Vos neurones s'encrassent de nouveau d'avoir passé trop d'heures devant la télé ? Il est grand temps de vaporiser dessus un petit coup de "Brouillon de culture", la soude caustique de l'intellect !

Pour les grosses tâches nouveaux sur ce blog qui n'en ont jamais entendu parlé (si, si, il paraît que ça existe, ces choses-là !), voici de quoi aller vite vous remettre à niveau (mais vu la profondeur de leur crasse, qu'ils n'oublient pas de respecter les paliers de décompressions !) : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11 et 12.

Ce treizième numéro va vous porter chance, puisque vous allez avoir le bonheur de découvrir quatre immenses chefs-d'oeuvre de la Littérature, piochés au hasard dans mon immense bibliothèque. Allez hop, tous chez vos libraires !





Trois zobs dans un Petit Bateau (sans parler d'Lucien)- Jezobe Q. Jezobe

Contrairement à ce que pourrait laisser penser son titre, ce roman comique n'a rien à voir avec un quelconque éloge de la pédophilie. Il narre les aventures cocasses de George-Harris-Jérôme, un jeune homme qui, en raison des radiations d'une centrale nucléaire proche, est né doté de trois pénis. Le héros a d'ailleurs non sans humour baptisé chacun d'eux à partir de son prénom multiple : George, Harris et Jérôme.

Ses pérégrinations pour trouver l'âme sœur donnent lieux a de nombreuses scènes comiques (le plus généralement : une fuite de la donzelle accompagnée de cris horrifiés quand celle-ci voit le loup... ou plutôt la meute de loups).

Un jour, coup de théâtre : lors d'un examen médical, on lui découvre un quatrième pénis, passé inaperçu jusque-là car il est nécrosé. Faute de rallonge à son prénom, il décide de l'appeler Lucien, en hommage à son grand-père Popaul.

Enfin, dans un ultime rebondissement, l'histoire se termine sur un happy end : George-Harris-Jérôme finit par découvrir la plénitude sexuelle avec une boule de bowling.





L'avis devant soi - Emile Acharge

Ce roman a marqué l'histoire de la littérature française, puisque son auteur, Emile Acharge, a été récompensé du prix Con gourd, alors qu'il l'avait déjà reçu vingt ans plus tôt sous son vrai nom de Romain Tarif.

Madame Imposa, une vieille perceptrice à la retraite, a ouvert une pension pour ses jeunes confrères qui se sont mis "à penser de travers", autrement dit des agents de recouvrement des impôts victimes de nervous breakdown à force de devoir ingurgiter des palanquées de réformes fiscales (généralement, la mise en place de nouvelles niches). Totaux, un jeune percepteur ébranlé par l'avis d'imposition modèle C141-6578b revu de fond en comble par rapport au modèle C141-6578a, raconte sa vie chez Madame Imposa, qui devient pour lui une vraie mère qu'il aime de tout son cœur. Il accompagnera celle-ci jusqu'à la fin de sa vie, sans oublier toutefois de prélever 40% sur la tranche supérieure de ses économies après sa mort.





Les porte-ukulélés m'enterrent - Michel Houellechèque

Ce roman raconte les destinées croisées de deux demi-frères, issus d'une mère permissive en matière musicale, puisqu'elle fait régulièrement des bœufs impromptus proches de la cacophonie avec des musiciens de passage.

L'un des demi-frères, Michel, a une vie musicale quasi-inexistante et n'a soufflé dans une flute à bec pour la première fois qu'à l'âge de trente ans. De fait, la chose le laisse froid. La seule émotion musicale profonde qu'il est jamais eue remonte à l'époque où sa défunte grand-mère adoptive jouait pour lui de son ukulélé.

L'autre demi-frère, Bruno, est au contraire un obsédé musical qui souffle et gratte sur tout ce qui fait de la musique. Apogée de cette vie musicale minable et sans relief, Bruno fait un séjour dans un camp new solfège et y rencontre Christiane. Ils font des duos à répétition, de façon mécanique et dépourvue d'émotion. Ils se lance ensuite dans une quête musicale effrénée en participant à des bœufs forcenés avec des musiciens allemands. Mais la maladie rattrape Christiane qui perd l'usage de ses doigts. Incapable de se servir d'un manche de guitare, elle préfère se donner la mort.

La frustration de Bruno le conduit aux confins de la folie et du suicide. Pendant ce temps, son demi-frère Michel, après avoir longuement réfléchi sur l'inanité de la musique, se lance dans des travaux scientifiques qui vont révolutionner à jamais le monde de la musique : il parvient à fabriquer des clones d'ukulélés à très bas coût. Le prix des instruments sur le marché devient si bas que les musiciens en viennent à les considérer comme des instruments jetables. Les porte-ukulélés, roadies qui accompagnent les musiciens dans leur déplacements en transportant leurs instruments, se retrouvent pour le coup au chômage. Un groupe d'entre eux se vengent en fracassant le crâne de Michel avec un hélicon, puis inhument discrètement son corps dans une fosse d'orchestre.





Les femmes, ça fiente - Molle-hier

Cette pièce en cinq actes et en alexandrins est l’œuvre de Jean-Baptiste Pot-Collant, mieux connu sous le surnom de Molle-Hier (surnom qui lui avait été donné de par son habitude de consigner par le détail l'état de ses déjections chaque fois qu'il allait à la selle).

La pièce narre les fortes dissensions au sein d'une famille apparues après que la mère (Philamotte), sa belle-sœur (Brènegrise) et sa fille aînée (Arimmonde) se soient entichées d'un faux savant ambitieux (Pticrottin).

Celui-ci a été introduit dans la famille sur un malentendu (un erreur dans la rédaction d'une petite annonce) : les femmes recherchaient un guide spirituel spécialisé en eschatologie, alors que Pticrottin est Docteur honoris causa es-scatologie. Malgré cela, Pticrottin a très vite subjugué les trois femmes par ses talents hors du commun : outre sa capacité à interpréter l'air d'au clair de la lune avec ses flatulences, il est surtout capable, par un contrôle millimétrique de ses sphincters de déféquer des étrons en forme de vierge Marie.

Le reste de la famille - à savoir Chissale (le mari de Philamotte), Arpic (le frère de ce dernier) et Henptipette (la cadette des filles) - est plus circonspect et le soupçonne surtout d'en vouloir à l'argent.

Henptipette est courtisée par Chitendre, après que le jeune homme se soit détournée de sa sœur Arimmonde, lassé par sa névrose obsessionnelle pour les matières fécales. Les deux amoureux souhaiteraient se marier. Chissale et Arpic sont favorables à ce mariage, mais les trois femmes de la famille, Philamotte en tête, s'y opposent : elles veulent d'Henptipette épouse Pticrottin, pour asseoir l'alliance avec le spécialiste de l'anneau.

Heureusement, Arpic parvient à démasquer la malhonnêteté de Pticrottin : celui-ci se promenait en permanence avec des crottes de chiens fraiches dans une poche et un moule de la vierge Marie dans l'autre ; ses sphincters n'étaient donc pour rien dans l'accomplissement du prétendu miracle.

Henptipette peut donc enfin se marier avec Chitendre et devenir son ébouse. On leur jette du riz à la sortie de l'église en raison de ses vertus constipantes.