J'avais des projets pour ce matin, désherber à minima et tailler deux trois trucs, balader l'adipocyte hivernal en vélo pour mieux l'abandonner dans un bois sombre, et touffu.

Il pleut.

Démotivation.

Clavier, prochain billet en avance pour une fois. Montréal nous revoilà.

Montréal au matin, c'est comme la veille au soir. Froid, surtout à 7h, quand réveillé depuis longtemps grâce au décalage spatio-temporel tu décides d'aller voir dehors ce qui s'y passe. Premier constat, la mode vestimentaire est à l'opposé de celle de mon sud est, et j'éveille la curiosité habillé en varois tempéré. J'hésite à fabriquer une pancarte "british airways victim", mais l'heure du petit déj est déjà là. Et le petit déj dans les B&B locaux, tu rates sous aucun prétexte. C'est l'occasion de goinfrer, et de jaser avec les hôtes et autres occupants des lieux. Ok, des fois, tu tombes sur des touristes français qui te font comprendre notre détestable réputation et c'est moins drôle. Coté nourriture, généralement, après deux kilos cinq de mets variés, on te demande si une petite omelette baveuse et fromagée te ferait plaisir, blurp.

Le problème du repas de midi résolu dès 8h du matin, tu accueilles ta valise égarée avec l'enthousiasme d'un sexosécurophiliste découvrant le saint Graal.


Enfin muni de ta tuque et de ses compléments, ...


... tu repars à l'assaut des rues de la deuxième plus importante ville francophone au monde. Premier constat, pour se perdre, faut y mettre de la bonne volonté : les avenues larges et rectilignes, ça simplifie. Deuxième constat, ici aussi, y a des types aux feux rouges pour nettoyer ton pare-brise. J'espère que ça paye bien, squeegee à Montréal, vu la caillante, ça le mériterait.

Si vous cherchez les plus belles filles du monde, bingo, elles sont ici, et elles sont justement en train de se faire tatouer le bas des reins, bien en vue dans la vitrine des tatoueurs.

Montréal, c'est une île, alors tu files voir le fleuve de plus près. Quand t'as vu le Saint-Laurent une fois, d'abord tu tombes assis sur le cul et tu rigoles jaune quand ensuite on te parle des "fleuves" français. Le fleuve est en grande partie gelé, et d'énormes blocs de glace s'accumulent près des rives. Y a même un port qui n'a plus rien à voir avec l'embarcadère que fréquentaient les trappeurs d'il y a bien des hivers.


Montréal, ça vient de mont royal, allons voir son sommet de plus près, histoire d'avoir une vue d'ensemble de la ville. Dans mon panthéon personnel, elle vaut celle de la rade de Toulon depuis le Faron, exceptionnelle. Ce truc bizarre au loin comme une tasse renversée avec une drole de queue c'est le stade olympique des jeux d'été 1976.


Une des fiertés de la ville et son plus grand cauchemar vu son coût : vingt années pour l'achever, trente années pour en boucler le financement. Et des rustines à coller en permanence. La nationalité de son architecte ? Devinez... Aujourd'hui, c'est un biodôme : la reconstitution sous cloche des différents climats locaux. Ce grand truc métallique qui enjambe le fleuve, c'est le pont Jacques Cartier, à éviter absolument aux heures de pointe.


On redescend ? Tellement bien descendu qu'on arrive en sous-sol, un truc immense, la plus grande galerie souterraine commerçante que j'ai jamais fréquentée, des kilomètres à parcourir sous la ville, fuyons.....