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vendredi 30 mars 2007

ManouGOURMANDISE



gourmandise inversée


Pour ce péché capital, il vous faudra deviner de quel livre est tiré l'extrait suivant. Le gagnant aura droit à un soufflé au fromage, calorifugé et livré en chronopost.

"Toutes les opérations de cuisine signifient et célèbrent des modifications apportées à la matière : chapper, braiser poêler, ébouillanter, griller, blanchir, étuver, flamber, mijoter, c'est agir spécifiquement dans le temps; tailler couper, chevaler, ciseler, émincer, brider, chemiser, c'est agir pareillement sur la forme; relâcher, singer, détendre, concasser, crever, fraiser, lier, mariner, c'est intervenir sur les textures; saisir, ébouillanter, rafraîchir, épicer, relever, c'est vouloir produire des effets sur la couleur, la lumière."

mercredi 28 mars 2007

Saoul-FifreDure sortie de couette

Dure sortie de couette

Dix jours que le Mistral nous souffle son haleine froide et sèche, en rafales. Qu'il ballotte les arbres, éprouve leur souplesse jusqu'à la rupture, leur ôte leurs branches mortes ou fragilisées par un début de pourrissement. Le bougre a des compétences certaines en matière de taille et de la ressource en éclaircissage de fruits. Sa farandole puissante agrippe dans sa course entraînante ces fleurs d'amandiers, juste pollinisées, en les sélectionnant. Il n'empoigne que les chétives, les mal nourries, les surnuméraires, pour ne laisser en place que les amandons solides, bien démarrés, solidement accrochées à leur tige nourricière.

Lou "Mange-Fange" est certes le bienvenu quand il assainit en quelques coups de son éventail des terres submergées par une série de gros orages, mais il garde son côté inquiétant d'arracheur de tuiles et d'assommoir de promeneur imprudent.

Quand le Maître s'installe pour une longue période comme celle-ci, la Nature et les Hommes d'ici serrent les dents, font le dos rond et continuent leurs activités en réduisant à la "Lee Van Cliff" la fente de leur regard.

Les bourgeons rajoutent juste un soupçon de nonchalance dans le dépli de leur richesse intérieure. Ils s'étirent prudemment, faisant durer un peu le long engourdissement, grappillant quelques jours supplémentaires de repos hivernal.

Mes boutures de vignes, arrosées amoureusement et dans les temps, doivent déjà lancer leurs promesses de racines, elles-mêmes espérances de futures bacchanales, mais dix jours de ce puissant déshydratant sur des bouts de végétaux arrachés à leur pied-mère, orphelinisés, pire que déracinés, et bien l'image bucolique et tiède du Printemps enchâssée dans leurs gênes doit subir sous cette froidure une sérieuse crise de confiance.

M'enfin ! Il est fini ou non, ce *%#?$! d'Hiver ? Alors on peut même plus croire le calendrier du facteur ni la petite qui présente la Météo à la télé ? Tout fout le camp, c'est ça ? On va passer directement de la banquise au désert ?

Alors pour nous sortir de là, je vois plus que Zorrou et son cheval Tornado q:^) !

mardi 27 mars 2007

ManouCOLERE




Ce billet débute la série « Je maitrise les 7 péchés capitaux ».

Ingrédients:

1 différend professionnel

1 élection

1 accrochage en voiture

1 dispute familiale

1 grand mec baraqué qui vous passe devant chez le boulanger

1 nom d’oiseau

1 orteil dans le pied du lit

1 porte-clé perdu

1 absence de papier hygiénique


Préparation:

Vous connaissez le principe : choisissez un ou deux ingrédients.

Retenez la bouffée de haine et le cri aigu qui vous monte à la gorge. Prenez une longue respiration en fermant les yeux. Expirez lentement. Ouvrez les yeux, souriez, asseyez-vous en tailleur (sauf dans le cas d’absence de papier hygiénique) et parlez : « Infâme cloporte, tu viens de me tester, tu as soumis mon esprit incorruptible à la tentation de la colère. Mais la frêle embarcation continue sa route sur les marais de l’Algarve, l’hippopotame observe les marigots environnants, les triathlètes australiennes s’entrainent en mer ….Et tu voudrais que je m’énerve ? Non, ridicule petite crotte, restons sérieux. Je suivrai les préceptes de Saint Grégoire emprisonné des années au monastère de Khor Virap, édifié en Arménie (IVe siècle). Misérable glaviot impie, dois-je te rappeler que l'Arménie fut le premier royaume converti au christianisme, en 301 ? »

Ce discours doit rester neutre et ne pas s'étirer en longueur pour garantir votre crédibilité en face du collègue, du conjoint, du pied du lit ou même du papier hygiénique absent. Les plus courtes restent les meilleures.

Suggestions :

- Si malgré tout, la colère ne vous quitte pas, vous pouvez toujours vous plaindre sur le blog de Saint-Gregoire réincarné
- Eviter de prendre plus de 3 ingrédients simultanément, le pittoresque aussi a ses limites.

samedi 24 mars 2007

ManouIrena Sendlerowa - (Claire Soarès)




Le nom de mon grand-père figure parmi d’autres noms, allée des Justes, à Paris. Ce soir, dans le Courrier International, je suis tombée sur cet article.

Simplement juste

L'Oskar Schindler polonais est une femme, et elle habite dans une maison de retraite. Contrairement à l'industriel allemand, elle n'a jamais eu à sa disposition de moyens matériels et financiers. Pourtant, cette ancienne employée de la santé publique a sauvé deux fois plus de juifs des horreurs de l'Holocauste. Près de 2 500 enfants ont échappé au ghetto de Varsovie et à une mort quasi certaine dans les camps de concentration grâce à Irena Sendlerowa, aujourd'hui âgée de 97 ans, présentée pour le prix Nobel de la Paix.

M"'' Sendlerowa a transporté des bébés et des enfants juifs dissimulés dans des sacs, les a fait passer par des canalisations ou les a cachés sous des civières dans les ambulances. Puis ils ont été placés dans des familles d'accueil non juives, où on leur a donné de fausses identités, appris à parler polonais et à ânonner des prières chrétiennes afin de leurrer la Gestapo. "L'instinct de survie nous pousse à nous sauver nous-mêmes. Elle, elle a sauvé les autres", affirme Elzbieta Ficowska, l'une des rescapées. Alors que l'Europe sombrait dans la guerre, en novembre 1940, Elzbieta et près de 400 000 autres juifs polonais étaient parqués dans une zone à peu près de la taille de Central Park, le ghetto de Varsovie.

Dans la Pologne occupée, quiconque aidait les juifs risquait la peine capitale, ce qui n'a pas suffi à dissuader l'employée des services de santé, qui, par ses fonctions, était autorisée à pénétrer dans le ghetto. "On m'a élevée dans l'idée qu'il faut sauver quelqu'un de la noyade, quelles que soient sa religion ou sa nationalité", explique-t-elle. Au beau milieu du tumulte de la guerre, Irena eut la présence d'esprit de dresser une liste méticuleuse de ceux qu'elle aivait sauvés, afin de leur permettre de retrouver les leurs plus tard. M"' Sendlerowa recopia soigneusement les informations concernant chaque enfant sur du papier à cigarettes, en deux exemplaires pour plus de sécurité. Ces précieuses données furent ensuite conservées dans deux bouteilles de verre scellées, enterrées dans le jardin d'un collègue.

Mmr Sendlerowa travaillait sous les auspices de Zegota (une organisation secrète soutenue par le gouvernement polonais en exil), mais elle était la seule en charge de la protection des archives des enfants. Ce qui n'allait pas sans risques. Elle frôla la catastrophe en octobre 1943, quand une escouade de soldats nazis débarqua chez elle à l'aube, mit la maison sens dessus dessous et emmena Irena au siège de la Gestapo. Des officiers la torturèrent afin de lui extorquer des informations, allant jusqu'à lui briser les os des jambes et des pieds, mais elle resta muette.

"je porte encore sur moi les cicatrices de ce que ces 'surhommes allemands' m'ont fait à l'époque, raconte-t-elle. j'ai été condamnée à mort... mais, à part ça, j'étais aussi rongée par l'angoisse à l'idée que la seule trace de ces enfants disparaîtrait si je mourais." Ses collègues de Zegota réussirent à corrompre un officier allemand, qui accepta de fermer les yeux sur son évasion en échange d'un sac de dollars. Elle fut dès lors contrainte de vivre dans la clandestinité, sous de fausses identités, dans l'impossibilité de rentrer chez elle.

Claire Soarès

mercredi 21 mars 2007

ManouCeci n’est pas une montre




Cet objet m’a été transmis par le seul, l’unique, le merveilleux Michou. J’ai pour mission d’en faire un billet (On peut toujours compter sur Michou) puis de le confier à un autre bloggueur qui devra à son tour en faire un billet.

La chose de couleur rose parait avoir été maltraitée. Verre cassé, bracelet absent. Elle n’émet pas le tic-tac que l’on serait en droit d’attendre d’elle. Elle reste surtout insensible à mes recettes malgré plusieurs bains dans de l’engrais pour bonzai. Je la crois issue d’un croisement entre une lampe de bureau et un malabar à aiguilles. Nous ne réfléchissons pas suffisamment au mode de reproduction d’une lampe de bureau et d’un malabar à aiguilles, englués que nous sommes dans le rythme quotidien.

Je suis très attachée à ce que cette chose soit heureuse les quelques jours qu’elle passera avec moi. Demain je l’emmène sur le toit de la grande arche de la Défense visiter l’exposition « passé et futur dans le présent de l’architecture guatémaltèque ». Je compte ensuite l’utiliser comme projectile avec mon lance-pierre pour abattre les pigeons du parvis nécessaires à mon repas du soir.

Si vous êtes intéressé par cette chose, si vous désirez ardemment la tenir entre vos mains, si vous souhaitez écrire sur elle un billet comme jamais personne n’a su en écrire jusqu’à ce jour, racontez-moi un peu vos motivations profondes et je me charge du reste.

La chose qui tient la chose rose n'est pas à transmettre. Il s'agit aussi d'un cadeau de Michou dont je ne saurais me défaire sans raison profonde.

dimanche 18 mars 2007

ManouInspiration pour un billet




recette dédiée à Dan

Ingrédients: (en choisir un ou plus dans la liste qui suit) :

- 1 souvenir
- 1 photo
- 1 chaîne refilée par un blogueur coopératif
- 1 livre
- 1 geste de la vie quotidienne
- 1 article

Préparation:

Quand l’ingrédient est choisi, secouez-le mentalement une paire d’heures. Tapez sur votre micro les phrases qu’il vous inspire. Ebaudi(e), contemplez votre création.

Allez vous laver les mains. Indépendamment du fait que cette action vous permettra de vous sucer le pouce sans risque de choper n’importe quelle gastro, elle vous offrira aussi le recul nécessaire avant les opérations suivantes.

Examinez à nouveau votre embryon de billet, cette fois de façon hystérique : c’est à dire en hurlant « Je n’écrirai plus aucun billet, jamais, jamais, jamais ! ». A cet instant précis, vos proches réclament le droit au sommeil et surtout celui de ne plus vous entendre.

Couchez-vous. Le sommeil porte conseil. Il représente également la meilleure alternative à la malveillance manifeste de votre entourage. Dormez, réveillez-vous, cherchez vainement les conseils, allez bosser et à un moment opportun, revenez devant votre texte. Coupez les imprécisions, coupez les redites, coupez les références politico-érotico-religieuses. Remarquez bien que je ne suis pas contre un peu d’érotisme, mais ne venez pas vous plaindre ensuite d’avoir du mal à vous endormir.

Quand il ne reste qu’une phrase dans votre billet, demandez-vous si elle ne représente pas un ingrédient parfait. Reprenez la préparation au début.

Suggestions:

- Si vous avez l’impression que cette recette « boucle », stoppez le processus avant la coupe des références politico-érotico-religieuses et publiez.
- Si vous n’avez pas l’impression que cette recette boucle, consultez.
- Si vous êtes indifférent au fait que cette recette boucle ou ne boucle pas, vous êtes ma lampe de bureau.

jeudi 15 mars 2007

ManouLa Paresse (René Char)




Le Moulin

Un bruit long qui sort par le toit ;
Des hirondelles toujours blanches :
Le grain qui saute, l'eau qui broit,
Et l'enclos où l'amour se risque,
Etincelle et marque le pas.


René Char - Commune présence

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