(heu non car ça a déjà été utilisé pour 343 femmes dont l'Histoire a retenu l'exemplarité de leur engagement ).

Que je vous dise d’entrée que j’aime trop la Femme, la Liberté, l’Egalité et la Fraternité pour ne pas réagir lorsqu’une forme de bienpensance à la con les malmène et les enferme toutes les quatre sous prétexte de les protéger.

Il y a en France une culture de la victimisation des Femmes dont elles sont les premières victimes. Au lieu de pondre de kilomètres de lois stériles qui ne résoudront rien pour la tranquillité des femmes et qui va au mieux délinquantiser tous les mecs, l’Etat ferait mieux de sensibiliser tout un chacun au respect des autres. Si si, c’est possible avec des gens normaux. La seule inconnue étant de savoir si le Français moyen est un type normal…

Ce n’est pas respecter la Femme que de l’enfermer dans un rôle de victime potentielle. Pire, si elle se persuade d’être victime, elle fera, inconsciemment, tout pour l’être.

Donc, cette « Tribune des 100 salopes », on en parle beaucoup, mais bien peu l’on vue et pas grand monde pour la replacer dans son contexte.

Cette tribune, pour provocatrice qu’elle soit, répond à deux autres formes de provocations :

- Des lois, toujours des lois, encore des lois pour vouloir régenter les mœurs des gens. Mais surtout les asservir et les culpabiliser. Grand retour aux temps obscurs de l’Inquisition.

On criminalise maintenant le recours aux prostituées. Si c’est pour éradiquer le viol, c’est raté, ça irait même plutôt dans le sens contraire.

Il faut, semble-t-il, une loi pour pouvoir réprimer les « frotteurs » du métro ! Mais quelle loi pourrait faire la différence entre une bousculade de cohue et un geste délibéré ?

Où se situe la limite entre le geste accidentel et mal maitrisé qui fait frôler une croupe en mettant la main dans sa propre poche et balancer sciemment sa patte sur le baigneur de la dame ?

Comment décréter qui dit la vérité entre la version de la dame et celle du monsieur ? Ce sera donc obligatoirement la version de la dame qui sera retenue. Je ne vois guère d’autre solution que de faire des wagons hommes et des wagons femmes. Mais il faudra aussi des quais et des couloirs différenciés, et restera encore le problème des trottoirs…

Ou alors on apprend à vivre ensemble et se respecter.

Donc la logorrhée législative continue, mais il y a plus grave à mon sens. Et comme c’est le point de départ de tout ce sbrinz, et du coup de gueule des 100 femmes, commençons par « Balance ton porc ».

Première incohérence : pourquoi « TON » ?

« mon porc », « mon viol » ! « mon cancer » ! On ne peut guérir que des choses que l’on rejette, donc il faudrait parler de CE porc, CE viol, CE cancer.

"Balance ton porc" est l'illustration de la haine de certaines femmes envers la masculinité.

Les puissants de ce monde ont toujours abusé du droit de cuissage. Pas tellement pour leur satisfaction sexuelle, mais surtout pour imposer leur supériorité. Interrogé sur les raisons de l’affaire Lévinski, Clinton avait dit que c’était pour la plus mauvaise raison qu’il soit. Il avait imposé cette fellation parce qu’il était en position de pouvoir le faire.

Ce n’est pas parce qu’il existe des Weinstein, Polanski, DSK et consort, qu’il faut considérer que tous les hommes sont des prédateurs. Lorsqu’il y a un harcèlement… Là, une petite précision lexicale s’impose :

Le harcèlement est un enchaînement d'agissements hostiles répétés visant à affaiblir psychologiquement l'individu qui en est la victime.

Donc, disais-je, en cas de harcèlement, il y a des preuves et la loi permet de les réprimer. Que ce ne soit pas simple, c’est une autre question. De là à jeter en pâture dans les réseaux sociaux des types dont la faute est d’avoir fait à une dame une avance non-désirée, il y a un monde et ce monde nous amène au totalitarisme.

J’explique : Balance ton porc est une institution de délation du plus bas étage qu’il soit. Quoi que, à bien y réfléchir, y a-t-il une délation "haut de gamme" ?

Exemple :

Monsieur Machin, travaillant chez Truc a envoyé un dessin coquin à Madame X qui n’apprécie pas du tout. Avec un peu de bon sens, elle a la possibilité d’aller vers Machin et de lui dire de cesser ses envois, et qu’en cas de récidive, l’affaire prendra une autre tournure. Elle peut même demander à une collègue d’être présente. Il y a alors la voie hiérarchique et la plainte pénale comme voie possible. Dans tous les cas, Machin a alors la possibilité de s’excuser et de s’expliquer. On pourra alors peut-être découvrir que Machin est victime d’une machination pour lui nuire. Parce que finalement, si actuellement je veux la place de Machin, la voie la plus rapide est d’envoyer ce dessin coquin depuis l’ordi de Machin, en deux temps trois mouvements, sa place devient libre...cqfd.

Dans le cas de « Balance ton porc », Machin est nommément et publiquement stigmatisé, sans qu’il puisse se défendre. Ca fait un buzz, Truc n’a pas envie de voir le nom de sa boîte dans cette affaire et licencie Machin pour calmer le jeu. Il y a dans ce cas quelques points de droit qui me défrisent aux entournures, pour ne pas dire que ça me révulse :

1° En dénonçant publiquement Machin, Madame X se fait justice elle-même et c’est formellement interdit par la loi.

2° Machin est privé du droit de se défendre (qui fut pourtant accordé à Barbie, Papon et tous les terroristes ou prédateurs sexuels…)

3° Pour une faute bénigne dont il peut faire amende honorable, Machin n’a pas le droit à l’oubli ; sur le WEB et les réseaux sociaux ça n’existe pas.

4° Pour une peccadille, Machin perd son boulot.

5° Rendre public un délit avéré s’appelle de la diffamation et si la dame a inventé la chose, c’est de la calomnie. Deux délits réprimés par le code pénal.

6° En favorisant les 5 premiers points, « balance ton porc » s’en rend pleinement complice.

Sous prétexte de harcèlement, il y aura forcément nombre de règlements de comptes sans un quelconque rapport avec la sexualité. La liste est longue des frustrations qu’une femme peut éprouver :

Salaire inférieur aux collègues, une promotion qui n’arrive pas, vengeance d’une amante délaissée, etc.

Une femme frustrée peut être une sacrée garce. C’est même une spécialité féminine parce que garce n’a pas de masculin… 😊

Les choses peuvent d’ailleurs être très relatives, voir surprenantes… J’avais vu une cliente de la boîte où j’étais en apprentissage dénoncer un ouvrier parce qu’il lui avait manqué de respect.

En lui rapportant sa voiture après réparation, ce goujat ne fut pas sensible à son joli déshabillé et ne l’embarqua pas pour Cythère à la cosaque… Il lui avait donc manqué de considération. Chacun voit le savoir-vivre selon ses désirs… Heureusement pour l’ouvrier, la femme était bien connue des chefs de service qui avaient aussi bénéficié de son ouverture... d'esprit.

Des institutions de délation, on en a connu beaucoup et leurs organisateurs avaient des noms plus prestigieux que cette Sandra Muller qui trouve dans ce « Balance ton porc » plus de notoriété que par sa plume : Des noms ? Staline, Hitler, Mussolini, Franco, Pétain, Salazar, etc. Bref, Madame Muller est en bonne compagnie…

Du temps de la milice, il y avait une boîte à lettres pour les dénonciations, maintenant, il y a Twitter, Facebook et autres pissotières.

« Balance ton porc », c’est l’institutionnalisation des graffitis de chiottes.

Si au moyen-âge on mettait les délinquants au pilori, sur la place publique, ça se faisait APRES un jugement (dont on peut douter de l’impartialité, mais là, c’est pire car il n’y en a pas !).

Cette polémique sur les « gestes inappropriés » me rappelle un incident qu’un cousine avait vécu étant ado. Elle s’était retrouvée face à un exhibitionniste qui devait avoir trop pensé à Fernande. Au visu de la chose elle lui avait dit : « Vas te rhabiller gros cochon. » Il s’était enfui la queue entre les jambes (pourtant ma cousine ne s’appelle pas Lulu) et la cousine s’était bien foutue de sa gueule… Ce qu’une ado a pu faire, une adulte devrait aussi pouvoir le faire… Le grand perdant de l’histoire fut le psy dont ma cousine n’eut pas besoin.

Bref, « balance ton porc » est juste une outrance de plus pour faire passer des lois toujours plus liberticides. Puceau 1er va-t-il nous donner la liste des positions du Kama-Sutra qui seront encore autorisées dans l’hexagone ?

La pénalisation des clients de prostiputes va plonger ces dernières dans la clandestinité et des conditions de travail encore plus inhumaines et dégradantes. Elle met aussi d’autant plus en danger l’ensemble des femmes par une recrudescence des viols hors cadre familial.

Il est des études dont la France passe comme chat sur braise (j’ai failli écrire « sur baise ») : L’une d’elle démontre que plus les sociétés sont permissives en matière de sexualité et moins il y a de violences sexuelles. Le simple bon sens devrait dédiaboliser la sexualité, mais avec la bande de torturés du zigouigoui qui nous sert de caution morale, on n’est pas encore rendu dans un monde de bisounours…

- La Tribune des 100 femmes: Je ne suis pas certain que ça puisse intéresser grand monde, donc je ne ferai pas un billet là-dessus.

- Le cas Brigitte Lahaie: J'en ai parlé en commentaire, donc je n'y reviens pas dessus.

- La Lettre de Leïla Slimani: Cette magnifique lettre est consultable sur le commentaire de La Baladine, dans le billet précédent.

Il y a encore bien du boulot avant que le vœu de Leïla puisse se réaliser parce que dans cette société de compétition et de course au matérialisme engendrant des prédateurs de tous ordres, même si ça devrait couler de source, on ne peut pas éviter d'être prudent.