C’est un joli matin d’avril… Va-t-elle venir ?

Rémy a cueilli en chemin une branche de Prunus Serrulata, que l’on appelle plus communément « cerisier du Japon ». En cette saison, l’arbre n’est qu’une boule rose… Magnifique !

La branche dépassait un peu, surplombant le petit mur gris de cette maison de banlieue. Le poids des fleurs la faisait se courber gracieusement.

Rémy avait pensé que ça ferait plaisir à Delphine… Sa Delphine, qui aimait tant les fleurs. Il n’avait eu qu’à tendre la main, la branchette chargée du joli bouquet s’était rompue facilement.

Instinctivement, il a porté le petit bouquet à son nez… Aucun parfum. Il sourit : il sait que ces fleurs n’ont aucune odeur, un vieux réflexe sans doute.

Un sourire l’illumine. Il pousse la porte, léger grincement. Il sait qu’elle sera là, il en est sûr maintenant.

Au détour de l’allée, il l’aperçoit. Ses longs cheveux noirs, reposent sur ses épaules dénudées. Seulement vêtue d’une robe légère, malgré le petite fraîcheur matinale. Elle l’a vu, elle lui sourit, lui ouvre tout grand ses bras.

Rémy la serre tout contre lui, enfouit sa tête dans son cou, respire son parfum, une subtile odeur de lavande, la chevelure lui chatouille agréablement le visage, il prend une profonde inspiration.

Il se recule légèrement, lui tend son petit bouquet.

Delphine s’en saisit délicatement, puis le porte à son visage pour en respirer le parfum. Rémy lui sourit, tous deux éclatent de rire…

J’ai fait la même chose tout à l’heure, amour.

Un grand sourire, Delphine l’invite à s’asseoir, Rémy prend sa main, la serre tendrement.