Blogborygmes

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jeudi 22 juin 2006

Saoul-FifreDebout là n'dans !

Je sais pas si vous avez pu remarquer, avec votre air louche, mais le blog de Manou ne remue pas beaucoup et participe au présent beaucoup moins qu'au passé. Un électro-cardiogramme impeccablement plat et de niveau qui étonne chez quelqu'un qui ne manque pas de cœur et qui en a même de reste. Alors quoi ? Caisse qui s'passe ? Caisse tu nous fais là ? T'as vu l'heure qu'il est ? Tu vas te réveiller de ta sieste bulleuse voire crapuleuse ? Rogntudju, c'est l'heure de retourner au charbon, au fond de la mine, à pelleter la coke tout en poussant les wagonnets ! C'est fini les états d'âme, les soucis, les urgences, les mômes qui passent le bac... Ya tout de même la blogosphère unanime qui hurle et hulule après tes billets, la langue baveuse et pendante ? Le luxe, la gloire, la beauté te donnent des devoirs, Manou ! Tes admirateurs attendent, avides, des extraits de ta photothèque, tes poèmes, tes recettes surréalistes, tes cours de philosophie avancée... Ils veulent la suite ! Ils ont aimé le premier, ils veulent :

Manou II

Elle revient, et elle est en couleurs !

Hep hep hep ! S'il vous plaît, respectez les barrières. Si une des barrières a manqué de respect à un seul ou une seule d'entre vous, je veux et j'exige qu'elle vienne lui présenter ses excuses ! Ne cassez plus rien, je vous en prie. Je suis ici pour vous annoncer une bonne nouvelle ! Nous sommes tous très heureux ici aujourd'hui et ce jour est un jour de bonheur à entourer au feutre large sur tous les calendriers : Manou nous a confié qu'elle cherchait un nouvel hébergeur. Comme nous sommes un peu au large sur Blogborygmes, entendez par là que nous avons du mal à pondre un œuf par jour, nous lui avons proposé une symbiose, à savoir : une association à bénéfices réciproques. Et elle a accepté !!! Nom de Dieu, jusqu'au dernier moment, on y croyait pas, même devant le notaire, on pensait qu'elle signerait pas, et elle l'a fait !! Yeeeeeeeees ! I don't believe it but it's real ! The truth if i lie about !

Bon, Manou, on peut te le dire maintenant que le contrat est enregistré au service des hypothèques, t'as signé, c'est pour en chier ! C'est que messire Hippobert, il ne punit pas les absences du bout de la badine, c'est au hachoir de 5 kilos qu'il traite la moindre baisse de rythme chez les rameurs de la galère Blogborygmes ! Je te montre mes marques si tu me crois pas ! Mais cool... Tu lui balances n'importe quelle connerie, tu fais ton billet tous les 3 jours, et tu verras :

tout se passera bien !

Et vous, les lecteurs, vous êtes doublement vernis : de nouveaux billets au parfum ineffablement féminin, et en bonus track, un nouvel avatar mijoté par zoé !

vendredi 9 juin 2006

Saoul-FifreLe glas des glaçons sonne

Il y a 20 ans, quand je suis arrivé dans ce lieu de villégiature privilégié de Monsieur le Soleil et de sa femme la chaleur accablante, les figuiers de Barbarie étaient déjà là. Et ils avaient approximativement la même tronche. Mais ils ne se reproduisaient pas : pas une fleur, pas un fruit, jamais... Le soleil plombait, certes, mais les degrés cumulés étaient insuffisants pour initialiser une floraison. À 5 kilomètres d'ici, je connaissais des figuiers de Barbarie qui arrivaient à produire des fruits. Ils étaient installés plein Sud, accrochés courageusement au flanc d'une falaise de calcaire gris qui emmagasinait et concentrait la chaleur, et permettait la fructification. Pas le murissement. Mais chez nous, nib de queude.

Et puis depuis 5 ans, ils se sont mis à exhiber leurs organes sexuels, à rameuter des insectes pour leurs orgies fécondatrices. Vous le savez, que les fleurs sont belles et habillées de couleurs chatoyantes pour attirer les insectes pollinisateurs et se faire tripoter la corolle ? Vous le saviez, vous l'avez remarqué, que les filles rougissent quand on leur offre des fleurs ? Des images crues de gros bourdons poilus leur frottant les étamines dans le but avoué de leur saupoudrer le pistil de saccades brumeuses de pollen leur reviennent en mémoire. Souvenirs primaires enfouis, lovés dans des replis secrets, de mouvements reptiliens, de boutons épanouis ou de moiteurs d'algues... Waaaa, comme il fait chaud, tout d'un coup... Et vite, vite, elles prennent le bouquet, enfouissent le nez dedans, et lui trempent la queue dans l'eau froide !

Oui, il fait de plus en plus chaud en Provence. Le réchauffement climatique nous vient des bovins qui rotent et des bactéries méthanogènes des rizières (encore un coup des vaches chinoises). Cette année, l'été a pris ses quartiers chez nous il y a 2 mois. C'est la première fois que je vois un mois d'Avril et de Mai secs : Mai est la période de la 1ère coupe de foin, et quand on mouille du foin, on s'en souvient, car un foin mouillé est invendable. Moi je vous le dis : en Mai, il pleut. Si c'est pas au début, c'est à la fin. Ben, ça y est, ce genre de principe fait désormais partie des vieilles lunes de radoteurs. Autour de chez nous, l'herbe est jaune, morte comme si on était en juillet. Il va falloir que je songe à me reconvertir. Alors ya les figuiers de Barbarie qui ont l'air de bien venir et de se porter comme un charme. Ça sent la niche commerciale à grosses marges , ça...

La figa de ta ouèla, oui ? Comme on disait là-bas... La chatte à ta grand-mère... Oui, c'est exact : nos insultes étaient vraiment très vulgaires.

Faut dire qu'il faisait chaud.

vendredi 2 juin 2006

Saoul-FifreSerge Rezvani

Mais si. Vous ne connaissez que lui : c'est le gonze qui a écrit "Elle avait des bagues à cha-aque doigt...", et puis "J'ai la mémoire qui flanche...", pour Jeanne Moreau. Vous voyez bien que vous le connaissiez ? Peut-être pas les très jeunes, et c'est pour eux que j'écris ce genre de billet. La culture, merde ? Moins on en a et plus on l'étale, ça rime avec confiture...

Mais Rezvani, ce n'est pas de la culture, c'est du plaisir à l'état pur. Ses chansons sont pleines de gaieté, de légèreté, elles s'envolent, virent sur l'aile, planent un moment et on les fixe, fascinés : on aimerait être là-haut, avec elles, mais nous sommes des plus lourds que l'air, grossiers et impotents...

Des kyrielles de nanas se sont ruées sur les dentelles de mots de Rezvani pour les interpréter. Jeanne Moreau, bien sûr, avec sa voix bandante mais un peu trop métallique pour être émouvante, Francesca Solleville, Anna Karina, Vanessa Paradis et puis récemment, Mona Heftre, qui a ridiculisé toutes ses précédeuses en pressant et en nous donnant à déguster le jus même, la magie, l'émotion, les frissons dont sont pétries ces chansons miraculeuses.

Mais là où elles retrouvent leur jeunesse, c'est quand elles sont interprétées par le Patron en personne, celui-là même qui a su arrêter le tic-tac des horloges, saisir ces instantanés intemporels, ces moments de grâce pure, ces mélodies simples et rares, la plupart inspirées par l'Amour qu'il portait à sa femme Danièle.

La passion fusionnelle qu'il a vécue avec Danièle/Lula, est racontée dans son autobiographie "Le testament amoureux". Leur vie en quasi ermites dans leur vallon de la Béate , à La Garde-Freinet , s'est terminée douloureusement voici quelques années avec L'Alzeimer puis la mort de Daniele.

Rezvani est aujourd'hui à Paris, il a entrepris d'enregistrer l'intégrale de ses chansons et s'est marié en Octobre 2005 avec Marie-José Nat. Comme il dit : "Je suis amputé. Je ne refais pas ma vie, je la continue autrement..."

Rezvani n'a pas chanté son dernier mot.

À titre d'illustration, je vous ai mis un truc culte assez introuvable, c'est à mon avis sa chanson la plus extraordinaire, la plus originale. Dans le film "Les dragées au poivre", elle est interprétée, et avec quel talent, par le petit Philippe, le fils de Sophie Daumier. Mais censure de ce que Rezvani avait mis de sombre dans la chanson, puisque dans le dernier couplet, qui est passé à la trappe, l'enfant tue Lili Gribouille, puisqu'elle le "trompe" en épousant son père ! Nous sommes en 1963, et il faut éviter le scabreux, quand même ?