dimanche 25 novembre 2007
Mioule, mots d’enfant, Confucius et compagnie
Par Manou, dimanche 25 novembre 2007 à 00:13 :: General
Comme tous les matins et plus encore, Mioule se lève au radar. Elle se fait doubler sur la droite par Mioulefritx qui jette la première ses tartines dans le grille-pain. Qu’importe. Philosophe, Mioule mélange bruyamment du miel dans un pot de yaourt nature.
Tout en ingurgitant son petit déjeuner, elle étudie la boîte de céréales d’un regard bovin. Elle n’a rien d’autre à lire depuis que Foutrix a planqué le Courrier International quelque part aux toilettes.
En cinq minutes elle se lave, s'habille, se bariole les yeux avant de se propulser ébouriffée sur le trottoir.
Hi a posé une journée de grève tandis que Séraphin potasse « le Kamasoutra expliqué aux intelligences artificelles ». Devant ces défections, Mioule se rend à pied et à son travail. 7 kilomètres ce n’est pas la mer à boire. Il pleut à peine.
Elle arrive au bureau, y lance sa gibecière et sort le dossier brûlant « La retraite pour les maquilleurs aborigènes ». L’alerte incendie se déclenche dans les 30 secondes qui suivent. Mioule rejoint ses collègues dans les escaliers puis descend 24 étages à pied. Son sourire se crispe légèrement. Tout cela devient pesant.
Elle reprend son poste, trempée jusqu’aux os. Le téléphone sonne.
Mioule : Allo ?
Séraphin : Mioule, je voulais te conseiller de remettre à l’ordre du jour la position du lama agressé. Parfaite pour pimenter ta relation avec Foutrix.
Mioule : Mais comment te débrouilles-tu pour téléphoner ?
Séraphin : J’ai trouvé la corde sensible de Mioulefritx. Elle en pince tellement pour moi qu’elle obéit au moindre de mes désirs. C’est elle qui tient l’écouteur.
Mioule : Tu m’as fait peur. Je te signale au passage que Foutrix n’a pas besoin d’être pimenté, il possède déjà un don inné pour l’amour. Tu veux ma mort ?
Séraphin : ça se discute…biiiiiiip
Mioule a raccroché. Il n’y a plus qu’une alternative à sa déprime naissante : se jeter à corps perdu dans le travail. Elle se déshabille, remet sa paire de rollers et saute sur l’écran de son ordinateur.
- Je possède un zoo.
- Combien d’animaux vivent dans ton zoo ?
- Deux.
- C’est assez peu.
- Deux tyrex.
- Tu sais que ça mange beaucoup un tyrex ?
- J’ai prévu d’aller chasser.
« Celui qui ne progresse pas chaque jour, recule chaque jour ». Merci Confucius. Mais que répondre à V pour son nouveau devoir de philo : la science est-elle désirable en elle-même ?