Blogborygmes

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lundi 19 septembre 2005

Saoul-FifreLa Grand-messe de onze heures

Hier, nous étions Dimanche, et je me suis donc rendu à la messe. J'entend d'ici le Tant-Bourricot soupirer : "Le souf' a encore pété les plombs..." Et bien non, très cher, ma tête est pour quelque temps encore en équilibre stable sur mes épaules, et je te répète avec force que je serais vraiment malheureux comme les pierres s'il m'arrivait de rater une seule fois ma messe dominicale.

J'aime aller à cette messe car l'on y communie aux deux espèces. Ce n'est pas de ces eucharisties non démocratiques où l'on doit se farcir, la gorge sèche, le spectacle d'un curé se sifflant son ciboire en suisse. Les croyants présents sont invités à concélébrer "de bibu" le miracle de la transsubstantiation. Il est grand le mystère de ces foies, imbibés, ramollis par l'alcool, et remplissant pourtant leurs fonctions ! Et l'hostie ! Non seulement ce n'est pas de ce pain azyme pas franchement catholique, c'est du vrai pain, fraîchement sorti du four, mais il est creusé en forme de fougasse, et garni avec plein de bonnes choses, de la sauce aux oignons de pissaladière, de la ratatouille... Et le sermon, peuchère, il n'y en a pas qu'un, on se relaie, on fait des concours de discours !

J'arrive en avance, car ce n'est pas poli de déranger ses frères crétins quand la messe est commencée, et pourtant j'ai bien l'impression que tout le monde est déjà là, les enfants de chœur, les enfants de marie, réunis autour de la sainte table. Je dépose le baiser de paix sur toutes les joues, et un plateau de fromages de chèvres de Margotte au centre de la table. Les burettes sont déjà alignées, débouchées, et comme la chasse est ouverte, le tableau du matin est exposé, faisans, perdreaux, lapins, et chacun des fidèles repartira avec sa pièce de gibier à cuisiner.

Notre hôte, notre officiant, notre maître de cérémonie s'est levé très tôt pour faire chauffer le four à bois, et la veille, a pétri assez de pâte pour rassasier tous les pratiquants habituels. Il s'affaire autour de la grand bouche brûlante, surveille le thermomètre, recentre les pains avec sa longue pelle. Il trouve quand même le temps de surveiller la vacuité des verres, de refaire les niveaux... L'unanimité se fait dans la petite communauté : le sang du christ de cette année est un sacré millésime ! Il est festif, chaud, avec un très net goût de fraise, comment du raisin peut-il se transmuter en fraise ? Encore un miracle bien réel que la science refusera d'entériner...

La conversation (et nos têtes) se mettent à tourner autour des souvenirs des vendanges et de la vinification de l'année dernière. Ces journées de travail intense, gai, convivial, avec toujours cette pointe d'angoisse, toujours la même : le vin sera t-il bon cette année ? À la grâce de Dieu... Depuis que j'aide (je ne suis qu'apprenti initié) tous ces adeptes de Bacchus, une qualité extraordinaire a toujours été au rendez-vous, qui nous permet de ricaner peu charitablement de la plupart des Bordeaux et autres Bourgognes. Ils savent faire un vin entièrement naturel. Même le soufre, accepté en agriculture biologique, est proscrit par ces grands prêtres de la vigne, descendants du vieux Noé.

Le pain est cuit à point, notre hôte nous met de force 2 boules à chacun dans les mains, quelques bouteilles pour tenir jusqu'à Dimanche prochain, les chasseurs distribuent leur gibier...

"Bon, alors, tu nous téléphones quand tu veux vendanger ?"

"Et vouaille !"

Ite missa est.

samedi 17 septembre 2005

Saoul-FifreAnne O'nimes

Ce soir, je vais vous parler d'Anne. Mais si : Anne O'nimes, celle qui a fait toucher les épaules par terre "to the Queen Elisabeth, herself" lors du quizz sur les paroles de tubes français...

Ha, toujours sur le même sujet, j'ai une histoire, je vous demande la permission d'ouvrir une parenthèse ? Alors, voilà, ça se passe en Angleterre, y a deux carrosses qui s'engagent sur un pont et qui se retrouvent coincés au milieu car c'est trop étroit pour deux carrosses.
Le premier cocher crie : "Place, place ! Arrière sans délai, et nous laissez passer !!"
Le 2ième cocher monte le ton : "Oncques ne vit reculer mon maître, le duc de Gloucester, même au plus fort des combats !"
Le premier descend de son carrosse, va vers l'autre cocher, le chope par le colback, le tire jusqu'à son véhicule, ouvre la porte, et à l'intérieur, il y a la reine Elisabeth, bien pomponnée et souriante, comme à la télé...
Et son cocher qui la montre et qui hurle sous le nez de l'autre : "Et cà !? C'EST DE LA MERDE, PEUT-ÊTRE ???"

Bon, Anne, c'est une vraie fille de la vraie vie, et y a très peu de temps qu'elle a un ordinateur, et sa connexion internet est encore plus récente. Alors, on peut pas dire qu'elle soit trop à l'aise avec le clavier. Elle sait aller sur blogborygmes, mais n'a pas encore trouvé où cliquer pour laisser un commentaire. Et puis elle est pudique : ça la gêne d'écrire des mots que des tas d'inconnus vont pouvoir lire. Elle a réussi à aller sur les analectes, on ne sait comment, pour télécharger le fichier son, mais n'y est plus jamais retournée. Elle m'écrit. Ça, elle sait faire, puisqu'il suffit de cliquer sur "répondre" dans un de mes mails. Elle a écrit à Elisabeth. Elle s'est fait aider pour le 1er mail, et puis, après, elle à cliqué sur "répondre" pour les autres.

Voilà ce que ça donne en pratique : pour mon quizz, elle m'a envoyé les réponses au fur et à mesure qu'elle les trouvait, cocagne, c'était le mode d'emploi, je transmettais les résultats sur le blog, impec !

Pour le jeu chez Elisabeth, j'ai tout de suite senti que ça lui posait un problème d'aller "dans l'inconnu". Elle avait pourtant vachement envie de jouer ! Premier mail :

-  Help ! Je crois que je ne suis pas arrivée à envoyer . Anne
Bon, je lui explique, et tout... Deuxième mail :

- J'ai un truc qui merdouille . Anne
Finalement, je lui copie l'adresse mail d'Elisabeth dans le mail (il suffit juste de cliquer dessus), troisième mail :

- Zut , je viens de lui faire partir un mail. Je pensais aux Beatles pour la 6  mais ils ne sont pas trop français. Tiens moi au jus. Anne
Je lui assure que ça n'est SÛREMENT pas les Beatles.

- Elisabeth m'a répondu !!!! Anne
On dirait que la machine commence à tourner...

- Je ne crois pas que j'arriverai à mieux ce soir. Je suis fatiguée. On verra demain bises à tous  Anne.
Visiblement, Anne se passe tous les débuts de sa collection de 45 tours, ce qui me semble une technique prometteuse...

- Dans la 4 j'entends le mot ritournelle ? En plus j'ai des navets à repiquer : c'est mal barré ! Anne
La tension monte.

- Suis fatiguée, je vais me coucher. Pour le jeu ; je rame complet ! pourtant la 4 ; je suis sûre de la connaitre ;Tant pis , bonne nuit à vous ! Anne
Le stress aussi.

- Je n'écrirai plus à Elisabeth qu'à coups sûrs. J'en ai marre de me ramasser. Anne
La confiance en soi en prend un sacré coup, il faut dire que Tant-Bourrin (avec son plug-in google traficoté) a 18/20 !

- Est ce que TB a fini ?  ça me permettrait de ranger tout mon bordel . Anne
J'imagine bien tous les vinyles sortis de leur pochette, éparpillés dans le salon... q:-)

- Le jeu est fini ? Quel est le score ? Anne

Les deux derniers mails semblent bien indiquer qu'Anne NE VA PAS sur les Analectes suivre le déroulement du jeu ! Peut-être trouve t'elle chiant de taper l'adresse à chaque fois ? q:-)

Ça va viendre, Anne ! J'y suis arrivu, ya pas de raison que tu réussasses pas ?

mercredi 7 septembre 2005

Saoul-FifreC'est à 300 bornes, Toulouse.

7 à 300 ! Born to loose...

Tiens aujourd'hui, j'ai pensé à toi, Epictete. Je pense souvent à toi, j'ai de nombreuses raisons de penser à toi, mais disons qu'aujourd'hui, j'avais une raison supplémentaire : la secrétaire de la mairie de mon petit village m'a téléphoné hier pour m'annoncer un décès et la cérémonie était ce matin. Hé oui, ça se passe comme ça, chez les ploucs. J'arrive, noir de monde. Comme je ne fous jamais les pieds au village, c'est l'occasion de taper la causette, de voir des gens que je ne vois qu'une fois l'an, pour ce genre de rassemblement consensuel (les morts sont tous de braves types). Ambiance bon enfant, il pleuvait des trombes d'eau, après cet été sec, tout le monde le prenait bien et avait le sourire. Longue queue calme pour aller dire nos mots de condoléances. Les miens furent brefs :

- "je pense à t'apporter tes amandes, Nicole..."

Et je sors de l'église. Je me faisais une joie de suivre le cortège sous la pluie, un peu comme dans la chanson de Brassens (sans refrain) "La marche nuptiale" :

Voilà la pluie qui tombe en pesant bien ses gouttes,
comme pour emmerder le mort, coûte que coûte.

J'étais un des derniers sur la place et je commençais à me dire :

- "la pluie leur fait bien peur, à tous ! On va être déguns à suivre le corbillard.", quand quelqu'un s'approche et me demande :

- "Pourquoi tu restes à te mouiller, grand couillon ?"

- "Hé bé, j'attends pour le cortège ?"

- "Mais il y en a pas, de cortège, moun beu, les croque-morts, ils filent sur Orange..."

- "Ha ouèille ? Ils l'incinèrent, le Claude ?"

- "Et vouèille, c'est comme ça, maintenant..."

Et voilà, mon bon Epictete, comme ils nous privent, sans nous prévenir, de nos menus plaisirs ! Je m'étais préparé spirituellement à une petite visite pédestre au cimetière ( belle vue, d'ailleurs : dominante, bien dégagée), et où ils me la mettent ? Tu l'as dit, tu l'as bien dit, Epictete..., pas autre part !

Je crois que j'ai "Les funérailles d'antan" qui traîne dans un CD. Je vais aller me le reécouter. Et je te conseille d'en faire autant, brave et honnête Epictete !

jeudi 1 septembre 2005

Saoul-FifreJe parle en dormant

Hier matin, avec Margotte, on était de part et d'autre de la table, le plateau du petit déjeuner entre nous, j'avais encore ma forme d'ours car le café était en train de se faire, et elle me dit : - "Ha cette nuit, tu m'as bien fait rire !

Moi :
- "Ourmf ?"

- "Oui, vers 4 heures du matin, je dormais super bien, et tu t'es mis à parler..."

- "Quer quoins mij ?"

- "D'abord t'as dit : << Ah, j'ai une autre mauvaise nouvelle...>>

- "Harf bonrs ?"

- "Alors, je t'ai demandé : << Laquelle ? >>, et tu m'as répondu : << Hé bé, hé bé, on est astreint. >>

- "Astreint ?"

Là, je me réveille un peu, je la regarde, et on part à rigoler comme des bossus en répétant comme des débiles "on est d'astreinte, on est d'astreinte !" Bon, c'est pas qu'on foute rien de nos journées, je les trouve même assez bien remplies, mais c'est vrai que la notion d'astreinte ne nous est pas familière... Alors, j'y dit, à Margotte : - "Et après ?"

- "Ben je t'ai demandé << Pourquoi ? >>, et t'as dit un truc qui m'a bien plu : << Hé bé, hé bé, c'est comme si on envoyait de l'eau par le courrier... >> et puis j'ai voulu savoir << Qui te l'a dit ? >>, mais tu as plus ouvert la bouche...

Ce rêve là aussi, il faut peut-être l'envoyer à Mélie ? En tout cas, si quelqu'un a des lumières sur la signification possible de ce petit poème sorti tout droit de mon inconscient, qu'il ne se gêne pas pour m'éclairer !