Depuis tout petit, je suis livrophage, d'Astérix à Dard, en passant par le catalogue Manufrance, Mankell, Barjavel, Irving, Actuel, Crais, L'écho des savanes, je bouquine. Je me suis demandé si les lecteurs blogbos avaient les mêmes lectures, alors j'ai pioché dans la bibli locale de quoi alimenter un petit quizz. J'imagine qu'en tapant les textes dans google, ça vous faciliterait la tâche, mais j'ai confiance en votre probité :))


extrait un :

-Me voici à présent dans un parc avec des biches et des ivrognes. Les biches, je les aperçois rarement, de loin, fragiles, farouches dans la brume matinale. Les ivrognes, eux, toute la journée, rôteux, hilares, titubants dans les couloirs du château. Fond sonore : radio Luxembourg, le blabla de la bonne margarine entrecoupé de roucoulades mièvres ou d'hystéries laryngitées...je veux vivre avec touaah !... Saccage perpétuel du silence.

Alphonse boudard, "La métamorphose des cloportes".


extrait deux :

-Admirable d'abnégation et de dévouement quand il s'agit de prolonger des cadavres vivants destinés à distraire leurs parents en leur chiant sur les genoux, le corps médical déploya des trésors d'énergie pour sauver le docteur Jacques Rouchon. A dire vrai, les pompeux en blanc locaux n'étaient pas mécontents de voir leur turbulent confrère enfin maitrisé sur une chaise roulante d'où il ne pourrait plus bafouer l'ordre et souiller le caducée en garbant sur la science officielle ou, pire, en visitant gratuitement des ouvriers agricoles nécessiteux.

Pierre Desproges, "Regarde les femmes tomber".


extrait trois :

-Les voir m'enchanterait !....mhhh ! J'imagine leurs pointes brunes qui se dressent, doucement flattées par la caresse de la soie fraiche.

Martin Veyron, "L'amour propre ne le reste jamais très longtemps".


extrait quatre :

-Et quand je repense à eux, je ne peux m'empêcher de repenser à Sean. Mon frère jumeau. A t-il regardé les yeux de son meurtrier au dernier instant ? Et y a-t-il vu la même chose que moi ? Y a-t-il un Mal aussi pur et ravageur qu'une flamme ? Je continue de porter le deuil de Sean. Je le porterai toujours. Et là, tandis que je guette et que j'attends l'eidolon, toujours je me demande quand je reverrai cette flamme.

Mickael Connelly, "Le poète".


extrait cinq :

-Ma tante Marie m'a appris que papa, tout le temps que j'ai été parti, se traînait par les rues, poveretto, pleurant sans pouvoir se retenir. Ceux qui lui demandaient : "et alors Vidgeon, qu'est ce qui va pas ?", il leur répondait : "L'me Françwa, il est parti." Il restait planté sur le marché, dans la foule, perdu, ses larmes coulaient, coulaient. Ben oui. Juste comme je le voyais. Faudrait tenir à personne. On était resté partis dix jours.

Cavanna, "Les ritals".


extrait six :

-Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud ! Tes dix-huit ans réfractaires à l'amitié, à la malveillance, à la sottise des poètes de Paris ainsi qu'au ronronnement d'abeille stérile de ta famille ardennaise un peu folle, tu as bien fait de les éparpiller aux vents du large, de les jeter sous le couteau de leur précieuse guillotine. Tu as eu raison d'abandonner le boulevard des paresseux, les estaminets des pisses lyres, pour l'enfer des bêtes, pour le commerce des rusés et le bonjour des simples.

René Char, "La fontaine narrative".


extrait sept :

-Chien brun arborait maintenant une très courageuse érection et Belinda s'amusa de la sentir décroître au fur et à mesure que le protoxyde d'azote faisait son effet. Une fille ne pouvait qu'aimer un homme qui lui causait si peu de soucis.

Jim Harrison, "L'été ou il failli mourir".


extrait huit :

-Ma bagnole venait d'avoir quinze ans et je trouvais plus un seul type qui veuille bien ouvrir le capot. Je savais jamais si elle allait bien vouloir démarrer. Je me suis glissé sur le siège, j'ai serré les dents, jusque-là les voitures c'était le dernier de mes soucis sauf quand je glissais la clé dans le contact. Bon, mais c'était sûrement une bonne journée qui s'annonçait, il y avait cette fille dans mon lit et j'ai laissé tourner un peu le moteur avec le starter. J'en ai profité pour gratter deux ou trois saloperies soudées sur le pare-brise, de la merde et du sang, je clignais des yeux dans les reflets.

Philippe Djian, "Zone érogène".


extrait neuf :

-Il a belle couille, mais molle.

Robert Merle, "En nos vertes années".


extrait dix :

-Elle se serra un peu plus contre lui, posa la main sur sa poitrine. Et, en elle-même, elle l'appela du nom d'amour qu'elle lui donnait autrefois et que, de loin en loin encore, ils employaient entre eux, mais sans plus penser à ce qu'ils disaient. Elle l'appela de tout son cœur. Elle aussi, après tout, avait besoin de lui, de sa force, de ses petites manies, elle aussi avait peur de mourir. "Si je surmontais cette peur, je serais heureuse".

Albert Camus, "La femme adultère", tirée de "L'exil et le royaume".


Répondez directement dans les commentaires, on fera le tri à la fin et, de façon totalement arbitraire, je déciderai qui sera le plus méritant :)