Oui l'auto en fit trop, nous dirons-nous quand nous vivrons enfin dans la société solaire, gratuite et jubilatoire que Reiser appelait de ses vœux.

L'autotrophie, c'est le cadeau que fit au monde le Père Noël et dont nous avons profité, sans le comprendre et sans nous poser de questions, pendant des siècles.

Trophos, en grec, la nourriture : qui se nourrit tout seul, comme un grand, de l'air du temps, sans exploiter, sans polluer, en toute indépendance. Autorenouvelable, il est bien là, le mouvement perpétuel auquel ne croient pas les spécieux, qui se propage sans problème depuis la nuit des temps et qui continuerait itou presque ad vitam aeternam s'il n'y avait l'intervention de l'Homme, toujours aussi godiche et vicelard. Car il a suffi que les scientifiques commencent à comprendre comment fonctionnait le phénomène, au XVIII et XIX ièmes siècles, pour qu'ils veuillent faire les malins et imiter la Nature, au lieu de rendre un culte à ces arbres si doués, comme faisaient les Celtes.

L'autotrophie, c'est, pour simplifier, ce que savent faire tous les végétaux, gratuitement. Grâce à leurs pigments chlorophylliens, ils captent la lumière, puis ils sniffent du gaz carbonique, pompent quelques minéraux dans la terre et fabriquent avec :

- De la biomasse, c'est à dire des légumes, des fruits, tous les végétaux, des médicaments, des herbes de Provence, des isolants, des tissus, des fleurs, des instruments de musique, des colorants...

- De l'oxygène (on en a pas : on meurt)

Je signale quand même aux abrutis qui nous gouvernent que tous les ingrédients cités sont gratuits et inépuisables. Dans le cas du gaz carbonique, je me suis laissé dire que l'on en avait de trop, raison de plus de développer la filière végétale. Quand aux minéraux nécessaires, toutes les plantes secrètent des acides qui savent décomposer la roche-mère et se fournir en potasse et en phosphates, entre autres.

Reste le problème de l'azote. Une terre pauvre en azote va se couvrir naturellement de légumineuses, plantes sachant fixer l'azote de l'air. À la mort de ces plantes, elles restitueront cet azote aux autres plantes. Et toutes les bêtes du Bon dieu mangeant ces végétaux, Humains compris, ont pris la bonne habitude, depuis toujours, de faire un caca riche en azote qui devrait revenir, en bonne logique, à ses anciens propriétaires. La boucle est bouclée. Les chinois ne s'embarrassent pas de ces scrupules mais nous pourrions réserver le compost de caca humain aux cultures pour animaux (maïs, colza, foin...) et le fumier de nos amis bovins, ovins, gallinacés etc... à notre usage (jardins, vergers, céréales...)

La preuve que cela marche à la perfection c'est l'arbre dans sa forêt. Le forestier ne s'en occupe pas. Point d'engrais, chimique ou bio, de traitements fongicides, de désherbants et autres insecticides.

De l'eau, de la terre, de l'air et de la lumière, et roule ma poule ! Ya plus qu'à récolter les chênes ou les sapins majestueux :

- Les gros troncs bien droits, sans nœuds, pour les meubles, les charpentes, et tout le reste, qui était en bois et qui est maintenant en plastoc.

- Les petites branches, les troncs tordus, pour le chauffage. On entend souvent : le chauffage au bois, c'est contraignant. C'est désormais faux pour les maisons individuelles ou les immeubles, à condition d'avoir prévu le silo à copeaux dans les plans initiaux. Le système se régule tout seul comme une bête chaudière à fuel ou à gaz.

Quand mon alcoolique anonyme, Tant-Bourrin, répète à tout bout de champ que l'énergie est trop bon marché, il parle du nucléaire et du pétrole, qui n'intègrent pas leur coût de démantèlement et de retombées écologiques. L'usine solaire, Photosynthez Incorporated Company travaille gratuitement, sans grèves, sans fatigue, sans marges injustes, sans pressurer le tiers-monde. Au contraire, elle est plus rentable dans les zones tropicales, à condition de maitriser le facteur eau.

Elle demande bien sûr de la main d'œuvre ou de la mécanisation, ne soyons pas contre le progrès. Mais pas de forages couteux, de recherches minières, de corruption. Vous savez combien ça coûte un dictateur ?

L'agriculture peut être utilisée pour corriger les excès actuels. Quand j'entends parler d'eutrophisation des lacs à cause des lessives à la potasse, je me dis : chouette ! Ya qu'à la récupérer, c'est de l'engrais ! Quand en Bretagne ils se plaignent du développement des algues à cause des résidus azotés des porcheries, je leur dis que les goëmoniers ont toujours ramassé les algues sur les plages. Et ils les revendaient très cher comme engrais ! Et là, ils pourraient même se faire subventionner par les zinzins (les investisseurs institutionnels) ! Dans la Nature, rien ne se perd, tout se transforme, il faut juste être là au bon moment pour récupérer la bonne molécule.

Il faut vraiment se débarrasser du système capitaliste, ya pas photo ! Ce qui est gratuit et décentralisé ne les intéresse pas ! Ils mettront toutes leurs forces dans la bataille pour que nous n'allions pas dans cette direction ! Comment voulez-vous qu'ils mettent un compteur sur le soleil ! Ils préfèrent exploiter jusqu'à la lie un produit que nous savons bientôt épuisé sur lequel ils peuvent prendre des marges ou des taxes énormes, sans aucune pensée ni respect pour les générations futures.

Plus le pétrole sera dur à extraire, rare et donc cher, plus ils gagneront d'argent.

Achetez une voiture électrique et rechargez-la au soleil, même en roulant !

Sinon, une découverte me semble intéressante, celle du Professeur Hideki Koyanaka. Si Procrastin est dans les parages, j'aimerais bien qu'il nous donne son avis autorisé. Le lien est en anglais et je n'ai pas tout saisi. Il s'agirait d'une photosynthèse artificielle dix fois plus efficace que la naturelle, qui déboucherait sur la fabrication de sucres et d'éthanol.

Alléchant, non, et ceci grâce à du dioxyde de manganèse, un produit pas hors de prix ? Vous croyez vraiment que les pétroliers vont laisser faire ces braves chercheurs ?

Si ce n'est pas un fake.