Blogborygmes

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

samedi 12 mars 2016

AndiamoChauguise et les roses.

Il fait un temps de chien sur la capitale ce matin là. Pluie glacée de novembre, en ce lundi matin les boutiques du Sébasto sont bouclées, ce qui fait dire immanquablement à notre commissaire :

- Le lundi c’est chibre au lit !

Les pognes dans les fouilles il remonte jusqu’au 36, après avoir acheté son canard au coin du quai de la Mégisserie (mais vous le savez depuis le temps), la flotte qui tombe l’empêche d’ouvrir sa feuille de chou, et ça le flanque de mauvaise humeur.

Il arrive au 36, monte à l’étage pousse la porte de son « casino », et balance son journal sur le bureau, la « une » vante encore l’exploit de l’aviation française, un Mirage II vient de franchir le mythique « mur du son » au-dessus de Melun-Villaroche !

Julien fait irruption dans le bureau de son patron, les joues rouges, et passablement essouflé…

- Fais voir tes bras Dugland, demande Chauguise.

Julien lève les bras légèrement.

- Voilà patron !

-C’est bien ce qu’il me semblait Dugland, tu as deux pognes, on ne t’a pas appris à frapper ? CAPITO ?

- S’cusez moi patron, on vient encore de retrouver un cadavre avec une rose…

- Meeeerde et c’est où ?

- à Saint Denis rue du Landy.

- Fais chauffer Titine on y va ! Me regarde pas comme ça je t’expliquerai, tu verras que pour les locdus dans ton genre faudra inventer un cinéma portable afin de leur indiquer le trajet ! En passant devant « Le Châtelet » un énorme calicot et en lettres rouges « Le chanteur de Mexico » de Francis Lopez, avec en vedette l’incontournable Luis Mariano.

Chauguise entonne à tue-tête : mes chicots, mes chiiiiii….cots !

- Très drôle, lâche laconiquement Julien.

(vous êtes gâtés, j'ai même dégoté l'affiche)

Le Sébasto, à la suite le Boulevard de Strasbourg, un à droite, un petit bout du Magenta, puis tout de suite à gauche, un clébard manque d’y perdre le bout de la queue , une mémère qui hurle à l’assassin, et les voilà rue du faubourg Saint Martin, jusqu’à Stalingrad, la rue de Flandre, à gauche sur le Boulevard Mac Donald (pas le fourgue de hamburgers hein ?) la porte d’ Aubervilliers l’avenue Totor Hugomuche, puis les quais du canal de Saint Denis et la rue du Landy.

- Vous savez patron que chaque année se tient une foire, et ce depuis le moyen âge.

- Mouais répond aimablement Chauguise, tout en se dirigeant vers un attroupement en contrebas le long de la berge du canal aux eaux peu ragoûtantes. Des lardus en képi et pèlerine écartent les badauds à grands coups de : « cirulez y’a rien à voir » !

La petite bruine a redoublée, Chauguise enfonce un peu plus son bada sur son crâne, et ses pognes dans les vagues de sa gabardine, sa Boyard papier maïs s’est éteinte, il en mâchouille le bout.

Une femme est allongée, la trentaine, entièrement nue sous la pèlerine qu’ un flic a étalé sur le cadavre… Par respect, balbutie t-il à l’intention du commissaire.

- Vous avez bien fait mon vieux, lui murmure notre commissaire.

- Bon virez moi ces clampins y’en a marre ! On dirait que la mort ça vous fait bander tas de cons ! Hurle Chauguise hors de lui…

La foule s’écarte, les lardus finissent de virer deux ou trois charognards. Délicatement Chauguise soulève la pèlerine, visiblement la jeune femme a été étranglée, puis déshabillée et son corps déposé ici le long de ce canal qui relie la Seine à hauteur de Saint Denis, jusqu’au canal Saint Martin. Un quartier d’usines, d’hôtels pour Maghrébins, de bistrots dans lesquels on te sert un bleu de Bercy propre à te faire oublier que tu viens d’un pays où il fait chaud et beau !

Mais le plus curieux c’est cette rose que les victimes, celle-ci étant la troisième, portent sur leur visage, la tige dans la bouche et la fleur juste au milieu du front, éclat rouge vif sur le visage blême de la morte.

On a à faire au même dingue ! Putain c’est qui ce cinglé ? Faut faire fissa Dugland rien ne l’arrêtera, il va continuer j’en suis sûr, et à chaque fois il dépose le corps près de la flotte ! Une femme retrouvée quai des grands Augustins, une autre canal Saint Martin face à l’hôtel du Nord, et cette pauvre femme sur le canal de Saint Denis…

Le retour au 36, Chauguise ne moufte pas, il a rallumé le mégot de sa Boyard, Julien fronce le nez.

- Merde Dugland ! Tu veux pas que je fume des eucalyptus pour te faire plaisir ? C’est moi l’taulier... UNDERSTAND ?

Ils arrivent sur le coup de midi au 36, l’heure sacro sainte de la jaffe.

- Allez viens Dugland je t’invite à « ma » cantine chez Nicole, rue Séguier, c’est lundi et le lundi c’est ?

- Raviolis ! Répond Julien. . - Dis pas d’conneries, le lundi c’est petit salé lentilles, de la lentille du Puy, et un p’tit salé à t’en bouffer les phalanges, un Bourgueil pour faire passer le tout. Si tu veux épouser ma fille faut que j’t’apprenne à vivre !

Nicole leur a servi le petit salé et la bouteille de Bourgueil, les deux verres ballons se vident et se remplissent au rythme de la polka des mandibules, leur virée les a affamés.

Chauguise entre deux bouchées parle avec Julien de « l’affaire » ça lui permet de faire le point, Julien le sait, il ne moufte pas.

- Primo trois jeunes femmes, entre vingt et trente ans, jolies, bien foutues, et cette putain de rose dans la bouche, et les mortes allongées près de la flotte. D’accord les deux premières étaient des putes, pour la troisième on ne sait pas encore… L’I.J me téléphonera tout à l’heure, mais je suis à peu près sûr que c’est une tapineuse.

Un camembert de derrière les fagots, un café serré... Le repas est terminé.

- Tu me mettras ça sur ma note Nicole, hein ? Lance Chauguise en sortant.

- Oui mon biquet lui répond-elle.

- Mon biquet ? Interroge Julien.

- Ouais, ouais ça va, on va pas en faire un claquos….

Retour au quai des orfèvres, la pluie s’est arrêtée, à peine arrivé la sonnerie du téléphone, Chauguise décroche l’antique biniou en bakélite noire.

- Ouais ? C’est toi Fernand…. Alors ?..... Je m’en doutais une tapineuse, merci vieux !

Chauguise est rentré chez lui au 40 de la rue du Mont Cenis sur la butte Montmartre, Juliette l’a attendu pour dîner.

- Fallait pas m’attendre ma Juju, tu sais bien que Papa rentre toujours à des heures impossibles… Il est bien loin le « dur » du 36 avec sa fifille adorée, un vrai pot de miel tout à coup !

- Tu sais on ne se voit guère, alors si je ne t’attendais pas pour dîner, je ne te verrais plus du tout, mon Papa !

- T’es gentille ma Juju.

Juliette a préparé une omelette aux cèpes, elle est allée les chercher rue Mouftard, avec un Juliénas c’est pas dégueu !

- Tu sais Papa ça fait un an que Claude notre copain des beaux arts est mort !

- Ah oui ce jeune qui s’était fait poignarder par une prostipute « rue des Rosiers » celle de Saint-Ouen pas celle du IV ème arrondissement !

- Oui Claude Deleau, il fêtait ses dix neuf ans avec des copains, il avait un peu bu, et puis il avait voulu aller voir « les Dames » en disant cela Juliette a baissé le ton et les yeux !

- Ca avait mal tourné je m’en souviens, il avait insulté une pute, deux autres s’étaient interposées, l’une d’elle avait sorti une lame et avait piqué le jeune garçon au foie… Manque de bol elle lui avait tranché une artère, il est décédé en quelques minutes…. On l’avait emmené à l’hôpital Marmottan tout proche, mais les toubibs n’ont rien pu faire…

- Attends ! Soudain Chauguise s’est levé, sa serviette de table tombe sur le parquet…

- Putain de Dieu… La rue des Rosiers, Deleau, trois putes… Oh la vache j’ai compris !

Aussitôt Chauguise se rue sur son téléphone et appelle Julien.

- Allo Dug… Julien ? Fonce au trente six démerde toi , retrouve moi le blase des trois prostiputes trucidées, et compare avec le blase des trois grognasses impliquées dans l’affaire de la rue des Rosiers à Saint-Ouen y’a un an. Fissa je veux la réponse pour hier !

- Papa tu exagères pas un peu, t’as vu l’heure ?

- Ouais ben il a pas six ans, il pionce pas à c’t’heure là ! Demain il commencera un peu plus tard, et voilà !

- Ca m' revient Juju, le tribunal avait conclu que les putes n’avaient fait que défendre leur peau, il était sacrément enragé ton Claude !

- D’abord c’était pas MON Claude, il avait bu... Et puis mourir à dix neuf ans c’est bête.

- Ouais !

Une heure plus tard le biniou sonne chez Chauguise, Juliette a décroché… Commencent les minauderies.

- Bon Juju passe moi le biniou, ton DUG... Julien, peut attendre, tu le reprendras APRES !

- Alors Dug… Julien ?..... Je m’en doutais ce sont bien elles ! Ouais, et t’as l’adresse du père de Claude Deleau ?... Bon alors demain à cinq plombes et demi devant chez moi, il faut vingt minutes à peine pour aller à la Bastille cueillir ce Fernand Deleau, le vengeur à la rose.

(ch'tiot crobard Andiamo)

vendredi 26 février 2016

AndiamoCrise énergétique... Mon cul !

J'entends à longueur de journée : "Bientôt on manquera de pétrole, bientôt on manquera de gaz, le nucléaire ? Pouah" !

Imaginons un instant qu'une centrale nucléaire de la vallée du Rhône, Cruas-Meysse par exemple, une belle centrale : quatre réacteurs nucléaires de 3600MW au total !

Imaginons un instant qu'il se produise un incident, ben oui ça pourrait arriver ! Il suffit que le responsable en chef de la sécurité, s'adonne à des plaisirs coupables avec la fille du chef de la sécurité incendie, lui même occupé à papillonner avec la cantinière homosexuellement liée (par intermittence) avec la fille du pharmacien.

C'est clair dans votre esprit ? Tant mieux, mais vous êtes bien les seuls.

Alors tous occupés à gamahucher allègrement, ils ne surveillent plus les écrans de contrôle, et quand enfin ils se rendent compte de ce qui se passe... Trop tard ! La cocotte minute leur pète en pleine tronche...

Tchernobyl puissance dix, Fukushima ? Un pet d'chien à côté ! Ah le beau champignon, pour peu que le mistral souffle ce jour là, adieu jolie Provence, plus belle la vie à Marseille ? Mouaf,

Remettez vous, Tonton Andiamo a LA solution !

J'en connais une qui doit respirer, elle habite à proxénète, et déjà elle se voyait briller la nuit, et ce sans phosphore ajouté, une luciole en quelque sorte ! Mais oui...

On ferait comme le savant un peu barjo de "Jurassic Park", cloner puis élever des dinosaures, surtout les herbivores, genre Diplodocus, Tricératops, Sauropodes et autres Ornithopodes... etc.

Pourquoi me direz vous ? Afin de récupérer le méthane ! Ah la vache ça doit balancer des caisses épouvantables ces bestiaux au vu de la quantité de végétaux absorbés, une vache de belle taille à la puissance 100 à l'aise ! Après le pétrolifère : le pètolifère !

Des usines disséminées un peu partout, vous imaginez ? Les grosse bêbêtes le fion branché sur des tuyauteries commacks, boules Quiès o-bli-ga-toi-res pour tout le personnel, biscotte les coups de canon, la "groß Bertha" à côté ? C'est la Sainte vierge qui pète en chaussons !

Et de plus lorsque le bestiau arrivera en fin de vie, et ne fournira plus assez de gaz, même pour allumer une clope, et bien on le bouffe ! Quelle quantité de barbaque, imaginez...

- M'sieur Sanzot une entrecôte s'il vous plaît.

- Vous serez combien M'Dame Bouillard ?

- Une vingtaine, M'sieur Sanzot.

- Je vais vous couper une belle côte de Diplodocus M'dame Bouillard.

Aragon n'avait pas raison, ça n'est pas la femme qui est l'avenir de l'homme, c'est le Brachiosaurus !

(ch'tiot crobard Andiamo)

jeudi 11 février 2016

BlutchMes poètes de légende, tome 5

Le Bel Hubert

J’ai menacé Saoul Fifre il y a peu de lui asséner de la poésie agricole et je mets toujours mes menaces à exécution….



C’est un poète garagiste de la campagne jurassienne (la vraie, celle du canton du Jura) et accessoirement fou de deuch. Son champ d’inspiration c’est précisément la vie des champs et ce qui va avec.

Là encore, peu de choix sur le ouèbe, mais peut-être assez pour vous donner envie d’en savoir plus, c’est tout le mal que je souhaite à son chiffre d’affaires…

Lire la suite

mercredi 27 janvier 2016

BlutchPetit conte philosophique

Un jour, j’ai croisé une espèce de philosophe qui m’a raconté une belle histoire sur l’amour. Je l’ai écouté sans piper mot, j’ai bien retenu ce qu’il disait et au moment de le remercier, je me suis aperçu que, dans la pénombre, je parlais à mon miroir…

Mais non, je n’étais pas bourré !

C’est juste pour dire que ce n’est pas le genre de truc que j’écris tous les jours et que je n’avais probablement pas trouvé d’ignominie à pourfendre ce jour-là.

C'est surtout que j’avais eu avec une amie une longue discussion sur la jalousie et que j’ai voulu structurer ce que je lui avais dit. Pour ça, il fallait que je me raconte dans l'ordre et avec méthode (restez couché Monsieur Descartes) l'essentiel de nos cogitations. Et puis, c'est bien de parler à son miroir. Primo il ne conteste rien, secundo, il ne t'interrompt jamais et tertio, on se sent moins seul.

Dialogue du Sage et du Fou

Le Fou - Maître, maître, je suis amoureux ! J’aime une femme qui est belle, intelligente, instruite. Je sais déjà qu’elle sait bien cuisiner et si elle fait aussi bien l’amour, je serai un homme comblé. Je veux marier cette femme….

le Sage - Mon ami, pourquoi me dis-tu maître ? Je n’ai de leçons à donner à personne et si parfois je semble donner des conseils, c’est que je me les dis à voix haute pour être sûr que je me comprenne. Tu me dis aimer une femme, je te sens enthousiaste, exubérant, mais je ne vois point d’amour dans ton propos. Tu fais un inventaire de ce qu’elle peut te donner : Sa beauté, son intelligence, son instruction qui te permettront de briller en société. Sa connaissance de la cuisine qui flattera ton palais et tu espères chez-elle un don inné pour les plaisirs sexuels. Je ne vois là que l’envie de posséder cette femme. Or posséder n’est pas aimer. Méfie-toi mon Ami, car les deux sens de ce verbe sont toujours indissociables lorsqu’on parle de relations humaines :

Etre possédé c’est appartenir à… Etre possédé c’est aussi être berné !

Tu dis vouloir la marier, mais ça ne fait pas sens. Tu peux dire : je veux aller à Berlin parce que tu peux le faire seul, mais comment se marier tout seul…. Tout au plus pourrais-tu dire que tu veux la demander en mariage.

A aucun moment tu n’as parlé de ce que tu offres. Que sais-tu de ce qu’elle attend ? Qu’elle te soit parue aimable n’est peut-être que le résultat de son éducation, pas de ce qu’elle voudrait et je ne t’ai point entendu discourir sur ses désirs.

Le Fou - Mais Maître, comment dois-je vous appeler, vous êtes le Sage et je suis le Fou, il est normal que j’apprenne de vous tout ce que j’ignore encore…

Le Sage - Mon ami, le Sage est un fou qui a trouvé plus fou que lui et qui puise dans sa folie des leçons de sagesse. Je ne sais pas où se trouvent des choses aussi précieuses que l’Amour ou la Vérité. Je sais juste qu’elle ne sont pas là où je les ai cherchées. Si tu le ressens ainsi, appelle-moi ton ami.

Le Fou - Mon ami, c’est me faire honneur, mais soit. Mon ami donc, j’aime cette femme, lorsque je ne suis pas avec elle, je suis inquiet, je crains qu’elle se détourne de moi, j’ai peur qu’elle prenne plaisir à vivre si je ne suis pas là. J’ai peur de la perdre, qu’elle se laisse séduire par un autre homme. C’est bien une preuve de mon amour !

Le Sage - Non mon ami, tout ceci n’est qu’un désir de possession et de contrôle de cette femme. Si tant est qu’elle t’ait promis quoi que ce soit, en manquant pareillement de confiance, tu la blesses, tu la dévalorises et tu la fais souffrir. Est-ce de l’amour ? Si elle ne t’a rien promis, c’est pire encore… L’amour n’a pas d’esprit de possession. Il offre, sans conditions en espérant la réciprocité. Peut-être aurais-je préféré entendre : Lorsqu’elle est loin de moi, je suis en manque d’elle. Mais j’entends que tu ne veux pas qu’elle puisse avoir du plaisir à vivre hors de ton contrôle. Ce n’est que de la jalousie.

Le Fou - Oui, je suis jaloux, c’est bien une preuve de plus…. Votre œil sombre me dit que non, mais pourquoi ?

Le Sage - La jalousie est une preuve de défiance envers l’autre. C’est le croire capable des pires trahisons. Est-ce une preuve d’amour ?

La jalousie est une prison, mais c’est une prison particulière.

Le jaloux est le geôlier qui enferme l’être prétendument aimé dans un faisceau de suspicions et d’interdits toujours plus restrictifs et plus solide que des barreaux d’acier car il est nourri par la loyauté et la culpabilité de la victime. Mais le geôlier lui-même entre dans une cage tissée par sa propre jalousie. Il fini par en souffrir autant. Au fil du temps, les deux cages de cette prison particulière s’éloignent l’une de l’autre. Lorsque l’un des deux peut s’échapper de sa cage, c’est toujours le jaloux qui reste enfermé parce que c’est lui qui a forgé ses propres barreaux par ses ressentiments. Le prisonnier se libère en cessant de se sentir coupable de la souffrance du geôlier. Il n’alimente plus la vigueur des barreaux de sa cage qui fondent comme neige au soleil. Peut-être aussi finira-t-il par trouver une personne plus méritante pour l’épanouissement de sa loyauté.

Le Fou - Mais alors, ce creux dans le ventre, ce vide dans la tête, c’est quoi ?

Le Sage - Je te l’ai dit mon ami, lorsque l’être aimé n’est pas là, il est normal de ressentir un manque, de sentir ce creux, ce vide. Mais l’autre n’en est pas responsable. Que son absence soit liée à son travail ou ses plaisirs n’y change rien. Je te sais fervent de plusieurs sports, y renoncerais-tu si ces sports ne l’intéressent pas ? Que pourrait-elle penser si tu ne le fais pas ? Serait-elle en droit de douter de toi ? Pourrais-tu imaginer être heureux du plaisir qu’elle a pris en sortant un soir avec ses copines, comme elle serait heureuse de te savoir satisfait si ton équipe a gagné son match ? Ce que dans un couple on appelle l’amour est trop souvent une vaste escroquerie, parce que dans tous ces interdits et ces obligations, je ne vois qu’inventaire et comptabilité.

Le Fou - Mais c’est pourtant simple j’aime cette femme, je la désire, c’est de l’amour.

Le Sage - Non mon ami, tu m’as expliqué que tu aimes des qualités de cette femme. L’entier de sa personnalité est plus complexe tout de même. Une femme aussi pense, rêve, désire, aime. Elle a des idéaux et elle aussi se projette dans l’avenir. Quelles concordances avec tes rêves, tes désirs, tes projets ? Dans quelle mesure vas-tu respecter les siens ? Tu me dis la désirer (parlons pas de « faire l’amour », ce mot est déjà suffisamment sujet à quiproquos sans y rajouter un mélange de sueurs.). Le désir donc n’est pas une preuve d’amour non plus, on est toujours dans une problématique de possession.

Le Fou - Mais alors c’est quoi l’amour ?

Le Sage - De quel amour parles-tu mon ami ? La langue française, pourtant si riche, ne sait pas faire la différence entre un amour dénué d’intérêt sexuel et un amour incluant le désir sexuel. Alors il a été affublé de toute sorte de qualificatifs : l’amour filial, parental, fraternel, comme si aimer ses parents, ses enfants ou ses frères et sœurs ne relevait pas du même sentiment. Qu’en est-il alors des oncles, tantes, cousins, etc.

C’est encore plus compliqué dans les relations avec cette famille choisie que représentent les amis. Impossible de dire je t’aime sans y rajouter un superlatif censé amoindrir le sentiment. Aimer est, je crois le seul verbe qui est dévalorisé ainsi. « Je t’aime énormément » est moins fort que le simple « je t’aime »…. Qu’un homme dise je t’aime à une amie est choquant, sauf s’il rajoute beaucoup (ou tout autre qualificatif). Pourtant cet homme peut aimer cette femme de la même manière et pour les mêmes raisons que sa propre sœur…. Sans plus de désirs sexuels qu’avec elle. Pour cet amour-là, qui est pourtant semblable à l’amour fraternel, la langue française a inventé un autre mot : l’amitié. Mais dans l'acception populaire de ce mot, il est de moindre valeur que l'amour. Et ne parlons pas du galvaudage de ce mot à travers les réseaux sociaux. Ami, amitié n'y exprime plus rien.

Il n’y a que dans le cadre du couple que l’amour diffère puisque c’est en principe le seul où se mêle le désir sexuel, et pourtant le français ne lui donne pas un autre nom comme le font certaines langues….

Il y a probablement des barrières religieuses derrière cette interdiction morale de parler d’amour hors du cadre familial. Ca fait un peu «Travail Famille Patrie » et Religion devrait-on rajouter.

Le Fou - Peut-on alors parler de passion amoureuse ?

Le Sage - Non. C’est encore une escroquerie morale. La passion vient de la racine pâtir. La passion est donc une souffrance. Ce qui est bien illustrée avec la Passion du Christ. Cette passion-là ne représente pas sa marotte de faire des miracles ou des discours un peu obscurs avec ses paraboles. Il s’agit bien de l’ensemble du cérémonial de sa mise à mort. C’est donc assez incongru de parler de passion amoureuse (idem pour celle des trains électriques), sauf si on veut faire de la relation de couple une situation douloureuse…. Je lui préfère nettement le terme de ferveur. On pourrait donc en effet parler de ferveur amoureuse pour cet amour si différent de tous les autres, car empreint de désir charnel. Ainsi, ce sentiment amoureux qui porte deux êtres l’un vers l’autre devient une chose joyeuse, gaie, épanouissante.

Le Fou - Mon ami, vous m’expliquez que je me trompe en parlant d’amour, vous me dites pourquoi je suis dans l’erreur, mais l’amour existe, vous en parlez longuement sans l’expliquer : C’est quoi l’amour ? Comment sait-on que l’on aime vraiment ?

Le Sage - Je t’ai dit que ce qui fait que deux êtres ont une relation de couple n’est pas forcément de l’amour. Mais je ne te dis pas qu’il ne peut pas y avoir d’amour dans un couple.

Le Fou - Mais mon Ami, je ne comprends plus. Y a-t-il ou non de l’amour dans un couple ?

Le Sage - Parfois oui, parfois non. Ce n’est pas toujours l’amour qui forme le couple. Le désir de l'autre peut y suffire largement. Ce désir induit par une nécessité animale de se reproduire. On est là dans une simple affaire de chimie corporelle provoquant ce désir. Lorsque en plus le couple partage un amour, il entre alors dans une autre dimension... C'est cet amour-là qui devrait être nommé autrement. A défaut de mieux, je le vois comme une ferveur amoureuse.

Le Fou - Mais encore… ?

Le Sage - Tu me disais tout à l’heure que tu désirais une femme avec beaucoup de passion. Je t’ai expliqué que ton sentiment pour elle n’est pas de l’amour mais du désir. Elle peut s’accommoder de ça et que vous formiez un couple. L’amour n’en serait pas présent pour autant.

Le Fou - Je reviens à ma question, c’est quoi l’amour?

Le Sage - Cherche, car tu ne le comprendras vraiment que si tu le trouves par toi-même. Une piste tout de même : Tu aimes toutes les personnes que tu aimes avec le même sentiment. Dans la ferveur amoureuse, il y a juste un petit plus que dans les autres cas. Ce petit plus qui fait que parfois ce que l’on nomme l’amitié se mute en ferveur amoureuse par la fantaisie de quelques phéromones….

Le Fou - Je crois que j’ai compris, l’Amour, c’est…..

Le Sage - Chut….. !

lundi 28 décembre 2015

AndiamoEt pis nouille art.

Hep ! Vous avez vu ? On n'y échappe de moins en moins au British, alors je m'y suis mis itoument ! Il me faudra quelques cours de rattrapage, j'ai appris le rosbif durant quatre ans ! Oui je sais j'aurais eu mieux fait de repiquer des salades, mais bon !

Je me souviens d'une Demoiselle lorsque je suis entré ... En sixième, pas dans la Demoiselle. Je suis entré par la grande porte sur concours mon bon Monsieur, à c't'époque tout se faisait sur concours ! C'est curieux j'étais assez nul en classe, mais je réussissais tous les concours d'entrée, les examens itou ! Faut croire que ma décontraction y était pour beaucoup, de biens meilleurs que moi se faisaient étaler ! Y'a pô d'justice j'vous dis !

Pour en revenir à la Demoiselle prof de rosbif, du premier octobre au quatorze juillet nous l'avons toujours vu avec son lardeuss' sur l'alpague ! Marron chiasse le pardingue, jamais elle ne l'a quitté, au début on s'est dit :

- Tiens elle a un guignol dans l'tiroir caisse !

Puis les mois ont passés, et elle n'avait toujours pas dépoté le gluant, alors ça devenait chelou, mèkeskellenouplankait ?

Alors n'y tenant plus par une chaude matinée de printemps, un des potes de la classe lui a demandé pourquoi elle ne retirait jamais sa pelure (il n'a pas dit pelure, j'enjolive un peu) Et bien elle a piqué un fard Miss Pinddleton !! (c'est pas son blase non plus)

C'est le même pote qui quelques mois auparavant, lors d'un exercice visant à nous familiariser avé l'assent Anglo Sexon, avait posé la question suivante : how old are you ?

- À qui demandes tu ça ? Avait interrogé miss Pudding (Mais non Bof c'est pas son nom)

- À vous, avait répondu mon pote sans se déballonner !

- Mais, mêêêê ça ne te regarde pas avait rétorqué miss tasse à thé ! (Non plus)

Pourtant apparemment elle n'était pas mal miss cookies, (Bon allez : son blase ressemblait fortement à celui du préposé au tirage... Des cloches) et puis franchement face à des minots de 11 ans elle ne risquait pas grand chose, on n'était pas encore zobsédés par not'bigoudi renifleur, à 11 ans je préférais jouer aux billes, et lire Spirou !

Tout ces souvenirs afin de vous souhaiter un Api (comme le bœuf du même nom) crisse mas, et Api... Nouille art !

Ma mère Noëlle, et mon Père Noël, c'est autre chose que les bibendums des images traditionnelles non ?

(ch'tiot crobard Andiamo)

vendredi 4 décembre 2015

AndiamoMassacrons la mythologie (2)

Dans une précédente édition, je vous avais déjà présenté : PROMETHEE, alors vu que ça roupille un peu sur ce blog, les "BOSS" sont définitivement H.S.. plutôt en roue libre, le "BLUTCH" fond de l'emmenthal parmi les clochettes du troupeau, Célestoche depuis qu'elle s'est mise sur "pause" se fait dorer la couenne, Françoise a tout de même pondu un billet, merci Princesse ! Ah oui j'oubliais, Tonton Dan t'es où ? (ça va gueuler c'est sûr, vous verrez). Alors le Doyen, le vieux, l'ancien, l'ancêtre, s'y colle encore (ils auront ma peau, c'est sûr).

Dans la série : "massacrons la mythologie" voici : "LES CYCLOPES"

(Ch'tiot crobard Andiamo)

dimanche 29 novembre 2015

AndiamoLa colombe

La colombe a du plomb dans l'aile...

L'aile de la colombe a t-elle du plomb ?

Du plomb dans l'aile la colombe ?

Napo qui n'était pas un con a dit : "un cht'iot crobard vaut mieux qu'un long discours..."

(Cht'iots crobards Andiamo pour Blogbo)

< 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 >