Blogborygmes

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dimanche 27 novembre 2005

Tant-BourrinLa vie comme un novembre

Quelques mots de ma soeur sur le répondeur : "L'hôpital nous a appelés. Papa est décédé ce matin..."

Un an déjà aujourd'hui...

Un an déjà que la longue descente de mon père dans les sous-sols de la vie a pris fin.

Je me souviens de ce goût si particulier, mélange aigre-doux de tristesse et de soulagement.

Je me souviens aussi de cette longue, si longue descente qui avait commencé à peu près à l'époque où la vie a pris force en Tant-Bourrine. Notre fils commençait à croître dans son ventre et mon père à décroître dans la vie, d'éclatement de vaisseaux sanguins dans le cerveau en perte de capacités physiques, comme si, par un macabre jeu de vases communicants, la vie de l'un s'était déversée dans l'autre.

Je me souviens de ce mois de septembre 2003, deux mois avant la naissance de Tant-Bourriquet, où tout a failli s'arrêter, de ce nouvel accident cérébral, de ce corps sans réaction, de l'hémiplégie, de cette grise maison de retraite. Septembre noir.

Je me souviens de la première fois où j'ai revu mon père après la naissance de Tant-Bourriquet. L'envie de hurler qui vrille le cerveau en découvrant la mort en marche sur le visage creusé, jauni, où se subsiste aucune expression. Presque méconnaissable. Absent. Je me rappelle que mon père n'était pas vraiment là ce jour-là, les yeux mi-clos, la lèvre pendante. Rendez-vous manqué.

Mais je me souviens aussi de ce jour de mars 2004. Mon père avait un tout petit peu récupéré de ses facultés. Il ne parlait plus, mais je lus la joie, la joie simple, la joie débordante dans ses yeux brillants de larmes, dans son ébauche de sourire quand il vit enfin son petit-fils. Comme un instant d'éternité. Un passage de relais. Court. Si court.

Je me souviens de ce gris mois de novembre 2004. Tant-Bourriquet fêtait son premier anniversaire, et l'on savait que c'était la fin pour mon père. Les reins morts. Plus d'espoir.

Jusqu'à ces mots sur le répondeur.

Novembre sera toujours ce mois si particulier, ce mois qui, dans ses premiers jours, m'aura donné un fils et repris un père dans ses dernier jours...

La vie comme un novembre.

dimanche 20 novembre 2005

Saoul-FifreEt le prof essora III

Troisième volet des devoirs de français de notre deuxième fils. Les premiers tomes sont et

Ce coup ci, le sujet est : "En une vingtaine de lignes , faites le portrait d'une personne de votre connaissance , en mettant en évidence le sentiment que vous ressentez à son égard (admiration-sympathie-amour-haine-dégout...)". N'écoutant que son égo, M. choisit de faire son propre portrait, et, surprise, décroche une note correcte : 13 / 20 ! Je me demande si la prof, malgré la similitude du prénom, a bien compris que M. parlait bien de lui-même ? qB^) Musique !

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mardi 15 novembre 2005

Saoul-FifreLe compartiment de la mort qui tue

Margotte et moi nous sommes fait un long week-end (encore) en Limousin, mais en train. Je préfère, et, à deux, la voiture n'est PAS DU TOUT compétitive... Donc, au retour, on monte dans un compartiment où nos places étaient réservées, et, je sais pas si ce sont les gueules d'enterrement qu'on tirait ou quoi, mais la conversation s'engage sur la Mort avec les 3 femmes déjà présentes.

L'amie.
La première femme prend le train pour aller soutenir son amie d'enfance qui vient de perdre son mari, d'un cancer... Les 2 amies ont eu le même parcours : elles ont connu leur mari quand elles avaient 12 ans, et se sont mariées à 16, et là, elles ont toutes les 2, 27 ans. J'ai imaginé l'importance et la force de l'amitié entre ces 2 pré-ados. Elles sont tombées amoureuses ensemble, ont dû affronter ensemble leur famille, ont connu les mêmes interrogations, inquiétudes de jeunes filles, en ont parlé, et ont décidé de foncer et de faire confiance en leurs sentiments... Et là, après 11 ans de mariage, chacune a plusieurs petits, et un des maris meurt. L'amie abandonne le sien, ses enfants, comme dans la parabole, et va consoler sa sœur en destinée, avec sans doute un peu d'inquiétude : "Ça aurait pu être le mien ?"

La veuve.
Elle est veuve depuis moins de 6 mois, elle ne s'y fait pas, elle ne s'y fera peut-être jamais. Elle nous évoque son "compagnon" avec beaucoup d'émotion. Il était grand, costaud (plus que monsieur, dit-elle en me montrant), il m'appelait en riant "ma moitié"... Elle dit : "On avait fait des projets, on était depuis peu à la retraite, on comptait en profiter ensemble et puis voilà. Les fêtes de Noël vont être très dures à supporter. Il faisait beaucoup de choses à la maison, je suis complètement désorientée. Il est parti, les pompiers sont venus très vite, mais c'est horrible de l'entendre râler et de ne rien pouvoir faire. Le docteur m'a dit qu'il n'a pas souffert, que c'est seulement son corps qui souffrait... La troisième femme lui demande en s'excusant (je sais bien que ça ne remplace pas...) si elle a un animal de compagnie, et oui, elle a un chat.

La mère.
Elle est d'origine espagnole et a eu 7 enfants. On sent qu'elle est courageuse et dure à la douleur. La mort c'est dur, mais la vie aussi, c'est dur, alors ? Mais le plus triste c'est quand même de perdre un enfant. J'ai perdu mon fils avec ma belle-fille dans un accident de moto. Et c'était le meilleur de mes enfants. C'est pas normal. Il est mort et moi je suis encore là. Un mari c'est pas pareil, des fois il vaut mieux s'emmerder tout seul que s'emmerder à deux. Je dis pas ça pour le votre, madame, il y en a des biens. Mais vraiment le plus dur c'est de perdre son fils. J'y pense toujours. Il avait tout pour être heureux et il est plus là. On peut mourir à n'importe quel âge. Même jeune.

Blogborygmes est là pour vous faire aimer le train.

dimanche 6 novembre 2005

Saoul-FifreMerci, Maréchal, et encore merci...

Notre caporal-chef-président à vie, Antenor , envoie à toute personne qui lui en fait poliment la demande, des filets garnis. Qu'est-ce qu'un filet garni ? Et bien, n'ayons pas peur des gros mots, il s'agit d'un colis rempli d'amour. Un concept révolutionnaire, qui, s'il venait à se répandre, pourrait bien transfigurer les rapports humains. Voici la lettre que je lui ai envoyé en retour, en attendant que mon propre filet soit proprement garni. Vive la dictature du filet garni et que ce mouvement fasse boule de neige !

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jeudi 3 novembre 2005

Tant-BourrinSouvenirs, souvenirs...

Un lundi de novembre 2003. Je le revois, je le revis comme l'instant présent, tant chaque seconde s'est tatouée au plus profond de mes circonvolutions cérébrales.

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