Eric mourait il y a 20 ans, jour pour jour. Il m’a fallu revenir souvent sur l’événement avant d’accepter. La perte brutale de mon jeune frère n’entrait pas dans ma compréhension des choses. J’avais pourtant 25 ans.
Le temps a passé. D’autres morts. Des naissances. L'impuissance. Les joies.

Foutue belle vie.

Nous sommes bien peu de choses.
Il faudrait pourtant croire en notre potentiel, individuel et collectif.
Continuer quoiqu’il arrive, ouvrir les yeux, être curieux. Aimer autant la nouveauté que les gestes quotidiens.
Etre reconnaissant d’avoir un toit, de manger à sa faim, de n’être pas dans un pays en guerre.
Ecouter, aimer, aider, faire ce qu’on peut. Faire de son mieux.
Apprendre aux enfants à respecter la vie.
Tout a une fin, le meilleur comme le pire. A nous de garder le pire en mémoire pour avoir peut-être l’opportunité ou la faculté de l’éviter. A nous d’accueillir ou de renouveler continuellement le meilleur.