Les chansons de Prévert me reviennent

De tous les souffleurs de vers...laine

Du vieux Ferré les cris la tempête

Boris Vian s'écrit à la trompette

Cette chanson de la Souche m'est revenue alors que sur Paris à l'heure où j'écris il tombe de gros flocons : les giboulées de Mars, les bien nommées.... Il est des êtres comme ça, qui meurent très jeunes, mais qui ont vécu en peu de temps, ce que d'autres n'auront jamais vécu en une vie deux fois plus longue...

J'ai connu un homme qui est décédé à 32 ans, toubib de son état, il ne venait pas d'un milieu très "favorisé" payait ses études en déchargeant les camions à Lille, s'offrait à des prix dérisoires les costumes d'occase de ses copains de fac, plus, beaucoup plus favorisés que lui !

Comme on dit "il brûlait la chandelle par les deux bouts" ! Sa propre mère disait de lui : "on a l'impression qu'il veut vivre vite, tout connaître rapidement, il me fait peur" !

Peur justifiée, à 32 ans accident de la route, mort sur le coup !

Ceci pour vous parler de Boris Vian, lui aussi a vécu en 39 ans seulement, ce que beaucoup aurait voulu vivre en trois vies !

Touche à tout de génie : ingénieur de Centrale, musicien, écrivain, scénariste, peintre, dessinateur, humoriste, il avait même préparé 48 émissions de radio destinées à une radio New Yorkaise, ces émissions traitaient du jazz. En 1937 il avait intégré le Hot club de France. Inventeur de génie ! Il avait imaginé, pensez donc : un piano cocktails, instrument avant gardiste s'il en fut, on aurait composé des cocktails tout en jouant du piano ! Ah la belle invention ...

Né en 1920, je ne vous apprends rien en vous disant qu'il avait 25 ans à la libération, il a hanté les nuits de Saint Germain des prés en compagnie de Juliette Gréco au "Tabou", j'y suis allé parfois Ô c'était il y a fort longtemps.

Il a même écrit à la façon des auteurs Américains sous le pseudo de Vernon Sullivan, le fameux roman "j'irai cracher sur vos tombes ". Je l'ai lu j'étais tout minot, ce bouquin était au milieu de tant d'autres dans la bibliothèque paternelle, chez moi point de tabous, tous les bouquins étaient accessibles, et ça ne nous perturbait pas, je vous avoue que je préférais et de loin les aventures de Tintin et Milou, à celles du Roi Pausole (Pierre Louys) , ou de Nora la guenon devenue femme (Félicien Champsaur), ou encore d'Aphrodite du même Pierre Louys ! Comme quoi il est bon de laisser les mômes faire leur choix.

Dans cette bibliothèque véritable caverne d'Ali Baba, il y avait même un carnet rempli de chansons de corps de garde, compilées par les soins paternels, et illustrées par lui même ! Il avait un sacré coup de crayon mon paternel !

Quant aux autres ouvrages de Monsieur VIAN, je ne vous ferai pas l'affront de vous les citer !!

Alors j'ai voulu lui faire un petit tout petit clin d'œil, et dire : "merci Monsieur VIAN" !

(ch'tiot crobard Andiamo)