A peine sept numéros de "Brouillon de culture" (que l'on peut visionner ici : 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7) et voilà que notre émission est déjà devenue une véritable institution, le phare de la culture au milieu de la tempête de la médiocrité ambiante, le must du bon goût pour toute l'intelligentsia parisienne.

Autant dire que ce huitième numéro, consacré aujourd'hui aux séries télévisées, ne devrait qu'enfoncer le clou...

Voici donc quelques chefs-d'oeuvre télévisuels que je suis allé exhumer rien que pour vous de ma vidéothèque. Non, ne me remerciez pas, c'est un apostolat pour moi que de laver la crasse des masses ignorantes...





L'homme duplique, hardi

Ce feuilleton mythique de la télévision française narre l'histoire de Joseph Durtol, un batelier un peu bourru et dont toute l'ambition dans la vie se résume à faire du transport de marchandises diverses à bord de la péniche. Hélas, les conditions de la batellerie sont très difficiles dans les années 60 : Durtol et sa famille en sont réduits à vivre d'expédients, tant et si bien que sa fille Yvette n'entend pas mener le même genre de vie que son père, au grand dam de celui-ci.

C'est alors que Joseph Durtol a une idée de génie : plutôt que de transporter des céréales ou de la houille pour des tarifs de misère, il décide de se livrer à un trafic de DVD piratés, qu'il duplique lui-même hardiment en série sur son ordinateur de bord. Hélas pour lui, être en avance sur son temps peut s'avérer désastreux : les lecteurs de DVD n'existent pas à cette époque et Durtol garde son stock sur les bras, ce qui entraîne au final sa faillite et la vente forcée de sa péniche.





La petite prison dans la mairie

Cette série raconte l'histoire d'une famille de fermiers, les Ingallshiev, venus clandestinement d'Azerbaïdjan pour tenter sa chance en France, à Plume-Crique, non loin d'un village nommé Houalneute-Grove. Ils y mènent pendant une dizaine d'années une vie tout aussi miséreuse que celle qu'ils ont quittée, sous le joug de patrons peu scrupuleux qui les exploitent. Hélas, tout se gâte le jour où Karl Ingallshiev, croyant naïvement à de vagues promesses de régularisation de sans-papiers, se rend avec toute sa famille à la mairie de Houalneute-Grove pour se faire connaître des services administratifs. Toute la famille finit alors derrière les barreaux, dans l'attente d'un charter vers Bakou.





Delanhoé

Cette superbe série télévisée conte les aventures du célèbre chevalier justicier Delanhoé sous le règne de l'infâme Prince Nicolas, dit Nicolas le petit. Aidé par les hommes de Dany des bois, Delanhoé chevauche les rues sur son fidèle Vélib et boute, lors de joutes mémorables, les automobilistes parisiens hors de la voirie, tout en oeuvrant pour le retour d'un prince socialiste (lui-même si possible) sur le trône de France.





Belle fait gore

Ce feuilleton télévisuel, hélas trop méconnu, aurait dû constituer la suite de "Belle et Sébastien".

Sébastien, grisé par le succès de ses premières aventures, devient un gamin déluré, capricieux et violent, y compris envers Belle, la grande chienne blanche avec laquelle il a pourtant vécu de si belles aventures. Un jour, dans un accès de violence incontrôlée, Sébastien se saisit d'une hache et fracasse le crâne de Belle. Celle-ci, blessée, parvient toutefois à s'enfuir. Affectée psychologiquement par les séquelles de son agression, elle devient un monstre sanguinaire qui attaque et égorge les villageois isolés.

Le tournage du feuilleton ne put toutefois être mené à terme : la scène du coup de hache ayant dû être tournée plus d'une cinquantaine de fois avant d'atteindre un résultat satisfaisant, le budget "chiens" mit les comptes de la production dans le rouge.





Le manège désenchanté

Cette série animée met en scène le manège du Père Pivoine sur lequel s'amuse la petite Margotte. Zarkobulon, un petit personnage monté sur ressort, la transporte au pays du Gagner plus grâce à une formule magique : "Travaillepôvqui, travaillepôvcon" ! Hélas, à l'instar de tous ses amis, Pollux le chien, Azalée la vache, Ambroise l’escargot, Flappy le lapin et le Bonhomme Jouvence, elle comprend vite que derrière l'agitation frénétique de Zarkobulon, il n'y a que du vent et que la vie ne cesse d'être de plus en plus dure pour elle. Le désenchantement se révèle terrible pour ceux qui ont cru trop vite au flot ininterrompu de promesses... Une série essentielle pour l'édification des jeunes générations !