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mardi 27 février 2007

ManouM et la culpabilité



M a 9 ans quand elle s’allonge sur mon lit pour me dire d’un air accablé :" C’est de ma faute si tu es devenue une maman ...". Etonnée de cette façon de voir, je lui détaillai la joie qu’avait suscitée sa naissance et non l’horreur qu’elle supposait. M est comme ça. La vie représente pour elle une perpétuelle catastrophe, une série d’obligations. Pourtant son rire particulier résonne souvent.

J’en vins à mon appréhension des choses. A fleur de peau. Au premier signe de grosse fatigue, ou quand la vie me laisse le loisir de réfléchir, j’ai mal de tout. Il me manque toujours du temps pour ceux que j’aime, pour ce que j’aime. Les bons moments me blessent aussi car je les sais uniques. Ils me plaisent autant qu’ils me blessent. Les mauvais laissent moins de trace. Censure efficace.

Je dis à M : « Je n'ai jamais regretté ton atterrissage. Mais que cela ne t'empêche pas de ranger ta chambre.... ».

dimanche 25 février 2007

EpicteteRéflexion du 25 Février

La pensée est limitée parce que le savoir est limité, et toute action mise en œuvre par la pensée, concoctée par elle est forcément limitée.

vendredi 23 février 2007

ManouLa pesanteur et la grâce (Simone WEIL)




"Quand quelque chose est impossible à obtenir, quelque effort que l'on fasse, cela indique une limite infranchissable à ce niveau et la nécessité d'un changement de niveau, d'une rupture de plafond. S'épuiser en efforts à ce niveau dégrade. Il vaut mieux accepter la limite, la contempler et en savourer toute l'amertume."

mercredi 21 février 2007

Saoul-FifreMettre Ophise à l'amande

Et elle le mérite ! Non vraiment : planter ses arbres fruitiers au printemps , quelle hérésie ! Et puis les arguments invoqués (beaucoup d'herbe, creuser un trou de 1 m x 1 m...), je ne vois même pas de quoi elle veut parler ?

Non, pour planter un arbre, c'est simple, mais il faut le faire comme il faut. Ce n'est pas pour faire joli qu'on plante un arbre en hiver ? C'est tout simplement qu'il est en repos végétatif, en dormance, et qu'on peut lui faire subir des trucs (la taille, la transplantation...) qu'il serait un peu catastrophique de lui appliquer en pleine activité. Cette règle de base n'est donc pas à transgresser.

Il n'est pas non plus absolument nécessaire de creuser un gros trou. Si la terre est bonne, meuble, l'arbre arrivera très bien à descendre ses racines, surtout s'il est bien arrosé. Si elle est dure, quelques coups de barre à mine, tout en faisant levier, feront très bien l'affaire. L'important est plutôt de choisir un arbre jeune, vigoureux, qui développera une racine-pivot courageuse, et qui fera le travail à votre place. Ne pas oublier l'engrais de fond PK (il y en a du bio) ou du fumier, ou du compost en quantité. Sans nourriture, votre arbre ne fera rien.

Ophise veut un amandier . Son jardin est "légèrement au dessous de la Loire", ce qui me laisse un peu sceptique, mais elle a trouvé une variété donnée comme adaptée , et donc, pourquoi pas ? Je constate avec plaisir que son fournisseur lui propose 2 formes d'arbres, mais toutes 2 en RACINES NUES. Il n'est pas question de planter des racines nues au printemps !! Que ce soit bien clair q:^) ! On peut à la limite accepter de planter des arbres en pot, mais ils sont bien plus onéreux et sans grand intérêt : la plupart du temps, on fait l'erreur d'acheter de grands arbres "pour gagner du temps". En fait, ils végètent et sont toujours rattrapés par des scions d'1 an bien plus vigoureux.

Ophise s'inquiète de la date de Février donnée comme date de floraison. Ce n'est pas vraiment dangereux pour l'arbre. S'il gèle, elle n'aura pas de récoltes, c'est tout, mais ça m'arrive en Provence aussi, de temps en temps. Le choix d'une variété auto-fertile est bien sûr judicieux, surtout si l'on n'en veut qu'un. L'amandier est vraiment un arbre simple à mener. Il fructifie sur bois de 1 à 5 ans et ne nécessite donc une taille (un élagage, plutôt) que tous les 4/5 ans. En Provence, il est assez rustique questions maladies. Le seul problème sérieux que nous ayons est un hyménoptère qui pond ses œufs dans l'amande qui se retrouve vérolée que c'est une pitié de voir ça. Mais à moins que ces saloperies prennent le train sans payer, vous n'en avez pas encore chez vous ?

Écoute, Ophise, tiens-nous au courant, et si tu veux des précisions, n'hésite pas à m'écrire

mardi 20 février 2007

ManouMémoires de porc-épic (Alain MABANCKOU)



Outre que Byapel n'est pas gros (il m'a expressément demandé de le préciser dans un billet), il possède une qualité essentielle : la générosité. J'ai dans les mains ce livre qu'il m'a offert dont je vous sers un extrait.

"Il y a quelques heures à peine, je veux dire aux premières lueurs de l'aube de ce dimanche où je te parle, j'ai secoué la poussière qui recouvrait mon ventre et mon derrière, je n'avais pas perçu tout de suite pourquoi aucun villageois n'était passé près de ces deux grosses pierres où je m'étais retiré toute la nuit, j'ai compris par la suite que ce jour est un jour de repos, autrement j'aurais vu les chasseurs, les tireurs de vin de palme et autres paysans qui vont aux champs dès l'apparition de l'aurore, et donc, avant de quitter les deux pierres, je progressais de guingois, je ne sais pas comment j'ai débouché devant cette rivière pour une fois désertée par les canards sauvages et les autres animaux, je voulais la franchir à un endroit où l'eau était moins profonde, j'ai préféré l'éviter de peur de me noyer, et c'est en cherchant à la contourner que je suis parvenu jusqu'à toi, voilà pourquoi depuis ce matin, mon cher Baobab, je suis assis à ton pied, je te parle, je te parle encore même si je suis certain que tu ne répondras pas, or la parole, me semble-t-il, délivre de la peur de la mort, et si elle pouvait aussi m'aider à la repousser, à lui échapper, je serais alors le porc-épic le plus heureux du monde".

Merci Byby.

lundi 19 février 2007

Tant-BourrinForum 1926

Je suis tombé l'autre jour sur un vieux magazine des années 20, le numéro 233 du 25 novembre 1926 de ''Madame''. Je le gardais précieusement par-devers moi en prévision d'un éventuel manque d'inspiration ou de temps pour faire un billet : un petit scan d'une ou deux pages, un commentaire du genre "regardez comme tout ceci est délicieusement désuet", et le tour serait joué, me disais-je.



Mais en parcourant les pages jaunies, je suis tombé sur une rubrique intitulée ''De l'une à l'autre''. Et j'en suis resté saisi par l'incroyable modernité qui s'en dégageait.

Le principe de cette rubrique était celui d'échanges entre lecteurs, via le courrier. Les lecteurs écrivaient en choisissant un pseudo et en précisant éventuellement à quel message précédent ils répondaient (chaque intervention était affectée d'un numéro). Il en résulte l'impression étrange, bien des décennies avant l'explosion d'internet,... d'un forum informatique !

Oui, un forum. Stylé, certes - point de MDR et autres LOL ici -, mais un forum tout de même, avec ses débats, ses conseils, ses amitiés... Ces gens-là étaient des précurseurs de génie sans le savoir.

Pour vous en faire profiter, j'ai retranscrit une partie des quatre pages d'échanges ci-dessous. Hélas, ici, point d'historique des débats : on a des réponses à des messages publiés dans des numéros précédents de la revue et dont on ignore la teneur, ce qui donne parfois un caractère abscons à celles-ci. Mais, mystérieusement, alors qu'initialement je pensais dégager un effet humoristique de tout cela, je me suis peu à peu senti gagné par l'émotion en découvrant ces tranches de vie étalées, cette humanité, ces doutes, ces manières surannées, ces auteurs aujourd'hui tous dans la tombe. Et même les messages futiles, les publicités cachées, n'arrivent pas à effacer totalement cette sensation.

Je vous laisse apprécier...

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dimanche 18 février 2007

EpicteteRéflexion du 18 Février

Aucun fait nouveau ne peut être vu par la pensée. Il peut éventuellement être compris par elle, verbalement, à une date ultérieure, mais la perception d’un fait nouveau n’est pas une réalité pour elle. Elle ne peut résoudre aucun problème psychologique. Lorsque j’entends une chose telle que « la pensée est toujours vieille », ma pensée commence à traduire et à interpréter. Cette traduction et cette interprétation sont basées sur les expériences d’hier, de sorte qu’invariablement je traduis selon mon conditionnement. Le croyant et l’incroyant sont à ranger dans la même catégorie, ils débutent tous les deux par une conclusion et raisonnent à partir d’expériences qui proviennent de leur conditionnement.

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