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dimanche 27 mai 2007

Tant-BourrinJames Bouse 007½ - Tout va péter !

L'homme maniait la fourche avec une dextérité surprenante au vu de la lourde épaisseur de ses mains calleuses. Les pointes d'acier semblaient voltiger dans les airs avant de plonger régulièrement en piqué à travers une nuée de mouches sur le tas de fumier pour l'épandre en pluie odorante sur les plate-bandes du potager.

Oui, un bien étrange cul-terreux que celui-là : rustre comme ses pairs, sale, malodorant, habillé comme un plouc d'un vieux pantalon de toile élimé et d'une chemise à gros carreaux entrouverte sur un vieux marcel aux taches suspectes, mais on devinait en lui quelque chose de différent. Et ce quelque chose, c'est qu'il s'agissait de James Bouse 007½, un des meilleurs agents des services secrets botaniques.

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jeudi 24 mai 2007

Tant-BourrinQuand j'étais modèle

Les plus anciens de nos lecteurs s'en souviennent peut-être, je vous avais narré, il y a quelque temps, comment j'avais posé pour Picasso.

Mais, voyez-vous, cette exaltante expérience n'est pas la seule incursion que j'ai faite dans le milieu de la peinture : j'ai eu d'autres occasions de poser pour les plus grands artistes peintres que la terre ait jamais portés.

En particulier, je me souviens très bien de ce jour où un dénommé Léonard de Vincennes m'avait supplié de bien vouloir lui servir de modèle pour un tableau, tant il était fasciné par mon léger sourire énigmatique.

N'étant pas un mauvais cheval, j'acceptai avec grand plaisir : je ne m'étais à cette époque pas encore trop attelé à préserver mon anonymat, et je trouvais ça beau d'aider de jeunes artistes encore dans leurs stalles de départ.

Il mit donc une toile sur le chevalet, prit son pinceau d'obstacle et cravacha comme un fou pour saisir la pose que j'avais prise.

Hélas, Léonard de Vincennes, qui était un joyeux luron, eut l'idée, pour m'aider à me détendre, de me raconter une blague, celle du cheval qui est l'animal le plus rapporteur parce cheval-dire-à-ta-mère.

Et là se produisit l'inévitable : pris d'une crise de fou rire inextinguible à l'écoute de ce morceau d'anthologie de l'humour le plus puissant et le plus ravageur qui soit, je ne pus jamais, des trois jours que dura la séance de pose, retrouver mon pur sang-froid.

Pour le coup, au lieu de peindre mon léger sourire énigmatique, Léonard de Vincennes dut se contenter de mon lourd rire évident de cheval.

Il n'empêche, le tableau, baptisé "la Jockonde" en l'honneur du prix du jockey-club que je venais de gagner, reste à ce jour une des pierres angulaires du patrimoine artistique mondial.


lundi 21 mai 2007

Tant-BourrinÇa rebande

Après avoir revisité Chopin ("Chopin"), Satie ("Boîtes") et Saint-Saens ("Aquarium"), j'ai décidé de continuer à parfaire votre culture musicale en m'attaquant à Haendel.

Bon, les mauvaises langues (toujours les mêmes, mais ça se paiera un jour) diront que "attaquer" est le mot juste, mais la bave des crapauds que vous êtes n'atteint pas la blanche colombe que je suis.

Ne trouvant aucune interprète féminine prête à s'investir corps et âme dans ce morceau, j'ai dû me résoudre à l'interpréter moi-même, non sans avoir sniffé une bonbonne d'hélium auparavant.

Voici donc, en exclusivité mondiale pour Blogborygmes, écrit par moi-même sur la musique de la "grande sarabande" de Georg Friedrich Haendel, interprété par moi-même, enregistré par moi-même, mixé par moi-même, produit par moi-même avec un graphisme de pochette réalisé par moi-même, voici donc, disais-je, "ça rebande", un morceau ô combien excitant !

En vente dès aujourd'hui chez tous les bons disquaires !... Achetez-le, c'est un ordre !



Tant-Bourrin - Ça rebande

(Paroles : Tant-Bourrin / Musique : Georg Friedrich Haendel)

Téléchargeable directement ici

Paroles (© Tant-Bourrin)

C'est incroyable
C'est admirable
J'en suis toute esbaudie
C'est trop beau, j'applaudis

Vingt ans, peu ou prou
Que c'était tout mou
Comme un vieux bout d'viande
Je n'en crois pas mes yeux : ça rebande !

J'arrive, mon amour
J'enlève mes atours
Mon corset à baleines
Mes faux seins et ma gaine

Et j'ôte mon dentier
Pour mieux t'embrasser
Me v'là en offrande
Mais j'n'en crois pas mes yeux : ça débande !

vendredi 18 mai 2007

Tant-BourrinIrrésolue

Un étrange malaise, voilà ce qu'elle éprouvait depuis son réveil, quelques minutes plus tôt. Une sensation diffuse, furtive, indicible, qu'elle n'aurait su définir. Quelque chose qui lui glissait entre les doigts et l'envahissait sournoisement en même temps.

Vêtue d'un peignoir, les cheveux en bataille, fixant son reflet dans le miroir de la salle de bain, elle passa un doigt sur la ride, encore discrète mais néanmoins bien présente, qui lui barrait le front, comme pour s'assurer de sa réalité. La ride ? Non, les rides : d'autres sillons se creusaient peu à peu, dans son cou, à la commissure de ses lèvres, entre ses sourcils.

Ses doigts cheminèrent plus avant jusqu'à la racine de ses cheveux, où la grisaille ressurgissait. Il lui faudrait bientôt faire un shampooing colorant pour rhabiller sa chevelure d'une jeunesse factice.

Ses doigts redescendirent ensuite le long de sa tempe, suivirent le contour de sa joue et en mesurèrent l'affaissement. Puis se firent ballants au bout d'une main qui s'affaissa pour ne plus continuer à mesurer les ravages du temps.

Les yeux noyés dans son image fanée, il lui semblait qu'elle frappait aux portes d'un mauvais rêve dont elle n'arrivait pas à s'extraire. Quarante-sept ans, déjà.

Elle frémit : oui, quarante-sept ans, mais le premier chiffre qui lui était venu spontanément en tête était dix-sept. Dans sa tête, au plus profond de ses cellules, elle avait toujours dix-sept ans. L'âge des possibles, l'âge des "pourquoi pas ?", l'âge de sa vie, à jamais.

Et pourtant, elle avait glissé sans s'en rendre compte de l'âge des possibles à celui des impossibles, elle avait laissé des milliers de chemins en route pour ne plus quitter celui, boueux et monotone, qu'elle suivait sans gaîté et sans émoi depuis des années, celui des amours éteintes, du divorce, d'un travail usant et ennuyeux au possible, un chemin où chaque jour semblait photocopié sur la veille et passait sans laisser la moindre trace.

Pour remettre des couleurs à ses yeux, il lui fallait parcourir à rebours dans sa mémoire ce triste chemin, jusqu'à retrouver ses dix-sept ans. Autant les trente années qui venaient de s'écouler lui paraissaient inodores et inconsistantes, autant ses vieux souvenirs semblaient pétris d'éternité. Le temps lui était alors une notion étrangère : il n'existait pas et s'étendait à l'infini à la fois, modelant chaque souvenir de cette époque dans la lave brûlante de ses émotions.

Des émotions qui sourdaient de nouveau à la surface de sa mémoire. Les copines, les premiers flirts, les sorties, le bahut... Le jour où la prof d'histoire l'avait virée du cours parce qu'elle avait un fou rire qu'elle n'arrivait pas à maîtriser (depuis combien de temps n'avait-elle plus ri ?). Et celui où elle avait joué le rôle de Roxane avec ses amis du cours de théâtre (devenir actrice, un autre rêve évanoui). Et la fois où, pour faire rire les copines, elle s'était foutu de la gueule d'un vieux poivrot dans la rue...

L'étrange sensation de malaise se réveilla. Mais pourquoi revoyait-elle avec autant d'acuité la face rubiconde et parcheminée de ce type courbé, usé, titubant ? Elle se souvenait : après qu'il fut passé devant le groupe d'adolescentes, elle avait fait quelques pas dans son sillage, courbant le dos et imitant sa démarche hésitante, en pouffant intérieurement.

Etait-ce l'éclat de rire des copines ? Ou l'homme avait-il un sixième sens ? Toujours est-il qu'il s'était soudain retourné avec une vivacité dont elle ne l'aurait pas cru capable et l'avait surprise dans son numéro d'imitation.

"Petite idiote, tu trouves donc ça amusant de se moquer ainsi des gens ?"

La moindre des intonations de sa voix résonnait encore dans son cerveau, si longtemps après, comme si le vieux poivrot avait été là, dans la salle de bain. Et malgré son ton menaçant, elle avait joué la bravache, le traitant de "vieux croûton" pour ne pas perdre la face devant ses copines.

L'homme s'était empourpré.

"Que sais-tu de mon âge ? Que sais-tu de l'existence ? C'est facile de rire ainsi alors que la vie n'a pas encore eu le temps de te flanquer des claques dans la gueule. Mais rassure-toi, ton tour va venir, et plus vite que tu ne le crois. On en reparlera dans trente ans, tiens. Tu ne vas même pas les voir passer et tu te retrouveras avec les débris de tes rêves entre les mains. A demain."

Il avait ponctué ses paroles menaçantes d'un point final, sous la forme d'un énorme crachat écoeurant sur le trottoir, avant de reprendre sa marche titubante et de s'éloigner. Elle avait été ébranlée par cette diatribe inattendue et plus encore, elle s'en souvenait parfaitement, par ce "à demain" plutôt effrayant.

Mais, malgré ses craintes, l'homme n'avait jamais réapparu dans sa vie, pas plus le lendemain que les autres jours.

Et les années avaient passé depuis, à voir se défaire les fils de ses joies adolescentes pour n'en plus rien garder.

Pourquoi se rappelait-elle donc de cet événement sans importance des décennies plus tard, et avec autant de force ? Comme si cela s'était passé la veille ? La veille... Elle sourit amèrement : le vieux poivrot avait raison, elle n'avait pas vu passer les années, cela lui semblait hier alors que cela faisait... Voyons, c'était l'année où elle passait le bac de français... Cela faisait donc bien trente ans tout rond. Et il faisait beau, ses copines et elles traînaient dans la rue, c'étaient les dernières semaines avant l'examen... Ce devait donc être en mai, à peu près vers la même époque qu'aujourd'hui... Ah, tiens ? Cela semblait donc faire trente ans quasiment jour pour jour...

Une sensation nauséeuse l'envahit alors : le malaise reprenait vigueur, elle sentait qu'elle touchait presque au mystère qui lui échappait depuis son réveil. Hier... Trente ans... Le vieux poivrot...

Et d'un seul coup, tout lui revint. Elle savait. Son rêve de la nuit lui revenait subitement en mémoire : le vieux poivrot lui était apparu dans son sommeil, la face toujours aussi rubiconde et ravagée, un rictus au coin des lèvres.

"Tu vois ? Me revoilà ! Hier, tu avais dix-sept ans et maintenant, tu en as quarante-sept. Et tu n'as plus rien à quoi te raccrocher. Alors, toujours envie de rire ?"

Oui, c'était bien cela qui tourmentait son subconscient depuis l'aube.

Elle fut prise d'un vertige qui l'obligea à s'asseoir à même le sol, tremblante de toutes ses terminaisons nerveuses, taraudée par une question qui ne cesserait plus de la hanter jusqu'à sa mort.

Avait-elle réellement vécu les trente années qui venaient de s'écouler ?

Ou bien le vieux poivrot, par quelque sorcellerie de son secret, l'avait-il projeté dans le futur en implantant dans son cerveau trois décennies de souvenirs factices emplis de lassitude ?

Elle ne le saurait jamais. Une vie irrésolue.

jeudi 17 mai 2007

Saoul-FifreCher blog

Au quatrième top il sera exactement
Deux ans à l'horloge de ta vie
Deux ans c'est peu, mais en y réfléchissant
Ça fait quand même beaucoup d'aujourd'huis.

T'as gagné au loto de gentils parents
Mais sans ta Manou, que deviendrais-tu ?
Elle t'envoie des billets si souvent
Elle te rend visite en voilà en veux-tu...

Hola hola, ça va pas la tête, faut pas déc... oups, voilà un mot qu'il m'est désormais impossible d'employer, Calune, la gardienne des double-sens, rodant la chandelle à la main et ne laissant rien passer, enfin : je vais pas faire des blogborimes, quand même, même pour un anniversaire de blog ?

Non, j'ai écrit ce texte pour Delphine, ma nièce et filleule, une fille formidable que j'aimerais voir plus souvent, mais faut dire que je ne fais ni zèle ni assaut de convivialité. Je n'ai pas répondu à sa dernière carte, je suis au dessous de tout, Delphine, si tu me lis, dis-moi que tu me pardonnes mes absences, ma distance, mes silences...

Allez, on reprend le vrai texte depuis le début

À Delphine

Au quatrième top il sera exactement
Deux ans à l'horloge de ta vie
Deux ans c'est peu, mais en y réfléchissant
Ça fait quand même beaucoup d'aujourd'huis.

T'as gagné au loto de gentils parents
Mais sans ton parrain, que deviendrais-tu ?
Il t'envoie des cadeaux si souvent...
Il te rend visite en voilà en veux-tu ?

J'admets qu'il est facile de plaisanter
Et je plaide coupable à cent pour cent,
Tu es grande et il est temps de t'avouer
Que le Père Noël n'a pas la tête à tonton.

Delphine, les parrain et marraine à ta maman
Se sont toujours moqué de leur filleule "adorée".
Ton parrain à toi ne sera pas si méchant :
Je l'jure, un jour, il te fera rigoler.

Je laisse à d'autres le soin de te donner
Les leçons de morale et celles d'élégance,
Mais je connais la terre, certains de ses secrets,
L'humour et son œil noir, le ciel et ses influences...

Je ne t'ai vue que le jour de ton baptême,
Mais il n'est jamais trop tard pour rencontrer quelqu'un
Lui parler, lui glisser dans l'oreille qu'on l'aime,
Lui sourire et apprécier son parfum...

mardi 15 mai 2007

Tant-BourrinLe générateur automatique de ragots

La nature humaine est ainsi faite : nous aimons tous briller en société en étalant un savoir que les autres n'ont pas. Et, en particulier, nous aimons bien faire béer les bouches des collègues de travail, le matin, devant la machine à café, en leur délivrant la dernière rumeur qui court sur telle ou telle star à la mode.

Hélas, à l'époque d'internet et des journaux people foisonnants, il est bien difficile de trouver un ragot à colporter que les collègues ne connaissent pas déjà. Le scoop fait flop, vos collègues vous répondent que ça fait trois mois qu'on sait déjà ça, et voilà votre journée foutue.

Foutue ? Non, car Blogborygmes vient à votre secours en vous offrant, en exclusivité mondiale, un générateur automatique de ragots !

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samedi 12 mai 2007

Tant-BourrinMon prochain album (3)

Vos réactions sur l'extrait de mon prochain album que je vous ai livré récemment m'ont donné à réfléchir, tout autant que celles sur la première mouture.

Voilà. Je me suis dit que si je n'arrivais pas à convaincre des boeufs auditeurs moyens tels que vous, jamais je n'arriverais à refourguer des quintillions d'albums à la masse bovine innombrable de mes fans à travers le monde et la galaxie.

Bref, j'ai passé le projet de pochette à la broyeuse et j'ai benné toutes les bandes, histoire de repartir complètement sur de nouvelles bases, plus en harmonie avec mon moi profond et surtout plus proche des goûts de chiotte du public.

Bon, évidemment, dans l'histoire, mon producteur est devenu hystérique et est parti en claquant la porte, non sans avoir ravagé au préalable la moitié du studio d'enregistrement. Bah, ce ne sont pas les producteurs qui manquent : j'en ai aussitôt repéré un qui passait par là en blouse bleue et tenant - on se demande pourquoi - un balai en main. Nonobstant le fait qu'il ne parlait apparemment qu'espagnol et n'avait pas l'air de comprendre ce que je lui voulais, je l'ai installé derrière la console et nous avons entamé de nouvelles sessions d'enregistrement.

Et aujourd'hui, je suis assez fier de moi : le résultat est top-moumoute de la mort qui déchire sa race. Et le nouveau projet de pochette est à l'avenant. Je sens que je vais pulvériser le Billboard avec ça !

Tenez : regardez et écoutez-moi ça... Ça pulse grave, hein ?




Cliquez sur l'image pour voir la pochette en grand


Tant-Bourrin - J'ai une fièvre de cheval (extrait)


J’suis un cheval à vapeurs
J’ai l’haridelle en chou-fleur
Des selles d’une drôl’ de couleur
Ho, ça fait peur !

Des douleurs dans l’étalon
Ça m’hippique, équestre donc ?
Je m’en ronge les hongres
Ça tourne éperon

Je n’suis pourtant plus
Un jeune poulain
J’suis palefrenier venu
Mais j’me sens pas bien
Alors je hennis

J’ai une fièvre, j’ai une fièvre de ch’val
Ça coule par mes naseaux
J’ai une fièvre, j’ai une fièvre de ch’val
J’ai besoin d’un véto

(Téléchargeable directement ici)


Hem...

De méchantes langues (toujours les mêmes) viennent à nouveau ternir mon enthousiasme : il paraîtrait (l'emploi du conditionnel est particulièrement adapté) que ce projet ressemblerait un peu trop à ceci...

Pffff, franchement, vous trouvez, vous ?

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