Vous sentez la naphtaline ? Normal c'est un billet de Janvier 2008, mais que voulez chers copains, les Blogbos bullent à donf et ne veulent pas en jouer, alors je recycle, et nous verrons à la rentrée s'ils daignent sortir (enfin) de leur léthargie.


Léo Ferré - Chanson mécanisée



Vivent les temps mécaniques
Prend tes claques et tes cliques
Les roses peuvent faner
Dans le coeur électronique
Ça bat pas comme la musique
Qui battait dans l'sablier

Mozart pour faire ses trilles
N'avait ni stylo à bille
Ni plume Sergent-Major
Quand il voulait une plume
Il plumait dans le costume
D'une oie qui passait dehors

Vivent les temps atomiques
Brûle tes vieilles reliques
Le soleil peut s'en aller
Tous les chagrins qu'on empile
Se mettront dans une pile
Pour chauffer ton beau quartier

L'écrivain nommé Voltaire
N'avait pas de frigidaire
Ni même d'électricité
Quand il voulait de la glace
Il attendait qu'hiver passe
Avec son cheval glacé

Vivent les temps fantastiques
Prend la route astronomique
Sans jamais te retourner
Si la faim gêne ta course
Arrête au restau Grande Ourse
Qu'est ouvert toute l'année

Fini le vagabondage
La mer s'est mise en chômage
Les bateaux peuvent flâner
Pour aller en Amérique
Prends l'oiseau mélancolique
Qui ne chantera jamais

Viennent les temps chimériques
Et l'automne mécanique
Avec ses cheveux défaits
Je ne connais qu'un royaume
C'est celui de mes fantômes
Qui ne parleront jamais

Si ma voix microsillonne
Cette chanson monotone
C'est qu'elle est emprisonnée
Ouvre-lui vite ta porte
Et que le diable remporte
Ma chanson mécanisée


J'ai modestement voulu illustrer
ce joli poème de Léo Ferré,
j'espère vous avoir apporté un sourire.
(j'ai dessiné ceci en 1980, bien avant TERMINATOR)













(ch'tiots crobards Andiamo)