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vendredi 22 février 2013

AndiamoDu gaïl pour les rosbifs

Mes deux complices sont secs ! Si, ce sont eux qui me l’ont dit, secs comme une vieille prostate ? Ou les couilles à Taupin ? Nul ne le sait, je vous entend : « ça y est, on nage en plein romantisme chez Blogbo ».

Ne nous remerciez pas ! Nous sommes des grands romantiques, mais nous le cachons bien, très bien même.


Bon, revenons au billet car je m'y suis « collé » : normal, c’est moi le plus jeune….

Ça pourrait faire une histoire pour Chauguise, ça : « du gail pour les rosbifs » !

La devise des rois d’Angleterre : HENNIT SOIT QUI MAL Y PENSE.

Ch'tiot crobard Andiamo


NAN, mais vous vous rendez compte ? « On » leur a fait bouffer du cheval aux Anglais, il est des pays où on voudrait bien bouffer tout simplement ! Déjà ils ne mangent pas d’escargots, ni de cuisses de grenouilles.

Ou bien le cheval leur rappelle peut-être la Princesse Anne, dite « longues chailles » ? Ce doit être ça !

Tenez, j’ai fait une tite caricature.

Ch'tiot crobard Andiamo

J’ai même pas exagéré !

Prenons exemple sur les Chinois. Pourquoi ? J’avais un copain Chinois au boulot, un jour il me dit :

- En Chine, on mange tous les animaux qui ont le dos qui regarde le ciel !

Ce à quoi je lui réponds :

- Chez toi, y’a pas intérêt à se foutre à quatre pattes !

Et puis il me semble que les premiers cas de « vache folle » avaient été signalés chez les rosbifs justement, il y a plus de vingt berges ? Allons, vous qui avez une mémoire éléphantesque, rappelez-vous !

Décidément, je préfère le cheval fou… Le crazy horse, surtout quand il est au saloon !

vendredi 15 février 2013

AndiamoMardi ça saignera (une enquête de Chauguise)

Ah ! Il a fait les choses comme il faut, Julien : il est venu un soir avec une boutanche de derrière les fagots… Un Châteauneuf du Pape, je ne vous dit que ça.

Avec son commissaire de chef, un coup à toi, un coup à moi, puis il s’est lancé Dugland, comme l’appelle Chauguise.

- Patron, je suis raide dingue de votre fille Juliette et je voudrais l’épouser…

- Elle est d’accord, ma Juju ? D’abord, qu’est-ce qu’elle fout dans la cuisine… Juju ! Viens ma chérie.

- Voilà, papa.

- T’es d’accord pour épouser Dugl… euh, Julien ?

- Oh oui, papa !

Se tournant vers Julien.

- Si jamais tu la fais chialer UNE seule fois Dugland : j’te fume, verstehen ?

- Il n’y a pas de danger, patron.

- Bon, alors c’est oui… Mais ça pouvait pas attendre encore un peu ma fillette ?

- Tu sais, mon Papa, Julien et moi, on s’aime !

- Alors rien à ajouter.

- Merci patron !

- Pfuuu.

- Mais franchement tu crois que c’est le moment de te la jouer bluette, marguerite et zanana ? Avec l’affaire qu’on a sur les bras ?

Depuis plusieurs jours, un cinglé (il faut bien l’appeler ainsi) nargue Chauguise, il lui fait parvenir une prose à l’aide de mots découpés dans divers journaux, toujours à peu près la même formule :


MARDI, JOUR SOMBRE... MARDI ÇA SAIGNERA !

Bien sûr, c’est une allusion au film de Hugo Frégonèse « Black Tuesday » qui vient de sortir sur les écrans des grands boulevards de 1954, rebaptisé « Mardi ça saignera ». Avec le grand par le talent Edward G. Robinson, Peter Graves et… la très belle Jean Parker !

Sympa les Blogbos je vous ai dégotté l'affiche du film et la très belle Jean Parker !


Chauguise reçoit sa correspondance le vendredi et, immanquablement, un homme est retrouvé mort le mardi. Tous tués de la même façon : un coup de poignard en plein cœur. Le quartier où sont découvertes les victimes change à chaque fois

La première fois, derrière l’hôtel Dieu, allée Célestin Hennion dans le premier arrondissement.

La deuxième fois, dans le square Paul Langevin, ce square est situé rue des Écoles dans le quartier latin le Vème.

La troisième, square du Temple, rue Perrée dans le IIIème.

La quatrième et dernière victime - enfin jusque là ! - retrouvée dans le jardin Brassaï à la butte aux cailles dans le XIIIème !

Ce qui a fait dire à Julien :

- Vous avez vu patron ? C’est pas loin du métro Glacière, il se serait bien conservé !

Regard noir de Chauguise...

- Et c’est un gugus comme toi qui va me faire des petits-enfants ? PFUUUU !

Toujours la même méthode : un coup de surin en plein cœur, un seul, mais mortel ! Et d’après Bourrieux dit « Couillette », l’assassin n’est pas très grand, car les coups de surin sont portés de bas en haut, selon le relevé que le légiste a fait.

Rentré au 36, Chauguise a convoqué toute son équipe, et à l’aide d’épingles surmontées d’un petit drapeau rouge, il a marqué chacun les endroits où ont été retrouvés les corps.

Soudain Julien s’écrie :

- Regardez patron, les drapeaux forment une spirale !

Effectivement en prenant du recul on s’aperçoit aisément que le dessin formé par les aiguilles représente une spirale.

- C’est bien Dugland, y’en a au moins un qui n’a pas de la merde dans les calots ici !

Le vendredi suivant, Chauguise reçoit encore sa bafouille, mais cette fois un détail l’intrigue, il voit comme une trace noire sur l’enveloppe. Précautionneusement, il saisit l’enveloppe avec une pince à épiler, et la tend à Julien.

- Tiens, porte ça à Couillette, qu’il analyse le truc noir, là. On ne sait jamais, il a peut-être commis sa première connerie, c’t’endoffé !

Deux heures plus tard, Bourrieux dit "Couillette" appelle le patron.

- Ça y est, Chauguise, je sais ce que c’est !

- Accouche, nom de Dieu, ou j’te mets les forceps !

- Mollo, c’est du noir de fumée.

- Quoi ?

- Du noir de fumée, ça sert dans la fabrication du caoutchouc, avec du latex, du soufre, du talc et un tas d’autres trucs.

- La vache, et d’où il a pu sortir ça, ce con ?

Chauguise sort dans le couloir et gueule à la cantonade :

- Tout l’monde dans mon casino ! Schneller, verstehen ?

Aussitôt, l’équipe au grand complet est là, et rapidos : quand le boss jacte en chleu, ça rigole pas !

- Bon, l’un de vous connaît–il dans Paris une manufacture de pièces en caoutchouc ?

Dutilleul, un vieil inspecteur près de la retraite s’avance.

- Je connais patron : près de chez moi - je crêche à Belleville -, il y a rue Piat une petite boîte qui fabrique des pièces en caoutchouc, même que ça schmoute sévère dans le quartier !

- Bon, merci Dutilleul. Alors voilà, les pieds nickelés, on va se poster près de cette boîte et on surveille 24 heures sur 24 s’il le faut, pas de dimanche qui tiennent... Capito ?

La rue Piat est située dans le XXème, coincée entre la rue de Belleville et la rue des Couronnes. Dans les années cinquante, c’est un quartier extrêmement populaire, avec encore des manufactures, des artisans et des façonniers, un Paris qui travaille, pas encore « bobotisé ».

- En attendant, Dugland, on va partir en repérage, va faire chauffer Titine, j' lancebruque un chouaille et j’y go !

Chauguise se rajuste et grimpe dans la quinze, non sans avoir allumé une « Boyard » papier maïs et lorgné sur Julien, histoire de le contrer s’il fronce le nez en signe de réprobation.

- Euh, patron, je connais pas bien…

- Vas-y, emmanche le Sébasto, après la rue Turbigo, arrivé à la Répu, t’emmanches l’avenue du même blase, ensuite l’avenue Parmentier… Tu suis toujours patate ?

- Elle est bonne celle-là, patron !

- Dans la foulée, tu prendras la strass du faubourg du Temple, la rue de Belleville c’est en face, et après tu mates la rue Piat : c’est à droite, à droite en sortant des chiottes ! Putain Dugland, faut qu’t’apprennes Pantruche ! J’espère que ça n’est pas pour tout pareil, sinon ma Juju elle va s’emmerder sévère !

Arrivé rue Piat, Julien gare la pompe à proximité de chez « DYNAGOMME » la boîte qui fabrique des accessoires en caoutchouc, notamment pour l’industrie automobile. Et là, Julien avise une boîte à lettres peinte en bleu (comme à l’époque).

- Vous avez vu, patron, la boîte ?

- Ben non, j’ai une canne blanche, t’as pas remarqué ?

- Tout de même, vous n’êtes pas aimable !

- Ouais, ben faudra t’y faire… Mon GENDRE !

Une sonnerie se fait entendre, il est dix-sept heures trente, les ouvriers et ouvrières sortent, certains portent encore leurs bleus de travail, les pognes tout juste lavées, la fouillasse à l’est, la musette sur le râble, le goulot du jacquot qui dépasse. Ils cavalent pour attraper le bus ou s’engouffrer dans la station Pyrénées. Des morts de soif s’arrêtent chez Bébert, le rade à côté de l’usine, histoire de faire descendre le noir de fumée encore collé dans leurs gosiers.

Puis ce sont les premières femmes qui sortent, pomponnées, arrangées, on ne dirait pas qu’elles ont travaillé sur des intermix, mélangeurs ou autres presses à injecter le caoutchouc.

Une petite femme, trente ans tout au plus, tient une enveloppe à la main, elle passe devant la boîte des PTT s’arrête et commence à glisser l’enveloppe dans la fente. Julien a bondi et saisit l’enveloppe avant qu’ elle ne tombe dans la boîte, Chauguise l’a rejoint, il chope l’enveloppe sur laquelle on peut lire :

Monsieur le commissaire Chauguise

36 quai des orfèvres

Paris 1er

La jeune femme est emmenée sur l’île de la Cité, et Chauguise en personne l’interroge, doucement calmement. La femme est apeurée, on devine une grande détresse.

Lentement, elle commence à parler…

- Je m’appelle Yvette Marchand, j’ai 29 ans, c’est bien moi qui ai tué les quatre hommes, et je m’apprêtais à en tuer un cinquième… C’était le dernier.

- Pourquoi vous avez fait ça, Madame ? Chauguise, contrairement à son habitude, est tout miel, il pressent un horrible drame derrière ces assassinats, son fameux flair.

-J’étais serveuse, Monsieur le commissaire, au restaurant « l’escargot », rue de Charenton, dans le quartier de la Bastille. Un soir, cinq types sont venus manger, ils arrosaient la vie de garçon de l’un deux qui devait se marier le samedi suivant. Ils ont beaucoup bu ce soir-là, Monsieur le commissaire, et quand je suis sortie vers vingt-trois heures trente, ils m’attendaient, ils m’ont forcé à monter dans leur voiture, une 203 noire Monsieur le commissaire, ils m’ont bandé les yeux afin que je ne puisse pas reconnaître l’endroit où ils m’emmenaient et là…

- Oui Mademoiselle, j’ai compris, inutile d’aller plus loin….

- Mais pourquoi ne pas avoir porté plainte ?

- Ça aurait été de ma faute, allez, on m’aurait dit que je les avais allumés ! Alors j’ai mené ma petite enquête. J’en connaissais deux parmi mes agresseurs, ils venaient de temps en temps, je les ai suivis, ils m’ont mené chez les autres. Après, ça a été plus facile : vous savez, les hommes, quand il s’agit de se déshabiller, ils feraient n’importe quoi ! Je les ai rencontrés un par un en leur faisant croire que ça m’avait plu et que je voudrais bien recommencer. Un rendez-vous, et le tour est joué…

- Dites voir, Mademoiselle, les rencards en des lieux choisis de manière à former une spirale, c’était voulu ?

- Hé oui, une coquille, commissaire… Une coquille d’escargot !