2008

Sa présidence est en pleine forme. On le voit taquiner le braquet avec Drucker, Virenque, travailler son souffle lors de longs joggings. Il se paye une coach pour fignoler son image de gagneur et se marie avec Carla pour booster le rythme de sa libido, à moins que ce ne soit l’inverse.

Par contre, ses sondages, même ceux d’OpinionWay, c’est dire, font grise mine. Il plafonne à 31% d’opinions favorables.

Début 2009

La crise internationale jette les Français au chômage, le système qui a porté Sarko au pouvoir est bien malade. Ses « solutions » sont cyniques et ne profitent qu’aux nantis.

Mais le petit Nicolas a l’air si triste et si plein de bonne volonté que le peuple plébiscite les listes présentées par l’UMP aux élections européennes : 44% !

Eté 2009

Sarko, qui a adopté le régime grain de raisin/feuille de salade sans sauce de Carla, a les guibolles un peu flageolantes. Son médecin personnel le suit d’autre part et de près avec sa seringue à remonter le moral. Et il a la paume un peu lourde.

C’était à prévoir : en courant sous le plein cagnard devant la « Lanterne », une des résidences de la République qu’il a piquée à « Sang-froid » Fillon, notre Présiprince tombe dans les pommes-vapeurs et se réveille entouré de mandarins au teint terreux, inquiets pour leur place.

Quand il sort du Val-de-Grâce, quelques jours plus tard, amaigri, main dans la main avec sa Carla, le sourire convalescent du cocu qui a eu chaud aux fesses, il cote 56% dans les sondages. Il n’a jamais été perché aussi haut depuis son élection.

2010

Les trente Glorieuses sont vraiment loin derrière nous. Jean-Marc Sylvestre ne nous bassine plus avec des « croissances négatives » ou des « stagnations » ni même de simples « freins ». C’est la débandade, tous les paramètres sont en chute libre.

Mais les communicants attachés à l’Elysée (leur effectif a doublé) ont remarqué cette tendance des Français à être attendris par les petits chatons abandonnés. Ils jouent de plus en plus sur la corde sensible et exploitent la moindre baisse d’énergie du Président ou la plus anodine des pertes blanches de Carla. Une grosse fièvre avec courbatures est requalifiée systématiquement en grippe ovine carabinée. Un Tamiflu et hop ! Nicou le chouchou cartonne à 74% !

2011

Le monde capitaliste est au plus mal. Tous les pays du tiers-monde ont nationalisé leurs matières premières. Lassés d’attendre des gestes positifs et d’être considérés comme un « immense marché » par les pays riches, ils ont verrouillé leurs frontières et tout misé sur l’autosuffisance dans le respect de la nature.

La riposte de Sarkozy a été foudroyante : glissant sur une peau de banane (la plupart des observateurs soupçonnent un leader de centre gauche), il s’est retrouvé paralysé du bas dans un fauteuil roulant. Révélant ainsi sa duplicité et la tyrannie de son obsession sexuelle, la cruelle Carla décide de le quitter.

Des millions de messages de soutien parviennent à l’Elysée. La France pleure. Elle est solidaire. Elle ne lâchera pas son chef bien aimé. Le boycott des bananes lancé par Daniel Cohn-Bendit, le meilleur ami du Président, est suivi par 81% de la population.

2012

La situation économique est catastrophique. Le secteur tertiaire est raplapla. Seules résistent encore les quelques entreprises rendant un service réel, indispensable. Le chômage est endémique, exponentiel. La sécurité des biens et des personnes n’est plus assurée. Les caisses de l’Etat sont vides.

Le bulletin de santé mensuel du Président confirme la rumeur persistante de ces derniers jours : son Alzheimer n’a plus aucune chance de régresser malgré les techniques de pointe qui ont été utilisées.

Le courage de Nicolas Sarkozy emporte l’enthousiasme des Français. Il est réélu avec un score digne d’un dictateur africain.