Et hop ! Revoilou "Brouillon de culture", le déodorant culturel qui transforme le cloaque pestilentiel de votre boîte crânienne en margouillis senteur forêt des Vosges !

Les petits nouveaux sur ce blog qui auraient manqué les épisodes précédents (d'où un regard encore plus vitreux et bovin que celui des vieux lecteurs) sont priés d'aller se remettre à niveau en allant sur Blogbo replay : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11.

Ce douzième numéro est aujourd'hui consacré à la Littérature, dans ce qu'elle a de plus beau et de plus universel. Je suis pour cela allé quérir au hasard dans mon immense bibliothèque trois ouvrages. Trois ouvrages forcément essentiels que tout un chacun se doit d'avoir lu, tant il est vrai qu'il n'y a que ce type d'ouvrages sur mes étagères.





Mille gnomes - Sptit Garsson

"Mille gnomes" est une trilogie de romans policiers qui a obtenu un énorme succès mondial, avec des ventes supérieures à 50 millions d'exemplaires.

Ancien rédacteur de "Mille gnomes", revue spécialisée sur les nains de jardin, Michael Courtecuisse est contacté par le jardinier du Palais de l'Elysée pour relancer une enquête qui dure depuis quatre ans. Tous les jours, un nain de jardin à face hideuse est déposé dans les jardins de l'Elysée. La figurine de plâtre a le plus souvent subi un traitement préalable plutôt rude : membre arraché, corps percé d'aiguilles ou de clous, visage recouvert de matières putrides, etc. L'occupant des lieux entre dans une rage folle chaque fois que, par hasard, il tombe sur un de ces nains et le jardinier craint que cette histoire se termine mal, notamment pour lui qui est censé assurer l'entretien des pelouses.

Secondé par Lisbeth Salodeur, jeune femme rebelle et perturbée, Michael Courtecuisse va se lancer dans des investigations périlleuses, qui lui feront suivre les méandres des haines indicibles et des scandales financiers, pour finir par démasquer, au bout d'un suspens haletant, l'auteur du méfait, un certain Dominique Galouzeau de Villepin, dont les motivations profondes resteront à jamais floues.





L'art d'élagueur - Scie Tzout

"L'art d'élagueur" est le plus ancien traité de botanique au monde, écrit en Chine au 5ème siècle av. JC. L'ouvrage est fondé sur le principe suivant : réussir ou non un élagage ne se fait ni par hasard, ni par intervention divine, ce n'est qu'une question de méthode et de stratégie. Cet ouvrage plusieurs fois millénaire fournit de bons principes stratégiques pour connaître le succès dans ses tailles.

Cinq éléments notamment sont à prendre en compte dans l'élaboration d'une stratégie d'élagage :

  • la cause morale : le « Tao », la force fondamentale qui coule en toutes choses dans l’univers, justifie la vertu d'une taille ;
  • les conditions climatiques : le « yin » et le « yang » de la pensée taoïste signifient le paradis. Ces conditions se manifestent par le chaud et le froid ainsi que l'alternance des quatre saisons ;
  • les conditions géographiques : la terre comprend le proche et le lointain, les terrains ouverts et les passages étroits, les plaines et les montagnes. La topographie et la prise en compte des variations de terrain sont essentielles ;
  • le dirigeant : celui qui pratique l'élagage doit être courageux et strict ;
  • l'organisation et la discipline : l'autorité et la responsabilité au sein d'une entreprise d'élagage doivent être parfaitement comprises.

Vingt-cinq siècles plus tard, ce traité d'élagage connaît un très vif succès parmi les managers de ressources humaines et autres cost killers, qui y trouvent de précieux guidelines pour l'élaboration et la conduite de plans sociaux, modulo une légère relecture des éléments sus-cités :

  • la cause morale : les flux financiers coulent en toute chose de l'univers, ils relèvent donc du Tao et justifient moralement le plan social ;
  • les conditions climatiques : l'alternance des quatre saisons est en effet essentielle dans la planification d'un plan social. Viser préférentiellement la période estivale, quand la plupart des employés sont en congés, pour leur signifier leur renvoi et déménager nuitamment l'outil productif ;
  • les conditions géographiques : le proche, c'est bien, mais le lointain, c'est mieux. Proposer, dans le cadre du plan social, un emploi de substitution en Roumanie ou en Ukraine, on ne pourra ainsi pas dire que l'entreprise n'a pas essayé de recaser ses employés ;
  • le dirigeant : courageux, car il faut bien du courage pour tailler dans les effectifs et hélas dévaster l'existence de pauvres gens, et strict, parce qu'on va quand même pas se laisser emmerder par une poignée de smicards de merde ;
  • l'organisation et la discipline : c'est le DRH qui tient la tronçonneuse, compris ?




La guerre du faux - H.A. Rogné Haineux

L’aventure contée dans ce roman a pour théâtre la Préhistoire, environ cent mille ans avant notre époque.

La tribu des Uhemmpéhs règne sur la vallée depuis des lunes et des lunes. Mais voilà qu'approche le solstice d'été, qui sera précédé d'un combat des chefs de tribus de la vallée, à l'issu duquel la tribu du vainqueur dominera la vallée pendant autant d'étés et d'hivers qu'il y a de doigts sur une main.

N'sarhko, le chef des Uhemmpéhs, vainqueur sur un malentendu lors du combat des chefs précédent, sent bien que les dieux risquent de ne pas être de son côté cette fois et est bien conscient que sa constitution malingre risque de lui coûter la défaite face à Hogh-Landdh, le chef de la tribu des Péhess.

Il décide donc d'essayer d'incliner le cours des événements en sa faveur et envoie quelques-uns de ses fidèles quérir le faux, c'est-à-dire des fables médisantes sur les vertus de son adversaire, et les répandre alentours sur les médias sociaux de l'époque, à savoir les parois des grottes.

Dans les jours qui suivent, on vit donc fleurir des représentations de Hogh-Landdh avec un tout petit zizi, ou bien copulant avec un ours, ou encore plaçant un quartier de mammouth prélevé illégalement dans une grotte secrète aux îles Caïman.

L'émoi parmi les tribus de la vallée fut considérable, mais pas suffisant pour assurer la victoire de N'sarhko : celui-ci se fit ratatiner d'un goût de hache sur la tête par Marrh-Rinnh dès la première joute du combat, laissant le champs libre à Hogh-Landdh, ce qui prouve que même en ces temps reculés il y avait une forme de morale.