Blogborygmes

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jeudi 15 mars 2007

Saoul-FifreMarc Bellanger

C'est une honte !

Il n'y a pas une photo des œuvres de Marc Bellanger sur Internet ! À part celle que j'ai publiée sur Blogborygmes, et qui n'est pas sa meilleure. Et à ce sujet, précisons que "la main verte" n'est pas de lui mais de votre serviteur.

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samedi 10 mars 2007

Saoul-FifreDemande à la poussière

C'est la 1ère fois qu'Eliane vient à la maison. Ma fille l'a rencontrée chez une amie, a sympathisé et l'a invitée pour le week-end. Une jeune fille bien polie, cette Eliane, quoiqu'un peu timide. Son père nous l'a emmenée, a un peu tiqué sur nos voitures pouraves, sur le merdier hétéroclite entassé devant la maison et sur ma tronche d'évadé de l'asile, un peu comme Pascal , mais en plus bedonnant et hirsute. Il est reparti en lançant à sa fille un sibyllin "Tu me téléphones dès que tu veux rentrer". Et elle est restée là, silencieuse, les bras croisés sur son sac, sur le pas de la porte.

Je lui dis : "Zoé est chez sa grand-mère, à côté, je vais lui téléphoner et lui dire que tu es arrivée. Je savais que Zoé attendait des amies, mais toi tu n'es jamais venue ici, je me trompe ?"

- "Non". Elle regarde autour d'elle, un peu terrorisée par les piles de revues en déséquilibre, tous les bibelots, les trucs, les outils, les alignements de livres, de statues, de bouteilles, de vêtements, de tableaux, toute notre frénésie, nos tentatives de cacher notre peur du vide... et par notre chienne Caillera qui lui renifle le cul.

Zoé arrive enfin , lui fait la bise et se dirige vers l'escalier, pour monter dans sa chambre.

Eliane ne bouge pas, et demande d'une petite voix : "Est-ce que je dois enlever mes chaussures ?"

Et mon second fils, qui est en train de goûter sur la table du coin cuisine, c'est à dire de se barbouiller la gueule de chocolat chaud à l'aide d'une tartine de pain, et qui n'avait rien dit jusque là, lui lance :

- "Putain, t'as peur de rien, toi ! T'as pas vu comment c'est crade par terre, chez nous ?

samedi 3 mars 2007

Saoul-FifreProjet Couderc

Bon j'explique le jeu de mot du titre car étant de la génération vieux con, je crains qu'il ne soit pas apprécié à sa juste valeur par la génération montante, faisant allusion à une personne décédée et oubliée de la mémoire des Hommes : Roger Couderc, un journaliste sportif spécialisé en rugby, qui a quand même sévi à Stade 2, ce qui ne nous vieillit pas trop, puisque l'émission existe toujours. Certains affirment qu'il était tellement vieux qu'il avait été marié à Simone Signoret qu'on appelait "La veuve Couderc" pour cette raison, mais ce sont des méchants jaloux du beau corps des sportifs

En fait, Couderc est un nom très courant du centre de la France, car dans ces contrées reculées où la culture a du mal a se faufiler, c'est ainsi qu'on appelle une de ces inventions géniales de paysan, bien gambergée, pratique et économe d'énergie et d'effort. Ha c'est pas un de nos énarques qui aurait imaginé le couderc ? Bien trop efficace, le couderc ! Ça marche tout seul, c'est un peu le mouvement perpétuel qui n'existe pas, paraît-il, que moi qui n'étais pas scolaire pour un sou, je dis que c'est la Vie, tout simplement, le mouvement perpétuel !

J'ai jamais vu la Vie se mettre en grève ou en arrêt maladie, et pourtant je la quitte pas des yeux.

Le couderc, en fait, j'accélère un chouia car votre impatience est palpable, ho mais ho, on est pas payé aux pièces, sur Blogborygmes, on prend son temps, on le fait même durer, par plaisir, et puis si je vous raconte pas l'histoire du couderc cette fois, et ben ça sera le mois prochain, on va pas se prendre la tête entre les mains pour une bêtise pareille ?

D'un autre côté, j'ai rien d'autre de prévu, alors ?

Donc le couderc, mais j'aurais déjà fini si vous ne m'interrompiez pas tout le temps, c'est un verger, mais ce n'est pas qu'un verger, il est accoté à la ferme, ce qui est bien pratique pour qu'on ne te vole pas tes fruits, et puis un verger, il faut le désherber pour éviter la concurrence avec les mauvaises herbes, alors ben on le clôture avec du grillage à poules et on lâche de la volaille dedans, et qu'est-ce qu'elle fait la volaille, et bien elle mange l'herbe, elle mange la vermine, elle mange les œufs de mouches, et les fruits véreux qui tombent, et qu'est-ce qu'il lui faut d'autre, au verger, et bien oui : de l'engrais, et les fientes des poules, c'est-y pas bon pour les arbres ? En pratique, on lâche dans le couderc tous les animaux dont on dispose, les cochons, le cheval, la vache... Il est facile de les rentrer le soir puisque les portes du poulailler, du cochonnier, etc, donnent directement dans le couderc. Il est connu que les bêtes ne mangent pas leurs "refus", c'est à dire l'herbe qui a poussé sous leurs propres excréments, par contre ils ne rechignent pas à bouffer les refus des autres espèces, ce qui fait qu'avec pleins d'animaux différents élevés ensemble, il n'y a pas de refus...

Le couderc, c'est l'intelligence pré-énarchique, d'avant le haut fonctionnaire borné bruxellois européen, c'est l'exact contre-pied de la spécialisation, du recours aux traitements onéreux, aux engrais chimiques qui engraissent surtout les actionnaires des multinationales qui les commercialisent. Un exemple : les insectes piqueurs, prédateurs, vecteurs de maladie qui obligent l'arboriculteur "moderne" à des 20, 30, 40 traitements annuels, le propriétaire d'un couderc bien mené n'en entend pas parler. Où ces insectes hibernent-ils ? Au pied des arbres, la plupart n'étant pas très équipés pour les grandes distances, et au pied des arbres, qui les attend de patte ferme ? Les Jimmy Hen-dricks de la gratte, l'œil aux aguets et l'appétit féroce !

Vous l'avez compris, je rêve d'un couderc depuis longtemps. Le billet d'Ophise et celui (maladroit) qu'il m'a inspiré, ont peut-être été déclencheurs. Comme il reste encore quelques jours pour pouvoir planter des "racines nues", j'ai filé chez mon pépiniériste et je lui ai pris figuiers, pêchers, jujubiers, abricotiers, cerisiers, pruniers et les ai mis en terre et arrosés dans la foulée, car le racine nue sèche assez vite. Me rappelant la galère que ça avait été pour protéger nos amandiers des lapins, j'ai frappé un grand coup d'entrée. C'est pas qu'il nous reste trop de lapins avec les maladies qu'ils attrapent, mais un seul peut faire beaucoup de dégâts. Il me restait des drains d'un vieux chantier (tuyaux de PVC de 100, fendus latéralement), je les ai coupés en morceaux de 60 cm de long, et les ai enfilés sur les arbres (de simples tiges, à cet âge...). Je suis tranquille pour un moment.

Il reste plus qu'à mettre en chantier la clôture à poules, et leur maison.

Vivement la retraite !