Alors que tire peu à peu à sa fin un été glacé et pluvieux, quoi de plus naturel que de laisser sa mémoire remonter la pente du passé vers les étés d'antan, vers ces mois d'août qui réchauffent encore la peau tout au fond de nos boîtes crâniennes ? Chacun a son été au coeur, celui qu'on n'oublie pas, celui au cours duquel on a effleuré l'infini de la pulpe des doigts. Son été à jamais.

Le mien fut l'été 1971.

Oui, je sais, je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, comme dirait Charles. Et pourtant, je n'ai qu'à tirer le rideau de mes paupières pour revoir les images, retrouver les senteurs, ressentir les émois en écho.

J'ai huit, neuf ans. Huit au début de l'été, neuf à sa fin, par la grâce d'un anniversaire estival.

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