A Azay-le-rideau, y a un beau château mondialement connu, tandis qu'à Marnay, à 4 km d'Azay-le-rideau, y a un musée énôôôrme- je pèse mes mots- et méconnu qui réjouirait j'en suis sûre l'instinct collectionneur de Saoul-Fifre et Margotte et l'instinct bricoleur de Blutch et Andy. Sans parler du sens de l'absurde de Célestine... Donc, mes chers Blogbos, si vos pas vous conduisent le long de la Loire, ne manquez pas le Musée Maurice Dufresnes, en prévoyant plus de deux heures pour le visiter.

Ledit Maurice, maréchal-ferrand de son état, puis ferrailleur et bien d'autres choses encore avait une passion: collectionner. Ni les timbres-postes ni les chouettes ou les tableaux de maître, plutôt du gros, du lourd, du massif: les rouleaux compresseurs, les voitures du début du XXème siècle, les machines outils et les outils les plus insolites comme la machine à calibrer les patates, à poser les oeillets sur les gaines ou à égrener les épis, une guillotine authentifiée par huissier ayant tranché le cou d'une centaine de personnes en 60 ans, un des avions ayant servi dans le film “la grande vadrouille”, abandonné par l'équipe de tournage, ou un splendide alambic ambulant trouvé à Clermond-ferrand. Parmi ses trouvailles, un traineau en bois servant au transport d'écoliers, rapporté de Russie par Maurice Dufresnes lui-même, sur la galerie de sa 404: “Maurice, quand auras-tu fini de rapporter des cochonneries à la maison!” devait hurler sa femme que chacun s'accorde à plaindre car une telle passion accumulatrice est forcément envahissante.

Sauf que Maurice, rachetant une ancienne usine, a tout organisé en musée où on peut se balader trois heures sans être certain d'avoir tout vu. Il y a reconstitué, dans son jus, un atelier de tissage complet avec les métiers à tisser, les écheveaux, les bobines... Il y présente une voiture électrique inventée il y a plus de 60 ans, des jouets et des outils qui arracheront aux plus âgés d'entre nous une larme de nostalgie en retrouvant des objets de leur enfance, des tracteurs de toutes sortes et des machines improbables, véritable condensé de l'inventivité humaine. L'intérêt de ce musée est de préciser, pour chaque objet, où il a été déniché et/ou par qui il a été donné à Dufresnes. C'est ainsi que devant le nombre de panneaux précisant “Ce tracteur (ce char, cette voiture, cette machine outil, cette arme...) a été trouvé sous une meule de foin où les paysans l'avaient caché pour qu'il échappe aux allemands", on réalise qu'en sus des résistants actifs, des collabos non moins actifs et des gens qui ne mouftaient pas en attendant que reviennent les jours heureux, s'était développé pendant la guerre une large résistance passive consistant à cacher tout ce qui aurait pu être utile à l'occupant. L'étrange est que tant de ces objets, retrouvés des années plus tard, soient restés enfouis sous la meule, dans la cave ou dans la forêt où les gens les avaient dissimulés.

“ Mais enfin, Félicien, où as-tu foutu le tracteur?”



Confiserie de fête foraine et petites autos



Machine à griller le café... Un torréfacteur, pourquoi ne pas le dire ?.



Machine utilisée pour poser les œillets sur les corsets et les gaines, les femmes savaient souffrir en ce temps là pour être belles ! Au mur, des pubs pour de la lingerie.



Métier à tisser les galons, dans son jus



Alambic AUVERGNAT (les meilleurs!) trouvé à Clermont Ferrand.



Rarissime, un exemplaire unique de tracteur à chenilles ! Mais non il ne deviendra jamais papillon ...



Voiture Renault de 1928 carrossée en vue de la rencontre Pétain-Hitler à Montoire en 1940..



Voiture électrique et pompe à essence à bras