Blogborygmes

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mercredi 23 octobre 2013

Oncle DanLe lac de Bethmale

Les fidèles lecteurs de ce blog ont tous remarqué que Blogborygmes ressemblait à un de ces gros navires de luxe qui a connu de belles années de gloire, et dont les ponts résonnent encore des fêtes les plus somptueuses, mais dont les moteurs sont tombés en panne l'un après l'autre. Sauf un, le plus vieux mais le plus solide, qui résiste toujours. On savait fabriquer, monsieur, en ce temps-là !

Un peu à la dérive, et pour ne pas finir comme le Costa Concordia, le majestueux Blogborygmes fait résonner dans les brumes insondables de la blogosphère ses appels de détresse, dans l'espoir ténu d'un secours occasionnel et incertain.

Incertain, car il est toujours risqué pour les petits de jouer dans la cour des grands, même s'il peut arriver qu'on ait besoin parfois d'un plus petit que soi.

Personnellement, je pense que l'équipage est atteint de Mankdinspiratiomanie. Evidemment, je souhaite de tout cœur me tromper car je suis moi-même atteint de cette maladie grave dont les phases de rémission sont rares et de plus en plus espacées.

J'ai d'ailleurs déjà raconté à mes petits enfants ce qui m'était arrivé alors que mon état avait subitement empiré, et que mon seul espoir était de « me baigner à minuit, la nuit de la Saint-Jean, dans le lac de Bethmale où veille la sorcière, dont la robe verte et bleue donne ses couleurs à l'onde... ».

J'étais sceptique. On l'eut été à moins. Toutefois, les photos de personnes atteintes de Mankdinspiratiomanie découvertes par hasard dans une vieille encyclopédie médicale, m’avaient persuadé de me rendre sans plus tarder au lac de Bethmale.

J’aurais dû tout laisser tomber lorsque la nuit tomba et que ma vieille voiture tomba en panne à proximité d’un cimetière abandonné. C’était certainement l’un des cimetières les plus désolés que Dieu ait jamais créés pour la punition des hommes.

.......

Excusez moi d’avoir interrompu un instant ce récit, mais la mélancolie de ce paysage me prend encore à la gorge quand j’y pense.

Une auberge se trouvait à proximité, et malgré ses allures de château en ruine, je fus particulièrement satisfait d’apercevoir la faible lueur de ses fenêtres perçant la brume rampante.

Le bruit de l’antique sonnette que j’actionnai en arrivant, déchira l’air du vestibule qui semblait plongé dans le silence depuis des siècles. Le maître des lieux, un homme au teint livide, vivante incarnation de l’ennui, me fit comprendre d’emblée qu’il était inutile de nourrir le moindre espoir de trouver un garagiste avant le lendemain, et cela dans le meilleur des cas.

La collection complète des clés qui pendaient au tableau de la réception ne me laissait aucun doute sur mon parfait isolement, et je ne m’étais jamais autant senti vulnérable loin de mes bases dans cet environnement hostile. Le mobilier et la décoration étaient monacaux. On aurait dit qu’un immense linceul d’affliction enveloppait tous les êtres et toutes les choses.

J’aperçus la patronne (je devrais dire la matrone) par l’entrebâillement d’une porte donnant sur les appartements privés du gérant. Vautrée sur un divan, cette bourgeoise dodue au regard de hyène tourmentée lança dans ma direction une œillade interrogative où frétillait la flamme vacillante d’une libido crépusculaire. L’épine dorsale traversée par une onde de terreur, je me hâtai de décliner mon identité et de m’enquérir du chemin le plus court pour accéder aux chambres.

C’est alors qu’apparut, surgi de nulle part, un gnome boutonneux et emprunté, affligé d’une laideur embarrassante et duquel émanait la sensualité brûlante d’un croque-mort diabétique en préretraite. Il tenait à la main un chandelier allumé qui faisait danser sur son visage de diaboliques ombres peu rassurantes.

Constatant ma perplexité, la patronne qui s’était extirpée de son divan, m’expliqua qu’une partie de l’hôtel était victime d’une panne d’électricité depuis le matin. Son apparition dissipa mes dernières hésitations et je suivis le croque-mort dans un couloir obscur jalonné de trophées de chasse.

Je passai une nuit agitée par les pires cauchemars.

Le lendemain, dans une salle aux dimensions de cathédrale, le gnome me servit son visage aride (et à rides) en même temps qu’un café noir épais, quasi solide, apte à ressusciter toute personne morte depuis moins de deux heures.

Le garagiste que l’on avait sorti de sa douche sous la menace de mon impatience, refusa obstinément de réparer ma voiture lorsque je m’enquis du chemin le plus carrossable pour me rendre au lac de Bethmale, ajoutant qu’il ne voyait que l’idiot du village pour m’accompagner dans un tel endroit.

Ayant exprimé le souhait de le rencontrer immédiatement, il me dit que je venais de le quitter, puisqu’il s’agissait du serveur de l’auberge.

Je suppliai l’humanoïde de me conduire au lac de Bethmale, ce qu’il fit moyennant une forte somme dont le montant me fit douter un instant de son idiotie, mais la guérison était à ce prix.

Arrivé sur place, il m’expliqua qu’il n’existait pas de sorcière à la robe verte et bleue, que la Mankdinspiratiomanie était incurable et que l’idiot du village n’était pas toujours celui qu’on pense.

Voilà pourquoi je souhaite de tout cœur que Blogborygmes ne soit pas atteint de cette maladie.

vendredi 18 octobre 2013

AndiamoLes trois villes sœurs (suite)

Face au joli château de la Grande Mademoiselle, fait de briques (mais pas de broque), s'élève la collégiale "Notre Dame et Saint Laurent O'Toole", magnifique édifice construit entre le XIIème et le XIIIème siècle.

Pourquoi le nom d'un saint irlandais ? Laurent O'Toole, évêque irlandais, alla rendre visite au King of England : Henri II Plantagenêt... Et puis tiens, j'm'en va vous narrer l'entrevue :

Laurent O'Toole, qui n'est pas encore un Saint, a pris le train à Saint-Lazare (qui lui est un Saint). Quoi ? Y'a pas de train au XIIème siècle ? Tu y étais toi au XIIème siècle ? Bon, c'est moi que j'raconte, d'abord.

Alors Lolo arrive à Rouen, vêtu d'une belle chasuble pourpre et or, et d' une jolie mitre qu'il tient à deux mains (plus tard on en fera une chanson : prends ta mitre à deux mains mon cousin...) Une belle ville, Rouen : proprette et tout, un magasin Carrefour à l'entrée, un Leclerc à la sortie (ou inversement), comme partout ! Il arrive devant le château :

- TOC TOC TOC, c'est Lolo !

- Entrez, mon évêque, franchissez le pont (le Pont l’Évêque, désolé Saoul-Fifre, je n'ai pas pu m'empêcher ), c'est pour quoi t'est-ce que vous radochez dare-dare ?

- Je voudrais rencontrer "the King" Riton le deuxième de la lignée des Plantagenêt !

Alors on introduit (en tout bien tout honneur ) Lolo, qui se retrouve devant Riton second.

- Keski t'ferait plaisir mon Lolo ? (familier avec ça)

- Ben écoute, si tu pouvais arrêter de persécuter mon bon peuple irlandais, tu deviens grave un max Riton, va y'avoir du schkroum, ça va chabler sévère !

- Te mouronnes pas mon Lolo, pars calmos, j'vas leur foutre la paix, t'entendras plus parler de moi !

Dans cette grande pièce, il y avait un courant d'air pas possible, Lolo chope la gigite et dévisse la boîte à dominos quelques jours plus tard.

Il fut recueilli par les chanoines d'Eu et mourût en odeur de Sainteté le 21 mars MCLXXXII...

Voilà tout s'explique !

Vous me connaissez un peu ? Les belles églises, collégiales, cathédrales, etc., j'adore, mais pas les salades vendues inside !

Alors j'ai sorti ma boîte en bois, quelques plaques de verre et je vous livre mes Daguerréotypes...



La collégiale : une grenade ou deux pour faire sauter les caisses garées devant ?


La nef... Bon Dieu quelle lumière !


L'abside et l'autel, et toujours cette magnifique lumière !


On y trouve un "banc d'œuvre"réalisé en MDCCXXXI, ma che lavoro !


Un orgue magnifique, l'œuvre de Louis Isoré en MDCXIV


A la suite, deux charmantes rues typiques de la ville


Pour terminer, l'abside de Notre-Dame et Saint-Laurent, et toujours les bagnoles !



Tout est relatif... Une petite anecdote :

Un jour, je rentre dans une boulangerie à Eu afin d'y acheter une baguette. Je discute avec la vendeuse, j'adore discuter avec les gens du cru, ça donne à peu près ça :

Moi : Quelle ville charmante et calme, vous avez bien de la chance.

- Calme ? me répond l'accorte vendeuse de miches.

- Ben voui (devant chez moi il passe environ dix mille bagnoles par jour, j'exagère à peine) !

- Je préfère là où j'habite, il n'y a rien, je suis au milieu des bois.

- Et vous ne vous ennuyez pas ? Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire (je joue les trois singes tu as remarqué) ?

- Pour sûr non, j'aime pas le potin !

Le POTIN, il y avait belle burette que je n'avais pas entendu ce mot !

Je vous assure que c'est une ville hyper tranquille... Enfin pour moi, comme quoi tout est relatif, ça n'est pas Albert qui m'aurait contredit.


P.S : Vu que mes deux acolytes ne veulent plus en jouer, si parmi vous quelqu'un ou quelqu'une veut écrire un p'tit bifton, il ou elle ne se gêne pas. Benvenuto, Blogbo vous ouvre largement ses portes : BIENVENU SUR NOS LIGNES !

samedi 12 octobre 2013

AndiamoLes trois villes sœurs

NAN mais vous avez vu ? C'est encore le Doyen qui s'y colle ! Ouh la la ! Les feignasses...

C'est joli comme appellation, n'est-ce pas ? Les trois villes qui s'enorgueillissent de s'être nommées ainsi sont : Le Tréport, Mers-Les Bains, et Eu (le premier qui me parle de son maire, sera taxé d'un billet pour Blogbo).

Le Tréport, je vous en ai souvent parlé, ainsi que de Mers, ces deux villes sont en bord de Manche. Le Tréport, bien nommé, est un petit port de pêche fort sympathique, Mers les Bains, son front de mer où s'alignent de jolies maisons anciennes de style "villégiatures", fin XIXème début XXème dont je vous ai souvent parlé également.


Le Tréport,


Mers,


Et enfin la ville d'Eu, située à trois kilomètres de la côte. Une petite ville au charme des bourgs d'antan, qui abrite un trésor architectural : "''le château de la Grande Mademoiselle"''. La Grande Mademoiselle était la petite fille d'Henri IV, fille de Gaston de France et de Marie Bourbon Montpensier, et cousine germaine du Roi Louis le quatorzième... (interro à la fin du bifton t'as intérêt à suivre)

Ce magnifique édifice a été construit à partir de 1578 par Catherine de Clèves et son époux Henri de Guise, le Duc de Guise (un ancêtre du commissaire ? ) Et terminé en 1665 par la Grande Mademoiselle alors en exil (exil doré malgré tout).





Comme un chien fout sa merde, un illuminé a flanqué cette saloperie (je n'ai pas peur des mots) devant ce magnifique château ! Il y a deux ans en passant devant le château de Versailles... Ô surprise ! D'énoooormes spaghettis en ferraille tordaient leurs structures abominables devant le chef d'œuvre du XVIIème siècle ! Merci Monsieur Venet, moi je connais des tuyauteurs qui dans l'industrie, faisaient LARGEMENT mieux avec leurs cintreuses "Mingori" et un p'tit chalumeau !

Je n'ai rien contre l'art moderne, mais qu'ils aillent exposer ailleurs leur tortillonis ! Tiens les colonnes de Buren que l'autre illuminé de Lang a fait mettre au Palais Royal n'importe quoi ! Le bleu "Klein", kif kif, c'est du foutage de gueule !

AAAAH ! ça fait du bien de le dire.

Bon, la visite de la vile d'EU n'est pas terminée, c'est (à suivre)...

(Daguerréotypes Andiamo)