Blogborygmes

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

dimanche 14 juin 2009

Tant-BourrinTourtanbrin ou le voyageur impatient

Lire la suite

vendredi 12 juin 2009

Saoul-FifreIl court, le furet (comptine pour adulte 14)

Cette après-midi, réminiscence inconsciente ou redécouverte fortuite en solitaire, j'ai trouvé la contrepèterie cachée dans "Il court, il court, le furet", et comme il y a longtemps que je ne vous avais pas fait de comptine pour adulte je me suis dit comme ça : "Soufifrounet, sois bon avec le Grand Lectorat, il te le rendra au centuple."

Bon, j'ai fait une petite vérification google et c'est entendu, je ne revendique en aucune façon une quelconque primauté d'inventeur : "il fourre, il fourre le curé" entre guillemets, ça nous sort la bagatelle de 146 pages !! J'arrive un peu après la bataille, quoi ?

Mais comme personne n'a écrit la comptine complète, et que la version dite "originale" est un peu mièvre, votre serviteur, toujours sur la brèche, s'y est employé d'arrache-doigt (saloperie de clavier).

Je sais, je sais qu'Andiamo n'aime pas qu'on tape toujours sur les mêmes, à savoir les catholiques, mais il reconnaitra que l'actualité nous y pousse, avec le scandale récent dans l'église irlandaise.

Il fourre, il fourre, le curé
les messieurs et les mesdames
Il fourre, il fourre, le curé
les enfants de chœur aussi

Il a percé par ici
Il rapacera par là

Il bourre, il bourre, le curé
Le bout du curé, Mesdames
Il cure, il cure le bourré
Le cul du bourré joli.

Il a blessé par ici
Il rechassera par là

Comptine d'origine

mercredi 10 juin 2009

AndiamoVieilles mais... toujours belles !



Je vais être absent pour quelques jours, une expédition au pays des cigognes !

A nous les choucroutes et autres KOUGLOFS, la Ponne Pière, je sens que je vais bien me marrer, la bonne bouffe plus les villages typiques : HUMMMM...

Alors, avant de partir, je vous ai posté quelques petits crobards, accompagnés d'une chanson de Georges Milton, pas dégueu !

Si certains vous disent que les chansons d'aujourd'hui comportent des paroles "à la con", passez leur celle-là !

J'entends vos murmures : s'est pas emmerdé le doyen, cinq crobards, une (très) vieille scie, et HOP ! Emballez, c'est pesé.

Ouais, mais j'en connais qui parfois se prennent des petits congés... Et nous laissent que dalle, et PUIS à ch'val donné on r'garde point la bride... DEDIEU !

Je ne pourrai pas répondre à vos commentaires (si vous me faites le plaisir d'en laisser) mais je le ferai dès mon retour.


Je ne connais pas le nom de cette voiture, si l'un(e) d'entre vous le connaît, alors qu'il (elle) n'hésite pas... Merci.


Peugeot 1906 "torpédo"


Roland Pilain 1909


De Dion Bouton... 1905 ? Pas sûr de la date.


Cottin Desgouttes 1924

Ch'tiots crobards Andiamo.

lundi 8 juin 2009

Mam'zelle KesskadieCent fois sur la balance, remettez cette grosse

L'été s'en vient t'à grand pas, s'il est arrivé chez vous, je ne vous envie pas, au contraire, c'est que vous n'avez pas autant que moi, le temps nécessaire pour maigrir.

Eh oui ! Aussi certain que les hirondelles reviennent au printemps, tiquedoutsointsoin, la dame rondellette se remet au régime, à la diète, bref, s'écrie devant toute calorie : cachez cette gâterie que je ne saurais voir !

Parce que, bien sûr, elle clame à tout vent que le seul fait de voir un gâteau la fait grossir. Il ne peut en être ainsi parce que, de mémoire, elle a à peine grignoté depuis la dernière année.

Or, le pèse-personne, de genre masculin, est très direct et prosaïque. Fort heureusement qu'il ne parle pas, il ajouterait au poids acquis un surplus de poids de culpabilité.

En bref, j'ai encore engraissé.

Tant que nous sommes enrobées dans des immenses chandails de laine, tout baigne. Quand il faut se dérober dans un maillot, alors, là, bonjour la flotte, les larmes et les remords ainsi que la bretelle qui laisse tout tomber. Et croyez-moi, Newton aurait reçu le poids d'une de mes pommes sur la tête, il ne s'en serait jamais remis. Ou il aurait conclu que la gravité terrestre est due aux petits gâteaux ce qui n'aurait pas fait avancer la science.

Donc, puisque l'habit ne fait pas le moine et mon maillot ne me fait plus non plus, je me mets à la diète. CQFD.

Première étape : se fixer des objectifs.

J'adore cette étape. Il s'agit de soustraire un chiffre exponentiel de 10 au chiffre existentiel apparu précédemment sur le pèse-personne (appelons le Georges).

Ensuite, il faut regarder le calendrier, décider d'une date raisonnable pour atteindre l'objectif ci-haut mentionné. Jusque-là, c'est l'allégresse totale.

Donc, je vous prédis que pour le mois de juin 2010, je pourrais éventuellement me présenter dans une boutique pour remplacer mon maillot lâcheur. Hé ! y a de l'espoir !

Sauf que, pareillement à la fin du monde souvent prédite, la fin de mon embonpoint ne s'est jamais réalisé.

Donc, si jamais je maigris, craignez zet tremblez, honnêtes et minces citoyens, l'apocalypse est proche.

Deuxième étape : Choisir le régime.

Ah... ça... J'ai essayé le truc de groupe. Weight watchers, pour ne pas le nommer et Minçavi. Voici comment ça se passe et pourquoi, avec moi, ça passe pas.

Première étape : la pesée. Leur Georges est infiniment plus grincheux et susceptible que le mien, et je suis toujours plus pesante chez eux que chez moi. Un doute m'envahit sur la crédibilité de leur personnel.

Ensuite, une dame mince et enthousiaste, ou mince et acariâtre (sachez qu'il n'y a pas de minces normales qui travaillent pour ce genre de trucs. Elles ont toutes un agenda caché, celui de faire disparaître de la pesée totale de la terre, tout gros et grosse pour que règnent le céleri et la carotte râpée) vous donne le régime et vous l'explique comme à un enfant de cinq ans. Pourquoi cinq ans ? Parce qu'évidemment, si vous êtes grosse malgré les campagnes qui dénoncent cholestérol et sa gang de frites, c'est que vous ne comprenez rien à rien. Peu importe si vous avez un doctorat universitaire, que vous gagnez bien votre vie et que vous conduisez une automobile, vous êtes une ignare crasse, enfin, grosse.

C'est la même chose à leur yeux.

Ensuite, il y a la motivation de groupe. C'est en général, une mince enthousiaste qui le donne. Vous aimez le style animation et soyons positifs ? Moi, ça me donne des envies de tartes à la crème, non pas pour les dévorer, mais pour les lancer. Je quitte en général quand on doit crier ensemble : quand on veut, on peut !

C'est que, voyez-vous, je veux bien maigrir, mais je ne veux pas être privée des bonnes choses de la vie.

Quel philosophe a dit : la vie est incertaine, mangez votre dessert en premier ?

Donc, pour cette fois-ci, ma copine, qui a perdu 40 lbs cette année, m'invite à suivre une diète protéinée appelée Idéal protéine. Bof, pourquoi pas ? Il s'agit de ne plus manger rien de normal et de bouffer des petits sachets - en fait, leur contenu - mais j'ai tellement faim après avoir avalé la petite poudre que je mangerai bien leur sachet aussi.

J'ai perduré trois journées complètes. La quatrième, disons que j'ai avalé l'équivalent des trois jours complets de nourriture pour une humaine normale de mon poids.

La cinquième journée, c'est samedi. Que ferais-je ?

Mise en garde : 1) Que la première ou le premier qui me donne un conseil sur comment maigrir n'ouvre plus son courrier de peur de recevoir une lettre pleine d'agents bactériologiques funestes et meurtriers. Ainsi que le deuxième ou le troisième et ainsi de suite qui veut être de bons conseils. Je sais ce qu'il faut pas faire ou faire pour mincir. Mais, hélas, à chaque fois que j'essaie, un message d'erreur fatale, comme dirait mon Windows, survient.

2) Manger est un acte nutritif, mais aussi émotif. À grandes émotions, grande nutrition. Trouvez l'erreur et ne me la dites pas.

Sur ce, je m'en vais faire du ménage dans l'espoir de trouver une motivation oubliée et de pouvoir m'écrier en juin 2010 :

La fin du monde peut arriver, je suis mince !

samedi 6 juin 2009

Tant-BourrinLes p'tits jeunes

Bon, je le sens, cette nouvelle parodie ne va pas redorer mon blason déjà bien sali, mais tant pis... Et j'espère que les fans des Rolling Stones ne m'en voudront pas trop d'avoir touché à la sublime Lady Jane...

Allez, une petite gorgée d'hélium, et en avant la zizique !




Les p'tits jeunes

Paroles : Tant-Bourrin
Paroles originales et musique : Mick Jagger & Keith Richard


Téléchargeable directement ici

Depuis que mon Louis
Est rangé dans une urne
Je m'ennuie de lui
Et surtout de ses burnes
Voilà pourquoi, ma chère
Je laisse parler ma chair
Et je m'en vais voir les p'tits jeunes

Le beau Jean-Kevin
A un vrai corps de rêve
Et sa jolie pine
Grosse comme un Tupolev
M'envoie en l'air, ma chère
Mieux qu'un vibromasseur
Rien ne surpasse les p'tits jeunes

Pour quelques biftons
J'oublie mes varices
Ma retraite fond
Mais au diable l'avarice
Car rester en jachère
Ne me dit rien, ma chère
Je revis avec les p'tits jeunes

jeudi 4 juin 2009

Saoul-FifreLe stress de 9 h 23

Ha quand il arrive, çuici, on aimerait bien le rater mais on est obligé de monter dedans et de faire avec.

Ho ya bien des solutions, yen a même plein, tout le monde a son "petit truc" plus ou moins efficace.

Le système "à la Calune", par exemple, c'est le tripatouillage. Et que je te tripote, et que je te détripote, et que je te retripote, le tout en tout bien tout honneur, bien entendu, ça se voit que vous ne connaissez pas Calune, pour avoir des idées pareilles ?

Non, le stress-toy a Calune est disponible en permanence (sauf rupture de stock) et s'achète pour une modique somme chez ces bienfaiteurs de l'humanité nerveuse et sur les dents que sont les gars du dindon point com. Il suffit de leur mailer donne la papate au monsieur et elle arrive chez vous, d'attaque.

Et vous vous mettez à malaxer ce truc et ça vous calme. L'erreur du débutant est de ne commander qu'une boite, car, comme c'est classique de se la faire piquer, ça vous énerve et tout est à recommencer.

Comme exception à la règle, vous avez aussi "la papate qui change de couleur quand on la tripote, mais que là, malgré toute l'ardeur que vous y mettez, elle reste rigoureusement du même jaune qu'au début".

Et bien évidemment, ça vous crispe un peu, c'est humain, vous avez hululé des tyroliennes haineuses pour moins que ça.

Le dindon.com ne travaille pas uniquement dans le destressage.

Si vous leur commandez ceci, par exemple , dont j'ai déjà parlé par ici n'en escomptez nul effet calmant, bien au contraire !

Bon moi c'est les sudokus qui me relaxent, c'est vraiment pas prise de tête, comme jeu, c'est le Destop des tuyaux de la tête.

Ya aussi le bruit de l'eau qui coule , qui me rend zen.

Toutes les tensions se dénouent. C'est magique.

lundi 1 juin 2009

AndiamoA.D.N.

Lesconil, port de pêche en pays Bigouden, près de la pointe de Penmarc’h, un pays magnifique et rude à l’image de ses hommes, marins courageux et durs à la tâche.

Début mars, le temps est gris, il pleut à seaux, la mer est mauvaise, le printemps approche, mais il y a en cette saison parfois de sérieux "coups de tabac".

Cédric Le Gall, bien campé dans ses bottes jaunes, surveille l’embarquement, tout en prenant sa part de labeur. C’est le début de la pêche à la langoustine, plusieurs heures pour atteindre "la grande vasière", lieu de prédilection de ces crustacés.

La "Morgane" est un solide chalutier, construit en bois de pêche aux chantiers de Léchiagat. A son bord cinq hommes :

- Cédric le "bosco" ou maître de manœuvre, on pourrait dire : le capitaine.

- Le maître coq, chargé des repas, matelot, en dehors du service.

- Et trois hommes affectés à la manœuvre, aux treuils, et au relevage de la pochée.

Parmi ces hommes, Yvon Le Mennec et Julien Trouadec, Julien un enfant de la D.A.S.S, élevé au Guilvinec, tout proche, abandonné à la naissance, d’une mère ayant accouché sous X.

Quelques années plus tôt, Yvon et lui avaient jeté leur dévolu sur la même jeune fille, la douce Marie. Le Mennec, l’avait emporté, dans cette "joute", puis l’avait épousée tout naturellement une dizaine d’années plus tôt.

Pourtant Julien et elle avaient beaucoup de choses en commun : tout d’abord et surtout, une enfant de la D.AS.S, elle aussi, née de mère inconnue, comme lui, ça aurait dû les rapprocher, mais Marie en avait décidé autrement, peut-être un peu pour ne pas avoir son propre reflet devant elle chaque jour.

Certains signes ne trompaient pas : Julien se rendait bien compte que la douce Marie n’était pas heureuse, plusieurs fois il avait constaté qu’elle portait sur le visage des traces de coups. "Je me suis cognée", bredouillait-elle en guise de justification.

Les 220 chevaux du diésel arrachent sans peine le chalutier, qui après un large virage prend la direction de la pleine mer.

Cédric le Gall est à la barre, à coté de lui, la V.H.S est allumée. Les pêcheurs, nombreux dans le secteur, restent en contact permanent, il y va de leur sécurité, toutefois le canal 16, lui n’est utilisé qu’en cas de danger, il sert notamment à envoyer les S.O.S en cas de besoin.

Pas moins de trois heures de route avant d’atteindre la zone de pêche, l’équipage en profite pour se reposer, car ils se sont levés à 3 heures ce matin pour appareiller, un petit roupillon avant d’attaquer les hostilités !

Ils font entièrement confiance à leur capitaine. Il saura éviter l'Ynizan, ces rochers à fleur d’eau situés face au port.

Huit heures, la mer est forte, le vent d’ouest s’est renforcé, ça ne va pas être une promenade de santé songe Le Gall, la "Morgane" est sur zone : la grande vasière un plateau situé au sud des îles Glénan, en cet endroit de mars à juin, on pêchera les demoiselles, nom affectueux que l’on donne aux langoustines par ici.

Yvon et Julien sont à la manœuvre des treuils, Yvon a bu, comme à son habitude, s’il n’était pas un cousin de son épouse, il y a belle lurette que Le Gall l’aurait renvoyé.

Le treuil, c’est une manœuvre délicate, de là dépend toute la pêche. Des chaluts qui s’emmêlent et ça peut être la catastrophe, surtout par des mers comme aujourd’hui.

- Ça ira ? interroge Cédric en regardant Yvon.

L’interpellé tourne la tête.

- Pourquoi qu’tu veux qu’ça va pas ? Torr-penn !

Les chaluts sont mis à la mer, le travail des matelots préposés à la manœuvre des treuils est prépondérant, c’est à eux de "sentir" si le treuil n’accroche pas.

Il n’est pas rare même à notre époque que des carcasses d’avions datant de la dernière guerre se prennent dans les filets ou, pire, des mines encore actives. A la moindre tension anormale des funes (câbles qui retiennent les chaluts), il faut relâcher, car un câble qui se rompt et ce sont les torons d’acier qui tournoient d’un coup à une vitesse fulgurante et sont capables de décapiter son homme en moins de temps qu’il ne faut pour le dire !

Soudain le treuil d'Yvon semble avoir des difficultés, alors il abandonne un moment son poste, chose que l’on ne doit JAMAIS faire, mais est-ce son état d’ébriété ?

Toujours est-il qu’il se penche, au même moment une déferlante s’abat sur le tribord de la "Morgane", Yvon chancelle, perd l’équilibre et bascule, il reste accroché au plat-bord.

Julien a tout vu, mais il ne bouge pas. Dans sa tête, le sourire de Marie. Il ne la mérite pas, songe-t-il. Deux ou trois secondes s’écoulent, puis il quitte son treuil lui aussi et se dirige vers Yvon. Une autre grosse vague, Julien se cramponne, ferme les yeux. Quand il les ouvre de nouveau, Yvon a disparu !

Julien se penche, la mer bouillonne, pas de trace de son co-équipier, il regarde un peu plus loin et le voit. Il est retenu à la grosse chaîne qui assure le parallélisme entre les deux chaluts, son corps est ballotté, sans cesse sa tête poussée par les vagues heurte la manille d’acier qui relie les morceaux de chaîne, on distingue une large plaie au niveau du temporal droit.

Vite ! Il faut avant tout remonter la pochée, laisser les chaluts comme ça, c’est trop dangereux par une mer démontée, il suffirait que les chaluts s’emmêlent et la Morgane pourrait chavirer. Une par une, les pochées sont remontées, les nœuds de cul desserrés, ce sont eux qui assurent la fermeture du filet, la pêche est là sur le pont.

Le corps d’Yvon à moitié recouvert de poissons et de langoustines, le spectacle est morbide.

Alors deux hommes plus le capitaine se chargent d’emporter le corps, ils l’allongent sur sa couchette et le recouvre d’une couverture grise, un petit signe de croix, puis ils remontent.

Julien est déprimé, Le Gall a posé la main sur son dos :

- Ne culpabilise pas Juju, Yvon n’était pas dans son état normal, c’est moi le coupable, je n’aurais pas dû le laisser à la manœuvre vu l’état dans lequel il se trouvait.

Il n’empêche que dans son for intérieur Julien se sent responsable : qui sait si sans ces quelques secondes d’hésitation il ne lui aurait pas sauvé la vie… Qui sait ?

Rentrés à terre, il a fallu apprendre la nouvelle à Marie, elle ne s’est pas effondrée, juste un peu le regard voilé.

Marie est de santé fragile, elle est venue au monde avec un seul rein, et encore pas bien gaillard le rein. Avec Yvon, ils n’ont pas eu d’enfants. Dans son état, ça n’aurait pas été prudent. Est-ce pour cela que son mari s’était mis à boire puis à la frapper ?

De toute façon, il est trop tard pour ce genre de question.

La vie a repris, comme le dit la formule consacrée, la pêche aux "demoiselles" a été bonne. Presque chaque jour Julien rend visite à Marie. Elle apprécie sa compagnie. Quant à lui, son lourd secret est un peu difficile à porter, un seul regard de la douce… Il oublie tout.

Et puis un matin, Marie ne se sent pas bien, elle est fiévreuse, le médecin diagnostique un problème rénal, il faut l’envoyer de toute urgence à Rennes. Ces derniers temps, il a fallu rapprocher les séances de dialyses, ce qui n’empêchait nullement Marie d’avoir constamment une petite fièvre.

Ton rein est fichu ma pauvre petite, lui avait déclaré le médecin qui la connaissait depuis de nombreuses années, il va falloir sérieusement envisager une transplantation… Seulement trouver un donneur compatible, ça n'est pas une mince affaire !

Dès qu’il a appris la mauvaise nouvelle, Julien sans l’ombre d’une hésitation s’est porté volontaire. Il est là ce lundi dans la chambre, aux murs bleus de l’hôpital de Rennes, il tient la main de Marie.

-Je ne peux pas te demander ça Julien, c’est trop risqué !

- Ce qui serait risqué ce serait de ne pas le faire… Je t’aime Marie, depuis toujours, tu le sais bien, laisse-moi te faire ce cadeau. D’ailleurs, avant de venir te voir, j’ai pris rendez-vous afin de faire tous les tests de compatibilité.

Marie l’enlace et dépose un baiser sur ses lèvres, Julien se sent fondre.

- Je t’aime moi aussi, lui dit-elle, si je ne t’ai pas choisi il y a dix ans…

- CHUUUT, Julien a posé son doigt sur ses lèvres, je ne veux pas savoir, ce qui compte c’est aujourd’hui, et ce que nous allons faire : te sauver !

Julien est revenu, il a passé la journée au CHU de Rennes, radios, prises de sang, scanner, le diable et son train comme l’on dit !

Il en a profité pour aller rendre visite à sa malade préférée, ils se sont longuement embrassés.

- Nous serons fixés dans quelques jours, je reviendrai, je croise les doigts pour que nous soyons compatibles, ce serait une telle joie.

- Tu es trop gentil Julien, a-t-elle murmuré avant de se rendormir.

Une semaine plus tard, Julien revient à l’hôpital, n’y tenant plus il se rend directement au bureau de la responsable de l’étage, avant même d’aller voir Marie.

- Monsieur Trouadec, votre sœur a bien de la chance d’avoir un frère tel que vous ! L’opération va pouvoir avoir lieu, vous êtes parfaitement compatibles, et ça n’est pas toujours le cas entre frères et sœurs !

- Ma… Ma sœur ?

- Ben oui ! Madame Marie Le Mennec, c’est son nom de femme, n’est-ce-pas ? Mais vous me faites marcher Monsieur Trouadec, en tout cas les analyses A.D.N sont formelles et elles ne se trompent jamais… ELLES : Marie Le Mennec est votre demi-sœur, vous avez Papa ou Maman en commun ?

Dessin : Andiamo 2009 pour Blogbo.

< 1 2