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jeudi 26 juin 2008

Saoul-FifrePréférer Prévert

Allez, un petit zinzin de rien du tout sur un grand poème de Jacques Prévert. J'ai découvert ce grand bonhomme grâce à l'éducation nationale également. Pour faire le portrait d'un oiseau m'avait laissé sur le cul. C'était dingue comme ça foutait la banane, ça faisait exploser les limites, ça nous donnait les autorisations de transgresser.

C'était décomplexifiant au possible. N'importe qui (croyions-nous) pouvait être poète. Prévert c'était ça : il voulait rendre la poésie au peuple et il a réussi son coup, le bougre ! Il nous a fracturé les portes du cénacle élitiste, il a arraché les barbelés du ghetto, nous n'avons eu qu'à nous engouffrer dans la brèche de son verbe libre.

Bon, ça SEMBLAIT simple. Il nous a fallu déchanter.

Voili voilou c'est pour occuper calune et guérir sa calunette alitée.

Oui je soigne les écrouelles, également.

Le tendre et dangereux
visage de l'amour
m'est apparu un soir
après un trop long jour
C'était peut-être un archer
avec son arc
ou bien un musicien
avec sa harpe
Je ne sais plus
Je ne sais rien
Tout ce que je sais
c'est qu'il m'a blessé
peut-être avec une flèche
peut-être avec une chanson
Tout ce que je sais
c'est qu'il m'a blessé
blessé au cœur
et pour toujours
Brûlante trop brûlante
blessure de l'amour.

Jacques Prévert

lundi 23 juin 2008

AndiamoRapa Nui

Rapa Nui (la grande lointaine), Mata Ki Te Rangi (les yeux tournés vers les étoiles) ou encore Te Peto O Te Henua (le nombril du monde) sont les noms Pascuans de l'île de Pâques.

Imaginez ce caillou de 117 km², un triangle de 23 km de base, et 11 km environ de haut, pas plus.

Terre perdue au milieu de l'océan Pacifique, à 3700 km des côtes du Chili (auquel elle appartient) et à 4000 km de Tahiti, un îlot battu en permanence par les vents, deux plages seulement, pour le reste, des falaises, quelques moutons et des chevaux sauvages se disputent l'herbe rare.

Peu d'arbres, quelques palmiers, dans ce qu'on appelle "des jardins", creux abrités du vent, ce vent qui après des milliers de kilomètres sans obstacles, vient se fracasser sur cette terre du bout du monde, cet îlot de nulle part.

C'est bien sûr une île volcanique, trois volcans, dont l'un, le Rano-Raraku, qui a servi pour tailler les Moaïs, ces grandes statues faites de lave et de sang, celui des Pascuans.

Parfois regroupées sur de grands socles de pierre appelés "Ahus", toutes ont le regard tourné vers l'intérieur de l'île.

Ces Moaïs sont là pour protéger, pour veiller sur ces survivants, venus sans doute des archipels polynésiens, à bord de grandes pirogues à double balancier.

Ils ont plus que survécus, puisque l'île a compté jusqu'à vingt mille habitants ! Elle était fertile, comme toutes les îles volcaniques, et comptait beaucoup plus d'arbres, et peut-être même des forêts !

Que s'est-il passé ? Est-ce qu'il fallu abattre beaucoup d'arbres, afin de pouvoir acheminer les statues de plus en plus colossales ? L'une d'elles, inachevée, et présente sur les flancs du Rano-Raraku (éteint aujourd'hui), prête à être détachée, mesure dix-huit mètres et pèse deux cents tonnes !

On dénombre pas moins de 887 statues, dont 288 ont été transportées.

Le plus imposant Moaï érigé mesure près de dix mètres et pèse soixante-quinze tonnes !

Quels moyens devrait-on employer aujourd'hui pour transporter pareille masse, sur des kilomètres, puis l'ériger ? Les Rapa-Nui l'ont fait !

En 1831, sous Charles X, il aura fallu un mois et demi à des Français pour faire parcourir les quatre cents mètres qui séparaient Louxor du bateau devant rapporter l'obélisque à Paris.

Cet obélisque, il est vrai, pèse deux cent trente tonnes, mais enfin, les moyens n'étaient pas les mêmes, et que dire des techniques ? Sûrement beaucoup plus sophistiquées elles aussi.

Enfin ces isolés ont mis au point une écriture appelée "Rongo-Rongo" qui donne encore pas mal de fil à retordre à nos plus éminents linguistes et décrypteurs de tout poils !

Et puis, sans savoir pourquoi, cette très brillante civilisation, s'est achevée, les Moaïs ont été jetés à terre, d'autres quasiment terminés, sont restés accrochés aux pentes du volcan, beaucoup enfin, en cours d'acheminement, sont restés face regardant le ciel : Mata Ki Te Rangi... Les yeux tournés vers les étoiles, l'eau de pluie stagnant dans leurs orbites, le ciel s'y reflétant, leur donne vie.

Certaines études récentes privilégient la thèse de deux années de sécheresse consécutives, pour étayer cette hypothèse : les courbes de croissance de restes d'arbres, retrouvés sur place.

On imagine la famine, certains diraient "disette", le mot est plus gai (Gilbert Cesbron), on parle même de cannibalisme ! Les conflits, les révoltes, ce travail inhumain requit par les religieux, à savoir la fabrication, l'acheminement, et enfin l'érection de ces statues de plus en plus colossales, au fur et à mesure des années qui passent.

Rapa-Nui n'est-elle pas une projection, un avertissement en miniature, de ce que pourrait devenir notre planète ?

Rien qu'un tout petit gravier paumé dans l'immensité de l'univers, parmi des milliards de galaxies, comptant elles-mêmes des milliards de systêmes solaires !

Un magnifique vaisseau spatial, avec l'air, l'eau, la lumière, la bouffe, tout ceci se renouvelle, se recycle, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, merci Monsieur Lavoisier !

Seulement, seulement... Petit hic, un tout petit ennui, une broutille, le grand Barbu, n'a pas prévu les éboueurs ! On ne peut pas tirer la chasse non plus ! Et à force de faire grossir notre tas d'excréments de toutes sortes, notre bonne vieille planète a envie de dégueuler... Mais où ?

Où répendra-t-elle sa gerbe magnifique ? Avec, en vrac, nos boutanches plastiques, nos déchets radios z'actifs, nos pesticouilles, nos OGM, nos gaz z'à effet de serre, nos partiCULes, émanant de nos moteurs z'à combustion interne.

Et enfin, quand nous déciderons-nous à boucher le trou du cul des vaches et des bouffeurs de cassoulet, tripous, choux, Andalous, et autres engendreurs de flatulences intempestives, qui nous méthanisent notre belle atmosphère... Atmosphère, atmosphère, est-ce que j'ai .....

Une solution qui en séduirait plus d'un, serait la "TERRAFORMATION" de la planète Mars, afin de la rendre habitable pour les Terriens, les plus fortunés bien sûr, ou alors pour les heureux bénéficiaires d'un jeu télévisé "gagnez votre voyage Terre-Mars, aller".

J'avais déjà essayé dans un précédent billet : "ma p'tite école", de vous faire gagner un voyage "Terre-Lune aller", les gagnants n'ont jamais retiré leur lot... Comme quoi !

Et puis sur la planète Mars, une belle boule toute neuve, on pourrait recommencer nos conneries : plastisation, atomisation, merdarisation, etc. La liste n'est pas exhaustive, vous pouvez la compléter : à l'aide d'un feutre écrivez sur votre écran tout ce que vous souhaitez ajouter, je laisse un espace à cet effet.














Voilà j'espère avoir laissé suffisamment de place !

Un peu pessimiste... Non beaucoup, mais c'est mon droit.



Un AHU :


Et puis un autre, crayonné vite fait, je n'ai pas résisté !

    Dessins Andiamo

samedi 21 juin 2008

ManouThe Gimmick Method



Il me semble avoir déjà évoqué ce livre sur Blogborygmes. Cette fois-ci j'ai voulu faire une liste des phrases dont on peut trouver les traductions dans The Gimmick method - débutants - (édition de 1977) et qui servent tant dans la vie courante (ce qui n'est pas toujours le cas des méthodes d'apprentissage de l'anglais ) :

- Où sont vos mains ? Sur mes jambes.
- Mon patron n'est pas un flic non plus.
- Je suis en train de me déshabiller. Et vous ?
- Nous sommes en train de manger, mais ces trucs sont mauvais.
- L'homme qui est en train de boire à cette table est un salaud.
- Est-ce que tu te bats souvent avec ton mec ?
- Il est beau mais bête.
- Nous ne dormirons pas ensemble cette nuit ... Je plaisante bien sûr !
- Est-ce que vous iriez voir avec lui ce film dégueulasse ?
- Je partirai avec toi bien que tu sois une salope !
- Ce mec ennuyeux viendra manger à la maison dans une semaine de toute façon.
- Même si j'étudie l'anglais pendant 20 ans, je n'y comprendrai rien.
- Heureusement que j'ai de l'argent pour envoyer ma belle-mère à la campagne.
- Tu devrais avoir un violon d'Ingres moins moche.
- J'ai lu ce roman qui parle d'une fille paresseuse comme vous.
- Je te dis que tu n'es pas obligé de m'aimer.
- S'il portait les mêmes vêtements, je le reconnaîtrai sans doute.
- Etiez-vous en train de tricher pendant que le prof ne ragardait pas ?
- Avez-vous déjà battu votre chien ?
- J'en ai ras le bol de ces grèves!
- Tu n'étais pas obligé de m'épouser.
- Arrête de râler.
- Le meurtrier a vachement couru.
- A mon idée, il est si borné qu'il ne peut comprendre.
- Je t'ai dit qu'il avait toujours été une bonne poire.
- Je n'en ai rien à foutre.
- Ferme-la! ça fait deux heures que tu parles.
- Tu m'emmerdes!
- Pendant que tu étais en voyage, je baisais ta femme.
- Tu es très con.

A vous de jouer. Les réponses seront fournies la semaine prochaine. Je peux déjà vous indiquer que couilles se traduit par balls et que bite se dit cock. Hélas, je ne crois pas que cette méthode soit encore éditée.

dimanche 15 juin 2008

AndiamoLa terrine

Un autre Mau... Maurice !

Non, Fred, ça suffit, regarde dans quel état qu't'es ! Tu tiens plus d'bout, si on t'ramasse dans c't'état-là, c'est moi qui vais trinquer, enfin, si j'ose dire.

Maurice sourit, content de son bon mot, involontaire toutefois.

Allez, Mau... Maurice, rien qu'un p'tit, pour la route !

Maurice passe la main sous le zinc, puis en sort une bouteille de gros rouge, un p'tit bleu, juste bon à déboucher les cagouinsses, il faut avoir tué père et mère pour avaler une daube pareille ! Mais, en ces temps de restrictions, tout fait gosier.

Ah ! J'te jure, balbutie Fred, y'en a marre des doryphores, vivement que les vert-de-gris se cassent, font chier les frisés !

Ferme ta gueule, tu veux nous faire enchrister ? Les murs ont des oreilles.

Et pis tiens, Maurice, tu maries ta fille dans une dizaine de jours ? Et ben, c'est quoi t'est-ce que tu vas leur filer à grailler à tes invités, hein ? Des clopinettes ou des to... topinambours, c'est tout !

Le rade de Maurice, porte encore sur le haut de la devanture l'inscription : "Chez Maurice et Lucette".

Avec Lucette, ils avaient acheté ce bistrot en 1934. Ils s'étaient connus une vingtaine d'années plus tôt, lui bossait dans une charcuterie industrielle à Aubervilliers, elle dactylo dans la même boîte. En 1914, Maurice mobilisé, la fleur au fusil... La grande guerre.

La grande guerre, il était au "chemin des Dames"... Boches, on ne passe pas, c'était leur devise !

Tu parles, 180 000 morts ! Une poignée seulement était revenue, Maurice en était, il avait eu de la chance...

De la chance ? Deux doigts arrachés par un schrapnel, un éclat près d'une lombaire, inopérable, avaient déclarés les toubibs, c'est cet éclat qui lui avait permis de ne pas être déclaré "mutilé volontaire" ! Mutilé volontaire, bande de salauds, combien avaient été fusillés, pour l'exemple ! Et puis, et puis ces nuits sans sommeil, les obus qui lui pètent encore dans la tête.

Le gentil mariage en 1919, la dactylo et le charcutier, une petite Marie, née en 1921.

Enfin, l'incroyable chance : la toute nouvelle "Loterie Nationale", Monsieur Bonhour, l'heureux premier gagnant, en 1933, un coiffeur, alors pourquoi pas nous ?

Quelques mois plus tard, eux, Maurice et Lucette, pas le gros lot, non, mais tout de même : 150 000 Francs, en 1934 une grosse somme, de quoi dire adieu à l'usine.

Ce petit rade à Bobigny, entre usines et voie ferrée, le bonheur, la chance... Enfin.

Et puis Lucette est morte, bouffée par le crabe, Maurice seul, avec sa petite Marie, rebelote la guerre, plus jamais ça ! La der des ders ! MON CUL OUI !

Fred parti, Maurice à l'aide d'une longue perche, armée d'un crochet métallique, tire le lourd rideau en tôle ondulée, le couinement réveillerait un mort, puis le perco éteint, il y a bien longtemps que la vieille marmite n'a pas vu de "vrai café" ! Il monte au premier, pousse la porte de la chambre désormais vide, Marie dort dans la pièce à coté, il se déshabille et se couche.

Lucette est là, ne le quitte pas, les obus non plus, ça en fait du monde, dans sa tête. S'ajoute la noce pour sa fillette, rien à bouffer, on trouve bien quelques kilos de patates au marché noir, mais pour la viande et les charcutailles...

C'est carrément marcher sur la Lune, un nuage noir supplémentaire, il faut pourtant que Marie ait "SA NOCE", et un mariage sans bon repas...

Maurice a fini tout de même par sombrer dans le sommeil, sans rêves pour une fois. Réveillé de bonne heure, il prépare un "vrai café", à la chaussette, un petit paquet, échangé contre un litre de gnôle. Quand sa fillette descendra tout à l'heure, elle aura une tasse de café. Il l'imagine, savourant sa tasse, un sourire éclaire son visage.

Bonjour P'pa.

Bonjour Marie, tiens je t'ai préparé du VRAI café !

Waouh ! Comment t'as fait ?

Oh tu sais, avec le bistrot, j'ai de la défense.

Alors pour le repas, t'as une idée ?

Oui, oui, ne t'inquiète pas, tout est réglé !

Bon j'y vais ! Gros bisou à son Papa, et Marie part au boulot, un poste de secrétaire dans une petite imprimerie de Pantin, un coup de bus 151, et le tour est joué.

Le rade est un lieu de passage obligé, coincé entre la route et la passerelle du chemin de fer, des usines et des petites boîtes de travaux à façon alentour. Le petit monde ouvrier vient s'en jeter un p'tit dernier, avant d'aller "au chagrin".

Le troquet marche bien, malgré les restrictions, le patron a de la famille du coté d'Avallon, pour le pif pas de problèmes, pour la gnôle non plus, le pastis ? Un ersatz "maison", fabriqué à partir d'extraits d'anis, que l'on se procure chez le pharmacien (jusque vers 1960 c'était vrai), quant à l'alcool, c'est le cousin qui fournit.

La journée passe, semblable aux autres, le coup de feu de midi et de dix-huit heures, quand les besogneux sortent de leur usine, les p'tites Côtes du Rhône, qui viennent en droite ligne de l'Yonne ! Pur produit de la vinification familiale, mais bon, après avoir respiré la poussière de fonte derrière leur tour ou leur fraiseuse, le gosier n'est pas trop affûté !

Marie rentre, il est dix-neuf heures.

T'es en retard ma puce, que t'est-il arrivé ?

Je suis passée voir tante Suzanne, ma robe n'est pas prête ! Elle ne s'en sort pas, je suis allée à La Courneuve, il va falloir qu'elle reprenne les manches, jamais, jamais, ma robe ne sera prête à temps, elle éclate en sanglots, Papa prend sa fille dans ses bras.

Ecoute Marie, ne rentre pas demain, va chez ma soeur, ainsi tu seras sur place, elle pourra terminer ta jolie robe, avec le plus joli mannequin du monde à portée de main !

Oui, mais je ne verrai pas Michel !

T'auras toute la vie pour le voir, ton Michel !

Michel, un gentil p'tit gars, ajusteur, dans une petite boîte près du rade, il a connu Marie en venant boire son p'tit jus du matin.

Il a échappé au S.T.O. (service travail obligatoire, instauré par les Allemands durant l'occupation, tous les hommes valides étaient embarqués en Allemagne, pour participer à l'effort de guerre du troisième Reich)

En effet Michel est soutien de famille, son père a perdu ses deux jambes à Verdun et sa mère sombre chaque jour un peu plus dans l'inconscience... La maladie d'Alzheimer a-t-on diagnostiqué. De plus, à la maison, il y a encore un petit frère âgé de treize ans.

Vingt et une heures, Fred le dernier client, est là, agrippé au zinc, aujourd'hui il a bu plus qu'à son habitude, c'est vendredi, jour de paye, alors il faut arroser ça !

Tout ça, Mau... Maurissse c'est la faute de c'putain d'front pop... populaire, y voulaient s'venger, pardi ! Putains d'Chleus ! Tiens, encore un qu' les Boches n'auront pas, et hop, il se bascule un nouveau guindale !

Maurice a tiré le rideau de fer, plus de grincements, la graisse badigeonnée dans l'après-midi sans doute.

Fred, les deux mains appuyées au bar, les pieds reposant sur la trappe de bois qui ferme l'accès à la cave. Comme à son habitude, avant de partir, l'ivrogne va soulager sa vessie dans le chiotte à la Turc, situé dans la cour, le dernier verre est là, qui l'attend.

A peine a-t-il franchi la porte qui donne accès à la cour que Maurice sort de son comptoir et ouvre la trappe, puis il éteint la moitié des pauvres ampoules éclairant le bistrot et en démonte encore une ou deux, le rade est plongé quasiment dans le noir. Fred revient, il s'est pissé dessus, il titube, mais reste suffisamment conscient pour se diriger, d'un pas hésitant, vers son godet de rouge. Il ne voit pas le trou béant. Soudain, ses bras font des moulinets, il pousse un cri, puis le bruit sourd du corps s'écrasant deux mètres plus bas.

On a bien bu, les cousins avaient apporté le matériel ! Bien mangé aussi, dans la salle du bistrot paternel, pour être une belle noce, ce fut une belle noce !

Etaient présents, une cinquantaine d'invités, on a servi des rôtis, du porc a spécifié Maurice, des rillettes aussi ! On en avait oublié le goût, et du bon pâté.

Il y avait même LA pièce montée, le copain boulanger avait fourni, mais donnant, donnant, en échange : un litre de pastis, et deux de gnôle, plus l'invitation au mariage, à chacun sa démerde, en ces temps difficiles.

Ah ce Maurice quel démerdard ! En période de restrictions tout de même !

Lundi matin, Robert, comme à son habitude, a commandé un "casse-croûte".

Tiens, ça fait un moment qu'on a pas vu Fred...

Ouais, a répondu Maurice, en plongeant son couteau dans la terrine de pâté.


Dessin Andiamo

mercredi 11 juin 2008

ManouEté 1994
























jeudi 5 juin 2008

AndiamoLe parc

Le parc... C'est le nom que porte le centre de rééducation (médical, et non pas pour délinquants... Mauvais sujets !) dans lequel je séjourne actuellement.

Il est magnifique, tellement inattendu, si près de Paris, que j'ai eu l'audace (pardon Manou) de faire quelques photos.

Vous trouverez un cèdre qui, nous assure-t-on, est âgé de trois siècles, un érable, monstrueusement gigantesque, les hommes posant devant ces vénérables ancêtres, ne sont pas des gringalets : 1m81 pour l'un, 1m85 pour l'autre !

Un personnel hors-pair, des médecins, aux infirmiers (ières) et tous les autres.... Magnifique !



Un jardin extraordinaire,
Loin des noirs buildings, et des passages cloutés,
Y'avait un bal que donnaient les primevères,
Dans un coin de verdure, les petites grenouilles chantaient.

Charles Trenet          





Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière,
Baignant ses pieds, qui coule entre ses fleurs.

Gérard De Nerval          









Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux formes ont tout à l'heure passé,
Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux spectres ont évoqué le passé...

Paul Verlaine          





Des ombres, des hommes, des femmes,
Traînant derrière eux
Des petits caddies,
Avec, en guise de provisions,
Une bouteille d'oxygène,
C'est leur "respire-machine".
Et ils s'en vont...
CLOPE HEIN ? CLOPE... ANT !

mardi 3 juin 2008

BofLa genèse...

Anne et Marie étaient amies d'enfance, chaque soir après le boulot, elles avaient rendez-vous à la taverne d'Yvine, histoire de partager une petite liqueur et leurs affaires de cœur en cours.

- Alors, t'en est où avec Joseph ?

- Une catastrophe, je t'avais dit que bien que spécialiste du tenon et de la mortaise, il avait du mal à mettre ça en pratique le soir au fond du lit, hein ? J'ai pourtant la mortaise accueillante, mais son tenon à lui il est du genre mou du genou. Alors je me faisais pas trop de soucis. Ben, au final, il a dû avoir une illumination, et paf, je crois bien que j'ai l'ovocyte en pleine croissance.

- Oh la vache, ça c'est pas de bol !

- Ouais, comme tu dis, enfin bref, faudra bien faire avec. Et toi, le boulot ?

- Bof, tu sais, scribe pour l'édition de Bethléem soir, je suis pas sûre de garder le job, paraît que je fais pas rêver assez les gens, et la direction envisage de me licencier pour embaucher une pétasse. Ève qu'elle s'appelle, haute comme trois pommes, je suis sûre qu'Adam, mon boss, a dû lui faire le coup du serpent enchanté et qu'elle s'est laissé faire.

- Ma pauvre, on a bonne mine, hein, deux looseuses de première ! Et le pire c'est que je dois rentrer, y a mon Joseph à la triste bite qui va me encore me faire une crise de foie si je suis pas là pour lui faire sa popote.

- Warf, triste bite, t'es dure avec lui ! Mais tu sais quoi ? Ça me donne une idée pour mon billet de demain : "Marie, Joseph, et l'histoire de la verge marrie", bon ça changera pas le monde, mais avec un peu de chance, ça prolongera mon cdd....









PS : j'ai eu un doute, me suis demandé un moment si verge marrie n'était pas une réministruc de que j'aurais lu ailleurs, mais j'ai pas trouvé, alors si oui, vraiment désolé :))

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