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samedi 30 juillet 2005

Tant-BourrinLes rendez-vous manqués

Maxime Le Forestier m'excusera, je l'espère, de lui avoir emprunté pour ce billet le titre d'une de ses plus belles chansons (et d'un de ses plus beaux albums par la même occasion), mais je le trouve particulièrement adapté aux vicissitudes tantbourrino-saoulfifresques que je m'en vais vous compter.

Or donc, me voici de retour vers la civilisation (à savoir la Capitale) après deux semaines de folles escapades dans des contrées sauvages (la Province) où j'ai pu me livrer à d'intéressantes observations ethnologiques sur quelques peuplades primitives (les Provinciaux).

Mais reprenons au commencement : avant de partir, il y a donc une bonne quinzaine de jours, j'avais tout naturellement prévenu Saoul-Fifre, mon acolyte alcoolique, de mon départ imminent, en lui signifiant que je partais pour revenir début août, en passant par la Lorraine avec mes sabots par Bordeaux la première semaine pour finir en Aveyron la semaine suivante.

Saoul-Fifre eut alors une idée géniale comme seuls les cervelets supérieurs peuvent en avoir : puisque j'allais quitter l'Aveyron pour rentrer vers la Ville Lumière début août, au moment où lui-même et sa tribu monteraient dans le Limousin comme tous les ans, pourquoi ne ferais-je pas un petit crochet de rien du tout pour venir passer une journée dans sa résidence secondaire ? (oui, car il faut que je vous précise que Saoul-Fifre, comme tout bouseux qui se respecte, roule sur l'or et accumule résidences secondaires, tertiaires, quaternaires et tous les trucs en "aires" suivants que je vous laisse compléter ; quand il joue les Fernand Reynaud à coups de "ça eut payé", ne vous laissez pas abuser : il y a plus d'or caché sous son matelas que dans les coffres de Fort Knox)

Enfin, je formule ça comme ça, mais sous la plume de Saoul-Fifre, ça tenait plus d'une mise en demeure administrative que d'une vague suggestion.

A priori, la perspective de revoir ce vieux soûlaud de Saoul-Fifre n'était pas pour me déplaire. Mais il y a Tant-Bourrine et Tant-Bourriquet, et ça, ça oblige à réfléchir avant d'accepter une invitation. En effet, peut-être ne vous l'ai-je pas jusqu'ici précisé, j'ai la chance d'avoir à mes côtés une compagne et un petit bout de 20 mois.

Petit bout de 20 mois et bientôt toutes ses dents, si tant est qu'il les garde longtemps dans sa bouche, parce qu'il apparaît être du genre téméraire et casse-cou, ce qui oblige à une attention soutenue sur ses conneries agissements.

Or donc, mesurant le souk que cela représente de se trimbaler tout le nécessaire de Tant-Bourriquet (et de Tant-Bourrine qui ne se départit jamais de tout ce qui est nécessaire à son confort !), mesurant que la journée passée dans le Limousin serait de toute façon une journée passée à suivre le Tant-Bourriquet à la trace, mesurant aussi sur la carte que les kilomètres supplémentaires du "petit crochet" proposé par Saoul-Fifre allaient faire exploser le compteur de ma Clio, je suggérai à Saoul-Fifre de remettre peut-être ça à plus tard, à une autre occasion où l'on pourrait se voir plus longuement et dans de bien meilleures conditions.

Las, que n'avais-je pas dit là ? J'avais beau invoquer Mappy ou Maporama, pas question de lui faire admettre que c'était un gros crochet. Sa réponse claqua comme un coup de fouet : "si on vous voit pas, je considèrerai que vous êtes passés SOUS NOS FENÊTRES, sans vous arrêter !"...

Les palabres continuèrent pendant mon absence. En effet, durant la seconde semaine, je retrouvai un accès à internet chez la belle-doche de l'Aveyron (mais l'ordinateur étant localisé dans sa chambre, la bienséance m'interdisait de m'y attarder plus que de raison).

J'en profitai pour expliquer à Saoul-Fifre que non, décidément, ce n'était pas possible : la première semaine (et le début de la seconde) avait été passée à surveiller Tant-Bourriquet en permanence  ; il avait mis 19 mois pour apprendre à marcher mais là, il n'avait mis que 19 secondes pour apprendre à monter un escalier (sans étudier pour autant la problématique de la descente !) ; veiller sur un loustic comme lui dans un environnement hostile (escaliers, marches et décrochés dans tous les coins, ronces et orties dans le jardin, etc.) relevait plus de la galère que du navire de plaisance. Bref, j'étais crevé et n'aspirais qu'à rentrer me reposer au plus tôt.

Et, l'offensive étant la meilleure défense, j'en profitai pour lui suggérer - pourquoi pas ? - de faire un "petit" crochet par Paris entre le Limousin et sa Provence, stratégie qui - mystérieusement - eut le bel effet de calmer la fronde saoulfifresque.

Et puis, je me mis à réfléchir. Nous étions le 28 juillet. Le dernier message de Saoul-Fifre datait du 27 juillet. Il était donc encore chez lui. Or nous remontions sur la Capitale le 29. Un léger doute s'insinua en moi (non, je ne vous dirai pas par quel trou il était entré !). Je fis part de mes doutes par mail à Saoul-Fifre.

Le verdict tomba vite : nous nous prenions la tête alors même qu'il n'y avait aucun recouvrement entre mes pérégrinations vacancières et celles de Saoul-Fifre ! Je suis rentré hier, 29 juillet, alors qu'il ne sera que dimanche dans le Limousin. Mon méat (urinaire) coule pas : vu que je partais à la mi-juillet pour 15 jours, j'ai parlé d'un retour "début août" à Saoul-Fifre, sans regarder précisément le calendrier. Mais 15 juillet + deux semaines = 29 juillet !

Voilà donc pourquoi j'invoquais tantôt Maxime le Forestier et ses "rendez-vous manqués".

Mais j'ai la désagréable impression que j'aurais tout aussi bien pu invoquer à mon endroit le grand Brassens et son "temps ne fait rien à l'affaire" : "Quand on est con, on est con !"

lundi 18 juillet 2005

Saoul-FifreMonoblog

Tant-Bourrin est parti en vacances sans me préciser du tout s'il avait l'intention de nous poster des cartes postales virtuelles depuis ses diverses destinations. Ce serait techniquement faisable, mais peut-être compte-t-il se mettre en vacance de job ET de blog ? Nous verrons bien.

En attendant, je suis le seul maître à blordg et je vais faire à nouveau "ma Geneviève". Certes, l'expression est de moins en moins usitée au fur et à mesure que les témoins oculaires directs de la grande époque où flamboyaient les Analectes quittent un à un ce bas monde, mais il existe encore en province des Elisabeth's fanclubs remplis de petites vieilles et de petits vieux rigolards (mais toujours élégants) qui se pissent dessus de rire en évoquant la réponse à la demande en mariage de Jérome ou bien les inénarrables tests d'Élisabethabilité . De vrais drogués qui connaissent Le Grand Œuvre de Monsieur l'Administrateur par cœur. L'un d'entre eux lance un vers :

- << Elisabeth, tu as l'air rancunière, tu ne sais pas ce qu'est le pardon ? >>

... et le chœur entier de hurler à l'unisson la suite du poème :

- << C'EST L'UN DES RARES CONCEPTS DONT LA COMPRÉHENSION M'ÉCHAPPE !!! >>

Et tous de se taper mutuellement sur les cuisses...

Ha, toute une époque ! Mais même s'ils n'ont pas connu en temps réel le suspense, le stress, les mains qui tremblent dans l'attente du billet inédit, les petits djeuns peuvent en avoir une idée, tout est enregistré, accessible, avec cependant un bémol de taille, à jouer "cruellissimo" : les commentaires sont bloqués.

La porte est en chêne massif, bardée de fer forgé. Pas de serrure, pas de charnières. Ni sonnette, ni cloche, ni guichet, ni œilleton. Un simple bristol blanc punaisé, avec écrit :

Fermé pour relâche. Le rêve se termine. Ici commence la vraie vie.

lundi 4 juillet 2005

Tant-BourrinLa bêtise au front de taureau

Nous vivons décidément des temps extraordinaires. En témoigne cette brève dépêche de l'AFP, gentiment reprise dans la presse ce week-end.

Voilà, un nouveau pas est franchi dans l'avancée de l'insondable connerie humaine : une femme a vendu son front comme espace publicitaire, sous forme de tatouage, au plus offrant, et ce pour avoir les moyens d'inscrire son fils dans un établissement scolaire privé.

Pris comme ça, à la légère, c'est juste une brève à classer dans la rubrique "insolite", une petite info qui attire l'oeil, fait sourire et alimente les discussions autour de la machine à café le lendemain.

Mais à bien y réfléchir, un léger frisson d'effroi me parcourt l'échine devant ce condensé de la crétinerie rampante.

Trois réflexions me viennent en tête...

Tout d'abord, même si cela peut paraître politiquement incorrect (choeur des vierges : "pauvre femme, réduite à vendre son front pour offrir les meilleures chances à son fils !"), je pense que la mère de famille en question souffre vraisemblablement d'un déficit neuronal dans la zone du cortex cérébral abritant la jugeote, la dignité humaine et l'estime de soi. Eût-elle été réduite aux dernières extrêmités pour nourrir ou loger sa famille, j'aurais pu comprendre (sans l'approuver) la démarche. Mais là... Un front marqué à vie pour payer deux à trois ans d'école privée à son fils, ça me dépasse.

Ensuite, pour qu'une transaction aussi infâme puisse se faire, il faut aussi un acheteur. Cynique. Prêt à tout. Vomitif à souhait. GoldenPalace.com est de cette trempe : quand on se nourrit de l'exploitation de la misère humaine en faisant miroiter des gains rapides par le jeu, on peut tout aussi bien chier sur la tête (ou plus précisément sur le front) des gens. Ce qu'ils ont fait.

Enfin, dernier point : si nos amis de GoldenPalace.com font ça, c'est bien qu'ils espèrent avoir en retour des retombées positives en terme de fréquentation de leur site de merde. Imaginer que quiconque, à l'écoute de cette info ou croisant un être humain tatoué sur le front, puisse être séduit par une telle forme de publicité et avoir envie d'aller jouer du fric en ligne sur RottenPalace me paraît inconcevable. Mais hélas, inconcevable n'est pas moderne...

Alors donc, puisque le futur serait aux panneaux publicitaires humains, allons-y gaiement : que les plus beaux fleurons de l'industrie française se lancent eux aussi dans le créneau !

Et demain peut-être aurez-vous, partageant pour la première fois de tendres moments avec une jeune femme, la surprise de découvrir, tatoué sur son sein : "l'Aréole, parce que je le vaux bien !". Et continuant à parcourir son corps, vous lirez "AirWick, une bonne claque aux mauvaises odeurs" tout au bas de ses reins. Et si c'est avec un monsieur, vous lirez peut-être, lorsqu'il sera en de bonnes dispositions, tatoué sur son membre viril, "quand je fais de la purée Mousseline, je suis sûr que tout le monde en reprend"... Que de bonheur à venir !

Et pourquoi s'arrêter là ? Si la chose devient monnaie courante, les cours du tatouage de pub vont s'effondrer, même l'épicier du coin pourra s'offrir un front. Et peut-être même pire : avec un marché de l'emploi toujours aussi désastreux, pourquoi un employeur n'imposerait-il pas demain à ses employés de prouver leur motivation et leur attachement à l'entreprise en se faisant tatouer le nom de celle-ci sur leur front ?

Je vais certes sûrement un peu vite en besogne, mais qui aurait cru il y a quelques années qu'un jour des mères de famille donneraient, contre rémunération, une marque commerciale comme prénom à leur nouveau-né ? Ou se feraient tatouer ainsi le front ?

Et que se passera-t-il quand, malgré ce sacrifice, l'employé se retrouvera viré comme un malpropre parce que les actionnaires exigent du 10% de rentabilité ?

Une seule chose me console : celui-ci pourra alors toujours se faire tatouer, juste en dessous du nom de son ex-employeur, "...c'est de la merde !"

Ça n'arrangera rien du point de vue esthétique, mais au moins, ça le défoulera !

vendredi 1 juillet 2005

Tant-BourrinUne page de pub

Nombreux sont les sites et les blogs, surtout ceux issus des formules clés en main, truffés plus ou moins insidieusement de publicités, elles-mêmes plus ou moins ciblées en fonction des billets. Vous vous documentez sur les Pyrénées ? Paf ! On vous balance une pub pour Canigou ! Vous vous délectez d'un billet comparatif sur les meilleures bières du monde ? Paf ! Une pub pour les Pompes Funèbres Générales ! Vous lisez un billet sur le noble labeur des pêcheurs en haute mer ? Paf ! On vous balance une pub pour le Figaro, c'est-à-dire de quoi emballer le poisson (j'ai obtenu le même résultat en consultant un billet sur les troubles intestinaux, je me demande bien pourquoi ?)...

Alors, puisque tout est publicité, moi j'ai pris la liberté de faire ma propre publicité. Mais contrairement à Jacques Dutronc, ce ne sera pas pour moi-même, mais pour Olivier Marais, un jeune auteur-compositeur-interprète pétri de talent qui vient de sortir un nouvel album autoproduit.



Pour vous mettre tout de suite à l'aise, je tiens à préciser que :

- je ne suis pas le producteur de l'album,

- je n'ai rien composé, ni écrit, ni chanté sur cet album,

- je ne touche pas un centime sur les ventes de l'album,

- je ne touche pas un centime non plus pour cette publicité éhontée,

- Olivier n'est pas mon frère, mon père, mon fils ou mon cousin. Ce n'est pas non plus le fils de mon boss. Ce n'est pas non plus ma soeur, ma mère, ma fille ou ma cousine qui aurait changé de sexe en cours de route,

- bref, cette publicité est avant tout un coup de coeur...

Pour tout vous dire, je connais Olivier depuis 1999, après être tombé par hasard sur son site, avoir écouté trois extraits de chansons enregistrées à l'époque dans des conditions techniques apocalyptiques (son pourri, paroles quasi inaudibles) et avoir malgré tout ressenti une émotion intense : a star was born, pourvu que les little pigs ne le eatent pas en cours de raod !

Depuis, Olivier a continué à travailler ses textes, ses musiques, écrit des dizaines et des dizaines de chansons, sorti un premier disque autoproduit en 2000, encore un peu balbutiant, fait de la scène, beaucoup de scène, et résultat : il a sorti il y a une semaine "Nous les garçons", un nouvel album, son premier chef d'oeuvre absolu !

Que dire ? Olivier est le meilleur pour vous pondre une mélodie qui vous envoie un hameçon dans l'oreille et vous grappe le cerveau et l'âme en moins de deux, le meilleur pour tisser dans ses textes, à partir des petits riens du quotidien, un univers tendre et plein d'humour. Le meilleur, vous dis-je, et il faut vous dépêcher de le découvrir avant qu'il ne remplisse le Stade de France.

Qu'est-ce que vous faites encore sur ce blog ? Allez vite le découvrir, screugneugneu !