Blogborygmes

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samedi 25 novembre 2006

ManouPacifier



Elle connaissait Paris comme sa poche et savait s’y promener jusqu’au petit matin.
H est morte d’un cancer l’année dernière.
Je ne l’ai su qu’hier.

Elle avait beau être fluette, H savait calmer, canaliser notre violence.
Elle disait : « Chacun a sa douleur. Si tu flanche ou si tu n’y crois plus, si la tristesse s’installe, reviens au geste simple, au quotidien. Dis-toi la variété, le foisonnement, dis-toi la multitude. Sors, marche, franchis ta peur, vas au contact. ».
Toujours en quête. Sur le fil du rasoir. A la fois douce et décidée. Téméraire. Jamais rancunière.
La tendresse irradiait de ses gestes.

Pour voir, elle n’avait plus qu’un œil valide. Ainsi qu'un sens inné de l’autre.

mardi 21 novembre 2006

Tant-BourrinPatate chaude photographique

Ce coup-ci, c'est Freefounette qui m'a chaudement empataté avec un questionnaire en images imaginé par delphinE.

Celui-là m'a puissamment emmerdé, puisqu'il ne s'agissait pas de répondre avec des mots mais avec des images. Mais bon, comme je ne suis pas du genre à cracher sur une idée de billet, surtout lorsque je suis à sec d'inspiration, j'ai pris mon appareil photo et je me suis lancé (toutes les photos sont copirailletée Blogborygmes, hormis la n°9 que j'ai juste bidouillée au niveau des couleurs)...


Exprimez en image ce que ceci vous inspire :



1. Liquide et Végétal ...



2. La couleur Rouge ...



3. Vous en Mouvement ...



4. Et que feriez vous de La lettre "M" ?



5. Une photo à la lampe de poche (héhé)



6. De quoi vous ne pourriez pas, mais alors pas du tout vous passer ?



7. Vous n'aimez pas ...



8. Qu'y-a-t il dans votre frigo ?



9. Une utopie, un rêve ...



10. C'est comment chez vous ?



Ouf ! Une bonne chose de faite ! Voilà maintenant le moment jouissif de la transmission de patate chaude, ce petit instant nirvanesque où j'entends le bruit des fesses qui se serrent...

Hé, hé, hé !

Bah, non, je ne serai pas chien sur ce coup-là : vu la nature du questionnaire, je ne vais imposer à personne de répondre. Qui se sent de le faire n'a qu'à considérer que je lui ai transmis la patate chaude et envoyer la purée !

Et maintenant, je vous préviens : je tire à vue sur le prochain qui essaie de me refiler une patate chaude !

lundi 13 novembre 2006

ManouViolence. Vukovar (Bernard Hreglich)

(C'est BYBY qui a demandé )

insulte
coup
humiliation
pendaison
mépris
indifférence
médisance
cris
explosion
blessure
viol
haine
meurtre
guerre
torture
sang
famine
froid
maladie
mouches
pauvreté
vermine
puanteur
exécution
douleur
pleurs
gifle (à un faible. Car gifle à un Old-Black, on appelle ça découverte ou suicide)

Et aussi toute la petite violence quotidienne :

Le réfrigérateur vide
La sac à linge sale plein
Le chauffe-eau en panne
Les WC sans papier
Le train bondé
Le petit orteil dans le pied du lit
L’absence de chaussettes dans l’armoire
La portière de la voiture se fermant sur la main
Le spaghetti coincé dans la trachée
L’eau brûlante sur le pied
Le réveil qui sonne


VUKOVAR

Pour Jean-Claude Renard

En sentinelle avec tes griefs, tes chevaux endormis,
Ton corps maigre sous la tenue réglementaire,
La plaine à tes yeux devient indicible ;
Un monstrueux terrain de chasse obscur, inopportun ;
Pauvre exilé ayant perdu ses légendes et l’espoir de fuir
Ce paysage de lacs et de pièges ;
Tu n’es plus
Qu’un pantin revêtu des couleurs militaires, avec le casque
Et le fusil, qui demeure selon l’humeur du temps
Aussi droit que possible, cherchant dans l’obscurité
Celui qui viendra te trancher la gorge, jeune homme
Comme toi mais plus vif et couvert de boue.

Avant la mort tu songes aux femmes qui pleureront,
Qui oublieront après cinq sacrificielles
Le nom de ton père qui mourut sous la neige
Monténégrine, et le tien ; tu porteras
Un grand nombre de coups pour défendre Vukovar
Avant de rejoindre cet exil où abondent les merveilles,
Mais nulle jeune fille pour répondre au chant de la fauvette.

Bernard Hreglich


Evidemment, je me dois de transmettre cette chaîne : Tee Bee (le chevaleresque), Michou (qui s'en fout), Bake (la toulousaine)

vendredi 10 novembre 2006

ManouFaire Sloubeee (ou pas)

Recette dédiée à Ab6, Yael et Matthieu.

Ingrédients

- 1 à 8 joueurs,
- Environ 54 556 bouts de bois de 5 pouces, 10 pouces, ... jusqu'à des poutres de 7 mètres. Soit des bouts d’à peu près 55 longueurs différentes,
- 23 dés
- 1 ou plusieurs chariots de levage,
- 1 timbale de baptême conséquente,
- 1 à 8 boules de pétanque.

Préparation

On distribue les bouts de bois après les avoir battus. Chaque joueur ramasse ses bouts de bois. Il peut éventuellement se faire assister d’un (ou plusieurs) chariot(s) de levage. Celui qui a le plus grand nombre de poutres de 7 mètres lance les dés le plus loin possible. Le joueur suivant (à gauche du premier dans le sens inverse des aiguilles d’une montre) part à la poursuite des dés. Il peut se faire aider de ses chariots de levage. Une fois que tous les dés sont récupérés, on compte les points (en misant sur un minimum d’honnêteté de la part des chariots). Les points sont écrits sur une boule de pétanque tandis que le premier joueur et son (ses) chariot(s) crient « Sloubeeee ».

Le deuxième joueur lance les dés à son tour.

Une fois qu’un tour complet a été effectué, on mélange le score des joueurs dans une timbale de baptême. Deux solutions se présentent :
- la timbale ne bronche pas, tous les joueurs commencent à compter le plus rapidement possible : « Sloubeee 1, sloubeee 2, ... » .
- Si la timbale bronche, le premier joueur a un gage. En général il se les taille en pointe. Mais il peut aussi se les bouffer. Au pire il s’en bat.
De toute façon, que la timbale la ramène ou pas, les boules de pétanque sont immolées (une bonne chose de faite) et chaque joueur construit une machine à café avec les bouts de bois qui lui ont été distribués.

Le joueur le moins performant servira de cochonnet lors de la rituelle partie de pétanque qui clôt invariablement toute séance de Sloubeee. Les boules immolées se montrent en général bien plus coopérantes.

Suggestions

- Ne remplacer surtout pas les chariots de levage par des filets de ping-pong. l’efficacité s’en trouverait amoindrie.
- Si vous ne disposez pas de timbale de baptême, il est temps de penser à vous convertir. Ce sont des choses qui se pratiquent.
- Si par mégarde vous vous êtes associé avec un (ou des) chariot(s) de levage amoureux, ne vous étonnez pas de le(s) retrouver au petit matin couché(s) dans votre lit. Levez-le(s).

jeudi 2 novembre 2006

Tant-BourrinPoint de vue




Edit : Hier au soir, Tant-Bourriquet m'a piqué mes lunettes que j'avais posées sur la table le temps de me frotter les yeux puis est parti avec en courant. Après, impossible de trouver où il avait pu les planquer (je viens juste de découvrir que c'était dans le tambour de la machine à laver). Je tiens donc à préciser que j'ai dû écrire le billet ci-dessus sans mes lunettes et j'espère que vous ne me tiendrez pas rigueur des quelques coquilles éventuelles que ma forte myopie ne m'aura pas permis de détecter.

mercredi 1 novembre 2006

ManouBlow-up

F, ma charmante collègue de bureau à fleur de peau, parle et commente absolument tout ce qu’elle fait. J’aime bien. Ça me rappelle les bercements de mon enfance. Ma mère parlait aussi beaucoup.

Un matin, plongée dans mes colonnes de descriptions, j’eus de la peine à remarquer que F était bien plus à cran que d'habitude. Il a fallu que quelqu'un entre et lui dise « Tu vas bien ? ». « Non » répondit F. Je jugeais le moment opportun pour aller aux toilettes. Sur le chemin du retour, dans un couloir en baies vitrées donnant sur le vide je me résolus à lui poser la question.
- « Ça ne va pas, F ? ». Elle avait les larmes aux yeux.
- « Tu n’oses pas dire quelque chose à quelqu’un ? », poursuis-je.
- « Tu gardes pour toi ? ». Et là, F éclate en sanglots. Elle me décrit son ras-le-bol, l’impression que le chef lui met la pression constamment, ses presque 4 heures de transport par jour, sa fille qui veut quitter la maison...

J’ai fermé la porte. Puis je lui ai conseillé de préparer un entretien où elle parlerait, (1) des difficultés environnementales (le transport, les nouveaux outils informatique à intégrer, etc…, (2) du détail de sa charge de travail (ce qu’elle peut faire et ce qu’elle ne peut pas faire dans les délais). Pour sa fille, je n’ai rien dit, évidemment. Dans l'absolu j'aurais voulu fermer complètement ma gueule, la prendre dans mes bras et l'écouter.

F a encore pleuré un bon moment. Nous sommes allées manger au restaurant, elle n'avait pas envie de la cantine. Puis j'ai couru sur le Parvis et devant la tour Gan ai poussé un grand cri (intérieur).