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samedi 28 mars 2009

Saoul-FifreMirjam

La bruine nationale faisait reluire chaque pavé, chaque poignée de porte. Les feuilles des grands arbres le long des canaux faisaient un brin de toilette. Les nuages esquissés à la mine de plomb se mélangeaient à la lumière rasante pour nous brosser une dernière matinée à Amsterdam d'un classicisme flamboyant. Nous commencions à appréhender le clair-obscur des grands maîtres.

Nul besoin d'équipements anti-pluie, un bonnet suffit, mais nous sommes étrangers et nous supportons stoïquement les quelques gouttelettes piégées par nos cheveux. Un simple bonnet tricoté, comme en portait Mirjam ce matin là.

Nous menions nos pas rendus guillerets par ce temps si vraiment amstellodamois vers le marché aux puces de Waterlooplein mais l'ambiance était à la morosité chez les rares commerçants.

Excepté chez les vendeurs de parapluies et autres cirés, dont le sourire jovial faisait plaisir à voir, le malheur des uns, n'est-ce pas ... ?

Nous le traversâmes donc assez rapidement, sans rien voir de bien enthousiasmant, et c'est arrivé à son extrémité que je l'aperçus, la statue. Par delà l'avenue, à coté d'une zone de travaux, au milieu d'une place déserte.

Regarde, Margotte : la statue du docker ! Nous l'avons oubliée et nous tombons dessus par hasard !

Deux jours avant, nous avions prévu d'aller à la grande cérémonie consensuelle qui réunit autour de ce bonhomme de bronze tous les amis de la liberté de penser et de vivre en paix quelle que soit sa religion, sa couleur ou sa sexualité. Et puis, peur de la foule ou mauvaise organisation, nous avions raté ce RV et fait autre chose.

Notre train est dans deux heures mais nous sommes là devant ce sacré docker, tout émus.

Ha tiens, la place n'est pas complètement déserte, il y a là une dame sans âge, mise très simplement, qui se balance d'un pied sur l'autre, qui s'avance pour lire les rubans sur les couronnes de fleurs déposées là en hommage, qui grommelle, qui parle dans sa moustache. Nous, vous nous connaissez, on se fait tout petits, on respecte, on essaye de faire oublier qu'on est des touristes, malgré nos appareils photos.

Elle en a visiblement gros sur la patate, il faut qu'elle s'exprime. Comme tout le monde à Amsterdam, elle nous aborde en anglais : Did you know what happened here...? Notre réponse coassée de froggies lui annonce notre nationalité et elle se met à nous parler un français de haut niveau qui nous époustoufle.

Elle a les boules de voir les partis politiques de tous bords venir lécher consciencieusement le cul du docker. Nous comprenons à demi-mot qu'elle en veut surtout au parti communiste du pacte de non-intervention germano-russe. Et puis aussi un peu de l'attitude des soviétiques envers leurs juifs. Enfin, elle voit surtout beaucoup d'hypocrisie dans cette récupération politique à peu de frais : présence, bouquet de fleurs, mots-valises.

Nous sommes un tantinet déçus et nous le lui disons. Voilà notre beau symbole de solidarité par delà les communautarismes et les corporatismes, trainé dans la boue ? Elle redémarre, attaque la famille royale, traite le Prince Bernhartd d'ami des nazis, le reste de pétochards.

Je lui demande d'où lui vient la perfection de son français. Elle répond que c'est une longue histoire de famille, que ses parents ont habité Nice, dont ils ont dû partir suite à des revers de fortune lors du Krach de 29. Que chez elle, à table, on parlait français. Elle se met à nous réciter une ode à nos hommes politiques si brillants, aux discours si lyriques, dont l'art oratoire est si plein d'éloquence, comparés aux élus néerlandais si rustauds, si brutaux dans leur expression.

Mais mais mais, nos politicards parisiens nous bourrent le mou, ils n'arrêtent pas de mentir, ils nous promettent le lendemain l'inverse de ce qu'ils nous ont promis la veille ! On préfèrerait peut-être un langage plus direct, sans tourner autour du pot ?

Ouais, bof, on ne va pas non plus lui détruire son rêve d'une douce France, à cette marrante Mirjam ?

Elle nous raconte sa vie, et ses morts, restés dans les camps d'extermination. Elle se méfie d'internet, du téléphone, vous savez, avec mes idées révolutionnaires, ils me surveillent !

Elle se moque d'elle même : ma paranoïa s'explique aisément par mon histoire, je pense ? Elle se méfie un peu de nous, aussi : vous êtes bien des touristes, hein ?

Elle nous a définitivement adopté car elle nous parle de sa compagne. Mirjam est artiste peintre. Elle s'inquiète de nos horaires, s'excuse d'être bavarde, mais c'est qu'elle est si contente de pouvoir utiliser notre langue ? Je lui demande si elle voyage et, sur sa réponse affirmative, l'invite chez nous. Nous échangeons nos adresses. Je connais la route mais elle tient absolument à nous accompagner. Nous sommes dans son quartier, elle connait chaque magasin, nous raconte plein d'anecdotes. Nous montre la maison de Pinto, celle de Rembrandt... S'excuse presque de nous faire traverser le quartier rouge, mais c'est le chemin le plus court.

Elle accepte de nous quitter quand je lui jure que je sais précisément où nous sommes (au bout de cette rue, il y a un poste de police).

Chouette nous nous sommes dégottés la guide absolue, idéale.

Mais la loco de notre Thalys est déjà sur le départ, en train de chauffer, c'est ballot ?

jeudi 26 mars 2009

Tant-BourrinClasse de neige

Dernière image. La frimousse de Tant-Bourriquet, un bonnet bleu enfoncé sur les oreilles, qui nous fait un bisou volant à travers la vitre de l'autobus, juste avant que celui-ci ne démarre. Le bus tourne au coin de la rue. Coup de klaxon du chauffeur comme un ultime adieu. Les gorges sont serrées. Des larmes coulent encore sur les joues de quelques mamans. Tant-bourriquet, comme ses camarades de classe, vient de nous quitter pour deux semaines de classe de neige.

Deux longues semaines pour un tout petit bonhomme de cinq ans à peine, loin, si loin de nous, là-bas, en Haute-Savoie.

Retour dans l'appartement, si silencieux soudain, comme privé subitement de vie.

Reprendre le cours normal des choses, chasser les questions de sa tête, se dire que tout se passera bien.

Mais tout dans l'appartement me parle de lui.

Sa chambre. Le petit lit qu'il aime tant. Les draps à l'effigie des héros de Cars, son film préféré.




Et puis, passant dans la salle de bain, trois regards me scrutent, comme chargés de reproches : ceux de trois petites voitures qu'il avait alignées hier avec soin sur le bord du lavabo et qui sont restées là.




Sur l'ordinateur, je revisionne les petits fragments de sa vie passés dans l'oeil du caméscope : du nourisson si fragile sur je tenais hier encore dans mes bras au petit bonhomme qui, l'été dernier, nous avait donné un mémorable concert sur le piano de sa mamie dans un yaourth japonisant.

Tant-Bourriquet - Impromptu

Téléchargeable directement ici



Et là, sur le bord du bureau, le petit dessin qu'il m'a fait, le matin même, en écrivant amoureusement "papa" dessus...



Ma gorge se serre.

J'écoute de nouveau le calme silence qui flotte alentours. Ce silence assourdissant.

Et alors monte soudain en moi le cri.

Le cri instinctif. Primal. Venu des noires profondeurs de mon âme. Pétri d'émotion trop lourde. Le cri du sang. Le cri d'un père loin de son fils...







YEEPEEEEEEEEH

YAAAAAH !!!



Heu....... Excusez-moi, je me suis un peu oublié... mais ça fait tellement de bien : c'est pas tous les jours qu'on a quinze jours de vacances, hein ! :~)

mardi 24 mars 2009

Mam'zelle KesskadieDevinettes et plus

Chanceux et chanceuses, j'ai du temps disponible pour écrire un de ces courriels tant appréciés et qui sont ma thérapie hebdomadaire.

Comment je fais pour trouver du temps libre ? Plutôt comment je ne fais pas.

Les moutons de poussière, en troupeau, dorment paisiblement au chaud dans les vêtements sous le lit, le panier à linge sale déborde parce que la laveuse, elle-même, déborde. C'est-à-dire ? Que le cauchemar de toute ménagère est devenu ma réalité, le tuyau de renvoi d'eau de ma laveuse est très bloqué partiellement. Autrement dit, je peux vider ma laveuse une tasse à la fois. J'ai déjà conçu l'enfer comme un lieu brûlant, maintenant, je le vois avec plein de linge sale, une longue rangée de laveuses en panne et de renvois d'eau qui ne laissent passer qu'une tasse d'eau sale à la fois.

Bref, je choisis le paradis. L'Homme n'est pas fait pour contempler l'enfer, a dit un sage dont je n'ai pas oublié le nom, mais que j'ignore sciemment, il était aussi misogyne.

Donc.

J'ai du temps pour mes loisirs, jouons ensemble, si vous voulez bien, aux devinettes ! Étant donné que mon emploi du temps ne me permet pas de cultiver mon savoir sur l'actualité internationale ni sur l'histoire médiévale de la lavandière, concentrons-nous sur le quotidien.


Devinette no. 1.

Que dit un adolescent de 16 ans, à 22:00 un vendredi soir, dans l'auto de sa mère qui est restée debout juste pour aller le chercher à son activité de loisir, pour la remercier ?

a) Maman, je sais tous les sacrifices que tu fais pour moi, je t'en remercie du fond du coeur.
b) Un jour, maman, je serai reconnaissant et je te paierai la croisière dont tu rêves en Alaska.
c) On sait ben, toi, tu te fous bien de nous.

C comme dans Clissssssssssse vendredi prochain, tu vas marcher!

Oui, je l'ai laissé vivant. Que voulez-vous, je suis une optimiste née et j'ai espoir qu'un jour, il change pour le b).


Combien de garagistes ça prend pour réparer un auto accidentée?

Aucun, comme dans ôôô que ça va aller mal !

Ça prend un inspecteur qui le menace de ne pas le payer parce que c'est la deuxième fois que la madame ramène son auto au garage pour qu'il fasse sa job.


Jean-François, 9 ans, vient faire dodo avec maman. Qu'est-ce qui peut réveiller Jean-François ?

a) La lumière allumée parce que maman cherche sa robe de chambre ?
b) Le son du séchoir à cheveux quand maman sèche ses cheveux avant d'aller dormir ?
c) Le son de l'ordinateur, situé dans le sous-sol, quand son frère de onze ans se lève et pèse sur le bouton On ?

C comme dans C'est à mon tour de prendre l'ordi, tasse-toé de là, maaaaaaaaaaaammmmmmmmmmmmannnnnnnnnnnnn, Alexxiiiiiiiiiis veut pas me laisser mon tour. C'est pas son tour, hier c'est lui qui aaaaaaaaaaaaaa finiiiiiiiiiiiii. (voix d'ado mutante) Taisez-vous les petits sinon je vous frappe (voix d'enfants indignés) Mammmmmmmnnnnnnnnnn Jérémie veux nous faire mal. (pensée de mère endormie) : faut-tu vraiment que je fasse de l'écoute active, du recadrage ou je peux les frapper ?


Combien coûte une amende quand on se fait rentrer dedans parce qu'on a pas vu l'auto qui s'en venait à cause du gros banc de neige ?

a) $100
b) $100 plus $48 de frais administratifs
c) $100 plus $48 de frais administratifs plus $10 de contribution.

Non, non, j'ai pas oublié d'écrire à quoi sert la contribution. Il n'y a aucune explication à la contribution. Nul besoin de vous dire que la réponse ne s'envoie pas par courriel de peur que les polices interpol, CiA et Gendarmerie royale du Canada viennent m'enlever mon permis de conduire.


Donc, prochaine devinette.

D'après vous, à quoi sert ma contribution après avoir payé les frais administratifs, une amende, le déductible de mon assurance, mes primes d'assurances, le cipralex pour endurer tout ça, la pizza parce que j'avais pu de nerfs à la fin de la journée pour faire à souper ?

a) à payer l'enlèvement de la neige. On comprends que s'ils amassent les $10.00 par accident, on est pas prêts de voir le camion qui va faire la job.
b) à payer les avocats pour défendre la ville qui n'enlève pas la neige au-cas-où les accidentés les poursuivraient.
c) à payer la publicité pour dire que la ville s'occupe de bien enlever les bancs de neige.
d) au voyage dans le sud du responsable de l'enlèvement de la neige.

Si vous trouvez la réponse, pour la sécurité du personnel de la ville de Gatineau, n'en soufflez mot.


Dernière devinette.

Quel est la plus belle chose qu'une divorcée, monoparentale de cinq enfants, dont trois adolescents qui ont l'intensité d'émotions d'un des parents, la répartie d'un des parents, le goût pour le ménage d'un des parents, la patience d'un des parents, aime entendre

a) le son d'un amant qui ronfle dans son lit ?
b) Le son de la balayeuse quand ce n'est pas elle qui la passe ?
c) la voix du professeur qui dit que son fils est tellement assidu, attentif, à ses affaires ?
d) la voix de son comptable qui dit qu'elle a un retour d'impôt équivalent à tout l'impôt qu'elle payé cette année ?
e) aucune de ses réponses.

Après une semaine pas de laveuse, le plus beau bruit à entendre, c'est définitivement le bruit de l'eau sale qui s'écoule gaiement dans le tuyau de renvoi de la laveuse.

Sur ce, je vous quitte, j'ai une semaine de lavages pour six personnes, dont trois ados, à faire.

Et la voici, ma réponse à tous les maux de la terre.

vendredi 20 mars 2009

CaluneMa référence à moi

Le 25 janvier 2009, on s'en souvient tous. Bon, bien sûr, c'était le lendemain de la petite tempête du 24 (qui n'a pas abattu le moindre arbuste dans les jardins du château de Versailles, alors hein) - mais surtout, l'Olympia ce dimanche-là faisait salle comble, avec le "rendez-vous annuel" (depuis 2008) de Georges Chelon avec ses fans !



Pour évoquer ce grand moment de bonheur, un chanteur que TiBi qualifie, bizarrement, de "normal" (mais est-il vraiment "normal" d'avoir un charme pareil ?!) a accepté de venir exprimer ici, sur Blogbo, toute son mon admiration pour Chelon. Mesdames et messieurs, voici, pour la première fois sur blogborygmes.fr : Julien Clerc !!! (himself)


Ma référence

Musique : Julien Clerc
Paroles : Calune d'après Jean-Loup Dabadie
Dans le rôle de la doublure de Julien Clerc, vous reconnaîtrez (ou pas) l'ex-doublure de Johnny... Billy ! (himself aussi - enfin, un peu plus, même...)



Téléchargeable directement ici

      On le sait
      Il a refait un Olympia
      Et c'était
      Pour nous les groupies un immense succès
      Oui il est
      Ma référence à moi

      Oui on sait
      Il a ma préférence et c'est
      Plus qu'intense
      Car enfin quand on pense
      Que le dadais
      Est devenu grand de silence
      En silence un chanteur d'excellence

      Oh je sais
      Si je continue comme ça
      Sans arrêt
      A la longue on me rabattra
      Le caquet
      Mais il est
      Ma référence à moi

      Fallait voir
      L'homme en violet avec sa voix
      Sa guitare acclamé comme un roi
      Petits veinards ne faites pas preuve d'ingratitude
      Cette histoire, ce n'était qu'un prélude*
      (bis)

      On le sait
      Il a refait un Olympia
      Et c'était
      Pour nous les groupies un immense succès
      Oui il est
      Il est ma transe à moi
      Ma référence à moi
      Ma référence à moi


*Conclusion : vous n'avez bien sûr pas fini d'en entendre parler, de Chelon !

vendredi 13 mars 2009

Mam'zelle KesskadieBudget et deux ou trois petites choses

Je comptais mes sous mentalement, je suis nulle en calcul mental, mais comme il n'y avait pas grand-chose à compter..... et voilà-ti-pas que je me rends compte que j'ai un message sur mon cellulaire.

Un monsieur veut absolument que je l'évalue en privé cette semaine.

Yes ! Merci mon Dieu, j'ai la conscience plus légère et le portefeuille plus lourd.

J'en conclus comme me disait ma mère : si tu as besoin de quelque chose pour midi, le Bon Dieu va te le donner, mais à Midi moins deux.

Voilà pourquoi je pense que la procrastination n'est pas un péché, Dieu lui-même, n'est-ce pas, est à la dernière minute.

Tout d'abord, j'ai perdu mon VUS, mais je n'ai toujours pas retrouvé mon Echo chérie. L'explication est fort simple.

Je suis nulle en mécanique, donc, lorsque j'ai récupéré ma chérie, je m'en fus dare-dare la montrer à mon garagiste, surtout qu'ils avaient dit qu'ils répareraient un essieu à mes frais et que je n'avais rien payé en quittant le garage. Je comptais sur ma chance et mon garagiste pour déclarer l'essieu réparé, ni vu, ni facturé.

En chemin, je note sans difficulté la différence de suspension entre un gros 4X4 et une économique, et je réalise que je m'étais trompée en pensant que les routes de Gatineau étaient moins endommagées ce printemps que l'an passé.

Arrivée sans mal (je compte sur mon derrière gonflé pour absorber les chocs de la route), mon garagiste constate que, non seulement l'essieu était fautif, mais ils avaient oublié de "bleeder" les freins, opération obscure dont j'ai compris qu'elle concernait l'air et des tuyaux, qu'un bearing était défectueux.

J'appelle le garage du réparateur qui me dit : ma p'tite dame, c'est normal et bla bla bla.

Un instant, je vous prie, je vous passe mon garagiste, dis-je avec ma voix la plus secrétariale.

"Ouin", dit-celui-ci. et autre éructations mécaniques dont je ne compris rien mais qui furent du plus grand effet, ils ont repris mon auto.

Moralité : quand vous téléphonez à votre garagiste, prenez une voix d'homme s'il n'y a pas d'homme disponible. Assurez-vous de nommer les pièces défectueuses en anglais, et crachez par terre entre deux éructations, ça fait plus réalistes et sérieux.

Donc, me revoilà chez le garagiste qui me prête une Écho en échange de mon Écho. Suite, la semaine prochaine. Vendredi, il leur manquait encore une pièce, une clippe pour le tuyau (prononcez tuillô) du brake.

Entre-temps, mon ex qui a pris les enfants pour deux semaines, avait la charge d'aller chez le médecin avec Thomas. Vous pensez que 14 jours de suite et consécutifs sont suffisants pour trouver un temps favorable et à la clinique d'urgence sans rendez-vous et mon ex en vacances?

Moi aussi, je le pensais.

Trouvez l'erreur.

Il est venu reconduire l'enfant sans diagnostic médical. Je le reçois avec froideur et circonspection. Il me dit un ou deux trucs.

"Rien d'autre" glaçonna la mère? "Alors, au revoir"

Vingt ans de mariage ne s'en vont pas en fumée si facilement, il ne peut s'empêcher de dire : "il y a quelque chose qui ne va pas?"

Le choix de la réplique varie entre : non, rien, en se pinçant les lèvres, mais il faut être certaine qu'il a intérêt à savoir la suite. Comme il n'a intérêt que dans sa fuite pour Québec, c'est le mauvais choix.

J'opte donc pour le truc direct et uppercutien : je suis en sacrament contre toi. et je pointe la porte. Il s'en va.

Fin.

Décidément, je m'améliore. Avant, je faisais des drames auto-sabotants. Maintenant, je fais des drames pour autrui.

Un rien de remords se pointe, surtout que le Bon Dieu vient de me donner un contrat....

Aime ton prochain....

Un ex, ça comptes-tu ?

lundi 9 mars 2009

CaluneChoufifrounet, son anniversaire et moi

L'autre jour, alors que je fredonnais distraitement une vieille chanson de Vincent Delerm que j'aimais bien quand j'étais jeune (si si j'ai été jeune un jour), à savoir "Fanny Ardant et moi", je me suis rendue compte, je ne sais pas pourquoi (mais alors, vraiment pas), qu'on pouvait en fait remplacer "Fanny Ardant" par "Choufifrounet".

Si si.

Ben oui, ça va vous en boucher un coin mais il faut bien regarder la réalité en face : Fanny Ardant et Choufifrounet ont le même nombre de pieds. %+&

Et puis voilà.

Choufifrounet et moi
Paroles : Calune d'après Vincent Delerm
Musique : Vincent Delerm, adaptation à la guitare sommaire par Calune
avec la participation "exxconelle" (sic) de Calunette


Téléchargeable directement ici

      On partage pas le quotidien
      Faut dire qu'il habite plutôt loin
      On a une relation comme ça
      Choufifrounet et moi

      Il a bien voulu être parrain
      Enfin, quand même, républicain
      De Calunette, nous voilà liés
      Moi et Choufifrounet

      Il est un peu comme un grand frère
      Et puis c'est son anniversaire
      Allons mon vieux je ne l'oublie pas
      Et je te promets qu'on l'arrosera

      Tu as vu ça, dis, comme je planche
      Alors qu'aujourd'hui c'est dimanche
      C'est vraiment parce que t'es âgé
      Sans te vexer Choufifrounet

      Il a un penchant licencieux
      Et moi un petit côté sérieux
      Mais on évite d'en faire un plat
      Choufifrounet et moi

      Au téléphone il est bavard
      Il raconte toujours plein d'histoires
      Et quant à écrire des billets
      Il est doué Choufifrounet

      Il est un peu comme un grand frère
      Et puis c'est son anniversaire
      Allons mon vieux je ne l'oublie pas
      Et je te promets qu'on l'arrosera

      Tu as vu ça, dis, comme je planche
      Alors qu'aujourd'hui c'est dimanche
      C'est vraiment parce que t'es âgé
      Sans te vexer Choufifrounet


PS: je préfère prévenir tout de suite, je ne relèverai même pas les remarques du type "ah tiens, c'est héréditaire" :-)

mercredi 4 mars 2009

Saoul-FifreLa discute salutaire de Madame Cyclopède

Je le savais, que je n'aurais pas dû aller à Amsterdam avec une nana qui ne sait pas monter en vélo.

Le loueur se mit à blêmir en assistant à la démonstration par Margotte de ses compétences en la matière. On sentait le gars soigneux craignant pour son matériel, dans l'angoisse qui transpirait de sa voix quand il aboya en anglais quelque chose que je traduisis à la louche par : "Je crois que ça ne va pas être possible..."

Je reconnais humblement que mon célèbre calme olympien fut pris en défaut lui aussi ce jour là. Je poussai également ma goualante rageuse :

- "Bordel, tu l'as fait exprès, j'en suis sûr : tu as refusé de t'entraîner tranquillement chez nous avec le vélo de Zoé sous de fallacieux prétextes, tu avais décidé dès le début que tu ne ferais pas de vélo !!"

- "Mais prends-en un, toi, moi j'irai à pieds, on se donne rendez-vous quelque part..."

- "Il n'en est pas question ! On est à Amsterdam, et à Amsterdam, on fait du vélo. Ensemble !"

Le loueur me regardait, l'œil sombre. De un : nous étions au pays de la discrimination positive envers le sexe faible et autres visiblement minorisés et mon ton manquait de correction politique. Et de deux : il devait se dire "Mais en insistant comme ça, il va finir par me la faire changer d'avis, ce danger ambulant sur deux-roues. Je prévois pour les heures à venir de la roue vrillée en pagaille, du pédalier faussé et du cadre dessoudé. Mon corps-au-pied sensible me ment rarement."

Le sourire revint sur son visage quand il vit Margotte s'accrocher mordicus à son refus de poser ses fesses sur un biclou instable. Je pris celui qu'il me proposa et sortis. La place de la Bourse, grand espace plat et vide à cette heure trop matinale pour l'amstellodamois fripon (nous étions en limite du quartier rouge), se trouvait juste devant le magasin.

- Bon maintenant, tu vas arrêter d'être négative. Tu as de l'espace, personne pour t'emmerder (à part moi), tu vas t'entraîner pendant 1/4 d'heure avec mon vélo, et puis après, tu t'en loues un et on fait ce qu'on avait prévu de faire. Tu as le vélo simple que tu voulais, sans vitesses, sans freins au guidon, ya pas un câble qui traîne, on peut difficilement faire plus basique. Allez ouste !

Margotte se lance, fait 3 mètres, stoppe, redémarre, fait un cercle à peine ovalisé...

- "Tu vois que tu y arrives."

- "Oui mais non, je ne peux tourner que sur la droite..."

- "Arrête de dire des conneries, tu me feras plaisir. Fais des huit, maintenant, et puis après, entraine-toi à passer dans des endroits plus étroits, car leurs pistes cyclables, elles sont pas trop larges. Oui, là, entre le banc et l'arbre. Et puis fais des cercles de plus en plus petits, à faible vitesse, tu ne crains rien, tu peux mettre pied à terre quand tu veux..."

Cette petite révision des notions de base effectuée, elle retourna louer son vélo chez le mec qui en menait toujours aussi peu large, son espoir de revoir son engin en bon état suite à son passage par les douces mains de Margotte étant assez proche de zéro.

- Allez hop, en route, et n'oublie pas que le vélo est roi ici, et qu'il a toujours priorité !

Bon, ce fut dur, très dur, il a fallu que je m'arrête souvent pour l'attendre, j'ai même eu le temps de me faire de petites siestes. Mais enfin on a fait un grand tour dans les îles, dans le Vodelpark, et puis 2 grands marchés de plein air dont les locaux se régalent, et puis le soir, quand on a ramené les bécanes, le loueur a eu l'élégance de ne pas vérifier à la loupe l'état du souffre-douleur-à-roues de Margotte.

Ces Néerlandais sont adorables.

Et de retour en Provence, Margotte m'a demandé de réviser son vélo.

Le début d'une grande aventure sportive et amoureuse ??

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