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mardi 27 juillet 2010

AndiamoLa colo.

J’avais onze ans, l’âge des chaussettes tire-bouchonnées, des genoux couronnés, des tifs rétifs, surtout les miens frisés comme ceux d’un Rital ! J’avais une sainte horreur du peigne, il faut dire que : démêler des bouclettes… AÏE, AÏE, AÏE !

Cette année là mes parents décident de m’envoyer en colo !

Rendez-vous pris avec les services compétents de Drancy, visite médicale et tout le toutim. Sérieux les vacances : on ne badinait pas avec la santé !

Le verdict tombe : il est un peu nerveux le garenne, l’air de la mer ne lui conviendrait pas ! Tiens… Pourquoi ? Par contre Doulaincourt (Haute-Marne) fera parfaitement l’affaire.

Début Août, nous voilà tous rassemblés place la mairie, ma mère, mon père absent : il travaillait, pendant ses vacances afin de nous envoyer au grand air. Ma sœur, mon frère, présents pour les « adieux » au petit frère, ils s’étaient cotisés afin de me donner quelques sous pour mes dépenses de première nécessité.

Tu penses dans des régions aussi reculées, pas sûr qu’il y ait de quoi survivre, alors il valait mieux prévoir… Adorable fratrie, toujours prête à en découdre, mais devant l’adversité : un pour TOUS !

Deux énormes autocars nous attendaient, fumants, pétaradants, le gas-oil bien odorant… Ca sentait déjà les vacances ! J’ai lu dans un ouvrage fort bien ficelé, traitant de la grande et la petite histoire de Drancy, que les premiers départs vers ces colos, s’étaient faits à bord des bennes à ordures !

Non pas les camions fermés avec système de compactage, comme les engins d’aujourd’hui. Mais de simples camions-bennes, qui pour l’occasion avaient été lavés puis désinfectés. Des bancs de bois (sans doute fixés ?) Sur lesquels les colons s’asseyaient bien sagement.

Non mais vous voyez ça aujourd’hui ? Il est vrai que les routes étaient quasiment désertes, les véhicules pas très rapides, transmission par chaînes latérales, j’en ai connu, mais oui… Le (a) premier(e) qui gueule : dinosaure, je le(a) bouffe !

Derniers bisous, la p’tite larmichette que l’on essuie bien vite… Una lacrima su l’viso. Et en route !

La joyeuse ribambelle, quel raffut ! Tous les mômes chantaient : biblitower, biblitower, bibli. C’est du moins ce que je croyais comprendre, une cinquantaine de braillards qui gueulaient à tue-tête : plus vite chauffeur, plus vite chauffeur, plus vite… Sur l’air des lampions, va comprendre les paroles ? L’air par contre, ça allait

Après plusieurs heures, moult arrêts pipi, nous arrivons.

Un grand bâtiment en forme de « U » à gauche les filles, à droite les garçons, au centre le réfectoire.

Petite collation, puis distribution des vêtements, chemise écossaise pour les garçons comme pour les filles, shorts bleu marine, pour tout le monde.

On nous présente notre mono, un grand gaillard un « vieux » de 25 ans environ, mais quand tu as onze ans, vingt cinq c’est : PFOOOU ! Il se présente :

-Je m’appelle Jacques, puis à tour de rôle nous déclinons notre petit nom.

Il y avait un rituel, avant chaque repas nous restions debout et nous chantions, je m’en souviens encore :

-Bon appétit le matin n’est pas signe de chagrin

Il faut boire et bien manger

Pour avoir bonne santé

Le midi c’était : Bon appétit le midi n’est pas signe de dépit. Enfin le soir : bon appétit le soir n’est pas signe de … Désespoir : Gagné !

Ca avait le mérite de calmer un peu les enfants, la nourriture était excellente, j’ai gardé un très bon souvenir de ce réfectoire.

Les douches… Prises en commun bien sûr, une rampe avec de multiples pommes vissées à même le tuyau. Tout l’monde à poil, et là SURPRISE : un de nos potes avait du poil au-dessus de sa quéquète !

Non mais tu te rends compte ? Une touffe toute frisottée, nous vachement surpris, avec nos bouts d’mastic, collés comme ça, et lui…. Passée la première fois, nous n’avons plus fait gaffe.

Bien longtemps avant nous, les colons avaient construit un village, plusieurs maisonnettes en rondins de pins, ce village s’appelait : « CETANOULAVILLE ». La plupart de nos activités s’y déroulaient : jeux de piste, balle aux prisonniers, etc…

Ceux qui sont allés en colo le savent : dans chaque colo il y a à proximité : la maison du pendu, ou bien la maison hantée ! Mes enfants qui ont goûté les joies de la colonie, me l’ont rapporté, pour eux c’était : la maison de l’albinos ! Bien sûr pas plus de pendus, que de fantômes, et pas plus d’albinos que de cœur dans la poitrine de ton banquier !

Un soir au cours du séjour, une grande chasse au Dahut était organisée. Qui n’a pas, armé d’une casserole et d’un bâton en guise de tambour, carillonné de longues minutes ? Tenant un sac à portée de main afin de saisir le mythique bestiau ? Hein qui ne l’a pas fait ?

Quelle patience ils avaient ces monos, douze « turbulents » à surveiller. Le jour ou nous sommes allés à la pêche ! Il a passé l’après-midi à démêler les lignes, nous sommes rentrés bredouilles bien entendu.

L’un de ces monos était un grand noir, avec une jolie voix de basse, parfois il nous chantait : old man river… Putain j’en avais des frissons ! C’est bien sûr là que j’ai commencé à vouloir jouer de l’harmonica, un engin tout mâchouillé prêté par un copain, sur lequel je m’étais efforcé de jouer : étoile des neiges, ne vous marrez pas à l’époque c’était un tube. Tout ce que j’ai réussi à faire : me couper les lèvres.

Le mois écoulé, moins gai le retour. Les échanges d’adresses entre copains, auxquels on n’écrira jamais. L’arrivée sur cette même place de la mairie, mes parents ma sœur, mon frère m’accueillent, c’est bon de les retrouver, la larmichette, laisser de si bons copains… Un véritable crève-cœur !

Mais un souvenir tenace… C’était il y a soixante ans… Déjà !

Mon épouse avait également goûté aux joies de la colo, et nous en avions gardé un tel souvenir, que nous y avions envoyé nos enfants également. Il faut croire que le virus est transmissible, car mes p'tites fillotes partent également en colonie, et en sont ravies ! Il faut dire que c'est une excellente école de l'apprentissage de la vie en société.

Je serai absent au moment de la parution de ce billet (je repars en vacances !) Si vous me faites le plaisir de laisser un commentaire, j'y répondrai dès mon retour... Merci.

mardi 6 juillet 2010

AndiamoOn est les champions !

A l’heure du camouflet que nos très chers payés de feignasses de fouteux nous ont infligé, je voudrais vous entretenir d’un sujet qui me tient à cœur.

Je pratique le modélisme « avions » depuis pas mal de temps, et en ce domaine la France n’a pas à rougir, loin s’en faut ! Ainsi, au mois d’Août 2009, se déroulaient au Portugal les championnats du monde F3A.

La F3A est la discipline reine du modélisme : le 100 mètres en athlétisme, la descente en ski ou le 100 mètres nage libre en natation.

Il s’agit, à partir de modèles s’inscrivant dans un carré de 2mètres x 2 mètres, motorisation libre, de réaliser des figures acrobatiques suivant un programme imposé.

Ces modèles s’appellent des MULTIS. Pourquoi multis ? Car ils sont capables de passer toutes les figures de la voltige aérienne : multi-figures.

Debout et : Marseillaise !

La France a obtenu 2 médailles d’or, plus une d’argent ! Carton plein !

1) Christophe Paysant-Leroux. Médaille d’or (champion du monde pour la cinquième fois !)

2) Benoît Paysant-Leroux, son frère. Médaille d’argent. Il s’entraîne dans le club dans lequel je pratique mon activité.

3) La France championne du monde par équipe, seconde médaille d’or !

Ça n’a pas fait de bruit dans le Landerneau sportif ! Ces braves garçons ne sont pas rémunérés, ne logent pas dans des 5 étoiles, ils sont adorables, serviables, humbles et modestes.

Ainsi, Benoît est le premier à aider, et il faut vraiment le savoir pour se rendre compte qu’il est vice-champion du monde, tant il est réservé !

D’autre part, dans mon club, nous avons aussi le bonheur de compter parmi nos membres Laurent Lombard, champion de France hélicos !

Quelle leçon de modestie également, nos feignasses de FOUTEUX feraient bien d’en prendre de la graine.

Je ne voulais pas trop z’ en parler car je sais combien le modélisme reste une discipline confidentielle.

Pourtant, tous ces champions passent des heures et des jours à s’entraîner par tous les temps.

Eh oui, me confient-ils, car lors d’un championnat, ils doivent faire face aux conditions météo... pas toujours très favorables !

Donc un petit cocorico, il y a tout de même des gens qui font leur boulot et le font bien, et ce sans tambours ni trompettes…

Je viens de terminer ce petit billet ce jeudi 24 juin, il fait un temps superbe à Paris, je reviens du terrain, j’ai volé tout l’après-midi, des beaux vols, si, si, si, et quand moi je vole bien : tout le monde vole bien !

Était présent un copain il est pilote de ligne, il a en charge des A 320, il effectue des vols à destination de l’Amérique du sud, voilà un garçon simple, gentil, pas bégueule du tout.

Était également présent Benoît, le vice-champion du monde ! Nous avons bien ri, il m’a raconté avoir « piégé » une dame, lui faisant croire que c’était elle qui pilotait, alors que, caché un peu plus loin, c’était son frère (le champion du monde) qui pilotait réellement le modèle ! On peut être un grand champion, sans se prendre la grosse tête.

Ce club, c’est avant tout une équipe, des anciens, des très jeunes, des ouvriers, des cadres, des pilotes, il y a de tout, des champions, et des modestes pilotes du dimanche comme votre serviteur.

Mais là, point de classes ni de castes : des modèles coûtant des milliers d’euros à des modèles beaucoup plus modestes, mais tous réunis par la même passion, faire voler… Le pied !

Être ensemble et se marrer un bon coup, une équipe, un club, c’est cela et rien d’autre !



Le "YAKA" mon multi, ma moitié située derrière l'appareil mesure 1m68 (ceci vous donne l'échelle) 1m92 d'envergure moteur 15 CC 2 temps, 4,5 kgs



Le plein est terminé (celui du modèle et non celui du pilote)... Mauvais esprits !



Je suis "prêt" ouistiti !



Trajectoires tendues, ça vole sacrément bien un multi, pas vicelard pour un rond !



Concentration maximum, il évolue à plus de cent km/heure tout de même !



Un space walker que j'ai construit il y a pas mal de temps : 2m20 d'envergure, moteur 18 CC 2 temps. 4,5 kgs, il a soif le garenne... Une petite gorgée !



Mon copain S. présente un "mustang P 51" 1m82, près de 5 kgs, moteur 15 CC 2 temps, je l'ai construit il y a quelques années déjà.



Un autre petit multi... Mort au champ d'horreur ! Eh oui, ils "redescendent" très bien tout seuls, le père Newton avait bien raison... Hélas !

La Dame derrière mesure toujours 1m68, et ma p'tite fillotte cherche sans doute la souris verte !



Enfin un "Ryan Pt 22" ces avions servaient d'avions école sur la côte ouest des États-Unis dans les années 30. Ce modèle que j'ai construit également, mesure 2 mètres d'envergure.


Pour ceux que ça intéresse je vous ai joint une vidéo de Christophe notre champion dans ses oeuvres.

Sur cette vidéo, il pilote un "grand modèle" (V G M : voltige grands modèles) environ 18 kgs ! C'est un YAK un avion Russe, sans doute motorisé à l'aide d'un 150 ou 160 CC 2 temps bi-cylindres (essence), je pense qu'il doit mesurer environ 2m80 d'envergure.

Le "torque-roll" est un figure très compliquée, toucher la piste avec la dérive demande une très grande maîtrise.

Admirons également le cercle en "vol tranche", les ailes sont à la verticale, la dérive devient profondeur, et la profondeur devient dérive... Ne pas s'emmêler les pinceaux... EUH, les doigts !

Quant au cercle en tonneaux effectué à la fin de la démo... Pas fastoche ! Même pour ceux qui ne sont pas trop branchouille avions : c'est à voir et à revoir !

Quant à moi je serai absent au moment de la parution de ce ch'tiot billet. Si vous me faites le plaisir de laisser des commentaires, j'y répondrai dès mon retour... Merci.