Un sage méditait assis sur un banc fort accueillant au fond de son jardin. Un endroit propre à la béatitude, songeait ce philosophe tout empli de sa suffisance.

Cet homme regardait la Lune en cet instant précis, une Lune brillante, pleine, bien ronde, resplendissante dans ce ciel noir comme l'encre de Chine qui servait à ce vieux sage pour mener à bien ses exercices de calligraphie.

Passe un imbécile... Enfin, celui que tout le monde dans ce petit village taxait "d'imbécile" !

Pensez donc, il occupait un petit emploi de fonctionnaire, passait le plus clair de son temps à la pêche, adroit comme pas un pour ferrer une jolie truite, quelques collets par çi, par là, les restaurants du coin ne boudaient pas les fruits de ses braconnages.

Passe donc l'imbécile, le sage l'interpelle et lui montre la Lune, l'imbécile sourire béat aux lèvres regarde le doigt du sage, qui aussitôt se moque de lui. Dès le lendemain, tout le village serait au courant : "Quand le sage montre la Lune, l'imbécile regarde le doigt", cette formule a fait le tour du globe... Et même plusieurs fois !

Mais, car il y a un MAIS, ce que le sage n'a jamais su et pour cause, c'est que tournant le dos à sa propre demeure, il n'avait pas vu ce que l'imbécile regardait au bout du doigt de notre philosophe.

Le doigt se trouvant à hauteur de l'une des fenêtres de la maison, notre imbécile heureux apercevait une toute autre Lune ! Celle de la jolie, et jeune épouse de notre philosophe connard et cornard !

Mais ça l'histoire ne l'a jamais raconté !



Quand le sage montre la Lune...,



L'imbécile la regarde !

(ch'tiots crobards Andiamo)