouer que je ne m'en souviens plus trop, peut-être la chose s'est-elle imposée progressivement, comme une perfusion subtile dans mes veines. Quel est le morceau qui a le premier attiré mon attention ? Là aussi, c'est le flou : l'histoire de Cynthia et du centaure ? Celle du capitaine fou qui largue ses bombes H sur une ville ? Celle des deux mille deux-cents cigarettes fumées ? Mystère.

Toujours est-il que ce disque allait vite devenir pour moi essentiel : quarante ans d'écoute et toujours la même émotion aujourd'hui.

Tout d'abord, il y avait cette pochette qui me fascinait.


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vendredi 8 mars 2013

Tant-BourrinMes disques de légende [1] : Catchers - "Mute"

L'exercice est périlleux, je le sais, qui consiste à faire du prosélytisme musical, à vouloir partager ses coups de coeur. Mes co-blogueurs vont bâiller d'ennui, la plupart des lecteurs zapperont, n'ayant pas plus d'une minute à consacrer à la lecture d'un billet; Mais tant pis, dussé-je bloguer dans le vide, j'ai décidé de présenter, de-ci de-là quelques-uns des albums qui me sont le plus chers, ceux qui brillent au firmament de mon Panthéon personnel, à tout jamais...

1994. La Britpop déverse son écume sur la plage de nos oreilles, avec son lot de perles (les Boo Radleys, PJ Harvey, Martin Newell...) et d'huîtres frelatées (Oasis). De l'autre côté de l'Atlantique, le catterpillar du grunge, qui dévastait tout sur son passage, voit son moteur caler avec la mort au parfum de plomb de Kurt Cobain.

Et puis, soudain, surgis de nulle part, il y eut les Catchers.

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lundi 24 décembre 2012

Tant-BourrinDe beaux cadeaux pour les fêtes malgré la crise

La crise est là, sournoise, tapie dans l'ombre, tel un tigre que l'on tient par la queue et qui, d'un coup de griffes, fait tomber les têtes de ceux qui par malheur passent à proximité.

Non, je ne parle pas de la crise de foie mais d'un sujet autrement plus grave : la crise économique. Oui, la crise qui grignotte insidieusement le pouvoir d'achat et transforme les carosses en citrouille, les princes charmants en chômeurs longue durée alcooliques et les châteaux luxueux en HLM sordides.

Or voilà, les fêtes de fin d'année arrivent et avec elles la cohorte de cadeaux à prévoir pour toute la famille. L'an dernier, cela vous avait coûté un bras et, ce coup-ci, c'est l'autre bras, les jambes, les yeux et la peau des fesse qui risquent d'y passer, vu que la crise ne vous a pas épargné.

Dans ces conditions, comment préserver l'esprit de Noël et offrir de beaux cadeaux sans pour autant plonger vos comptes dans le rouge cramoisi ? Blogborygmes est là pour vous aider... Suivez le guide !

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lundi 22 octobre 2012

Saoul-FifrePremière lettre

Par quels chemins tordus en vient-on à l'écriture, quels soupirs silencieux sont déjà en germes dans les cris, quelle entité a décidé et dans quel recoin qu'il vous faudrait salir du papier pour ralentir un peu votre chute ?

Très tôt compagnon de moments d'évidence, les mots me semblèrent des portes incontournables à qui se sentait l'âme pirate, avide d'arracher charnières et secrets aux coffres à trésors sémantiques et curieuse de pierres brutes à retailler en bijoux. Mes yeux, habitués à glisser sur les ombres et les choses de peu, restaient agrippés à ces signes d'origine supra-naturelle. Leur diversité de forme, de taille, de couleur dénotait leur importance et leur complexité. Il y avait une volonté derrière ces bitognots abscons. On les avait déposés là pour combattre le hasard, pour lancer des messages, des ordres, de l'espoir. Ceux-là même qui prenaient de leur temps pour graver ces lettres minuscules sur leurs supports si minces et si fragiles sous mes doigts ne mesuraient sans doute pas assez leur importance incroyable que je ressentais parfaitement, moi, du haut de mes deux ans révolus.

Je n'eus dès lors de cesse de faire cracher à mes géniteurs l'intégrale de leurs connaissances au sujet de tous ces gribouillis trainant dans la corbeille du courrier, sur les tables de nuit, sur nos étagères soutenant des pavés poids-plume, mais aussi à l'extérieur du nid, dans l'immensité du monde, gravés sur les frontons des monuments, sur les panneaux indicateurs de routes, les placards publicitaires, les véhicules d'entreprises et les journaux pour enfants que très tôt je préférai aux friandises glucosées du vulgus. Vous connaissez des parents, vous en êtes peut-être vous mêmes, j'en suis un, imaginons-les sans peine se valoriser en répondant avec systématique à ma soif de culture littéraire. A cette allure, je n'eus pas besoin de l'école obligatoire pour acquérir mes fondamentaux. Cela tombait impec car mon pays était en guerre et il était très dangereux d'aller à l'école, cela impliquant de marcher devant des magasins susceptibles d'être plastiqués

Ma mère devenant ma maitresse, et mon père, ravi de me voir si passionné, nous apportant son concours, mon œdipe fut aisément résolu.

Ils me révélèrent les possibilités sans limites de l'Ecriture un soir de décembre. Il suffisait que j'écrive à un nommé "Père Noël" pour recevoir les objets de mes désirs les plus fous. Technique marketing très en avance pour son époque, prenant pour postulat de base une absence totale d'esprit critique chez le consommateur-cible, mais d'une efficacité redoutable. Je ne me souviens pas avoir mis autant de cœur dans une lettre depuis. Comme on m'avait parlé d'un "pays du Nord" comme habitat d'origine du mécène en question, je prévins tout risque d'erreur de traduction ou autre en doublant mon texte de dessins au réalisme suffisant. Je fis admirer mon œuvre à mes parents, nous la fîmes bruler dans la cheminée pour qu'elle "monte au ciel", ça puait le mythe païen récupéré par son cureton et je reçus effectivement en retour ma panoplie de cow-boy avé le colt et le lasso. Un vrai tour de prestidigitation qui eut une grosse influence sur mon destin.

Ainsi ces hiéroglyphes, même réduits en fumée, n'existant plus que dans ma mémoire, pouvaient s'incarner, participer à la réalisation de rêves, donner du bonheur. Un stylo entre les doigts, je tenais donc là la baguette magique au pouvoir absolu.

vendredi 19 octobre 2012

Tant-BourrinMa petite méprise... (2)

Tiens, cela fait quelques semaines que je ne vous ai pas parlé de contresens ou de malentendus sur des chansons.

Hein ? Pardon ? Vous dites ? Cela fait six ans ?... Mon dieu, comme le temps file ! :~)

Mais baste, j'en remets une petite louchée...

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samedi 13 octobre 2012

Saoul-FifreOn le fera pas tout

"Ho le travail, le travail, Monsieur Emile..." disait une de ses ouvrières agricoles à mon défunt beau-père, "... : on le fera pas tout !"

Voilà qui était finement philosophé et, des années plus tard, moi qui me veux en ces lieux un mainteneur de mémoire et un militant de l'exemplarité, je peux en toute honnêteté me retourner vers le passé et confirmer les prévisions de cette brave dame : tout le travail n'a pas été fait et cela n'a en rien empêché la Terre de virer sa cuti, le Soleil de nous chauffer de plus en plus le teston et la robe de nos cuvées, ouf, de rutiler toujours autant.

Travailler, c'est trop de hure , comme grognent mes voisins sangliers, et vos laids, c'est pas beau, qu'est-ce que vous croyez, je connais mes classiques : Le travail, c'est lassant, té ! , j'ai été bercé de tubes importants, Mais scie pas trop sans oublier Le tank aux corses ou bien Au Darty, peut-être... du regretté Fernandel qui aura beaucoup donné de la voix pour la cause des fainéants.

Le travail n'est pas fait pour l'Homme, mesdames et messieurs, et la meilleure preuve de ceci, je n'en exige pas d'autre, c'est que ça le fatigue !

N'oubliez jamais que "travail" nous vient étymologiquement de "trépalium", cruel instrument de torture romain à trois pals dont nous nous serions bien passé, déjà qu'un seul..? Dieu lui-même, toujours aussi excessif, injuste et mégalo, au lieu de tout simplement priver Eve de sa prochaine sortie-soldes pour sa petite désobéissance, a carrément condamné toute sa descendance, c'est à dire nouzigues, à bosser comme des cons toute notre vie à la sueur de nos fronts.

Ou de nos culs en cas de promotions-canapé.

Enfin, quoi, au lieu de se prélasser à poils sous les palmiers du Paradis, plein de meufs et de mecs gironds à portée de pogne, on a écopé de perpète avec travail obligatoire en cellule si tu veux cantiner et pas crever la dalle.

Normal de chercher à s'évader, non ?

Ben non, tu trouveras toujours des garde-chiourmes pour venir te susurrer dans l'oreille que c'est pour ton bien qu'ils te font fabriquer des confettis et dormir sur une planche en bois.

Y en a même qui te l'envoient dire avec des fleurs et un beau papier-cadeaux

lundi 27 août 2012

Tant-BourrinComment gérer un pactole en bon père de famille

J'aurais souhaité garder un voile vaporeux de discrétion sur ce menu événement, mais Andiamo a vendu la mèche dans un récent billet : oui, j'ai bel et bien gagné 195 millions d'euros il y a quelques semaines à l'Euromillion...

J'en connais plus d'un qui, recevant une telle manne, se serait empressé de tout claquer dans le luxe, l'alcool et le stupre. Mais vous commencez à bien me connaître : la tête sur terre et les pieds solidement vissés sur les épaules, j'ai décidé de gérer avec le plus grand sérieux ce pactole afin de la faire fructifier.


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La première étape, bien entendu, a été d'entrer en possession de mon dû. J'aurais pu, certes, la jouer hypocrite et demander un versement anonyme sur mon compte bancaire, mais c’eût été mesquin. N'ayant aucun goût pour le secret et amateur de grand jour, je décidai d'autoriser la publicité autour d'une cérémonie de remise de chèque officielle devant les caméra de la BBC.

Hein ? Pardon ? Pourquoi la BBC ?... Heu... Bin... Disons que j'ai décliné une identité de citoyen de sa très gracieuse Majesté, juste histoire de s'amuser un peu et accessoirement d'échapper au fisc français.

Toujours est-il que mes soucis ont commencé à la sortie des studios, alors que je marchais dans les rues de Londres. Quelques badauds commencèrent à me pointer du doigt et à me suivre, bientôt rejoints par d'autres badauds, toujours plus nombreux. C'est suivi d'un groupe d'une centaine de personnes que je pénétrai dans une agence bancaire pour y déposer mon chèque et pour retirer une modeste somme en espèces destinée à quelques petites emplettes.

Quand je voulus quitter l'établissement, une foule hystérique de plus d'un millier de personnes massée devant la porte se mit à hurler. Des centaines de mains se tendirent vers moi, des milliers d'ongles commencèrent à agripper mes vêtements, je fus ballotté, secoué, écartelé : tout le monde nous voulait, moi et mon compte bancaire.

La situation, je le sentais bien, tournait à la sauce vinaigrette. Je ne dus mon salut qu'à la liasse de billets de 500 € que je la lançai en l'air et à la mêlée sauvage qui s'ensuivit, d'où je parvins à m'extraire discrètement.

Conclusions de ce premier épisode douloureux :
1°) la mêlée constitue décidément un des points forts des Anglais.
2°) les Anglais ne sont finalement pas si allergiques à l'euro qu'ils le prétendent.
3°) peut-être aurais-je dû laisser la reproduction cartonnée géante (150 cm sur 70 cm) du chèque de 195 millions aux studios et ne pas insister pour l'emporter en souvenir avec moi dans la rue.

Bah, je n'ai perdu dans l'affaire que la modeste somme de monnaie que je destinais à mes emplettes ! Ce n'est pas bien grave !


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Je décidai de passer aux choses sérieuses et d'effectuer mes premiers investissements. Mais attention, pas des investissements kamikazes à la Jérôme Kerviel ! Ce n'est pas le genre de la maison ! Uniquement des investissements robustes de bon père de famille !

Je décidai donc de placer quelques sous dans Blogborygmes S.A. Inc. Ltd, histoire de faire passer notre blog à une vitesse supérieure. Et pour cela, rien de mieux que d'augmenter la fréquence des billets. Je contactai donc une succursale londonienne d'une société de service indienne et recrutai 5000 pigistes par leur intermédiaire. Le cahier des charges prévoyait la rédaction et la publication d'un billet tous les quarts d'heure : de quoi mettre à mal la concurrence de Blogbo !

Hélas, dès la première livraison, il me fallu déchanter : le premier billet ressemblait à ça !

प्रिय पाठकों, पाठकों के प्रिय, इस दिन हमारे ब्लॉग के इतिहास में एक मील का पत्थर है.आप एक लंबे समय के लिए सपना देखा, जो आप अपनी स्क्रीन के सख्त खाली सामने, हमारे चमकदार दुर्भाग्य से तेजी से स्थान दिया गया है के लिए इंतज़ार कर.अब यह किया जाएगा: अब, एक महान टिकट चालान इस साइट पर प्रकाशित किया जाएगा एक घंटे के हर तिमाही. आप नहीं कह सकते कि हम खराब नहीं है, छोटे भाग्यशाली पट्टी!कैनवास पर हमारे प्रतिस्पर्धियों अब खुद व्यवहार करते हैं!

तो तुम उस के लिए धन्यवाद?

आप सुंदर ताल ब्लॉग धन्यवाद!


Il s'en est suivi une longue procédure de contentieux qui a hélas tourné en ma défaveur.

Conclusions de cette expérience :
1°) bien vérifier que l'on n'a rien oublié dans le cahier des charges quand on passe une commande : pour ma part, j'avais juste omis de préciser que les billets devraient être rédigé en français et non en hindi.
2°) lire soigneusement les mentions en tout petits caractères sur les contrats : à mon insu, je m'étais engagé pour une période de dix ans. Les salaires indiens ont beau être inférieurs à ceux de la France, dix ans de salaire de 5000 personnes plus la marge – éhontément élevée – de la société de service plus les frais de procédure judiciaire, ça commence à faire bonbon !


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Bah, il me restait toutefois largement de quoi m'atteler à un autre chantier qui me tenait à cœur : donner un siège social digne de ce nom à Blogborygmes S.A. Inc. Ltd. En effet, un blog qui a de l'ambition se doit d'offrir à celle-ci une vitrine de prestige.

Je lançai donc un appel d'offres international auprès des plus grands architectes et, après examen des projets soumis, je retins celui-ci.

Le projet prévoyait la construction de notre siège à la Défense. Bon, évidemment, j'aurais préféré qu'il fût érigé en plein centre de Paris, mais, à défaut, la Défense ferait l'affaire.

C'est au moment du lancement du chantier de construction que tout à foiré. Tout s'est ligué contre moi : des associations locales de défense de l'environnement, l'architecte des Bâtiments de France, José Bové, et même jusqu'au Ministère de l'environnement !

Étonné de voir des défenseur de l'environnement monter au créneau pour protéger le cadre de la Défense, je finis par découvrir que le projet que j'avais retenu (élaboré par Corleone S.A. à Palerme) prévoyait la construction d'une tour de prestige au lieu-dit « La Défense » dans le Cher et non dans les Hauts-de-Seine.

Je réalisai par la même occasion que mon enthousiasme parfois légèrement excessif m'avait conduit à des engagements peut-être un peu inconsidérés.

Conclusions de ce nouvel avatar :
1°) Quand on reçoit un projet, ne pas se contenter de regarder les images pour faire son choix : lire le texte dans le détail peut se révéler parfois utile.
2°) Quand on lance un projet à près de 150 millions d'euros, éviter de régler 100% à la commande.
3°) Prévoir des clauses libératoires pour le cas, bien improbable mais pas complètement impossible, où le projet serait définitivement enterré par les opposants.


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Bref, voilà où j'en suis aujourd'hui. J'ai encore quelques échéances à régler à Corleone S.A. et, je ne sais pas pourquoi (campagne de teasing publicitaire ?), ils ont accompagné leur dernière lettre de relance d'un petit cercueil miniature à mon nom...

Vu que mon compte en banque est aussi sec que les terres du Souf', je me demandais, chers lecteurs(trices) et grand(e)s ami(e)s si, dans votre grande bonté, vous ne pourriez pas m'avancer un tout petit peu d'argent, juste histoire d'éponger mes dettes et de me remettre à flot ?

Bien évidemment, je vous rembourserai dès que je regagnerai la supercagnotte de l'Euromillion, promis !

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