Février 1983. premier contact.

Hyères, 12h, je descends du transal.
Ici y a des palmiers, et des gens en t-shirt, choc thermique et visuel. Deux heures plus tôt, à Reims, il neigeait. On grimpe dans un bus, direction Canjuers ou la grande muette veut tester nos talents. Entre deux obus, le capitaine nous entrainera pour une "balade" dans les gorges du verdon. En février, le verdon, c'est glacial, désert, et grandiose. Deux jours plus tard, au moment du départ, je sais déjà que je reviendrai vivre ici.

Octobre 2007.

Lundi matin dans un village varois.
Comme les autres lundis, je me lève, tôt, sans la bousculer. La tête sous l'eau avant de réveiller le grand. Grommellements habituels. Sortir les chiens, les nourrir. Boire un thé. Bouge toi mon fils, l'éducation nationale te tend les bras et ton père t'y emmène tout droit, et juste à l'heure.
Un frisoté, ancien trotskyste mal assumé est l'invité d'inter pour dire tout le bien qu'il pense de ses amis. Je ne voudrais pas être son ami.
Fréjus. Des lycéens alignés devant un bus scolaire, flics, bergers allemands, fouilles.
Je rentre, vite, par l'autoroute. Sortie Le Muy, nationale 7.
Au bord de la route, un petit parking, près de la haie qui le borde, une butte de terre, un carton pour s'assoir en attendant le client. La fille bulgare n'y est plus, à sa place, un bouquet de fleurs. Plus loin, dans le fossé, à la place ou on l'a retrouvée le crane fracassé, un autre bouquet.
Je suis rentré, fatigué.

La côte d'azur, il y fait toujours beau.