Il y a deux ans, je vous avais livré quelques solutions afin d’éviter :

- Les repas de réveillons onéreux,

- La belle mère envahissante,

- Des dépenses somptuaires en faveur d’adoléchiants boutonneux, et pas toujours méritants,

- Etc.

Devant l’immense succès (comment, j’exagère ?) remporté par ce billet, j’ai décidé de vous faire bénéficier de mon IMMENSE expérience dans le domaine du : comment emmerder ceux qui voudraient vous emmerder !

1) Les mômes des autres… Ils sont un peu comme les pets, il n’y a QUE les siens que l’on supporte !

Vos amis, sœurs, frères, etc., vont débouler avec leurs chiards, pour le sempiternel repas dominical.

Des modèles ! Studieux en classe, polis, ne parlant que si on les interroge. Alors que les vôtres n’en foutent pas une rame, doivent être rappelés à l’ordre pour dire bonjour, coupent la parole aux adultes, mangent comme des gorets : des mômes normaux en somme !

Quoi de plus énervant ? Les parents sont là, étalant les résultats scolaires, montrant comment leur dernière sait bien placer ses mains en couronne. Pensez ! Quinze jours qu’elle pratique la danse « classique » ! Elle est douée, nous a affirmé son PROFESSEUR, lâche l’autre conne de belle-sœur en faisant sa bouche en cul de poule !

Ah ! Ça agace, et il y a de quoi, je vous comprends, je suis passé par là !

Alors voilà, suivez LE conseil d’Onc’ Andiamo.

Laissez les parents étaler les prouesses de leur progéniture acnéique, les gamins jouent ensemble dans la chambre des enfants… Au docteur ? Peut-être !

Puis au bout d’une demi-heure, prenez l’air le plus détaché du monde et déclarez :

- Nous revenons d’un voyage dans les Caraïbes. Patrick et Charlène ne sont pas biens, nous avons pris rendez-vous avec le professeur Mollard, le spécialiste des maladies tropicales, car nous craignons beaucoup, surtout avec le choléra qui sévit dans ces régions en ce moment…

Et là, vous verrez la tronche des deux abrutis virer au vert. Ils prétexteront une casserole de lait oubliée sur le feu et appelleront leurs chers anges, leur intimant l’ordre de se rhabiller et de partir au plus vite !

- Vous ne voudriez pas que notre appartement parte en fumée ?

- Ben non !

- Alors on rentre ! N’embrassez pas vos cousins, et excusez-nous, une autre fois peut-être ? Et tenez nous au courant, ça n’est peut-être pas aussi grave !

Et hop ! Partis. Bien sûr vous n’aviez pas préparé un repas pour huit personnes, seulement pour vous quatre… On est si bien en famille !

La belle-doche qui rapplique à l’improviste ?

A l’improviste certes, mais curieusement toujours au moment du dîner !

- J’avais une tite course à faire dans l’quartier, alors j’chu v’nu faire un p’tit bécot à ma fillotte ! Hummmm, ça sent bon chez vous, c’est quoi dans le grand faitout, qui mijote et qui sent si bon ?

- Une soupe à la culotte Belle-Maman, et de la ragougnasse de tétons de négresses. Vous resterez bien avec nous pour dîner ?

- Euh… Une autre fois peut-être, j’ai un reste de tarte aux nouilles qui m’attend... Au revoir, vous embrasserez Véronique pour moi.

Et voilà, ça n’est pas compliqué, vous êtes resté poli, avenant, vous l’avez même invitée, mais elle n’est pas restée, ainsi votre épouse ne pourra pas vous faire l’ombre d’un reproche ! Le gendre i.dé.al !

Vous êtes invités chez une amie de votre épouse ?

Elle est moche, imbaisable, elle va encore vous bassiner avec « les feux de l’amour » ou l’élection de la dinde de l’année : une Bretonne ! Tu sais où elle peut se le foutre son menhir, la Bretonne ?

Pas de panique ! Voici le moyen de faire plaisir à tout le monde tout en échappant à la soirée...

Tout d’abord, allez chez le marchand de farces et attrapes du coin, achetez (ou volez-les) deux « boules puantes ».

Rentré chez vous, précipitez-vous aux toilettes : prétextez la chiasse du siècle !

- Tu sais Minou, si tu n’es pas bien, on peut rester, je vais téléphoner à Bertille afin de décommander, vous déclare votre épouse attentionnée.

- Non Bibiche ! J’aime trop ta copine et son mari (supporter du PSG) pour décliner l’invitation.

- T’es gentil Minou ! (et toc la bourgeoise dans la poche).

Vous arrivez chez la bonne copine, après avoir tourné une demi-heure avant de dégauchir une placarde, vous sonnez, tout en vous tenant le ventre et en sautant d’un pied sur l’autre.

A peine la porte ouverte, vous vous précipitez aux cagoinsses (deuxième porte à droite, suivez les mouches !) et là vous émettez quelques borborygmes destinés à imiter le bruit d’un intestin en surcharge, puis vous écrasez une boule puante.

Retour vers le salon, la télé est allumée : tu penses ! C’est la retransmission du match de la demi-finale de la ligue des clubs non vainqueurs de la coupe départementale, des clubs engagés… Vachement crucial !

Bien sûr, vous trainez l’odeur de la boule puante… La gueule de vos hôtes !

Prenez votre air crétin (même pas à se forcer) et bredouillez un : s’cusez moi, j’ai la boyasse en charpie, ça me prend tous les quarts d’heure…

La copine qui hume, tord le nez, retient un haut de cœur.

- Ben dis donc, ça m’a l’air sérieux ! On SENT bien que tu n’es pas dans ton état normal, t’as bouffé un putois ? Ça te prend tous les quarts d’heure dis-tu ? Tu devrais rentrer chez toi, c’est peut-être dangereux… Marcel, n’allume pas ta cigarette… On ne sait jamais !

- Ecoute, je suis désolé, mais effectivement, je pense qu’il serait plus raisonnable que nous rentrions… Une autre fois peut-être ?

Et voilà, et vu l’état de l’atmosphère après votre passage, ils ne sont pas prêts de renouveler l’invitation !

C’est marrant, vous avez remarqué ? Vous possédez une petite bicoque à la cambrousse, quand vous l’avez achetée, il y avait pas mal de travaux à effectuer. Pas l’ombre d’un copain, tout le temps qu’ont duré les travaux !

Maintenant qu’elle est pimpante, fraîche et accueillante, tout le monde rapplique les week-ends ainsi qu’aux grandes vacances !

Pas de panique ! J’ai la clef qui leur fermera définitivement la porte de votre charmante villégiature.

Avant l’arrivée des importuns, ne tondez pas la pelouse, cueillez les haricots verts, allez acheter une dizaine de kilos d’abricots, videz quelques seaux d’eau additionnés de brou de noix dans le sous-sol.

Quand vos amis arrivent, discrètement allez écraser la seconde boule puante (je vous avais bien dit d’en acheter deux !) dans le sous-sol.

Auparavant, vous aurez chaussé vos bottes. En entendant la voiture, sortez en prenant l’air affolé :

- T’arrives bien Robert : y’a la fosse septique qui a débordée, prends une paire de bottes dans la remise, et viens m’aider s’il te plait, il va falloir écoper ! T’es pas trop dégoûté au moins, Robert ?

- BEEEUUUU non… SLUUUUURP ! Le voilà qui appelle RAOOOUUUUL !

Au même instant, votre charmante épouse se précipite vers sa « bonne » copine :

- Thérèse (celle qui rit souvent), comme tu me fais plaisir, je ne m’y attendais pas ! Mais si tu veux manger ce soir, il y a les haricots verts à préparer, puis nous allons faire des confitures, car il ne faudrait pas perdre tous ces bons abricots que le voisin nous a donnés.

Faites-moi confiance : en voilà deux que vous n’êtes pas près de revoir !

Et enfin, le réveillon GORE !

C’est koitesse ? allez-vous me dire.

Rien de plus simple, marre des faux derches qui viennent s’empiffrer au moment du réveillon ? Ceux qui vous disent :

- Tiens Gaston, on pourrait réveillonner chez toi : la fosse septique fonctionne à nouveau, et puis tu as un grand séjour dans ta cambrousse, ce serait formidable ! Lucette et moi nous apporterons la bûche….

Ben tiens !

La veille du réveillon, rendez-vous chez votre poissonnier préféré, achetez : des huitres, des oursins, des pinces de crabes (bien grosses ce sont les plus dures), des bigorneaux, et enfin des amandes de mer.

Avant que vos invités arrivent, disposez dans de grandes assiettes, aux emplacements des convives : les pinces de crabes, les huîtres, les oursins, les amandes de mer et… les bigorneaux.

Vous aurez auparavant prévu d’acheter une pince genre casse-noix, et un couteau à huîtres, PAR COUPLE.

Après l’apéro (pas de champagne… Trop cher !) On passe dans la salle à manger…

- OH ! Des fruits de mer ! Quelle bonne idée ! entament dans un chœur parfait vos invités.

Et vous, à ce moment-là, prenez votre voix la plus suave et déclarez :

- A la guerre comme à la guerre… Chacun se débrouille (oui, j’ai écrit débrouille).

Un détail encore : mettez sur la table plusieurs rouleaux de "sopalin".

Et maintenant : que le spectacle commence !

Les couteaux à huîtres qui ripent… AÏE ! OUILLE ! Les oursins (une bestiole qui adore la viande) Putain ! Ça pique ! Les casse-noix qui pincent la peau des mains quand ils ripent sur les grosses pinces de crabes…OUH LA LA !

Et les amandes de mer… T’as déjà ouvert des amandes de mer ? Pas fastoche !

Alors on assiste au ballet des feuilles de sopalin, qui rougissent à vue d’œil, à la jolie toile cirée (surtout pas de nappe en tissu elle serait gâchée) qui se constelle de points rouges, aux jolis pinçons qui prennent une teinte bleuâtre.

Quelle belle harmonie de couleurs, quel doux concert de gémissements… Un bonheur !

Et je vous assure que plus jamais on ne vous cassera les pieds (oui j’ai écrit pieds) à venir réveillonner chez vous !

En conclusion : on dit merci QUI ?