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mercredi 29 juin 2011

AndiamoDes ports qui travaillent

Il y a des ports comme ça qui sont devenus des « parkings » pour friqués, des "as-tu vu mon gros barlu ?"... Des ports qui abritent d’énoooormes fers à repasser, munis de moteurs plus que surdimensionnés.

Pour faire quoi ? Rien justement ! Clapoter au rythme des vaguelettes bien noires des ports méditerranéens !

Et puis parfois on appareille…. Mais oui, on se risque jusqu’aux îles de Lérins pour une « partie » ou une partouse, je ne sais pas, je n’ai jamais été invité… Hélas !

Et puis il y a les autres : les ports qui travaillent, ceux qui abritent des chalutiers. Des petits chalutiers, qui pratiquent la pêche côtière, le cabotage, au rythme des marées. Point d’énormes filets de plusieurs kilomètres qui ravagent tout !

Cette pêche « artisanale » n’épuise pas puisque, aux dires de pêcheurs eux-mêmes, le poisson n’est pas rare !

De bons et braves bateaux, qui sortent par tous les temps… Il faut bien manger !

Ils rentrent à marée haute, après dix heures en mer, débarquent leur poisson, les coquilles et autres « dormeurs », puis, comme si cela ne suffisait pas, ils aident encore à la vente, soit directement sur le port, soit dans la belle halle récemment rénovée.

Ce port, que je commence à connaître, se situe sur la côte d’albâtre, ainsi nommée grâce à ses magnifiques falaises de craie blanche, les plus hautes d’Europe (plus de 100 mètres).

Ce joli port s’appelle : le Tréport, le bien nommé !

Là, point d’hôtels avec un grand « H », des petits restaurants bien sympas, à l’image des habitants. Le petit marché, et là, sous vos yeux, une charcutière vous prépare dans un grand récipient, façon plat à paella, une spécialité du crû : les andouillettes cuites au cidre, avec oignons et tout ça qui faut ! Accompagnées d’un joli Sancerre… Pas dégueu !

Flâner sur la digue ou le long de l’immense plage, entendre le ressac roulant les galets… La Manche qui change de couleur au gré des nuages et des marées, passant du gris au vert émeraude, puis un grand coup de bleu quand le ciel se déchire.

Emprunter le funiculaire (gratos au passage) qui vous conduit sur le chemin des douaniers surplombant la mer d’une centaine de mètres. On y aperçoit Criel et ses falaises qui se courbent jusqu’à toucher la mer.

Là-haut, un restaurant abrité derrière des buttes artificielles qui vous mettront à l’abri du vent, car ici quand ça souffle, il vaut tenir ton chapeau !

Dans ce petit restau on vous servira des gaufres, avec un coup de cidre normand…. MMMMH, je ne vous dis que ça !

Pour nous, ça n’est pas bien loin : deux heures et quart de route. Des départementales qui serpentent à travers le pays Picard, en traversant l’Oise et la Seine Maritime.

De jolis paysages verdoyants et vallonnés, des villages aux maisons de briques ou à colombages, toitures d’ardoises ou de tuiles, s’étirent en longueur, c’est le pays Picard….

Autrefois pavées et boueuses, ces routes sont maintenant magnifiques, pittoresques, pas très larges, mais qu’importe, nous avons le temps de savourer et nous le faisons !

Sur les collines, des éoliennes commencent à pousser, leurs pales immenses tournent gracieusement, et il est vrai que c’est moins laid que des pylônes électriques, comme me le faisait justement remarquer Françoise.

J’ai encore dans ma tête les cris des goélands argentés qui suivent le sillage des bateaux, en quête de nourriture facilement pêchée ! Et j’ai dans les yeux la douce lumière de cette côte Picarde.

Ch'tiot crobard Andiamo

Les contemplatifs (en Rital : les desoccuppati)

En balade sur le chemin des douaniers.

(Photos Andiamo 2011)

mercredi 15 juin 2011

BofPermis, prise deux

Si l'immersion en biotope adolescent présente un intérêt certain du point de vue ethnologique, les effets secondaires ne sont pas négligeables. C'est ce qui vous pousse, par une assiduité sans faille, une concentration de chaque instant et la pensée que la satisfaction passagère d'en étrangler un ne vaut pas la peine encourue, à abréger le pensum.....

Nanti donc d'une connaissance quasi parfaite du panneautage et des situations à même d'être rencontrées le long des voies de circulation routière, direction un matin la salle d'examen.

Ce jour là, deux possibilités.

La routine : un examinateur (trice) connaissant bien les lieux, le matériel, doté de sang froid, d'un zeste de détachement voire même d'un peu d'humour.

Ou l'inverse.

Ce fut l'inverse.

Toi tu te mets là, toi t'enlèves ta casquette, toi tu te mets pas là, toi tu vires ta capuche, toi si t'es trop loin de l'écran c'est ton problème, t'as qu'à porter des lunettes. Houlà....

- Euh madame, pourquoi l'écran il est tout flou, tout petit, et en forme de trapèze ?
- Ça j'y peux rien, et de toute façon on voit très bien comme ça. Taisez vous, on commence.

La j'ai commencé à regarder partout pour trouver les caméras cachés, y en avait pas, elle était sérieuse.

On a commencé. Mon voisin était plié de rire : "C'est mon patron qui paie et c'est sur les heures de travail, l'ai raté deux fois, ça fera trois."

Y en a d'autres qui trouvaient pas ça drôle, d'où les cris. Cinquième question elle a craqué, mis le truc sur pause.

- Bon, puisque vous y mettez de la mauvaise volonté, tout le monde se rapproche, et y aura plus d'excuses.

Fini la belle disposition en quinconce, bonjour les têtes qui s'agitent à droite et gauche pour voir autre chose que les nuques des collègues. C'est plus l'examinateur qui donne les résultats, et c'est très bien ainsi : je suis sûr que quelques lascars auraient trouvé logique de lui faire avaler une casquette ou deux.

A la sortie c'était l'émeute, les parents, les moniteurs, la révolte grondait. En tant qu'adulte, donc moins sujet à l'exagération on m'a demandé mon avis sur la séance :

- "Folklorique"....et j'ai éclaté de rire.

Parait que ça a été le plus faible taux de réussite dans l'histoire du code local, ce qui a conduit les autorités compétentes à organiser une séance de rattrapage gratuite en compensation.

Je suis passé voir le moniteur, pour savoir la date :
- Non toi tu l'as. Et lundi tu attaques le stage moto.

Je suis un héros.