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lundi 16 novembre 2009

AndiamoDessins salés

Ce billet aurait pu s’appeler : "aux hommes et aux femmes de la mer"…

La mer, je la respecte trop pour en parler, je ne dirais que des conneries ! Alors j’ai préféré faire des ch’tiots crobards, vous en connaissez certains, d’autres sont nouveaux.

J’ai demandé à Tant-Bourrin de m’aider pour faire le montage, quand je dis m’aider… Il a tout fait, oui ! Parce que je suis nul pour ce boulot.

La mer, c’est comme la montagne, impardonnable, la nature n’aime pas les cons et le leur rappelle à chaque fois qu’on ne l’aborde pas avec humilité et un profond respect.

Mais la montagne comme la mer vous offrent parfois des moments bénis, des instants uniques, qu’il faut savoir prendre et considérer comme un cadeau et non comme un dû… Un peu comme avec les femmes, Messieurs !

Aux hommes et femmes de la mer, aux conquérants de l’inutile, aux fous rêveurs, mais le rêve est-il inutile ?

A tous ceux qui ont cru aux Eldorados, aux horizons infinis, aux paradis lointains, à tous ceux qui pensent qu’ailleurs l’herbe est plus verte…

Eric TABARLY, Florence ARTAUD, Sir CHICHESTER, Isabelle AUTISSIER, Olivier De KERSAUSON , Ellen Mc ARTHUR, Sir Peter BLAKE, Alain COLAS, Maud FONTENOY, Bruno PEYRON, Catherine CHABAU, Michel DESJOYEAUX…Sans oublier : Bernard MOITESSIER Et bien d’autres...


mercredi 4 novembre 2009

Saoul-FifreGaston Couté

Si vous aimez les poètes maudits, vous allez vous en lécher les oreilles ! Il démarre très fort, puisqu'il est de Meung-sur-loire, où François Villon a fait de la prison. Fils de meunier, il n'a pas vraiment envie de reprendre l'affaire de son père. Il a le regard inquisiteur et critique envers toutes les petitesses et les égoïsmes de notre bas-monde. Précoce, à 17 ans, il a déjà accouché de son "Champ de naviot", un texte époustouflant de maturité. Poussé par un ami, il monte le dire sur les tréteaux d'une compagnie de théatreux itinérants. Le patron le félicite et l'encourage à monter à la capitale. Nous sommes en pleine Belle Époque, les cabarets pullulent, il a 18 ans, un emploi d'apprenti journaliste dans le journal local, mais il ne fait ni une, ni deux, un petit mois plus tard, il marche sur la route de Paris. Son père lui donnera un billet en lui disant : "Tu n'auras rien d'autre, mais notre porte te sera toujours ouverte".

Ses débuts sont difficiles. Il commence par déclamer ses quelques poèmes dans un café, contre un café-crème gratuit, puis se fait des amis, et sa notoriété se répand. Il passe dans plusieurs cabarets par soir, ses chansons sont reprises par d'autres, ses "petits formats" plaisent, et se vendent. Mais les droits d'auteur n'existent pas. Un éditeur peut venir, vous proposer 20 francs de votre chanson comme solde de tout compte, et faire fortune en l'éditant.

Il travaille beaucoup, sa plume précise et émouvante a du succès, son style de poète beauceron plait à ces snobs de parisiens, mais bon, même célèbre, même à cette époque, l'état de poète ne nourrit pas son homme. Couté mange mal, boit beaucoup, dort dehors dans un tuyau quand il n'arrive pas à payer son terme, cette vie dissolue n'arrange pas sa santé. Quand il est au bout du rouleau, il trouve la force de retourner au moulin paternel. Cela donne des chansons fortes comme La lessive . À Paris, il participe à "La guerre sociale", un journal antimilitariste qui ne lui remplira pas les poches, ne le payant jamais. Il y publie Le fondeur de canons , La Marseillaise des requins ou la bien envoyée Pour faire plaisir au colon

Il n'aura pas à aller dans les tranchées puisque son foie, trop fortement sollicité par l'absinthe, ne dépassera pas 1911. Il n'avait que 31 ans.

Dans 2 ans nous fêterons le siècle anniversaire de sa mort. Ça va guincher à Meung-sur-Loire mais Couté n'est jamais mort. Son tube Va danser a été repris par plein de monde : Piaf, Patachou... La version de Jacques Douai m'avait tapé dans le tympan au début des seventies. C'est à cette période également que Gérard Pierron le met en musique avec beaucoup de sensibilité et obtient ainsi un grand prix de l'académie Charles Cros mérité. J'ai le vinyle à la maison et je ne saurais trop vous conseiller d'acquérir "Les mangeux de terre". C'est un bijou à avoir impérativement dans sa discothèque.

Gaston Couté est le chéri des conteurs, de tous les chanteurs intimistes à message . Assez récemment, La Tordue a sorti une magnifique version de son Pressoir .

Ça fait plaisir de voir Couté toujours vivant, n'ayant pas pris une ride.

Vous pouvez aller aussi sur le site qui lui est consacré , très beau, très exhaustif, il y a une très chouette Radiogizz spéciale Gaston Couté et plein d'enregistrements gratuits.

Merci à Line Sionneau pour ce portrait si "coutesque", trouvé dans "Les mangeux de terre", sélection de poèmes publiée chez Christian Pirot.