L'été s'en vient t'à grand pas, s'il est arrivé chez vous, je ne vous envie pas, au contraire, c'est que vous n'avez pas autant que moi, le temps nécessaire pour maigrir.

Eh oui ! Aussi certain que les hirondelles reviennent au printemps, tiquedoutsointsoin, la dame rondellette se remet au régime, à la diète, bref, s'écrie devant toute calorie : cachez cette gâterie que je ne saurais voir !

Parce que, bien sûr, elle clame à tout vent que le seul fait de voir un gâteau la fait grossir. Il ne peut en être ainsi parce que, de mémoire, elle a à peine grignoté depuis la dernière année.

Or, le pèse-personne, de genre masculin, est très direct et prosaïque. Fort heureusement qu'il ne parle pas, il ajouterait au poids acquis un surplus de poids de culpabilité.

En bref, j'ai encore engraissé.

Tant que nous sommes enrobées dans des immenses chandails de laine, tout baigne. Quand il faut se dérober dans un maillot, alors, là, bonjour la flotte, les larmes et les remords ainsi que la bretelle qui laisse tout tomber. Et croyez-moi, Newton aurait reçu le poids d'une de mes pommes sur la tête, il ne s'en serait jamais remis. Ou il aurait conclu que la gravité terrestre est due aux petits gâteaux ce qui n'aurait pas fait avancer la science.

Donc, puisque l'habit ne fait pas le moine et mon maillot ne me fait plus non plus, je me mets à la diète. CQFD.

Première étape : se fixer des objectifs.

J'adore cette étape. Il s'agit de soustraire un chiffre exponentiel de 10 au chiffre existentiel apparu précédemment sur le pèse-personne (appelons le Georges).

Ensuite, il faut regarder le calendrier, décider d'une date raisonnable pour atteindre l'objectif ci-haut mentionné. Jusque-là, c'est l'allégresse totale.

Donc, je vous prédis que pour le mois de juin 2010, je pourrais éventuellement me présenter dans une boutique pour remplacer mon maillot lâcheur. Hé ! y a de l'espoir !

Sauf que, pareillement à la fin du monde souvent prédite, la fin de mon embonpoint ne s'est jamais réalisé.

Donc, si jamais je maigris, craignez zet tremblez, honnêtes et minces citoyens, l'apocalypse est proche.

Deuxième étape : Choisir le régime.

Ah... ça... J'ai essayé le truc de groupe. Weight watchers, pour ne pas le nommer et Minçavi. Voici comment ça se passe et pourquoi, avec moi, ça passe pas.

Première étape : la pesée. Leur Georges est infiniment plus grincheux et susceptible que le mien, et je suis toujours plus pesante chez eux que chez moi. Un doute m'envahit sur la crédibilité de leur personnel.

Ensuite, une dame mince et enthousiaste, ou mince et acariâtre (sachez qu'il n'y a pas de minces normales qui travaillent pour ce genre de trucs. Elles ont toutes un agenda caché, celui de faire disparaître de la pesée totale de la terre, tout gros et grosse pour que règnent le céleri et la carotte râpée) vous donne le régime et vous l'explique comme à un enfant de cinq ans. Pourquoi cinq ans ? Parce qu'évidemment, si vous êtes grosse malgré les campagnes qui dénoncent cholestérol et sa gang de frites, c'est que vous ne comprenez rien à rien. Peu importe si vous avez un doctorat universitaire, que vous gagnez bien votre vie et que vous conduisez une automobile, vous êtes une ignare crasse, enfin, grosse.

C'est la même chose à leur yeux.

Ensuite, il y a la motivation de groupe. C'est en général, une mince enthousiaste qui le donne. Vous aimez le style animation et soyons positifs ? Moi, ça me donne des envies de tartes à la crème, non pas pour les dévorer, mais pour les lancer. Je quitte en général quand on doit crier ensemble : quand on veut, on peut !

C'est que, voyez-vous, je veux bien maigrir, mais je ne veux pas être privée des bonnes choses de la vie.

Quel philosophe a dit : la vie est incertaine, mangez votre dessert en premier ?

Donc, pour cette fois-ci, ma copine, qui a perdu 40 lbs cette année, m'invite à suivre une diète protéinée appelée Idéal protéine. Bof, pourquoi pas ? Il s'agit de ne plus manger rien de normal et de bouffer des petits sachets - en fait, leur contenu - mais j'ai tellement faim après avoir avalé la petite poudre que je mangerai bien leur sachet aussi.

J'ai perduré trois journées complètes. La quatrième, disons que j'ai avalé l'équivalent des trois jours complets de nourriture pour une humaine normale de mon poids.

La cinquième journée, c'est samedi. Que ferais-je ?

Mise en garde : 1) Que la première ou le premier qui me donne un conseil sur comment maigrir n'ouvre plus son courrier de peur de recevoir une lettre pleine d'agents bactériologiques funestes et meurtriers. Ainsi que le deuxième ou le troisième et ainsi de suite qui veut être de bons conseils. Je sais ce qu'il faut pas faire ou faire pour mincir. Mais, hélas, à chaque fois que j'essaie, un message d'erreur fatale, comme dirait mon Windows, survient.

2) Manger est un acte nutritif, mais aussi émotif. À grandes émotions, grande nutrition. Trouvez l'erreur et ne me la dites pas.

Sur ce, je m'en vais faire du ménage dans l'espoir de trouver une motivation oubliée et de pouvoir m'écrier en juin 2010 :

La fin du monde peut arriver, je suis mince !