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mercredi 30 juin 2010

Tant-BourrinChoeur d'école

Cela faisait plusieurs semaines déjà que Tant-Bourriquet répétait. Un long travail initié en classe qui se poursuivait à la maison, où il nous chantait, non sans fierté, les chansons apprises pour le spectacle. Des chansons aux paroles compliquées et aux mélodies subtiles, loin des gentilles alouettes ou des petits navires, signées par des noms illustres : Bach, Rameau, Grieg…

Et vint la grande soirée, celle du spectacle, dans un grand auditorium. Car il s’agissait bien de cela : monter tout un spectacle, en collaboration avec le Conservatoire de la ville, pour initier les enfants des écoles aux joies de la musique. Et en même temps, j’imagine, c’était une bonne occasion d’offrir aux jeunes élèves musiciens du Conservatoire un vrai concert devant près de 200 personnes, car inutile de préciser que tous les parents des élèves choristes des cinq classes concernées étaient là, nous les premiers.

Imaginez plutôt : un vrai petit orchestre, moyenne d’âge comprise entre douze et quinze ans, et un chœur de plus de cent enfants, moyenne d’âge autour de sept ans…

Inutile de préciser qu’à l’écoute du résultat de toutes ces semaines de labeur, je bichai comme un pou et que Tant-Bourrine pouai comme une biche !

En voici un extrait, d'une piètre qualité d'enregistrement hélas, la direction du Conservatoire ayant étrangement refusé que j'installe dans la salle ma console d'enregistrement de trois tonnes et que je place un microphone devant Tant-Bourriquet.


La chanson de Solwejg

(Edvard Grieg)


Téléchargeable directement ici



C'est-y pas mimi tout plein ? Moi, je fonds d'amour... Que c'est beau, la fraîcheur et l'innocence !

Bon, à part ça, si un producteur est intéressé, qu'il m'envoie sa proposition de contrat directement par mail. Je prends 10%.

jeudi 24 juin 2010

AndiamoUn bel endroit

Paris, gare de Lyon : 9H15… Aix, TGV : 11H45… Sans commentaires !

En moins de trois heures, on change d’univers. Départ sous la grisaille, une arrivée en fanfare sous le grand mistral qui nous a débarbouillé le ciel.

Et notre bon Saoul-Fifre qui nous accueille, catogan au vent, comme Crin Blanc, le cheval camarguais !

Départ en fourgon pas mortuaire, mauvaises langues ! Un peu plus tard, nous découvrons le mas bâti sur un petit coteau, devancé par une terrasse couverte d’une jolie vigne. Une immense table prête à accueillir de nombreux convives, de part et d'autre de nombreuses chaises : on devine la maison « ouverte » !

Sur le seuil, Margotte est là, tresses au vent, décidément quel mistral ! Un large sourire, embrassades, ma femme qui est très réservée habituellement déclare : on se tutoie ?

- Oui, bien sûr, répondent en chœur nos hôtes.

Je pense que la famille a été vaccinée avec un flacon de « bonne humeur », sinon comment justifier la jovialité de leurs enfants ?

Tout le rez-de chaussée n’est qu’une immense pièce ! Où trône un magnifique poêle Flamand blanc, orné de quelques jolis motifs.

Nous sommes alanguis sur le canapé, anisette en main (origines obligent !). Puis le couscous « façon la Maman » avec une pointe de cannelle… Dé li cious !

Je ne vous ai pas dit ? Dans un des coins de la pièce, il a mis (pour m’impressionner) des étagères remplies de bouquins, il y en a plus d’un millier assurément. Renseignements pris, il les a acheté au mètre ! Mais oui, pour m’ en foutre plein la tronche, tu penses comme je suis resté scotché, un mec qui a échappé à deux guerres !

L’après-midi, visite aux biquettes, puis aux chevaux, dont un pur sang Arabe d’une beauté…. Une encolure très fine, les antérieurs droits comme des « I », la robe « truitée » magnifique.

Un peu plus loin, deux ânes gris, des provençaux, comme dans la chanson d’Hugues Aufray. Et enfin : le lama ! Je ne l’ai pas vu glavioter ! Lui pas fâché, lui pas faire ainsi !

Le soir, quelques amis sont venus, viticulteurs tous les deux ! Goûte mon vin, goûte celui-là, et tiens encore un autre… Je tâte, je fais rouler le nectar dans ma bouche, encore une lichette, et le dernier avant d’aller s’coucher… AH ! C’est autre chose que le champomy !

Ses potes : des personnages dignes d’un bon Pagnol !

Le gros chien qui sommeille, habitué qu’il est aux longues veillées. On sent le vieux sage, il observe, se secoue la tête, puis pépère referme les yeux et roupille !

Les étoiles brillent très fort lorsque nous allons nous coucher, la tronche un peu étoilée, mais point de volant donc : vos gueules les mouettes, j’veux rien entendre !

Le lendemain, visite au village voisin haut perché, d’où l’on domine toute la vallée verdoyante… Merci Monsieur Craponne !

Encore une belle journée, puis le départ ! Mon épouse et moi sous le charme d’un tel accueil… Merci Margotte, merci Saoul-Fifre et les enfants !

vendredi 18 juin 2010

Saoul-FifreVibrant hommage

Le grand-père de Margotte était chiffonnier, ferrailleur, enfin, récupérateur de peaux , de laine, de métaux divers, de tout ce dont on se débarrasse mais qui, regroupé, trié, nettoyé, finit par avoir de la valeur. Dans le cas du susdit pépé, son affaire de retraitement durable marcha si bien qu'il put assez rapidement en faire travailler d'autres à sa place puis prendre sa retraite à un âge qui aurait mis un Fillon ou une Parisot dans une fureur noire.

Cet exemple familial proche a marqué Margotte du noble sceau de la poubelle utile. Et moi également, par jeu d'alliance, par osmose, par contamination, belle-filiation, que sais-je, mais le mal m'a frappé moins profondément qu'elle, soyons honnêtes et reconnaissons-le. Nous partons par exemple la famille au complet dans le fourgon plein comme un œuf. Ben, elle poussera à intervalles réguliers de petits cris aigus intempestifs car elle aura vu un "encombrant" au bord de la route. Hiiiiii un clic-clac, freine !! Aaaaahhh là, un buffet en formica, arrête-toi !

Bien sûr, je me garde d'obtempérer. Un instant déboussolé par l'expression souffrante de son manque, je reprends la maitrise de mon véhicule et poursuis notre route.

Toujours est-il que notre réputation est faite dans le canton et que plein d'amis, mais aussi beaucoup d'ennemis, viennent déposer des cartons chez nous plutôt que de les porter directement aux bordilles ou dans les conteneurs de récupe. Le dernier en date, un ami de mon fils, m'a déposé d'autorité 5 cagettes de "livres" pourraves au milieu du salon en me disant : "Tu jetteras ce qui ne te plait pas". Tri effectué, la moitié de gardable seulement !

Mais au milieu de ce fatras poussiéreux, je ne ratai pas un prospectus des années cinquante, qui, sous couvert d'informations sur la consommation électrique de divers engins, listait exhaustivement tous les gadgets qu'il était possible de brancher chez soi. La Fée Electricité venait de toucher de sa baguette magique la moindre masure dans les campagnes, et il convenait de faire consommer du jus à tout ce brave monde.

Quand mon œil abasourdi, si vous me permettez cette audace sémantique, se posa en bas de ce feuillet :

Oui vous avez bien lu : ils essayent d'appâter la ménagère de moins de cinquante ans, ma mère, quoi, à l'époque, en lui garantissant qu'un vibro-masseur ne con-somme pas plus de 60 watts !

Là, elle peut con-templer le modèle de luxe, tout inox. Le fil de branchement permet de récupérer l'engin in extrémis, au cas où...

Et là, elle dispose d'un dessin explicatif, d'une espèce de mise en situation, d'un mode d'emploi sommaire d'où il appert clairement que cet intéressant appareil a un effet décontractant et procure la banane à ses usagères.

Tout ce qu'on peut trouver et apprendre, dans une poubelle ? ! ? !

samedi 5 juin 2010

AndiamoLes sept îles




C’était un îlot de verdure, situé en banlieue parisienne, à Montfermeil. Bien après Cosette et les Ténardier, et bien avant les cités HLM qui ont défiguré nos banlieues.

Gamins, on s’y rendait à vélo, il fallait une heure environ pour y parvenir et, juste avant, la belle récompense : la côte de Montfermeil, un raidillon escarpé tout droit, mais vachement pentu… DEDIEU !

J’avais les muscles en long ! Un peu comme les araignées... Souvent, j’ai terminé l’ascension en poussant le vélo. Après tant d’efforts, on arrivait aux sept îles : un étang avec, disséminés sur toute sa surface, sept îlots plantés d’arbres et envahis par les herbes folles.

On pouvait louer une barque pour pas bien cher. En se cotisant, on arrivait à trouver assez de monnaie pour s’offrir une heure de location. Une heure au cours de laquelle nous étions tour à tour le pirate des sept mers ou Robinson Crusoë, selon l’humeur et l’idée du moment.

Parfois et par chance, on arrivait à attraper une grenouille. Au bout d’un certain temps, on la remettait à l’eau : imaginez la tronche du bestiau qui était passé de main en main pendant plusieurs minutes ! Même sa mère ne l’aurait pas reconnue !

La notre de mère devait sans doute avoir beaucoup de mal à nous identifier également quand, en fin d’après-midi, on rentrait au bercail, crottés, mouillés, en sueur, avec un appétit d’ogre.

Près de cet endroit, il y avait trois guinguettes (et oui, autre temps...) : le Tivoli, le Coq hardi et surtout le "BALAJAN". Un peu plus vieux, nous n'y allions plus à vélo bien sûr, mais à Vespa ou à moto.

Généralement, on s’y rendait le dimanche après-midi. On ne payait pas pour entrer, seulement aux inter-danses : entre une série de tangos, de rumbas, ou autres slows, il fallait s’asseoir autour des tables (vissées au sol ainsi que les bancs, car certains jours ils avaient une fâcheuse propension à voler !) Alors le loufiat passait entre les tables, prenait la commande et faisait casquer, un peu cher pour mes pauvres finances, mais ça payait le ticket d’entrée.

Afin de ne pas raquer, dès la dernière mesure achevée, on s’éclipsait, traversait la rue, et l’on se retrouvait au Tivoli ou au Coq hardi. Rares les fois ou les inter-danses correspondaient, ainsi on gambillait à l’œil tout l’après midi.

Bien, mais toutefois ça n’est pas évident d’emballer dans de telles conditions !

Quand, par chance, on arrivait à "lever" une jolie fiancée, nous l’emmenions faire un tour de barque aux sept îles, toutes proches… A nous les mimis humides à l’ombre des grands saules ! On rentrait le soir avec la vague promesse d’un rencard pour le samedi suivant, et la tête pleine de joyeux souvenirs pour la semaine en usine.

C’était un peu- et ça ne vous a pas échappé - "les enfants du marais", l’excellent film de Bertrand Tavernier. Autrefois, dans nos banlieues, il subsistait des îlots de verdure, des endroits où il faisait bon passer les dimanches.

Quand j'étais encore "consommable", il subsistait encore pas mal de ces "guinguettes". A Nanteuil-lez-Meaux, Gournay, Nogent-sur-Marne, et sans oublier la butte Pinson à Pierrefitte.

C'était le dimanche après-midi que j'y allais : le samedi soir, je préférais les "dancings" de la capitale, à l'ambiance plus feutrée, aux slows à la guimauve, propices à la "roucoule" !

Des petits guinches, ces guinguettes, dans lesquels le billet d’entrée était à un prix raisonnable, les filles seules ne payaient pas. Malins les tauliers, elles servaient "d’appât", en tout bien tout honneur, aux requins qui, eux, casquaient !

J’y suis repassé récemment… En lieu et place : des grandes enseignes, avec leur cortège de parkings, et de sacs roulant sous la brise légère, qui autrefois ridait la surface de l’étang aux sept merveilles.



Je serai absent au moment de la parution de ce ch'tiot billet. Si vous me faîtes le plaisir de laisser des commentaires, j'y répondrai dès mon retour. A moins que je trouve un ordi. à ma disposition...