Il existe à Chatou tout près de mon village que l'on nomme Paris, il existe disais-je une île qui porte un joli nom : L'île des Impressionnistes. Sur cette île tendrement enlacée par la Seine, car vous l'aviez deviné la Seine baigne cet îlot de verdure et de calme, ...


... il est le long de la berge une auberge très ancienne nommée "La Maison Fournaise". Elle date du XIXème siècle. C'est là, mais oui Madame, que furent peints de jolis tableaux par ... mais oui, Renoir, Caillebotte et bien d'autres.


Et le plus curieux, Madame, c'est ce poème écrit de la main de Guy de Maupassant lui-même, que l’on peut lire dans le hall d’entrée.

Bien sûr, les murs ont été repeints moult fois depuis, mais on a toujours préservé l'œuvre... je vous en livre le contenu ci-dessous. Cette photo fut prise il y a trois ans déjà lors d'un déjeuner fort agréable offert par nos enfants, à l'occasion de l'anniversaire de leur Maman.


Dans cet établissement d'un autre temps, d'un autre siècle, qui n'a cédé en rien à la modernité hormis quelques lustres et suspensions électriques, on peut encore sentir le parfum de Mimi Pinson, le musc des pensionnaires de la maison Tellier.

On peut aussi louer des yoles, canots ou autres voiliers, construits à l'ancienne dans un petit atelier artisanal tout proche installé sur l’île également. Ces merveilles d’un autre temps sont en acajou vernis, et non ces horribles matériaux composites, sans âme et sans noblesse.


Alors coiffé d'un canotier, le torse couvert d'un "Marcel" les moustaches lissées, pointes dressées vers le ciel, vous emmènerez votre belle promise pour une descente du fleuve Amazone, du Nil, du Yang Tsé Kiang, ou du canal de l’Ourcq, selon vos talents de conteur...

Puis les bras ruisselants de sueur, vous reviendrez, aiderez la belle à prendre pied sur le ponton de bois. La frayeur aura rosi ses joues, accentuant son teint de porcelaine, sagement abrité des ardeurs du soleil grâce à son ombrelle de dentelle blanche.


Vous vous installerez sous la jolie tonnelle, le serveur la taille ceinte d'un grand tablier blanc, vous apportera des rafraîchissements : une citronnade pour la demoiselle, un bock pour vous.


Et dans la douceur printanière peut-être, je dis bien peut-être, oserez vous d'un peu plus près déclarer votre amour à la belle, lui arracher un serment, lui voler un baiser à la dérobée, la faisant rougir comme il se doit à une jeune fille bien élevée.


Avant la tombée de la nuit, vous la raccompagnerez jusque devant chez elle. Vous accordera-t-elle un rendez-vous ?

Oh ! Mais il se fait tard… Je vous laisse, Madame, car m'attend un "sapin" qui me conduira en mon logis de la place des Vosges.

(Daguerréotypes Andiamo)



Alors t’as vu ? On ne fait pas que dans la gaudriole chez Blogbo, nous aussi on a un cœur… D’artichaut ? Ben oui et alors ?...