Outre que Byapel n'est pas gros (il m'a expressément demandé de le préciser dans un billet), il possède une qualité essentielle : la générosité. J'ai dans les mains ce livre qu'il m'a offert dont je vous sers un extrait.

"Il y a quelques heures à peine, je veux dire aux premières lueurs de l'aube de ce dimanche où je te parle, j'ai secoué la poussière qui recouvrait mon ventre et mon derrière, je n'avais pas perçu tout de suite pourquoi aucun villageois n'était passé près de ces deux grosses pierres où je m'étais retiré toute la nuit, j'ai compris par la suite que ce jour est un jour de repos, autrement j'aurais vu les chasseurs, les tireurs de vin de palme et autres paysans qui vont aux champs dès l'apparition de l'aurore, et donc, avant de quitter les deux pierres, je progressais de guingois, je ne sais pas comment j'ai débouché devant cette rivière pour une fois désertée par les canards sauvages et les autres animaux, je voulais la franchir à un endroit où l'eau était moins profonde, j'ai préféré l'éviter de peur de me noyer, et c'est en cherchant à la contourner que je suis parvenu jusqu'à toi, voilà pourquoi depuis ce matin, mon cher Baobab, je suis assis à ton pied, je te parle, je te parle encore même si je suis certain que tu ne répondras pas, or la parole, me semble-t-il, délivre de la peur de la mort, et si elle pouvait aussi m'aider à la repousser, à lui échapper, je serais alors le porc-épic le plus heureux du monde".

Merci Byby.