J’aurais pu l’annoncer, il est vrai, en twittant
Plutôt que de fienter quelques strophes verbeuses,
Mais cela n’aurait pas, je le crains, fait le buzz :
En ce laid jour de mai, notre blog a huit ans !

Un tel âge avancé ne doit pas se fêter :
Point ne faut vénérer ce qui est vénérable !
Les années sont un bât qui pèse sur le râble
Et notre corbillard est déjà affrété.

Sur un morne océan, privés d'inspiration,
Sans cesse nous ramons sur notre frêle esquif
Pour tirer au lecteur un maigrelet "je kiffe"
En guise de frichti : quelle maigre ration !

Le cerveau de Saoul-Fifre est déjà tout cramé
Tel un steak oublié dans une poêle à frire,
Et tout donne à penser qu'il ne sait plus écrire :
Il préfère à coup sûr faire du macramé.

L'allant de Tant-Bourrin est tel Chantal Goya :
Il s’avachit à donf. Il faudrait un grand gite
Pour pouvoir y loger sa méga-flemmingite
Et son poil dans la main ressemble au séquoia.

Andiamo reste seul, notre dernier gratteur.
Son visage est flapi, que les rides décorent,
Oui, mais il n'est pas mort car il avance encore,
Même s'il a besoin d'un déambulateur.

Et ainsi va Blogbo dans sa neuvième année :
Ça sent plus le sapin que l'odeur de la rose,
Et si vous désirez lire encor notre prose,
Pour trouver des idées, il faut nous trépaner.