6404 - Chant du soir
(...)
A la Kechia (1738). - Voulez-vous de mon amitié ? J'ai bien souffert aussi, les deuils ont passé si nombreux chez moi !
Les jours s'ajoutent aux jours, les semaines, les mois, les années se forment et disparaissent, et mes morts bien-aimés demeurent dans mon souvenir. Je les porte vivants en moi, me rappelant sans cesse leurs dernières paroles, leur dernier baiser, leur dernière étreinte ! Ils sont avec moi dans mes joies. Dans les difficultés qui surgissent, je me confie à eux, leur demandant la route à suivre, à eux qui ont su vivre et mourir en honnêtes hommes. Aux heures douloureuses, c'est encore dans leur souvenir que je me réfugie et s'il m'arrive encore « de pleurer ces larmes qui ne soulagent pas, en songeant aux moments où je ne les ai pas assez aimés », ce sont eux qui me consolent et qui m'apaisent, en me montrant la voie du devoir qui m'appelle et qui me retient, celle au sommet de laquelle je trouverai la paix du coeur, celle qui doit me conduire jusqu'à eux.
A Nel cor piu non mi sento. - Voilà ma réponse à votre 1787.
1° Ma définition du bonheur ? C'est d'en créer pour ceux qui m'entourent : savourer pour moi les petites joies qui m'arrivent et savoir me contenter des bonheurs qui me sont accessibles sans penser à ceux que je ne puis avoir.
2° Ce qui me répugne ? La fausseté, le mensonge, les pessimistes.
3° Mon héros ? Saint Vincent de Paul.
4° Je suis enthousiaste à l'excès. J'en suis heureuse, car ma façon de voir les choses m'aide à surmonter bien des obstacles.
5° Je suis sensible et je le déplore, car je laisse bien souvent un peu de moi-même aux ronces du chemin.


6405 – Misticia
Recommande à Line la Cire de Lys comme crème de beauté, elle affine la peau, l’empêche de briller et donne avec le velouté de Celtise une carnation idéale. Contre les rides, j’ai une amie qui se trouve très bien des massages de la Crème de Celtise pour blanchir le teint et raffermir les muscles.


6406 – Petit Chouan
Un homme (1816) – Avec des textes isolés, on fait tout dire à un auteur. Voici comment je comprends ceux que vous citez :
Tout être conscient choisit librement entre le bien et le mal, mais non impunément. En effet, il n’y a pas d’hommes « libres », c’est-à-dire indépendants, isolés. Notre vie est solidaire d’autres vies. Donc, nous ne sommes pas libres de nuire à ces vies, de rompre la chaîne du passé à l’avenir. Nous avons la faculté d’abuser de notre liberté et de choisir le mal, mais ce choix ne se fera pas sans entraîner un châtiment. Il n’en reste pas moins que nous aurons été libres d’encourir ou de ne pas encourir ce châtiment selon notre libre choix.


6408 - Papillon d'espérance
Je reviens parmi vous, amies, après une petite absence. J'ai eu une grande peine, après un joyeux espoir...
La Fée des Voirons. - Mille fois merci, charmante amie, de vos renseignements sur votre belle région ; ils me serviront certainement. Je connais Annemasse, pour y avoir séjourné quelques heures lors d'une excursion ; elle était gaie, votre petite ville. Causez-nous encore de votre pays... J'aime votre Salève si majestueux !
A Nixela de L'Orbrie, Vendée. - Vos acrostiches sont délicieux. Connaissez-vous celui de « Germaine », je serais heureuse si vous me l'envoyiez au Courrier.
La Viole merveilleuse. - J'ai lu Fumées d'opium et, comme vous, il m'a laissé une empreinte étrange et pénible... Ce livre n'a pas mes faveurs !
Amie de la Vérité. - Je suis très contente de votre 1904. J'aime Loti, et je ne pouvais croire à sa mystification ; merci de nous confier ce que vous savez au sujet des Désenchantées.
Miarka la Bohémienne. - On ne vous lit plus ici, j'en suis ennuyée. Mes souvenirs...
Chanteperle. - Vos courriers sont simplement délicieux ; je vous aime beaucoup, poétique amie !


6410 – Soleil de minuit
A Rina. - Contre les points noirs et le teint jaune, employez le suc de Celtise, matin et soir, dans vos ablutions. Expérimenté.


6411 – Ginette
A Typographe meldoise. – J’ai bien aimé, moi aussi, les livres que vous citez de F. Duchêne. Je vais me procurer Madame Samory. Je connais le Soudan.
A Utile dulci. – Connaissez-vous Saluzzo, près de Turin ? Pouvez-vous m'en parler.
A Sur la branche. – Oh ! que nous dites-vous !
A Chanteperle. – Merci pour votre hommage aux membres de l'enseignement. J'ai enseigné trois ans à Paris, mais malgré mon départ je me considère toujours un peu de la famille. J'aime tant les enfants !
« L'ambiance saine » que vous rêvez, chère, la verrons-nous un jour ? Comme il ferait bon vivre dans une telle atmosphère de beauté et d'idéal ! Comme alors nous aurions plaisir à laisser s'épanouir notre personnalité ! Attendons ce renouveau et ayons confiance en l'avenir.
A Une Plestinaise. (2270) – Oh ! que non, votre bébé de deux ans n’est pas trop jeune pour lui apprendre à se bien tenir à table. Ma petite poupée de seize mois mange très proprement.
Voyez-vous, l’éducation des enfants commence dès leur plus jeune âge. C’est à tort que certaines mamans pensent que leur enfant ne « comprend pas ». Ils comprennent, les petits tyrans ! Voyez donc si leur mémoire oublie ce qui leur est agréable ? Faites prendre de bonnes habitudes aux enfants tout petits, votre tâche par la suite sera moins rude, et une fois l’habitude prise ils accompliront leurs actes sans effort. A votre disposition pour tout conseil d’éducation.


6412 – Simone
A Djinn. – L’éternelle beauté ne s’acquiert qu’avec des massages répétés et bien faits, qui agissent non seulement sur les rides, mais sur les muscles, en leur redonnant toute leur élasticité.
Pour ces massages, n’employez que la crème de Celtise, qui, par sa composition, raffermit les chairs et donne une souplesse extraordinaire aux muscles du visage.


6414 – Une Libellule
A Coquette. – La pâte de Stylla est un produit qui blanchit, satine la peau et guérit pour toujours engelures et crevasses. Essayez et vous aurez des mains de patricienne.


6415 – Mado de Saint-Clar
HOMMAGE AUX MARINS DU « BOUVET »

Jeunes filles de Grèce au délicat visage,
Pourquoi vos bras, ce soir, sont-ils chargés de fleurs,
Lorsque vous descendez la pente du rivage,
Et pourquoi vos doux yeux sont-ils voilés de pleurs ?

Vous avez moissonné l’azur et la jacinthe,
La blancheur des grands lis et des frêles jasmins,
L’écarlate sanglant des roses de Corinthe,
Et les coquelicots poussés par les chemins.

Et l’on voit onduler la gerbe tricolore,
Au rythme de vos pas dévalant les sentiers ;
Serait-ce pour orner quelque temple de Flore
Ou pour joncher le sol sous les pas des guerriers ?

- Nous avons cueilli la jacinthe,
Le beau lis blanc et le jasmin,
Les roses rouges de Corinthe
Et tous les pavois du chemin.

Pour les effeuiller sur la cime
Des flots bleus où gisent en paix
Les marins du Bouvet sublime
Morts pour l’honneur du nom français.

Et de leurs blanches mains les vierges de l’Epire
Ont dispersé les fleurs avec des gestes lents,
Tandis que des enfants au radieux sourire
Faisaient brûler les grains parfumés de l’encens.

« Tombez, envolez-vous, pétales et corolles,
Déployez sur la mer les couleurs du pays,
Et laissez-les flotter longtemps en auréoles
Sur les fronts des héros dans la gloire endormis.

A votre doux parfum plusieurs croiront, peut-être,
Qu’en France ils ont rejoint le vieux champ du repos
A l’ombre du clocher qui les avait vus naître
Et se diront : « Nos sœurs ont fleuri nos tombeaux ».
E. GODIN

Liniment contre tannes et comédons (points noirs)
Faire dissoudre dans un vase mis dans une casserole d’eau bouillante retirée du feu 50 grammes de savon vert dans 100 grammes d’alcool à 90° et ajouter quelques gouttes d’essence de lavande et de bergamote. Après avoir lavé la peau avec de l’eau chaude, on la frictionne plus ou moins vivement avec une serviette éponge imbibée de ce liniment ; puis on procède à l’expulsion des tannes, soit en les exprimant avec les ongles des deux pouces, soit en les comprimant avec l’extrêmité d’une clef de montre qu’on a eu soin de passer à la flamme pour l’aseptiser. Après, enduire la peau avec un corps gras neutre, comme l’huile d’amandes douces, la vaseline ou du glycérol d’amidon.


6416 – Petite fille d’un Dauphin de Lorraine
Je relève la réponse de Sylvio (2006) à Nez bourbonien. J’admire le courage de vos opinions, Sylvio, mais permettez que je ne sois pas complètement de votre avis sur tout votre énoncé. Vous dites qu’un maître d’école ne peut pas parler de Dieu à cause des enfants incroyants qui fréquentent l’école : cela n’est pas la raison, car vous savez que, depuis la loi de 1902, on ne doit pas parler de Dieu.
Allez, Sylvio, la morale laïque, d’après vos livres, est belle, elle n’encourage qu’au bien, mais il est une morale divine que vous ne pouvez pas inculquer et qui est nécessaire pour endiguer le flot toujours croissant des jeunes vies humaines portées au mal depuis cette malheureuse guerre qui a changé les esprits.


6417 – Mado
A Colette. – La mousse de Thélium est un produit que je vous engage à essayer pour la destruction des poils. En une seule application, vous aurez satisfaction.
Mettre un peu de vaseline avant l’application.


6418 - Lady Nett
A Deux pigeons. – Quant à Binet-Valmer, je le trouve trop à répétition et trop obscur ; après avoir lu un de ses livres, je me demande toujours à quoi il bien pu rimer et ne trouve aucune conclusion.
J'aime beaucoup Claude Farrère ; en ce qui concerne Zola, il a écrit de très jolies choses : le Rêve, Une Page d'amour, le Docteur Pascal, l'Oeuvre, la Faute de l'abbé Mouret où sa description du Paradou est superbe et tout à fait poétique.
A Kinto Ouapembé Ovoauda Kossangué. – Serait-il indiscret de vous demander ce que signifie votre pseudo ?
Voici deux recettes expérimentées et très bonnes à mon goût :
1° Faire cuire des poires ou des pommes en quartiers trente minutes à l'eau sucrée ; d'autre part, délayer une cuiller de farine avec un bon morceau de beurre, mouiller avec l'eau de cuisson et un verre de vin blanc, faire un bouillon, mettre les poires, laisse cuire une demie-heure et servir sur croûtons frits.
2° Faire une purée de marrons ou de châtaignes très épaisse et très sucrée ; d'autre part, faire fondre, dans très peu d'eau, du chocolat. Dans un bol ou dans un moule, mettre un lit de purée, un lit de chocolat, etc., terminer par du marron. Laisser bien prendre, retourner sur un plat avec du chocolat que l'on aura eu soin de réserver, former quelques vermicelles sur le dessus.


6419 – Pergola fleurie
A Sportive. – J’emploie l’Ocléine pour laver mes cheveux tous les quinze jours. Ils sont flous et brillants. Essayez, je suis sûre que vos cheveux ne tomberont plus.


6421 - Noellia-Mireille
Une lectrice pourrait-elle me donner la recette des marquisettes au chocolat ? En échange, quelques idées pour embellir le home :
Sur un lit spacieux et luxueux, un énorme pouf en volant de dentelles avec transparent assorti au couvre-lit.
Dans un salon, deux ou trois grandes poupées mélancoliques ou de petites poupées fétiches font très bien.
D’une grande et belle glace cassée, s’il reste un morceau intact et surtout assez grand, le donner à un miroitier qui pourra tailler et biseauter, soit un ovale, un croissant de lune ou une étoile. Dans mon salon, j’ai fait poser dans deux angles assez obscurs une étoile et un croissant qui, à la tombée de la nuit, font un effet merveilleux.


6422 – Lili
A Une Parisienne. – Merci de vos bons conseils, j’ai employé le produit Hennéal, recommandé par vous dans l’Une à l’Autre. Ce produit merveilleux n’est pas dangereux et moi-même je le recommande à toutes. C’est le seul qui m’ait donné un résultat véritablement sérieux.
Je constate en plus que mes cheveux repoussent.


Je n'ai pas eu le courage de tout retranscrire, mais si vous souhaitez lire la rubrique in extenso, voici les scans des pages en question.

   
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