La colline où nous nichons venait de se ramasser une bonne saucée, un de ces célèbres orages provençaux qui semblent en rajouter dans le pathos hystérique et qui nous versent de telles trombes d'eau qu'on s'attend d'un instant à l'autre à voir le niveau monter dans la pièce à vivre et un banc de sardines marseillaises rentrer chez nous pour visiter leur nouvel appartement.

Enfin : genre...

Avec des éclairs si puissants, si chargés d'énergie qu'EDF se devrait moralement de récupérer tous ces mégavolts qui trainent, sentent le gaspillage, font désordre, et en échange, commencer de démanteler quelques "cent trolls niquent les hères".

On voit bien par là que ces gens sont la proie des lobbies voire des lobbies eux-mêmes.

Les possibilités de labourer mes terres se voyaient repoussées aux calendes grecques, c'est à dire : à jamais. Putain, les calendes, c'est romain, vous avez suivi une filière courte, comme Andiamo, ou quoi ?

Ces vacances qui m'étaient imposées par de brutaux météores se télescopaient donc de manière sympathique avec celles que l'Education Nationale concédait à Margotte, Croukougnouche, Célestine, Epamin' et bien d'autres afin que ceux-ci aillent fleurir la dalle froide de leurs proches défunts.

Pour ma part, enfant abandonné à la naissance sur les marches de la Perception locale de Condom (Gers), je remerciais tous les soirs le ciel de ne pas m'avoir mis à charge cette sorte de devoir mélancolique et couteux.

Pourquoi ne profiterions-nous pas de ce court laps temporel pour rendre visite à notre amie l'Automne ?

Lui rendre sa visite ? Heu, étymologiquement non : cette casanière ne descend jamais chez nous. Si nous voulons nous régaler de ses flamboyances, nous devons faire l'effort du déplacement. Les rares arbres provençaux à feuilles caduques perdent leurs feuilles, certes, mais brutalement. L'arbre épuisé par la canicule se débarrasse parfois de ses feuilles dès l'Aout. Autant vous dire que ces feuilles exsangues, moribondes respirent tout sauf la santé. Il conviendrait de les envoyer en province reprendre des couleurs oui mais voilà, elles ne sont qu'en Provence.

Pâlottes, jaunasses, grisâtres, elles tombent toutes d'un seul coup, par terre et dans l'oubli, sans nous laisser de regrets, sans nous fouailler du sentiment de manque douloureux ressenti devant la perte inéluctable de leurs sœurs, païennes beautés, danseuses virevoltantes à nous données en spectacle sous les frondaisons lumineuses limousines.

Plus au Nord, l'Automne dure, dure... Elle enchaine les défilés de haute couture de ses ensembles multicolores. Cette saison, la mode est aux tons chauds. L'Automne se portera brulant, voire incandescent. Le couvert de nos forêts se déclinera dans des couleurs d'embrasement incendiaire. Les costumes de nos végétaux pétilleront, crépiteront d'étincelles dans les roux ardents, les cramoisis, les chatoyants, éclatants, empourprés, fuligineux, luminescents...

Ha tiens : l'année dernière aussi et celles d'avant également.

Le créateur bégaye, radote, se répète et il a bien raison.

Voici même , pour le même tarif un petit jeu, comme chez Martine . Qui parviendra en premier à trouver Margotte, cachée au milieu des cèpes ?