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jeudi 31 juillet 2008

Mam'zelle KesskadieUn peu de quotidien

Faut que j'écrive sur le blog, c'est mon tour ! Arggggg !!! J'ai pas eu le temps !!!! Je vous raconte et je mets en parenthèse la traduction des expressions qui me sembleront trop exotiques.

Il me fait un grand thonneur de vous faire part mon périple dominical de nettoyage hebdomadaire ainsi que mes achats préparatoires. Vous, là, en avant, ne baillez pas, sinon je vous y colle à mon stie (putain) de ménage.

Tout d'abord, j'ai commencé par aller chez Sears (grande surface) pour acheter des sacs pour mon aspirateur. Et un filtre. Ils avaient des sacs, mais pas de filtre.

Eh ben, je passerai l'aspirateur une autre fois. (c'est un début de planification idéééééééal !)

Deuxième étape : magasiner chez Canadian Tire (quicaillerie) pour acheter des ampoules pour la salle de bain et des tites lumières pour le luminaire du sous-sol qui n'éclaire plus.

Simple ? Comment ça, simple ? Vous avez déjà essayé de magasiner pour des luminaires des tites ampoules ?

La première fois, ô malheureuse ignare que j'étais comme vous, je me suis fiée à la forme de l'ampoule et me suis rendue directement au magasin avec ma seule mémoire.

Simonac.

Si vous pensez que le jeu des sept erreurs est enfantin, essayez de repérer les sept différences entre les diamètres, ampérages et attachements, de mémoire !!!!

Alors, je ne prends pas de chances, j'apporte toujours le modèle avec moi, dans un sac à part, question de ne pas l'écraser dans ma sacoche.

On dira ce qu'on voudra, le jeu des sept erreurs est plus facile quand on a le modèle original devant les yeux.

Je reviens donc, toute heureuse de mes achats, ah oui, j'ai aussi acheter de l'Oxyclean pour nettoyer l'assise de mes chaises de cuisine en me fiant à l'annonce télévisée (j'ai réussi à faire avaler du sirop Berckley à mon fils de huit ans grâce à cette annonce ! bienheureuse télévision ! et on dira que la violence qu'ils y voient ne les influencent pas... m'enfin), du répulsant à fourmis (mes cris effarés n'étant que très peu efficace sur la colonie dans ma cour), un tapis pour l'entrée (les chiens ayant imbibé son prédécesseur) (je ne sais pas pourquoi, mais ils indiquent toujours la grandeur du tapis. Pour ma part, j'ai peu d'idée de ce que ça représente, je perds les papiers où sont incrites les grandeurs que j'ai, de toute façon, mal mesurées. Par contre, apporter le bout de plancher que je veux couvrir est un peu embarassant, je me fie à ma bonne étoile et à mon budget. Je prends le moins cher).

On ne rit plus. (expression québécoise qui signale l'insignifiance des propos précédents)

Bon, toujours est-il que, de retour, je me mets ten train de vaporiser mon arbre à fourmis. Je ne sais pas si les fourmis ont réussi à être atteintes du produit, mais je vous garantis que mes souliers et mon oeil gauche seront sans fourmis pour le reste de la semaine.

De bien bonne humeur, je me concentre à remplacer les ampoules de la salle de bain.

La première qui fait une farce (blague) platte (non-avenue) comme quoi les blondes ne sont pas capables de changer les ampoules parce que c'est facile, je lui en mets une pointue là où je pense !!!! Ça l'éclairera sur cette chiante question.

Bon, alors, première étape, enlever la vieille ampoule. Ce qui rentre doit sortir, dit un proverbe et une parapéticienne d'expérience.

Ouin, mais comment

Trois ans d'université plus trois ans de célibat sont venus à bout du problème des trois ampoules.

Voulez-vous me dire, me faisais-je la réflexion muette, pourquoi la plupart des luminaires sont en nombre impairs et qu'ils vendent les ampoules en nombre pairs ? Toujours est-il que je finis de remplacer les TROIS luminaires avec les deux paquets de deux ampoules et il me reste......

deux ampoules neuves.

Simonac.

J'allume pour vérifier quelle vieille ampoule j'ai remis.

Les trois ampoules fonctionnent.

.......................

C'est la multiplication de la lumière, faisons acte de foi et prenons en note où seront entreposées les ampoules de trop.

Question de les chercher comme on cherche la lumière dans la nuit noire de l'âme, mais qu'on les trouve comme un ado trouve le dernier muffin, celui qui vous revenait de droit, avant de partir pour l'école.

Et pour terminer cet interminable message aussi palpitant qu'un après-midi de nettoyage, la question qui tue :

Est-ce que l'Oxyclean est efficace ?

Mes chaises de cuisine sont recouvertes d'un joli tissu coquille d'oeuf avec un léger carreauté café. Tsé. J'ai sept enfants.

Comme disait une amie juste un peu plus réaliste que moi, mais à quoi as-tu pensé quand tu les as achetées ?

Ben, il y avait une jolie fleur dessinée dans le dossier, pis un peu de fer forgé, c'était telllllllllement cute (joli)...

Voilà.

Donc, j'endure les tâches sur mes chaises et j'avais espoir, en écoutant la publicité d'Oxyclean, que je pourrais assoir mes enfants sur du propre.

Verdict :

ÇA MARCHE !!!!!!!!!!!!!!!! Mes chaises sont de nouveau présentables à tout postérieur, qu'il soit chic ou choc !

Que demander de plus ?? Heu, que je sache un jour comment compter les heures du décalage horaire pour faire mes billets à temps ?

mercredi 23 juillet 2008

Mam'zelle KesskadieAvoir du nez ou pas

C’est reparti comme en quarante.

Mais non, je n’ai pas encore trouvé d’hommes qui aime assez le risque pour être seul avec moi un soir. On ne sait jamais ce qui peut arriver avec une ogresse munie d’une fourchette.

Or l’ogresse que je suis est invitée à un mariage en fin de semaine. Manque de pot, j’ai pas encore trouvé de chums, depuis au moins sept jours que je cherche l’âme soeur.

Alors, pour compenser, j’ai fait de folles dépenses sur ma carte de crédit. Finalement, mon épitaphe sera : "A force de tout mettre sur la carte, elle s’est mise dans le trou".

Ce qui pourrait arriver plus vite que prévu, puisque je m’exerce à marcher avec des talons hauts.

C’est un sport qui peut toujours servir, non seulement pour le mariage des autres, mais qui sait, pour le mien aussi, vu que je me suis abonnée à un site de rencontres. Ah ! Mais c’est que je suis moins naïve qu’au départ. J’ai quelques mises en garde dont :

Premièrement, ne jamais répondre aux messages si on n'a pas vu la photo.

Je l’ai appris d’expériences. Voyez vous-même.

Le premier correspondant qui n'avait pas sa photo me dit, m'écrit plutôt : "je te montre ma photo, mais seulement sur MSN".
"Pas de problèmes", que je lui dis.

Si vous lui aviez vu le nez !!!!! Avec un de ses bouts roses, sûrement alcoolo le dit homme. On ne voyait que ça de son visage. Pour sûr, il avait des mouchoirs grands comme des draps.

Pour la moustache, là, c’était plutôt mal entretenu et pas très coupé égal. Mais le pire, c’est qu’on ne lui voyait que la lèvre inférieure, et ça, je vous avoue, que pour vouloir embrasser ça, faut être en manque. On aurait dit qu’il avait mangé une de ces paires de baffe tellement c’était enflé.

Mais, polie, je me limitais à un : "comme tu as un grand nez !"

Il me répond : "c’est pour mieux que tu le sentes, mon enfant".

Là, j’ai eu un doute. Le nez, c’est à lui. Pourquoi donc je lui sentirais le nez, à ce pervers ?

"J’adorerais embrasser ta chatte", qu’il continue.

Avec la babine qu’il avait, me surprendrait que ma pauvre Fantine le laisse approcher à vue de nez

Pour faire la conversation, je lui demande s’il a un chat à la maison.

Ben, pour toute réponse, le cuistre demande : "là, maintenant, tu es habillée comment ?"

Superficiel en plus. "Chandail de laine, jeans." Je soupçonne qu'il aime vraiment mettre son nez dans l'intimité des autres pour être curieux comme ça !

Il répond : "mmmmmmmmmmmmmm"

Un bègue. Décidément, son cas empirait, j’ai laissé tomber le Cyrano.

Un doute me poursuit pourtant sur cette conversation. Il y a quelque chose qui sentait mauvais.

Bon, alors, toujours est-il qu’il faut aller à ce mariage, que je n’ai pas encore d’accompagnateurs et qu’il fallait bien trouver une robe qui allait avec le seul chapeau qui m’allait. Allez hop, quand faut y aller, faut y aller, pour l’allée nuptiale de ma copine.

Stratégique, je visais les robes en solde. Évidement, il n’y a jamais mon point. Oui, d’accord, à la grandeur que je porte, on pourrait dire les points, mais ne soyons pas tatillons sur le bedon.

La vendeuse apporte un quelque chose qui semble faire vieille fille qui s’en va à un mariage mais qui n’en pas encore désespérée ni retraitée, mais hélas, il manque un point à mes points requis. Elle me dit : "la jupe est un point trop petit, mais faite" (elle voulait dire faite grande), mais moi, j’ai complété : "faites un effort".

L’effort fut vain. Ce n’était pas ça.

Et pas ça. Ni ça. Rien ne (me) va plus.

Vous croyez aux miracles ? Parce que je vous aurais engagé dans une chaîne de courriels de prière à Ste-Couture. Ou vous transférez, ou votre pantalon se découdra, votre bouton cédera et votre jupon dépassera. (Comme Brigitte Bardot, dans le film où elle était montée sur une chaise pour faire la démonstration du fil qui peut céder, qui peut retracer la scène ? C’est du grand art. Non, ce n’est pas le truc avec Jeanne Moreau où elles se décousaient sur scène. Autre chose.)

Rassurez-vous, j’ai trouvé, acheté et je porterai.. au crédit comme au mariage.

Donc, ne vous reste à prier que pour mon prince charmant et demandez qu’il n’ait pas trop un grand nez, ça ne fait décidément pas de belles photos.

jeudi 17 juillet 2008

Mam'zelle KesskadieMoi et la gueuse

Je suis propriétaire d'une jolie maison de banlieue.

Enfin... d'un terrain à tondre en avant et en arrière de la maison.

Comme il n'y a plus d'hommes dans ma demeure, il s'avère que cette tâche me fut déchue. Oui, oui, déchue, comme dans : déchue, déchue, déchue d'avoir à me commettre avec l'Engin. J'aimerais que ce soit une moto comme l'autre, mais non, c'est une vulgaire tondeuse à gazon.

Je n'ai pas beaucoup eu de chance avec cet engin depuis mon arrivée, il y a trois ans. Je l'ai acheté seconde main de mon voisin d'en face qui fait une industrie de recycler tondeuse et bons conseils.

Pour un prix modeste et croyez-moi, la modestie de l'un ne vaut pas la modestie de l'autre, j'en fis l'acquisition.

La première fois que je l'ai fait utiliser par mon plus vieux, elle a refusé d'optempérer. Je l'ai menée chez son vendeur qui a remplacé un câble. En échange d'une modeste contribution et d'un : "Là, elle va marcher comme une neuve, ma tite madame." J'eus confiance, malheureuse que je suis !!!

La deuxième fois que j'ai menacé d'évinction mon plus vieux s'il ne passait pas ladite tondeuse, elle a encore refusé de démarrer. Mal lui en pris, parce que ledit enfant était en sacrament. Il l'a littérallement jetée dans les airs et a tiré la corde (c'est un modèle à essence, caractéristique que je commenterai plus tard), elle obtempéra de mauvaise grâce.

La troisième fois, ni les menaces, ni les sacraments, ni les vols planés ne la firent tressailler. Autre traversée de l'autre côté de la rue, cette fois-là... Me souviens pas, mais ça ne m'avait pas encore coûté trop cher.

L'été fut fini.

Autre été, c'est mon autre ado qui est à la torture. Il commence par vouloir faire grimper le trottoir à la tondeuse en marche. Elle s'est cassée la dent sur le ciment, à savoir, la lame principale. Dieu merci, mon voisin d'en face, toujours pour une rémunération qui frole la mansuétude (croyez-moi, les deux sous de la veuve ont gagné en inflation depuis le temps) l'a remplacée.

Ensuite, l'été fut assez sec. Elle a refusé encore quelquefois de démarrer, mais avec un peu d'expérience, de secousses sismiques et en s'assurant qu'elle était toujours bien pleine d'essence, on y est arrivé.

Surtout que le voisin, pour une somme qui frôle le produit national brut, a refait tout mon gazon en arrière de la maison parce que le dit terrain avait une pente négative par rapport à la maison. ou positive. en tout cas, pas la bonne inclinaison et l'eau s'infiltrait et inondait le sous-sol. C'est pas exactement l'idée qu'on se fait d'une piscine creusée, n'est-il pas, donc, en prime de consolation, il est venu tondre le gazon une couple de fois gratuitement. Disons, avec de la bonne volonté, parce que le gratuit...

Nous commençons donc l'été 2008 comme de coutume, c'est à dire que Lorent nous envoie en avril alors qu'on se les gèle des photos de fleurs et gna gna gna. Ensuite, comme de coutume, il faut bien tondre le gazon ou, comme l'a suggéré une femme qui se dit mon amie, engager une chèvre.

Va pour la tondeuse. Qui, comme prévu, refuse de démarrer. Cette fois-ci, elle aurait besoin d'huile. Ah.. ben.. Donc, je demande à mon copain qui est devenu mon ex-copain par la suite, quécéquecé que j'achète. J'achète. Je demande à l'ado du centre de mettre l'huile dans le moteur.

Or, j'ai un préjugé sur les connaissances motorisées des hommes. Ou mon fils n'est pas encore un homme, ou mes préjugés ne sont pas fondés, toujours est-il qu'il a empli à ras bord d'huile ladite tondeuse au lieu de s'arrêter à la petite ligne marquée MAX.

Elle a bien voulu démarrer, mais vous savez ce que fait une tondeuses qui a trop d'huile?

Elle dégage, monsieur.

Elle dégage un écran de fumée telle que les pompiers qui demeurent en faction à un coin de rue de chez moi sont venus voir ce qui se passait.

La mère était enchantée, mais, allez donc savoir pourquoi, l'ado avait le feu à une place où pas un pompier ne peut éteindre. L'ado, pour me punir, s'en va pour l'été à un camp de cadets, tiens, je n'aurai qu'à le tondre moi-même, le gazon, lui, s'en allait tondu à son régiment.

Il ne reste donc que mon moi-même et l'engin.

Or, je n'ai jamais eu affaire à une tondeuse de ma sainte, disons, courte vie. J'ai des souvenirs de ma mère qui hurle de faire attention de ne pas couper la corde électrique (tout va bien, la mienne est à essence). Mais, j'ai des souvenirs aussi des motoneiges qu'il fallait "crinquer" pour partir et que je ne suis jamais venue à bout de tirer assez fort pour faire démarrer quoi que ce soit.

Tire la bobinette et la chevillette cherra, c'est à peu près tout ce qui est dans mes cordes.

Je procastine donc aussi longtemps que j'ai pu. Quand j'eus l'idée de téléphoner à la municipalité pour demander quelle longueur de gazon était permis dans mon secteur, je me suis dit qu'il était temps que je fasse une femme de moi et que j'affronte la bête et que je lui fasse bouffer de l'herbe.

Au premier essai, elle n'a même pas daigné roter. C'est vrai que j'étais plutôt faiblarde dans la proposition de participer au sport horticole honni.

Au deuxième essai, bon, on va faire court, parce que j'ai essayé pas mal de fois et je dois dire que je faisais plus de bruits qu'elle pour un bon bout de temps. Mais, vive la colère et l'adrénaline, j'ai prié le ciel (j'imagine que le Bon Dieu a traduit mes suantes incantations), pis je lui ai modit un coup par en avant tout en lui arrachant le coeur en grinçant des dents.

Elle a démarré ! Alléluia !!!!!!

Nul besoin de vous dire que je tenais le truc de sécurité qui fait que si on lâche, la tondeuse arrête, comme le gars rescapé du Titanic tenait le bord du bateau de secours. Ma vie en dépendait.

Bien entendu, elle fumait comme un poteux des années 70. Pas grave, je me dis, au pire, j'aurai la compagnie des pompiers et peut-être qu'ils vont se cotiser pour me payer l'entretien de mon terrain...

J'ai pas eu le temps de faire assez de boucane, elle s'est arrêté dans un râlement d'agonie très court. Ça a fait, bleuuuuuuuuuuuuuuurup. Tout doux.

J'ai laissé la fumer s'évaporer un peu et quand j'ai réessayé, peine perdue, le moteur était saisi.

Comme dans saisie de biens et mobiliers. Plus rien de va.

Que faire ? Ben, quand je me suis arrêtée de rire, il était trop tard pour aller au magasin en acheter une autre.

Cette fois-ci, je ai choisi un petit modèle féminin, en vente, montable, selon les instructions, par quelqu'un qui n'a pas de qualifications ni d'entraînement spécial. Je gage qu'ils ont cogité ça en comité pendant des heures parce qu'ils ne pouvaient pas écrire : "montable par une femme de 48, divorcée, maladroite, distraite et presbyte".

Modèles féminins ou masculins, vous pensez que j'exagère ?

Point du tout, en voici l'argumentation.

La tondeuse à essence est masculine :
- de un, vous lui remplissez le gosier de liquide éthylique,
- de deux, un peu de lubrification pas trop sinon ça me fera pas effet,
- de trois, un coup de crinque, bonjour bonsoir , on n'en parle plus. Pas de précautions, pas de chichis, on veut, on tond, tout de suite, dré là, sur le terrain.

La tondeuse électrique. Ciel ! De un, il faut la préparer d'avance. Seule les femmes pensent la veille, pour le lendemain, à sortir de quoi faire le souper du congélo. L'homme, de nature spontanée va penser au moins cinq minutes à poser la question : "qu'est ce qu'on mange ?"

Alors que la femme expérimentée va penser à brancher la batterie la veille dudit rasage.

Ensuite, il faut une clé. Trouver donc la clé... demandez donc à un homme de trouver quelque chose, de un, de deux, la clé pour la tondeuse...

Ensuite, il ne faut pas tondre de reculons, pas par en arrière qui disent les instructions. Seulement par en avant.

Et quoi encore ? Ben, il faut attendre au moins douze heures pour qu'elle soit prête.

Oubliez les hop-là, comme ça, tout de suite, douze heures, monsieur, qu'il faut l'avoir branchée pour qu'elle démarre.

Et autre chichi, c'est qu'il faut changer la batterie à tous les quatre ou cinq ans. Dépendamment de l'utilisation, j'imagine. C'est comme le petit dessous en dentelles, faut pas trop le voir, il use son effet.

J'aurais dit aussi que sa légèreté la classe dans la féminité, mais étant donné ma propre pesanteur, permettez-moi de passer sous silence la comparaison. On le sait, la vanité est à la femme, ce que Carla est à Sarkosy, un mince paravent devant la fatuité.

Oui, bien sûr, j'ai tondu le gazon avec la nouvelle et on s'entend très bien. Deux copines à la campagne. Mais je reste prudente, vous connaissez les femmes....

Sur ce, après vous avoir rasé proprement, je vais me raser, ce qui me fera une belle jambe en pensant à ma tondeuse.

mardi 15 juillet 2008

AndiamoLa 125 culbutée

J'ai écrit "culbutée", je les vois déjà les obsédés de la pince : WAH ! Des propos salaces dans Blogbo, comme d'hab...

Nada, pas une broque de cochonnerie, la "125 culbutée", c'était ma pétoire, ma meule dirait-on aujourd'hui.

Une Motobécane, la "MOBY 56", magnifique, un moteur 4 temps, d'où les culbuteurs. J'ai eu cette moto de 1960 à 1963, une époque à laquelle ces engins n'étaient plus du tout à la mode (c'est revenu en 1968), les chnecks ne voulaient même pas grimper sur ma superbe selle bi-places !

Un an ou deux auparavant, j'avais récupéré la Vespa de mon frère. Ah ! La saloperie de deux roues, j'ai pris plus de pelles qu'un curé peut en bénir !

Ça ne tient pas la route : ça tient TOUTE la route ! Ça tortille du cul comme une vieille pute, la moindre plaque d'égout par temps de pluie et c'est "merci Pont-à-Mousson". Et enfin rien ne l'arrête, même pas ses freins !

Alors, ras-le-bol de cet engin... Je me suis offert une moto.

En 1960, il y avait ce que nous appellions "des monstres", les belles Anglaises : NORTON, TRIUMPH, B.S.A., ARIEL, ROYAL-ENSFIELD, MATCHLESS... ainsi que les Allemandes : B.M.W.

Sur la Côte d'azur, les ados aimaient bien la PUCH, un deux-temps autrichien, plus rare une moto tchèque : la TAîFUN.

Elle était belle, ma moto, avec ses jantes chromées, les rayons passés au "ouator", le réservoir, 12 litres de capacité (j'ai eu des potes qui n'étaient pas loin d'avoir la même !), chromé lui aussi, gris très clair pour la peinture, un joli bloc moteur en alu, et le "kick" pour lancer le moteur.

Boîte quatre vitesses, sélecteur au pied, tout à l'avant, pointe du pied pour "monter" les vitesses, "talon" pour rétrograder.

Pour démarrer la bestiole : ouvrir le robinet d'arrivée d'essence, placé sous le réservoir, appeler le carburant, à l'aide du "titilleur" (marrez vous encore) placé sur le dessus de la cuve du carbu, deux ou trois coups de kick, "en douceur", pas nerveux, pour amener l'essence dans le cylindre, puis un coup sec, et violent, poignée de gaz à fond, et ça part !

Je ne sais pas aujourd'hui, mais à cette époque, il fallait véritablement "sentir" sa machine. Je connaissais très exactement le moment précis où il fallait appuyer violemment sur le kick pour démarrer.

Pour arrêter le moteur : incliner la moto vers la droite (assez fortement), un grand coup d'accélérateur, et la pétoire s'étouffe !

Quand il faisait très chaud, le carbu, placé juste derrière le cylindre, chauffait énormément. L'hiver, très bien, mais l'été, il faisait "vapor lock", c'est-à-dire que l'essence, sous l'effet de la chaleur, se transforme en gaz avant d'arriver dans la chambre de combustion, alors : POUF, POUF rideau !

Un remède : un chiffon, un peu d'eau. Tu mouilles le chiftire, et tu enveloppes la cuve du carbu. Pas de flotte ? Si tu es assez adroit, pisse dessus !

EUH... Les filles, elles font comment ?

J'en ai fait des virées avec cet engin, je suis descendu plusieurs fois sur la Côte d'azur. Deux jours de route, pas d'autoroutes en 1960, Paris-Lyon sous la flotte !

Je traverse l'agglomération lyonnaise (comment j'cause !), j'étais trempé, heureusement, c'était l'été, et puis à vingt ans, tout va bien ! Je décide donc de pousser jusqu'à Valence pour me sécher.

J'arrive dans cette charmante localité, je cherche un hôtel du genre "le pou nerveux", car je n'étais pas bien riche. J'en dégote un, j'entre...

Et là, le réceptionniste me détronche, comme si il avait vu débarquer un Martien !

Je casque ma piaule à l'avance, confiance oblige, je ligote la carouble, je grimpe dans ma turne, et passant devant le pauvre miroir planté au-dessus du lavabo, je vois ma gueule...

J'ai tout compris : noir, crotté, moucheté comme un mec qui aurait pris un coup d'fusil chargé à la merde !

Pas étonnant que le loufiat m'ait renouché comme un malade, je me suis marré, y'avait plus que mes chailles qui étaient blanches !

Après une bouffe vite fait, pas chère, je me suis couché, quatorze heures le cul sur une selle, même bi-places, ça lamine les miches les plus endurcies. Toute la nuit, le moteur a vrombi dans ma tête, je me suis réveillé PAR TERRE, tant la nuit avait été agitée.

Après un bon café, tout neuf le "poor lonesome tarmo !" C'était reparti jusqu'à Cannes.

L'année suivante, j'y suis redescendu à Cannes, avec un copain, à deux sur la moto, plus la guitoune sur le porte-bagages. On avait tout de même envoyé nos valises par le dur.

Il faisait très chaud ce jour-là, vapor-lock et tout le toutim, fallait qu'elle soit vaillante, ma pétoire ! Elle l'était !

On avait (seulement) trois semaines de congés à l'époque. Avec mon pote Ludo, on les multipliait par deux, étant donné qu'on ne rentrait pas beaucoup au camping pour la ronflette !

Nos voisins, compatissants, nous offraient le kawa du matin. Je voyais bien, dans l'oeil des pères des familles, la petite lueur d'envie. Ils nous auraient bien suivis, les chefs de famille, le soir, quand Ludo et moi partions pour une petite gambille sur les bords de Siagne !

Je l'ai perdu de vue, ce copain. Je me souviens qu'il dormait les ribouis hors de la tente, tellement il renaudait des fumerons ! Pourtant, on vivait en tongs, à la plage toute la journée, pour la gambille, les p'tits guinches du bord de Siagne, en plein air, tu gambillais en espadrilles, le genre de baloches (nous y revoilà) "congés payés", le truc à prolos, pour nous, en somme.

J'crois bien que ses "vapeurs panardesques" étaient congénitales, il avait eu sûrement un ancêtre élevé à la boulette d'Avesnes !

Une autre fois, il me vient l'idée subite d'aller voir ma soeur qui habitait à l'époque St-Amand-les-Eaux, deux cents bornes au bas mot, depuis ma banlieue. C'était en novembre, il ne faisait pas bien chaud. Les routes du Nord, en 1960, c'était pavés et rails de tramways ! Gare à la roue qui chasse sur ces putains de rails, s'arranger pour les couper et non "tangenter", sinon gare au guidonnage... Et voyez gamelle !

Une pluie glacée se met à tomber, me cinglant la tronche (je voulais écrire : le visage, mais vue ma gueule !). Alors, je détourne un peu la tête, afin de ne pas prendre la pluie de face (vous connaissez, les motards ? 45 ans plus tard, ça n'a certainement pas changé) quand, tout à coup, j'aperçois des rails ! Je venais de traverser un passage à niveau !

Heureusement, il était ouvert, sinon ma moto aurait refusé l'obstacle !

Quand je suis rentré le soir, ma grand-mère, qui m'hébergeait à l'époque, n'a jamais voulu croire que j'étais allé à St-Amand. Pour lui prouver ma bonne foi, j'ai sorti de sous mon blouson de cuir la "Voix du Nord". Ce journal, je l'avais glissé là, avant mon retour, pour me garantir du froid... Vachement efficace, au demeurant.

Je sortais beaucoup étant jeune homme. J'avais eu le choix : la gambille ou les études... Je ne danse pas trop mal !

Je file un p'tit rencard à une blondinette inconsciente, que j'avais connue dans un p'tit bal du sam'di soir, comme il en existait beaucoup dans la grande banlieue parisienne. C'est ce qu'on appelle aujourd'hui "les baloches" (ça y est leur oeil pervers s'est ENCORE allumé). Je passe chez elle, puis je l'emmène pour une virée à sensations.

Je la revois avec sa jolie robe blanche, multi juponnée (eh oui, c'est loin !), c'est l'été, ses escarpins blancs, son joli petit foulard noué sous le menton, couvrant sa jolie permanente. Ses petits bras enserrant ma taille... Ouais, elle pourrait encore me prendre par la taille, je n'ai pas pris de bide, MOI ! JALOUX !

A un moment, j'emprunte un sentier serpentant parmi les chênes, les hêtres et autres châtaigniers (c'est beau comme du née Rostopchine), ça zigzaguait pas mal, soudain, après un virolet assez serré...

Horreur, en plein milieu du chemin : une immense flaque ! Que dis-je une flaque ?... Une mare !

La roue avant se plante dans la gadoue, se bloque. La moto cale. Coup d'bol, pas de crash, mes deux mocassins plantés dans la vase, je me retourne, la crapouillote est toujours assise, pas contente, sa jolie robe blanche vachement bien constellée de taches de boue, elle attend...

Bon, eh bien, on va pas attendre le 151, lui dis-je, ça m'étonnerait qu'il passât à cette heure-ci !

Elle descend précautionneusement, pose ses petits petons dans le marigot. FLOC ! FLOC ! font les escarpins en avançant dans l'eau boueuse, qui lui couvre les chevilles. Arrivée à pieds secs, je vois bien que la minette boude encore... Tant pis, ça n'est pas aujourd'hui que j'accrocherai les jambons au clou !

Je me démène comme un beau diable afin de sortir la machine de la mare. Elle est lourde, cette moto ! Je raccompagne ma blondinette chez elle, même pas un p'tit bisou humide, ni une bise dans l'axe !

Je ne lui propose pas un nouveau rencard, je ne veux pas lui donner le plaisir de m'envoyer paître !

Je l'ai revue quelques années plus tard, je travaillais alors chez "Bourjois", les parfums. Je règlais les machines à conditionner les produits de beauté, elle postulait pour un poste de dactylo.

Je l'ai reconnue, elle m'a reconnu (merci Mr Rezvani), je lui ai décroché mon sourire à 4,95, mais elle est passée fière comme bar-tabac ou comme un p'tit banc (t'as le choix). Voilà bien la rancune féminine, ce qui était pour moi un souvenir charmant, une bluette, était pour elle une infamie, une honte, un camouflet !

J'ai eu comme tout le monde beaucoup de voitures,... Oubliées. Mais j'assure qu'il m'arrive encore aujourd'hui de rêver que je suis sur ma moto, il fait beau, et je suis heureux, heureux...

Hep ! Je vous vois venir : non je n'ai pas de moustiques collés sur les dents !

P-S : je pars AUSSI en vacances, aussi je répondrai à vos commentaires dès mon retour. Bonnes vacances à tous, et revenez nous avec plein de belles photos.




La petite soeur de ma moto



Un cliché qui a longtemps traîné dans mon porte-feuilles, d'où l'état !
A gauche : votre serviteur (on ne rit pas !)

samedi 5 juillet 2008

Saoul-FifreParasites de l'automobile

Je vous ai déjà parlé de Valérie .

Un jour elle me téléphone. Je ne me souviens pas exactement de l'époque, mais elle avait déjà son métier de potière au bout des doigts et elle cherchait à rentabiliser un peu ses connaissances. En fouillant dans les nombreuses revues bio-écolo-politico-je-veux-un-monde-plus-beau des seventies (Actuel, La gueule ouverte, Utovie, Rebrousse-poil, Ecologie et Politique, Le Sauvage...) elle était tombée sur une petite annonce qu'elle a subodoré apte à réamorcer la pompe à phynance.

Le Domaine de la Thomassine, à Manosque, cherchait une animatrice en poterie. Elle avait essayé de savoir ce qu'il en retournait par téléphone, mais il fallait se présenter. Sans doute le genre d'arnaque très répandu à cette époque : en échange d'être nourri (bio et végétarien), logé (dans un cadre idyllique) et blanchi (au ruisseau à 100 m en contrebas), le proprio se trouvait bien bon de ne pas vous faire raquer des sommes folles car nombreux étaient les candidats qui auraient bien aimé être à votre place, à s'essayer au retour aux sources de la plus pure des natures.

Connaissant le caractère de Valérie, j'imaginais d'ici la scène. Elle cherchait un poste de prof de poterie. Les pigeons, c'étaient les élèves, peut-être, mais sûrement pas elle ! Si les clients acceptaient de payer, c'était pour rémunérer son boulot à elle, et donc elle voulait sa part du gâteau, sinon elle allait se mettre à chanter et faire fuir les oiseaux à 3 kms à la ronde.

Sans préjudice d'autres réactions épidermiques, corrections méritées et dégradations de toutes sortes.

Enfin, ça c'était le résultat de nos deux imaginations conjuguées, mais qui s'avérèrent pas si loin que ça de la réalité. Il fallait y aller, de toutes façons.

Bordeaux-Manosque, sans un rond, le stop s'imposait, mais elle toute seule, jeune proie difficile, certes, mais ne tentons pas le diable, si j'acceptais de l'accompagner, elle se sentirait plus en sécurité. Non que je sois taillé comme un garde du corps, à cette époque, j'étais un gringalet maigrichon à tête d'intello, mais l'effet est surtout symbolique chez le dragueur potentiel. Ça fait "couple", le garçon peut monter devant et faire la conversation, si c'est un routier sympa, il y a 3 places à l'avant, il peut faire "tampon" au milieu, etc...

Le fait est, et ça ne date pas d'hier, qu'un mec qui prend une fille seule en stop considère comme tout à fait honnête qu'en échange du service rendu (vous connaissez le prix d'un taxi ?) la petite s'acquitte de son droit de passage en nature. Bien sûr, il ne va pas lui présenter ce deal tel quel avant de la faire monter dans son véhicule, car dans sa tête tout ceci est très flou : il est persuadé que, beau gosse comme il est, il représente une chance inouïe dans la vie sexuelle de cette jeune autostoppeuse. Et de plus, c'est plus fort que lui, sa générosité naturelle le pousse à rendre service à sa prochaine, qui ne pourra mieux faire que de lui témoigner en retour un peu de reconnaissance. L'esprit a priori auto-amnistié de toute culpabilité, il s'attache à interpréter le moindre mot sympa ou sourire comme autant d'appels au viol lancés par cette allumeuse de vraies bell's verges.

L'inverse est possible, bien sûr, mais plus rare. C'est la jolie histoire qui a inspiré "Pour une amourette" à Leny Escudéro. Elle est au milieu du clip mais toute l'interview est adorable.

Très tôt ce matin là, nous prenons la pose sur la bretelle d'accès à l'autoroute A62, sans faire la grossière erreur d'afficher Valérie telle un pub aguicheuse tandis que je ferais semblant de n'être aucunement concerné, un peu plus loin. Non ! Personne n'aime être pris pour un con et il faut que la demande soit claire. Donc, nous avons prévu un gros feutre pour nous faire des cartons indicateurs de direction, au fur et à mesure, et nous ferons le signe magique ensemble, ou à tour de rôle, pour nous reposer, si l'attente se trouve un poil longuette.

Et bien, la première voiture s'arrête assez vite et nous embarque. Très bon pour le moral, la première voiture. Ça veut dire que la chance est là, que nous pouvons adopter comme prénom du jour "Amadeus". Ça veut dire surtout que nous n'avons pas de gueules de tueurs, que nous avons su sourire, que nous étions bien placés, bien visibles à un endroit où les voitures n'allaient pas trop vite, où les conducteurs pouvaient nous dévisager avant de faire leur choix, où ils avaient de la place pour s'arrêter sans déranger personne... Que l'ampleur de nos bagages ne faisait pas trop peur, que notre saleté n'était pas trop repoussante... Ah c'est un métier, stoppeur. Ça va, je devrais pouvoir passer mon permis de stopper haut la main, j'ai dû faire autant de kilomètres en stop qu'en vélo, ce qui fait beaucoup .

La journée se passe assez bien. D'accord, il arrive que la prise en charge tarde un peu et que l'angoisse commence à monter, mais les voitures et les camions s'arrêtent assez volontiers en général, et puis nous sommes deux, on discute, le temps passe quand même plus vite. Tiens je me rappelle d'un routier particulièrement sympa qui, nous ayant à la bonne, nous a expliqué comment les routiers faisaient eux-mêmes du stop pour rejoindre leur camion tombé en panne ou le siège de leur entreprise. Au lieu de lever le pouce, ils levaient le disque en papier de la boite noire qui enregistre leur vitesse et qu'ils doivent montrer aux keufs. Il nous en a donné une poignée, et ce truc m'a servi plein de fois par la suite. Comme je lui faisais remarquer que j'y connaissais rien en camions et que je me ferais piéger à la 1ère question-piège, il m'a donné un petit cours sur un vieux modèle de camion que personne ne connaîtrait, d'après lui...

La nuit tombe, mais Valérie est pressée et nous continuons à lever le pouce. À partir d'Aix en provence, nous attaquons la cambrousse, avec des conducteurs de plus en plus bizarres mais souvent, conscients de notre position inconfortable, ils n'hésitent pas à faire des détours pour nous mettre dans la bonne direction. Des invitations à dormir commencent à arriver, mais nous tenons notre cap et les refusons. Le jour se lève prudemment. Un vieux pépé en 4L me fait une grosse peur : en bas d'une descente, il y a un stop qu'il n'a visiblement pas vu et il trace, imperturbable, à travers une route nationale qui semble assez importante, mais heureusement peu fréquentée à cette heure matinale. Ce sont les risques du métier. Je l'engueule un peu, pour le principe, mais pas trop, car ce sera lui qui nous laissera au centre de Manosque, entre chiens et loups, à l'heure des journaux gratuits que le livreur jette sans vergogne sur les marches des librairies, bien avant que le patron n'ouvre sa boutique pour les récupérer.

Cocagne, il n'y a pas de voleurs, dans la ville de Giono et de Magnan...

Ces 24 heures de stop non-stop sont derrière nous et nous terminerons les derniers kilomètres jusqu'à la Thomassine à pieds.