Le but du jeu va consister à faire croire à tous, collègues et chefs compris, que vous faites partie de la haute société, de la crème du gratin, et par conséquent de changer le sombre regard qu'ils portent sur vous, surtout depuis le jour où vous vous êtes promené en pagne dans les couloirs.

Pour cela, voici quelques trucs faciles à mettre en oeuvre et dont vous trouverez tous les ingrédients sur votre lieu de travail.


La cravate

Depuis votre épisode tribal, vous avez perdu l'habitude d'arborer une cravate autour du cou, au grand dam de votre hiérarchie. Or votre chef doit passer vous voir ce matin. Pas d'affolement : prenez la première note qui vous tombe sous la main, dessinez au crayon la forme d'une cravate dessus, découpez-la aux ciseaux et fixez-la à votre cou avec un petit bout de scotch. Et voilà une fort seyante cravate de la plus grande élégance et d'une originalité que tout le monde vous enviera.

nb : si votre chef vient vous voir au sujet du rapport stratégique confidentiel sur les investissement internationaux de la compagnie, essayez autant que possible d'éviter de découper votre cravate dans ledit rapport.


Le nom sur la porte du bureau

Comme c'est le cas pour tous vos collègues, votre nom figure sur le mur à côté de la porte de votre bureau. Votre nom tout bête, qui ne vous met absolument pas en valeur. Prenez donc un marqueur et ajoutez un titre nobiliaire devant votre nom : personne ne pourra soupçonner un seul instant la supercherie et vos collègues vous donneront désormais du "Monsieur le Marquis" avec déférence à la machine à café.


Le blason

Achevez d'impressionner vos collègues en bricolant un blason et une devise que vous afficherez négligemment au mur de votre bureau. Voilà qui devrait déjà commencer à vous conférer une toute autre stature dans votre service.


La chevalière

Ajoutez le petit détail qui tue : le port d'une chevalière ornée de votre monogramme. Percez pour cela un trou dans un bouchon de bouteille d'eau, écrivez au marqueur dessus, et l'affaire dans le sac. Aux impudents qui oseraient s'étonner de la couleur de votre chevalière, répondez simplement qu'il s'agit un bijou unique d'une valeur inestimable en or bleu du Nebraska. Cela devrait définitivement faire taire les jaloux.


Le monocle

L'apparence physique a également son importance : votre look doit être en adéquation avec le rang qui est désormais le vôtre aux yeux de votre entourage. Le port du monocle sied à un Marquis. Un rouleau de ruban adhésif, et hop, le tour est joué !


La moustache

Une petite moustache bien taillée complètera avec bonheur votre look facial. Inutile d'attendre que cela pousse : utilisez simplement un marqueur indélébile pour vous faire une moustache facile d'entretien !


La perruque

Pourquoi ne pas peaufiner votre apparence en portant la perruque, comme l'étiquette l'exigeait à la grande époque ? Mais inutile d'aller vous ruiner dans l'achat d'une perruque Louis XIV : allez plutôt vider le contenu de la broyeuse à papier. Un peu de colle pour faire tenir le tout sur votre tête, et hop, vous voilà doté d'un look Vieille France qui en fera pâlir plus d'un !


La canne

Une personne de votre rang ne saurait se dispenser du port de la canne. Aucun souci pour cela : récupérez une dizaine de gros marqueurs : ceux-ci ont généralement le bon goût de pouvoir s'enficher les uns dans les autres. Et voilà comment, en quinze seconde chrono, vous pourrez porter en toute circonstance une magnifique canne qui vous confèrera un port altier.


Le petit doigt

L'apparence est une chose, mais les bonnes manières en sont une autre. Le petit détail qui ne trompe pas pour discerner le vrai noble de la plèbe est la raideur du petit doigt quand il s'agit de se désaltérer d'une boisson chaude. Mais comment être sûr de ne pas se trahir en oubliant de tendre le petit doigt ? Facile : prenez une touillette en plastique et scotchez-la solidement sur votre petit doigt ! Impossible désormais de louper votre effet : tout le monde sera convaincu que vous êtes de la haute !



Voilà, logiquement, à ce stade, tous vos collègues et votre hiérarchie devraient être en train de vous faire des courbettes, eut égard à votre rang.

Mais si d'aventure (extrêmement improbable) votre chef vous invitait à en faire une vous-même pour mieux vous botter l'arrière-train, alors là, vraiment, c'est que vous travaillez dans une entreprise qui ne vous mérite pas. Aucune hésitation à avoir : prenez la porte qu'on vous désigne et sortez d'un air hautain, na !

Merci qui ?

Merci Blogborygmes !