Le vital s'est accéléré jusqu'à instaurer l'état d'urgence.

Le couvre-feu des mots.

Pourquoi écrire et raconter au lieu de vivre ?

Ces jours-ci ont été pour nous intenses en couleurs, en sensations.

Les émotions de la recherche aléatoire en quête de racines profondément enfouies ont envahi le champ des possibles.

La rencontre marinée suavement dans l'amitié fraîchement éclose.

L'exacerbation du temps qui ne permet plus le recul, la pause, la sieste, ou alors en filigrane de l'action.

Les phrases sont pourtant calées dans les startingblocks, carrées, précises, prêtes à s'élancer dans un récit échevelé de la réalité vraiment vécue, mais l'envie jaillissante n'est pétrie que de gnose et de poésie, à parts égales.

Le pauvre auteur est l'esclave de son inspiration frauduleuse.

L'heure n'est pas ce soir aux racontars anecdotiques mais au fatras sémantique et au détricotage en direct live.

La description pure atterrira un jour si les aiguilleurs du verbe lui accordent l'aval.

En attendant que ce sésame germe dans son biotope idéal, n'escomptez nul avoir sous forme de culpabilité.

Gagnez votre consolante à force d'abnégation.

La pluie sert accessoirement à nous laver les yeux.

Là, l'orage s'est enfui, mon billet dérobé en bandoulière.