Le suivant, c'est Lutetia, de Pierre Assouline

Ya pas photo, c'est le meilleur. Je triche un peu car je ne l'ai pas fini. Il est au chiottes, je le déguste, je lis chaque page plusieurs fois, je reviens en arrière, j'utilise la technique du recouvrement... Assouline, je ne connais pas plus que ça, je tombe sur son blog de temps en temps.

Il est toujours au Monde ? Il doit souffrir, avec les rapaces du conseil d'administration, genre Minc et compagnie. Ha j'aurais aimé être une petite souris quand Minc et Colombani ont été mis en minorité. Voir les donneurs de leçons (Très cher... Dans notre monde... Vous m'avez compris... Comment peut-on ...?) péter un cable, sortir de leurs gonds, recourir à l'insulte comme les racailles dont ils se sentent tellement tellement les supérieurs ?

Voilà. Je ne sais pas si Assouline est un gars bien, mais Lutétia est une véritable merveille. On sent la tronche derrière, la grosse culture, l'enquête de pro et ce style, ce style !! Je me régale. C'est dense en idées, en sentiments, on sent le mec qui a vécu. Et c'est passionnant : rien que la beauté du boulot me tient en haleine, alors l'histoire ? Bien tissée, bien amenée, la simple analyse de la personnalité du héros, détective à l'hôtel, suffit à mettre en place la toile, la charpente de l'œuvre. L'angoisse s'installe, car le choix de la période de l'occupation n'est pas anodin, mais avec finesse.

Vraiment je suis sous le charme. J'aime ce genre de livres qui "soulèvent" le lecteur, qui le rendent meilleur. Mais c'est toujours la même chose : il est dangereux de goûter à la qualité. Quand on redescend du nuage, le risque est de ne pouvoir retenir ses ricanements devant la prose des autres écrivaillons.

Tout fout le camp, Monsieur ! Même la charité !