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samedi 18 avril 2009

AndiamoDes villes qui font rêver

Quand j’étais petit, il y avait des noms de villes, de pays ou de lieux qui me faisaient rêver, sourire, voire franchement me marrer, ou bien qui me faisaient peur.

Les villes qui font rêver tout d’abord :

- Samarkand ! C’est où Samarkand ? En… Et puis non tiens, cherche ! Ouvrir un dico, ça ne fait pas de mal ! Soyons franc : jusqu'à aujourd’hui, je ne savais pas non plus ! Samarkand, ça sent les épices, le jasmin, on voit les palais, les harems. Samarkand, c'est l'orient fabuleux, celui de mon enfance, loin des conflits et de la violence.

- Bagdad, y’en a qui se marrent ! Je l’attendais, mais je veux parler du Bagdad d’avant le pétroleum ! Bagdad des mille et une nuits, la belle Shéhérazade, le film magnifique à mes yeux d’enfant avec Sabu : "le voleur de Bagdad", les tapis volants, la lampe magique, le génie balèze torse nu, le crâne rasé, seule une très longue natte pendait derrière sa tête, impressionnant !

Après avoir vu le film, de retour à la maison assis en tailleur sur un vieux sac de patates, j’essayais de m’envoler au dessus des palais et des mosquées !

- Nijni-Novgorod, le beau film Russe : "le tour du monde de Sadko", dans la Russie des tsars, le héros doit affronter des tas d’épreuves, un peu comme Ulysse en quelque sorte.

- Tombouctou, c’est drôle et mystérieux à la fois, devant moi défilait le Hoggar, les oasis, les Touaregs, tu te rends compte ? Les hommes bleus, vêtus de leurs gandourahs, ne laissant apparaître que leurs yeux, les princes du désert, fiers, assis en tailleur, pieds nus sur leurs méharis. C’était L’Atlantide, Pierre Benoit, la Belle Antinéa, j’aurais bien aimé être le capitaine Morange !

- Yokohama, le Japon, le Fuji-Yama se dressait devant moi le cratère tout blanc, à ses pieds les cerisiers en fleurs, la vraie carte postale ! Moi, c’est comme ça que je voyais le Japon, pas celui d’Hiroshima ! Les pousse-pousse dans les rues, les toits pagodes et, à chaque coin de rue, Mitsuhirato, l'infâme.

- Calcutta, Pondichery, les Indes… Des bêtes effroyables surgissaient, des tigres, des panthères noires, des cobras, je lisais Kipling, j’avais 12 ans, Rikikitikitavi n’avait pas de secrets pour moi (je viens de l’écrire de mémoire sans me gourrer), la courageuse petite mangouste qui tuait le vilain cobra royal, dans un combat singulier… Epique !

- Le Kamtchaka, comme le mot est plaisant à prononcer : KAM TCHA TKA. Il s’articule bien dans la bouche, c’est joyeux, et puis c’est très loin : sur un planisphère c’est à l’autre bout de la planète, alors pensez, ces gens du bout du monde ne viendraient jamais égorger nos fils et nos compagnes ! Tranquilles qu’on était, sereins, confiants.

D’abord : c’était nous qu’on avait le plus bath pays du monde et des environs… Alors !

- Mais la région du globe qui nous faisait le plus marrer, c’était le JUTLAND. A l’énoncé de ce beau pays, la classe pouffait, et chacun de répéter : le JUTland, waouh ! La honte crêcher dans un bled pareil, ça devait glisser méchant ! Une fois la première vague de rires apaisée, l’instituteur reprenait les troupes en main.

C’était : bande de crétins, idiots, imbéciles ! La grosse gomme volait bas, il visait bien la vache, et PAN ! En pleine poire, fallait pas moufter et rapporter la gomme de surcroît ! Pas sûr que les profs puissent en faire autant aujourd’hui sans encourir les foudres des parents et de leur hiérarchie. Autres temps……

Si j’avais ramené ma fraise, j’en aurais pris une autre de fraise, et pas sucrée celle-là, alors je ne mouftais pas.

- Salamanque, ça ressemble à Samarkand, alors je confondais, et puis à part aujourd’hui, je n’ai jamais vraiment cherché à savoir où c’était : tant pis pour eux !

- Istambul, voilà une ville versatile, elle a changé de nom tout au long de son histoire, un peu comme une gonzesse qui n’arrêterait pas de se marier puis de divorcer, une inconstante, une hésitante, une p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non ! Alors voilà : un coup c’est Byzance, un autre Constantinople, puis Istambul, au gré des conquêtes et des coucheries, une belle certes, mais une belle un peu volage.

- Bamako, en voilà un nom rigolo quand on a 12 ans, BA-MA-KO, ça sonne comme noix de coco, c’est sucré, ça vient de loin, ça sent l’Afrique, dans nos têtes de mômes, c’était Tarzan, la forêt tropicale, les lions féroces, les éléphants amis de l’homme. J’ai appris depuis qu’il fallait se méfier de ces bestiaux-là quand on croisait leur chemin, mais enfin, là où j’habite, à six heures le soir, ils ne descendent pas jusqu'à la Seine pour boire, non, ils ne descendent pas !

- Et le lac Titicaca ? En voilà un qui nous a fait bien marrer et ça continue encore, rien à foutre de savoir où il était ! Dans les Andes ? Il aurait été dans ma cave que ça m’aurait pas plus impressionné. C’était le nom qui nous éclatait, il m’en a valu des 100 lignes quand, une heure après le cours magistral sur cette saloperie de lac, le voisin de pupitre me balançait en loucedé et à voix basse : Titicaca, je pouffais bien entendu et paf ! Oeil-de-lynx qui avait tout vu, sauf le souffleur, me collait une péno à faire signer !

- Le Kilimandjaro, rigolo aussi celui là, ça sonne comme guili-guili, je ne sais pas pourquoi mais très longtemps étant môme je l’appelais le KiLILImandjaro, comme si ça n’était pas assez compliqué comme ça !

- Zanzibar, elle m’a fait bien rire, celle-là aussi !

- Maracaïbo ! La mer des Caraïbes ! Et c’est toute la flibuste qui me saute au visage, Errol Flynn, "le vagabond des mers", la rousse flamboyante Maureen O’Hara dans "à l’abordage", je me souviens de son surnom de femme pirate : la rafale.

Mon cinoche se mettait en marche, les riches galions Espagnols abordés par les pirates justiciers, des Robins des bois des mers, le foulard noué sur la tête, une large ceinture en tissu, toujours rouge, ceinte autour de la taille, le sabre entre les dents, les grappins jetés par-dessus bord : CLAC,CLAC,CLAC, pas de quartier, ça ferraillait sévère sur le gaillard d’avant, mais jamais de sang, on avait l’hémoglobine modeste à l’époque, les combattants prenaient plus de coups de pieds au cul et de coups de poings dans la gueule que des sabres en travers de la tronche ! Ah si les maths m’avaient fait autant rêver, mais va prendre ton panard avec un cosinus ou avec Pythagore !

Enfin au sommet du rêve : HOLLYWOOD ! Toutes les belles actrices Américaines : Marilyn, Ava , Maureen, Grace, Lana, Ingrid, Rita et Liz… (vous avez remarqué : je les appelle par leurs prénoms, ne soyez pas jaloux !). Où êtes-vous, blondes platines, rousses incendiaires, brunes assassines ? Envolées mes étoiles, bien rangées dans les cinémathèques.

Les villes qui faisaient peur c’était : Berlin de triste mémoire juste après la guerre, pas franchement en odeur de sainteté ! Pearl-Harbor, Midway, Okinawa, les war-birds, qui nous faisaient hurler dans nos cinoches de quartier, les héros Américains qui écrasaient les Japs ! On applaudissait, on trouvait ça "drôlement chouette", les P 45 Curtiss, les P 51 Mustangs, et autres F 4U "Corsairs" immortalisés bien plus tard par : pappy Boyington, les « zéros » et autres Nakajima n’avaient qu’à bien se tenir !

Sur le chemin du retour j'écartais les bras, j'imitais les moteurs vrombissants, et je t'assure j'étais alors un "thunder bolt" ce fabuleux chasseur bombardier Américain, armé d'une torpille !

On était minots, on ne savait pas, la guerre pour nous, c’était seulement des chouettes batailles sur un écran, de la "führer", de l’héroïsme, et le bon GI qui finit toujours, toujours par gagner !

- Dusseldorf, à cause du vampire du même nom, ça m’foutait l’trac, j’imaginais une ville toute noire, poisseuse, avec à chaque coin de rue un mec en noir portant une grande cape… Tain la chiasse !

Et puis, bien sûr, Auschwitz, Berkenau, ou Buckenwald !

Juste après la libération, les photos des camps circulaient beaucoup, des expositions avaient lieu un peu partout, sur la place de la mairie ou bien au marché, et pour un gosse, c’était très impressionnant !

On ne connaissait pas Beyrouth, personne n’aurait été capable de vous donner le nom de la capitale de l’Afghanistan.

Mais il y avait d’autres lieux tragiques oubliés aujourd’hui : Dien Bien Phu, le 36ème parallèle, la Corée, et plus tard : les Aurès !

A chaque époque ses conflits… A chacun son histoire…..

jeudi 16 avril 2009

Saoul-FifreGuten tag

Ben oui : "guten" parce que ça tombe bien. On s'est fait inviter ce soir dans un traquenard copieusement arrosé. Repas portugais, tapas diverses, calamars frits, rillettes de sardines, pois chiches en salade, riz porc-amandes de mer, tout ça inondé sous du vinho verde, fromages de chèvres, pâtisseries maisons, pousse-café, pas de café pour moi, merci...

Alors le billet, ben pour être tout à fait franc, je me le sentais pas, ce soir.

Et la proposition de ma coche préférée, heu : COACH préférée, tombe à pic.

Ha qu'il est doux de se faire taguer quand on a un trou dans sa couche de jaune. Surtout que le tag a l'air simple : une photo.

J'ai pu jadis, sur le coup de la colère, prononcer des mots très durs contre les chaines et tous les chaineux. Mais là, adjugé c'est vendu, je me laisse taguer sans plus me débattre..

La troisième du dernier dossier, donc.

Il y aurait beaucoup à dire sur la qualité technique de cette photo, mais nous aimons cet endroit mythique.